I. Les caractéristiques des régimes totalitaires
A. Caractéristiques communes
Le totalitarisme est un type de système politique dans lequel existe un parti unique, n'admettant aucune opposition organisée et où l'État tend à confisquer la totalité des activités de la société.
Dans les années 20 et les années 30, trois régimes totalitaires se développent en Europe :
· Le régime nazi avec Adolf Hitler en Allemagne
· Le régime communiste avec Staline en URSS
· Le régime fasciste avec Benito Mussolini en Italie
Les régimes totalitaires nazi et communiste partagent non seulement des caractéristiques communes mais ont aussi les mêmes causes originelles.
Ces régimes se sont construits autour d’une idéologie. L’Idéologie désigne un corps de doctrine philosophique et politique à la base d'un comportement individuel ou collectif
Ces deux régimes ont aussi mis en place une idéocratie. Le mot idéocratie est utilisé pour définir toute forme d'organisation politique où il y a fusion entre le pouvoir et une idéologie donnée.
B. Caractéristiques du totalitarisme nazi
1. La situation économique et politique en Allemagne
Pour comprendre le nazisme et l’adhésion de la population allemande à l’utopie proposée par ce régime totalitaire, il faut repartir en 1918. La défaite lors de la Première guerre mondiale est incompréhensible pour les Allemands qui, pétris d’optimisme par la propagande victorieuse, voient leur gouvernement demander l’armistice alors que leur territoire n’a pas été envahi et que leurs armées sont en territoire étranger. L’armée allemande est incapable de briser le front de l’Ouest malgré la guerre concentrée sur cet unique front et l’Etat major décide de faire porter la responsabilité de la défaite sur les civils. Mutineries et grèves s’étant propagées un peu partout en Allemagne, le mythe du « coup de poignard dans le dos » est diffusé. Les juifs et les militants de gauche sont désignés comme responsables de la défaite.
A cette défaite inexplicable s’ajoute l’humiliation du traité de Versailles. Selon les mots de Johan Chapoutot et de Christian Ingrao, « La paix est tellement dure qu’elle apparaît aux Allemands comme la poursuite de la guerre par d’autres moyens ».
Les partis nationalistes d’extrême droite se multiplient et le parti nazi, le NSDAP, n’est qu’un parti de plus dans le paysage politique d’après-guerre. Ces partis insistent dans leur propagande sur leur perte de souveraineté au travers d’un discours xénophobe, antisémite mais aussi résolument contre les partis de gauche et les syndicats. De même, l’invasion de la Rhur par la France en 1923 alimente la conviction que les puissances étrangères veulent la disparition de l’Allemagne. En 1929, le plan Young renforce cette conviction en rééchelonnant le remboursement des réparations de guerre jusqu’en 1988. Les Allemands ont l’impression que le cauchemar de la défaite et de l’humiliation ne cessera jamais.
La République de Weimar, née sur les cendres de la défaite, connaît un âge d’or économique entre 1924 et 1929. Celui-ci s’achève brutalement avec la crise financière et économique de 1929 née aux Etats-Unis. La crise frappe durement l’Allemagne qui voit son taux de chômage passer de 3% en 1928 à près de 30% en 1932. Le spectre de la famine refait son apparition et les cas de tuberculose se multiplient.
Le pouvoir en place s’avère incapable de résoudre les difficultés économiques et le président du Reich, le maréchal Hindenburg, enterre les principes démocratiques dès mars 1930 en exploitant les subtilités de la constitution. C’est la fin de la République parlementaire et la mise en place d’un pouvoir présidentiel avec une concentration des pouvoirs. De dissolution ratée en dissolution ratée, le Maréchal Hindenburg refuse de prendre en compte les résultats des élections. La volonté obsessionnelle de rester au pouvoir alliée aux pressions du patronat et à une détestation des partis de gauche aboutissent à la désignation d’Adolf Hitler comme chancelier le 30 janvier 1933.
