I. Un affrontement aux dimensions planétaires
La seconde guerre mondiale a comme particularité de s’étendre sur deux théâtres d’opération : une guerre en Europe et une guerre dans le Pacifique.
La guerre en Europe éclate le 3 septembre 1939 suite à l’invasion de la Pologne par l’Allemagne nazie deux jours auparavant ;
La guerre du pacifique débute quant à elle le 7 décembre 1941 suite à l’attaque surprise des Japonais sur la base navale américaine de Pearl Harbor. Cette attaque nippone doit permettre au Japon de poursuivre son ambition impérialiste et de constituer un ensemble panasiatique sous sa domination. Le bilan de l’attaque est lourd : 2 403 morts et 1 178 blessés américains. Les Américains, pacifistes et isolationnistes durant l’entre-deux-guerres, et qui depuis 1939 ne participe à la Seconde guerre mondiale qu’au travers de la vente d’armement aux alliés, déclarent la guerre au Japon.
Les deux camps en présence durant cette seconde guerre mondiale sont désignés sous les termes d’Alliés et des forces de l’Axe. Les forces de l’Axe sont constituées de l’Allemagne nazie, de l’Italie fasciste et du Japon.
En ce qui concerne la France, la Seconde Guerre mondiale se limite dans un premier temps à la bataille de France de 1939 à 1940. La « drôle de guerre » s’achève par « l’étrange défaite » : l’armée française est balayée en un mois et le pays est occupé à des degrés divers jusqu’en 1944.
En dépit du pacte de non-agression signé entre l’URSS et l’Allemagne nazie en 1939, Hitler lance l’opération Barbarossa en juin 1941. Cette opération désigne l’invasion de l’URSS par l’armée nazie.
L'échec de l'opération Barbarossa constitue un tournant dans l'issue du conflit : à partir de l’année 1942, les alliés multiplient les victoires et mettent un terme à l’avancée des conquêtes de l’Axe.
PPO Juin 1944 : le débarquement en Normandie et l’opération Bagration
Le 6 juin 1944, plus de 130 000 soldats alliés débarquent sur les plages de Normandie dans le cadre de l’opération Overlord. Le 25 août 1944, Paris est libérée. Le débarquement en Normandie est renforcé par le débarquement de Provence le 15 août. Les deux armées fusionnent en Bourgogne le 12 septembre. La France est libérée grâce aux alliés et à l’action des Résistants.
Sur le front de l’Est, Staline lance l’opération Bagration le 22 juin 1944. Des milliers de canons, de chars, d’avions soutiennent l’effort de plus d’un million de soldats déployés pour cette opération. Cependant, malgré ces défaites et le repli de l’armée du Reich, l’Allemagne nazie poursuit les combats.
Il faut attendre le 8 mai 1945 pour que l’Allemagne capitule sans condition.
II. Crimes de guerre, violences et crimes de masse
En août 1945, les Américains décident de mettre un terme à la guerre du Pacifique avec l’utilisation de la bombe atomique sur Hiroshima (le 6 août) puis sur Nagasaki (le 9 août) :
A Hiroshima, l’explosion de la bombe provoque immédiatement la mort de 140 000 personnes. Les survivants de l’explosion, irradiés, meurent quelques jours plus tard dans d’atroces souffrances. Le nombre de japonais mort de cancer sur le long terme n’a jamais été évalué. Le Japon capitule le 2 septembre 1945 marquant la fin de la Seconde Guerre mondiale sur l’ensemble des fronts.
PPO Le génocide juif
Durant la Seconde Guerre mondiale, Hitler ordonne le génocide de la population juive dans les territoires occupés.
Un Génocide est l’Extermination physique intentionnelle, systématique et programmée d'une population.
Les nazis envoient des escadrons mobiles de la mort nommés « Einsatzgruppen » dans l’ensemble des pays conquis afin d’exécuter en masse les personnes considérées comme des ennemis du Reich : les juifs, les communistes, les tsiganes, les handicapés…Entre 1941 et 1943, ces escadrons ont exécutés et fusillés plus d’un million de personnes.
La décision de l’extermination de la population juive est prise dès l’été 1941 mais c’est à la conférence de Wannsee, le 20 janvier 1942, que les moyens industriels du génocide sont mis en place. C’est la « solution finale ».
Il s’agit d’organiser le génocide juif par le biais de la construction de camps d’extermination en plus des camps de concentration. A partir de 1941, 6 camps d’extermination sont créés : Chelmno, Belzec, Sobibor, Treblinka, Auschwitz et Maidanek.
Les juifs sont déportés en train à travers toute l’Europe. Sélectionnés dès leur arrivée sur la rampe de triage, une majorité est directement envoyée dans les douches.
Ils y sont gazés puis brûlés dans des fours crématoires. Ceux qui ne sont pas immédiatement gazés sont mis au travail forcé et agonisent sous la cruauté des coups des SS, par manque de nourriture, sous l’action du froid et des maladies…
L’horreur de la découverte des exactions nazies à la suite de la libération des camps par les alliés en 1945 traumatisent l’Europe et le monde. 6 millions de juifs et 220 000 tziganes périssent sous les balles des Einsatzgruppen ou dans les camps. 1,1 million de personnes sont mortes à Auschwitz dont 1 million de juifs.
III. La France dans la guerre
A. La défaite de 1940
L'offensive allemande débute le 10 mai 1940, mettant fin à la « drôle de guerre ». Le 14 juin, les armées allemandes atteignent Paris. En moins de 5 semaines, l’armée française est balayée.
