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La périodisation canonique
La division temporelle canonique n’est pas toujours acceptée par l’ensemble de la communauté des Historiens. Les dates choisies pour marquer le passage d’une période historique à une autre doivent être marquantes dans le sens où elles représenteraient une rupture par rapport à la période précédente. Par exemple, la date charnière de 3 000 avant J-C qui est choisie pour incarner le début de l’Antiquité au travers de l’invention de l’écriture (passage de la préhistoire à l’histoire) est remise en cause par certains qui préfèrent 50 avant J-C dans la mesure où le latin se diffuse en Occident.
La datation de la période médiévale donne lieu à de nombreux débats. Tout d’abord, la date de 476 qui correspond à la fin de l’Empire Romain n’est pas pertinente pour certains dans la mesure où le partage de l’Empire Romain en 2 par l’Empereur Théodose en 395 marque la fin d’un Empire Romain unifié, ce qui correspond à leurs yeux à une date rupture. De plus, à la chute de l’Empire Romain d’Occident en 476, seul l’Empire Romain d’Occident disparaît : l’Empire Romain d’Orient survit sous le nom d’Empire Byzantin.
De nombreuses dates sont proposées pour marquer la fin de la période médiévale. En effet, la découverte du Nouveau Monde en 1492 met du temps avant de représenter un bouleversement pour les sociétés européennes. Certains historiens proposent 1453 qui a une double valeur. En effet, elle correspond à la chute de l’Empire Byzantin tombé aux mains des Turcs mais aussi à la fin de la guerre de 100 ans. D’autres proposent 1454 qui se réfère à la création des caractères d’imprimeries mobiles (de l’imprimerie par Gutenberg) qui révolutionne la diffusion et l’accès au savoir. Pour l’historien Jacques Le Goff, il faudrait pousser jusqu’au milieu du XVIIIème siècle pour voir s’achever le moyen-âge. L’Historien Jean-Philippe Genet partage les vues de son collègue : la période 1680-1780 voit une double révolution scientifique et industrielle qui incarneraient des ruptures définitives et incarneraient donc la fin du Moyen-âge.
Selon le médiéviste Jacques Le Goff, notre existence vit d'héritages qui doivent servir de tremplin pour l’avenir. L’Histoire nous permettrait aussi de mieux appréhender le Temps. L’école est l’instrument de transmission de ces héritages au travers de l’étude des civilisation humaines. Si les religions sont les grandes productrices de civilisations, c’est la ville qui sert de foyer de civilisations.
D’autres divisions temporelles peuvent être utilisées. Il est possible de se servir des dynasties royales (France) ou impériales (Chine). Ou alors, de se servir d’un fait ou d’un règne particulier pour désigner une époque. Ex : Le siècle de Louis XIV (1661-1715) ; Le siècle des Lumières (1715-1789)