Comme le souligne les historiens spécialistes du Nazisme, l’accession au pouvoir du nazisme n’avait rien d’inéluctable. L’incapacité des gouvernements successifs à juguler la crise économique, couplée avec un taux de chômage qui augmente de façon exponentielle, a bien sûr profiter au NSDAP. Les résultats aux législatives le prouvent : le parti nazi ne recueille que 2,6% des voix en 1928, alors qu’il atteint 37,4% des voix au plus fort de la crise aux élections de juillet 1932. Cependant, sous la République de Weimar, le parti nazi ne dépassera jamais ce score, n’atteignant jamais une majorité absolue. De même, les législatives de novembre 1932 aboutissent à une perte de plus de 2 millions d’électeurs pour le parti nazi alors que le nombre de chômeurs diminue. Le lien entre succès électoraux nazis et taux de chômage a encouragé certains à prendre des raccourcis ces dernières années et à sous-entendre que les chômeurs étaient responsables du vote nazi. Or, ni les chômeurs, ni les ouvriers ne votent pour le parti nazi. De même, « Là où le taux de chômage est le plus élevé, le NSDAP enregistre des scores électoraux plus faibles ». Alors qui vote pour le NSDAP ? Une partie des classes moyennes et de la bourgeoisie se détournent des partis de droite traditionnels pour porter leurs suffrages sur ce parti plus jeune et radical.
2. Un contrôle de la population
Suite à la nomination d’Hitler comme chancelier, la démocratie, qui était déjà moribonde depuis 1930 sous les coups de boutoir répétés du président Hindenburg, est mise à mort dès les 6 premiers mois suivants.
Ce n’est pas une surprise pour ceux qui ont suivi les déclarations d’Adolf Hitler en 1931 lors du procès contre Werner Best. Il y affirmait, qu’une fois au pouvoir, "les nazis couleraient l’Etat".
Le 27 février 1933, le Reichstag est incendié et fournit le prétexte attendu pour abolir définitivement les droits fondamentaux. Dès le 23 mars, Hitler obtient les pleins pouvoirs pour 4 ans, tandis que le 1er mai, les syndicats sont dissous. Le 14 juillet 1933, le NSDAP devient officiellement parti unique et le régime est installé.
Le totalitarisme est un type de système politique dans lequel existe un parti unique, n'admettant aucune opposition organisée et où l'État tend à confisquer la totalité des activités de la société.
Le contrôle de la population se partage entre utilisation de la terreur, encadrement et embrigadement de la population et adhésion. La terreur s’exerce au travers des SS, de la gestapo (nom de la police politique) et des camps de concentration (le premier, Dachau, est fondé le mois de mars 1933). Ceux-ci sont utilisés dans un premier temps pour isoler les opposants à Hitler, parmi lesquels les communistes. On dénombre sur la période 1933-1939, 200 000 allemands envoyés en camp de concentration. L’internement en camp n’est que temporaire durant cette période d’avant-guerre et a comme objectif de mettre au pas les opposants au régime et à décourager d’éventuelles autres oppositions.
Le nazisme organise son idéologie autour de la race nordique aryenne, supérieure selon eux aux autres races, et à la Volksgemeinschaft, que l’on peut traduire par « communauté du peuple ». Celle-ci se fonde sur les liens du sang, sur un destin commun et sur une foi politique commune, loin de toute lutte des classes. Ce sang allemand est précieux et la population doit faire l’objet d’attention, à la fois pour l’attacher au régime mais aussi au nom de la protection de la race. Le nazisme, tout en détruisant l’Etat, crée de multiples structures qui doivent veiller au bien-être de la société : Le KDF, Kraft durch Freude, c’est-à-dire « La force par la joie » doit organiser les loisirs et les vacances des Allemands. On note aussi l’existence d’une « ligue nationale socialiste de bienfaisance » (NSV) et d’une « oeuvre d'entraide hivernale » (WHW). L’idée est de contrôler les sociabilités tout en se présentant sous un jour bienveillant. L’historien Christian Ingrao parle de « Dictature de la participation » et donne l’exemple de Francfort-sur-le-Main peuplée de plus d’un million d’habitants et tenue par seulement 120 fonctionnaires de la Gestapo. Cette mainmise n’est possible que si le nazisme dispose d’une véritable participation populaire au contrôle social.