Le gouvernement et les assemblées législatives partent pour Bordeaux, et confient la présidence du Conseil au maréchal Pétain, héros de la première guerre mondiale. Il est chargé de négocier les conditions de la défaite.
Le 17 juin 1940, le maréchal Pétain demande l’armistice qui est signé 5 jours plus tard le 22 juin 1940 à Rethondes. Toute la partie Nord du territoire français est occupée par l’Allemagne qui exige que les frais d’occupation de son armée soient pris en charge par la France. L’armement français est livré à l’ennemi tandis que deux millions de prisonniers de guerre sont enfermés en Allemagne. Le gouvernement français avec à sa tête le maréchal Pétain s’installe à Vichy. La moitié Sud de la France est considérée comme une « zone libre »
Le général de Gaulle, ayant quitté la France pour l’Angleterre face à la défaite française, lance à la radio britannique BBC son fameux appel du 18 juin 1940. Refusant la défaite définitive, il appelle à la résistance face aux allemands. Pour lui, la France a 3 atouts : son empire colonial, l’industrie des USA et l’alliance avec le R-U. Son appel est peu entendu. Fin juillet 1940, seuls 7 000 hommes constituent les FFL (Forces Françaises Libres)
Le 10 juillet 1940, le maréchal Pétain se fait octroyer les pleins pouvoirs par 82% des parlementaires. C’est la fin de la IIIème République et le début officiel du « Régime de Vichy ».
B. La collaboration
La collaboration, déjà induite par les clauses de l’armistice, est officialisée symboliquement par la rencontre de Montoire entre le maréchal Pétain et Hitler le 24 octobre 1940. Le maréchal Pétain met en place un régime de collaboration avec l’Allemagne en arguant protéger les Français. Il veut ainsi
• Alléger le poids des souffrances du pays
• Améliorer le sort des prisonniers français en Allemagne
• Et Alléger les frais d’occupation
Le maréchal Pétain met en place une politique antisémite. Des lois anti-juives se succèdent entre 1940 et 1941, excluant les juifs de la nationalité française et mettant en place un système de persécution comparable à celui de l’Allemagne nazie. Des rafles et déportations sont organisées et réalisées par la police française. La rafle qui marquera le plus les esprits est la rafle du vélodrome d’hiver les 16 et 17 juillet 1942 surnommée « la rafle du Vel d’Hiv ».
La collaboration est aussi économique. La Construction automobile et aéronautique est mise au service de l’Allemagne nazie. La moitié de la production sidérurgique et les trois-quarts du minerai de fer français, de même que la production agricole sont envoyés en Allemagne. A partir de 1942, le système de La relève est organisé. Les ouvriers qualifiés français sont encouragés à aller travailler volontairement en Allemagne afin de permettre la libération des prisonniers de guerre. Pour 3 travailleurs français volontaires, un prisonnier français en Allemagne est libéré. L’Allemagne a en effet besoin de main d’œuvre pour compenser le départ de ses hommes sur le front soviétique.
Face à l’échec de la Relève, le STO, Service du Travail Obligatoire est mis en place en 1943. Le principe de volontariat est aboli. Désormais, les jeunes nés entre 1920 et 1922 sont obligés d’aller travailler en Allemagne.
C. Le régime de Vichy
Le nom de régime de Vichy désigne le régime politique autoritaire dirigé par Philippe Pétain durant l’occupation du pays par le Troisième Reich. Le gouvernement siège à Vichy, situé en zone libre. Ce régime est désigné sous le nom « d’État français ». La devise républicaine « Liberté, Égalité, Fraternité » est remplacée par le slogan « Travail, Famille, Patrie » qui traduit la politique réactionnaire, nationaliste et nataliste du régime.
Pétain personnalise le régime et embrigade la population. Le maréchal Pétain cumule l’ensemble des pouvoirs (exécutif et législatif = ni Assemblée nationale ni Sénat). Ministres, magistrats, fonctionnaires doivent prêter un serment de fidélité à Pétain. Les assemblées locales sont épurées et les maires sont désormais nommés par les préfets. Une intense propagande se met en place en parallèle de la création d’un service de censure. L’adhésion d’une grande partie de la population au maréchal Pétain s’explique par :
Le profond désarroi des Français au lendemain de la défaite (Henri Amouroux)
Un maréchalisme de base dans lequel le maréchal Pétain est perçu comme protecteur (Jean-Pierre Azéma)
D. La résistance intérieure
Le général de Gaulle organise la résistance extérieure et veut unifier la résistance intérieure.
En effet, en France, à côté des actions de résistance individuelles, des réseaux de résistances s’organisent (Combat, Franc-Tireur, Libération-Sud, etc…) et agissent de manière unilatérale, sans complémentarité les uns par rapport aux autres. Leurs actions sont multiples : contre-propagande, actions de sabotage, évasion de prisonniers, recueil de renseignements…
En 1942, Jean Moulin tisse des liens entre les mouvements de résistance et distribue des subventions. Afin de mieux coordonner leurs actions et surtout, donner une visibilité à la Résistance française aux yeux des Alliés, le général de Gaulle confie à Jean Moulin la responsabilité de fédérer ces mouvements. Celui-ci poursuit son action en créant en 1943 le CNR (Comité National de la Résistance). Le CNR rassemble les mouvements de résistance mais aussi les partis politiques et les syndicats. L’enjeu est de préparer le rétablissement de la légitimité républicaine après-guerre sous l’égide du général de Gaulle. Les FFI (Forces Françaises Intérieures) sont créées en 1944.