L’encadrement de la population et la diffusion de l’utopie nazie passe aussi par les établissements scolaires et « Les jeunesses hitlériennes ». Cette organisation paramilitaire est conçue pour entraîner les garçons à devenir des combattants et des soldats au service de la cause nazie. Les filles ont des structures équivalentes axées sur le sport qui doivent préparer leurs corps à la maternité. La préservation du sang allemand passe par une forte fécondité et les encouragements moraux à fonder une famille nombreuse sont légion.
Hitler est le « Führer », c’est-à-dire le guide, celui qui conduit. Selon cette conception, il est infaillible et il est le seul à pouvoir mener le peuple allemand vers la réalisation de son destin. Le terme de « Führer » a une forte connotation militaire et implique que le mouvement nazi continue la guerre contre les ennemis du peuple allemand.
3. Un monde racialisé
Le peuple allemand doit continuer à être racialement pur. Depuis l’origine, le NSDAP développe une idéologie raciste et antisémite. Plus de 400 lois discriminatoires se succèdent sous le IIIème Reich contre la population juive afin d’organiser leur mort sociale et les pousser à l’exil. Après l’appel au boycott des magasins juifs dès 1933, les lois de Nuremberg de 1935 complètent l’arsenal de mise à l’écart des juifs de la société et institutionnalise une éviction des juifs de la société allemande : interdiction des mariages et des relations sexuelles entre juifs et allemands, exclusion des juifs de la nationalité allemande. En parallèle, les juifs sont aussi interdits de pratiquer certains métiers, dont la liste ne fait que s’allonger au fil du temps.
En mai 1933, ont lieu des autodafés, c’est-à-dire des destructions rituelles de livres ou autres écrits par le feu, qui doivent se débarrasser de « l’esprit non allemand ». Outre les livres d’obédience communistes, les écrits juifs sont particulièrement ciblés. D’ailleurs, dans les 12 propositions contre « l'esprit non allemand » qui structurent ces autodafés, le point 4 affirme que « Notre ennemi principal est le juif et celui qui l'écoute ».
Ces politiques discriminatoires culminent avant-guerre par une explosion de violence organisée par le régime nazi lors de « la nuit de cristal » qui a lieu dans la nuit du 9 au 10 novembre 1938. Les violences continuent pendant les semaines suivantes. Présenté comme un mouvement populaire spontané suite à l’assassinat d’un diplomate allemand par un juif polonais, ce pogrom est en réalité décidé par Hitler, mis en œuvre par Goebbels et réalisé par les SA, les SS et les membres des jeunesses hitlériennes. Selon l’historien Peter Longerish, « le régime a [...] pu considérer comme un succès l'attitude généralement passive dans laquelle se sont enfermés la plupart des Allemands pendant les débordements. Une action violente contre les Juifs allemands avait pu être déclenchée sans soulever de protestation publique. Sur le plan de la propagande, cela revenait à une approbation ». Le bilan est terrible : au niveau matériel, on recense plus de 7 500 magasins saccagés et 267 synagogues brûlés. Au niveau humain, au moins 91 juifs sont assassinés et on dénombre des milliers de juifs blessés. Dans les mois qui suivent, 30 000 juifs sont arrêtés et déportés. C’est un traumatisme pour la population juive qui pousse 80 000 juifs à choisir l’exil tandis que plusieurs milliers de juifs se suicident.
Cette idéologie raciste s’étend aux handicapés physiques et mentaux, aux tsiganes et aux noirs :
En 1933, la loi sur « la prévention des désastres héréditaires » organise la stérilisation d’individus considérés comme « tarés » : schizophrènes, aveugles, autres handicapés physiques et mentaux allemands. La stérilisation a également été imposée aux homosexuels, ainsi qu'à une partie des Noirs résidant en Allemagne.
En 1939, le programme Aktion T4 organise la mise à mort par gazage ou fusillade des handicapés physiques et mentaux considérés comme des "bouches inutiles" à nourrir et ce d’autant plus dans un contexte de guerre où les ressources doivent être utilisées en priorité pour les soldats. Environ 200 000 Allemands furent victimes entre 1939 et 1945 des meurtres par « euthanasie » par du personnel médical. Là aussi, la population allemande, pétrie par la propagande nazie sur la protection de la race, accepte dans son immense majorité la mise à mort dans des conditions plus ou moins discrètes de ces vies considérées comme « indignes » selon le mémorandum de 1939.
C. Caractéristiques du totalitarisme stalinien
En février et en octobre 1917, deux révolutions secouent l’Empire Russe mettant fin au règne des tsars. Lénine met en application les théories de Karl Marx : Il veut atteindre la justice sociale en supprimant la propriété privée. Désormais tout appartient à l’Etat. Le communisme est né.
En 1922, est créée l'URSS (l'Union des Républiques Socialistes Soviétiques). Il s'agit d'un Etat fédéral composé de plusieurs républiques correspondant chacune à un peuple de l'ancien empire des tsars.
En 1924, Lénine meurt et laisse une guerre de succession faire rage entre Staline et Trotski. C'est Staline qui l'emporte et qui devient le maître de l'URSS (1927-1953). Il met en place un système dictatorial nommé « TOTALITARISME ».
En 1929, Staline décide de moderniser l'économie russe. Il fixe un plan de développement nommé « plans quinquennaux » qui fixe pour 5 ans les objectifs à atteindre impérativement. L'industrie lourde et les biens d'équipement sont privilégiés. Dans l'industrie, cette planification fonctionne : En 1939, l'URSS est la troisième puissance industrielle mais la population souffre de nombreuses pénuries.
L'Etat impose la collectivisation des terres. Les paysans, les koulaks, doivent renoncer à leurs terres et les regrouper en exploitations collectives (Kolkhozes). Il y a aussi la création des fermes modèles (Sovkhozes). La résistance de la part des paysans est très forte et la répression est dure : déportation au goulag. 2 millions de paysans résistent à cette collectivisation des terres. De plus, les faibles productions sont à l'origine de famine. L'Etat refusant de reconnaître l'échec de la collectivisation condamne 7 millions d'ukrainiens à la mort en fermant les frontières de la République.
La population est surveillée par une police politique (NKVD) qui a tous les droits. Les personnes arrêtées sont tuées, emprisonnées ou déportées en masse dans des goulags (principalement en Sibérie). Comme dans tout régime totalitaire, il y a une utilisation massive de la propagande. Un culte de la personnalité s’organise autour de la figure de Staline qui devient le petit père des peuples ou le grand guide des peuples.
PPO : 1937-1938 : la Grande Terreur en URSS
Le parti communiste lui-même est soumis à des purges sanglantes qui culminent avec les grands procès de Moscou (1936-1938). Staline fait arrêter les compagnons de Lénine qu'il considère comme des rivaux possibles. On les force à avouer sous la torture. Ils sont jugés de manière « symbolique » et la plupart sont exécutés.
En seize mois, d'août 1937 à novembre 1938, environ 750 000 citoyens soviétiques furent exécutés après avoir été condamnés à mort par un tribunal d'exception à l'issue d'une parodie de jugement. Dans le même temps, plus de 800 000 Soviétiques étaient condamnés à une peine de dix ans de travaux forcés et envoyés au Goulag.
D. Caractéristiques du totalitarisme italien
Durant la première guerre mondiale, l’Italie, neutre malgré son appartenance à la Triple Alliance, accepte de combattre aux côtés de la Triple Entente suite à la signature du Traité de Londres en avril 1915. La France, le R-U et la Russie lui promettent en effet les terres irrédentes qu’elle revendique. L'irrédentisme italien est un mouvement d'opinion qui réclame l'intégration dans le royaume d'Italie de tous les territoires sous domination étrangère (terres irrédentes) habités par des Italiens ou qui ont fait partie d'un des États pré-unitaires. Cependant, en 1919, elle n’obtient pas certains territoires comme la Dalmatie. Pour les italiens, leur victoire est «mutilée».
Certains marquent leur deuil par des chemises noires. Ceux-ci sont la base des Faisceaux de combat fondés par Mussolini en 1919. Il s’agit de milices paramilitaires sèment la terreur.
Utilisant la violence de ses chemises noires, Mussolini, qui a créé son Parti National Fasciste en 1921, décide de tenter un coup de force pour s’emparer du pouvoir. C’est la marche sur Rome en 1922. Le roi Victor-Emmanuel III le charge de former un nouveau gouvernement.
Mais il faut attendre les lois fascistissimes de 1925-1926 pour que l’Italie devienne un Etat totalitaire :
Obligation de prêter un serment de fidélité au régime
Des représentants du pouvoir fasciste remplace les maires et les conseils municipaux
Dissolution de tous les partis politiques (à l’exception du PNF)
Suppression des syndicats
Interdiction du droit de grève
Censure de la presse
Recensement des individus suspects
Création de l’OVRA (police politique)
Création d’un Tribunal spécial
Mussolini s’appuie aussi sur la propagande qui est omniprésente. Mussolini est glorifié comme le guide infaillible qui doit faire naître un homme nouveau et redonner sa grandeur perdue à l’Italie.
II. La marche vers la guerre
PPO 1936-1938 : les interventions étrangères dans la guerre civile espagnole : géopolitique des totalitarismes
La guerre d’Espagne s’étend de 1936 à 1939. En 1936, la coalition des partis de gauche remporte les élections législatives. Le général Franco, à la tête de l’armée, s’oppose aux Républicains. C’est le début de la guerre civile entre franquistes et Républicains.
En 1936, les nations européennes signent un pacte de non-intervention. Cependant, l’Allemagne et l’Italie passent outre cette signature et s’engagent au côté de Franco, tandis que l’URSS se range du côté des républicains avec la création de brigades internationales : plus de 30 000 volontaires issus de 53 pays constituent ces brigades. Hommes, conseillers militaires, armement sont mis à la disposition des belligérants. Utilisation de l’aviation d’assaut et de chars, bombardements…les puissances expérimentent leur stratégie. Cette guerre civile espagnole est considérée comme une répétition générale avant le déclenchement de la Seconde Guerre mondiale. Le bilan de la guerre civile espagnole est lourd : on dénombre environ un demi-million de morts. De nombreux républicains s’exilent dont plus de 400 000 en France. Franco reste au pouvoir jusqu’à sa mort en 1975.
Hitler se prépare à la guerre
Dès l'arrivée d'Adolf Hitler au pouvoir, est mise en place une politique étrangère visant à incorporer dans le IIIème Reich les populations allemandes vivant hors des frontières allemandes, à assurer la domination allemande sur l'Europe de l'Ouest, et à acquérir à l'Est un nouvel espace vital (Lebensraum). Hitler s’appuie sur le fait que le traité de Versailles a privé l’Allemagne de 15% de son territoire, de 10% de sa population et de toutes ses colonies. Hitler a pour objectif de constituer cette Grande Allemagne par la force. D’ailleurs, dès octobre 1933, l’Allemagne « quitte la Société des Nations, protestant ainsi contre l’ordre juridique, diplomatique et politique international créé par le traité de Versailles ».
Les violations au traité de Versailles se multiplient : en mars 1935, la Wehrmacht se reconstitue et rassemble plus de 3 millions de soldats grâce au rétablissement du service militaire. Après le rattachement de la Sarre en 1935, la Rhénanie est réinvestie par l’armée allemande en mars 1936.
En mars 1938, les nazis annexent l’Autriche. Cette annexion est désignée sous le terme « Anschluss ». Hitler a comme ambition d’intégrer la région tchécoslovaque des Sudètes, largement peuplée d’allemands. Le 30 septembre 1938, les Anglais, les Français et les Italiens signent les accords de Munich qui prévoient la cession des Sudètes à l’Allemagne. 6 mois plus tard, en mars 1939, l’Allemagne nazie occupe le reste de la Tchécoslovaquie.
Hitler se prépare à la guerre depuis son accession au pouvoir en investissant massivement dans l’armement. Il complète ce dispositif en nouant deux alliances avec les deux autres Etats totalitaires d’Europe. En mai 1939, le Pacte d’acier entre l’Allemagne et l’Italie est signé. Il s’agit d’une alliance automatique et offensive. En août 1939, c’est avec Staline qu’Hitler signe un pacte de non-agression. Outre un engagement de neutralité en cas de conflit entre l'une des deux parties et les puissances occidentales, ce Pacte délimite aussi la sphère d'influence de chacun.
Le 1er septembre 1939, Hitler envahit la Pologne. Les démocraties européennes à l’instar du Royaume-Uni et de la France rentrent en guerre.