HGGSP Th5 Objet de travail conclusif
Jalon 2
Les États-Unis et l’environnement à l’échelle internationale
Les États-Unis et l’environnement à l’échelle internationale
La vidéo comporte l'introduction + la Jalon 1 + le Jalon 2
Donald Trump demande la reprise de la construction de l’oléoduc Keystone XL abandonné sous Joe Biden, Le Monde, 25 février 2025
A. La politique environnementale fluctuante du gouvernement fédéral
Les Etats-Unis sont les plus gros pollueurs de la planète avec la Chine, mais rapporté en nombre d’habitants (350 000 millions pour les Etats-Unis / 1,4 milliard pour la Chine), les Etasuniens rejettent plus de 2.4 fois plus de CO2 que les Chinois et près de 5 fois plus qu’un Français selon les données de 2019. Leur empreinte écologique est particulièrement importante quelle que soit la donnée considérée. Un Etasunien consomme 541 litres d’eau par jour, soit plus du double de la consommation d’un Français ; sa consommation d’énergie atteint 6,8 tep/an/hab soit quasiment le double de celle d’un Français et sa production de plastique est le plus forte au monde : 130 Kg/an/hab (le double d’un Chinois). De même, la pollution aux particules fines aux Etats-Unis, liée à l’augmentation du nombre de véhicules, à l’utilisation du gaz naturel ou encore à l’augmentation des feux de forêt, provoque 10000 décès prématurés par an. Ainsi, il est évident que la lutte contre le changement climatique ne peut se faire efficacement sans les Etats-Unis. Cependant, le gouvernement fédéral étasunien a une politique climatique fluctuante selon que les Républicains ou les Démocrates sont au pouvoir.
Si les Etats-Unis avaient signé le Protocole de Kyoto en 1997, le président George Bush a refusé de ratifier en 2005. L’objectif de réduire de 6 % leurs émissions de gaz à effet de serre par rapport à leur niveau en 1990, était considéré comme injuste et défavorable à leur économie. Des mesures restrictives étaient prévues par le Protocole de Kyoto pour les pays industrialisés qui n’atteignaient pas les objectifs fixés tandis qu’aucune sanction n’était envisagée pour les pays en développement. Pour le Républicain George Bush, il s’agissait d’un avantage déloyal qui entravait la compétitivité des Etats-Unis. De même, la participation étasunienne à la COP 21 de Paris en 2015 signée par le président Démocrate Barak Obama a été révoquée par le président Républicain Donald Trump en juin 2017. Celui-ci conçoit en effet l’Accord de Paris sur le climat comme néfaste pour l’économie américaine. Son slogan de campagne « America first » résume à lui seul sa vision unilatérale du monde. Dès son arrivée à la Maison Blanche en 2020, le président Démocrate Joe Biden s’est empressé de signer le retour des Etats-Unis dans les accords de Paris. Joe Biden vise « le leadership » américain dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Cependant, cette valse dans les positions étasuniennes selon le parti du président au pouvoir fait naître une grande méfiance de la communauté internationale et fait perdre de la crédibilité aux Etats-Unis. En outre, le désengagement du plus gros pollueur au monde des Accords de Paris sous Donald Trump, a encouragé des pays à revoir leurs ambitions à la baisse à l’image de l’Australie, l’Arabie saoudite et le Brésil ou à ne pas réviser en 2020 leurs engagements dans la lutte contre le réchauffement climatique. L’attitude des Etats-Unis sur cette question est donc d’une importance vitale dans ce combat mondial.
B. Des initiatives locales qui compensent en partie les hésitations de l’Etat fédéral
Les initiatives des Etats déférés, des entreprises et de la société civile sont donc fondamentales pour compenser les insuffisances du gouvernement fédéral. Par exemple, le gouverneur de Californie annonçait en 2018 que « La Californie aura atteint 100 % d'énergies renouvelables d'ici 2045 et 60 % d'ici 2030 ». Un grand nombre d’acteurs se sont engagés dans le mouvement « We are still in » en réaction à la politique climatosceptique de Donald Trump. Grâce à eux, les Etats-Unis ont réussi à atteindre deux tiers de l'objectif fixé par les accords de Paris, soit 17 % de moins des gaz à effet de serre comparé à 2005.
De plus en plus d’entités rejoignent le mouvement « We are still in ». En 2021, ce mouvement rassemblait 10 Etats, 292 villes, 410 Grandes Ecoles et universités, 87 institutions culturelles ainsi que 12 tribus autochtones. Les villes ont en effet une marge d’action non négligeable dans la lutte contre le changement climatique dans la mesure où elles contrôlent tout ce qui concerne l'aménagement urbain, les normes de bâtiments et la délivrance de permis de construire, les transports publics et la gestion de l'eau. A ces acteurs s’ajoute la participation de 2 290 entreprises parmi lesquelles des géants de l’économie étasunienne tels Microsoft, Intel, Nike ou McDonalds. Sur le site du mouvement national, Microsoft s’engageait par exemple à réduire leurs émissions de carbone de 75% d’ici 2030 par rapport au niveau de 2013 et d’alimenter leurs data centers à 50 % avec de l’énergie renouvelable d’ici 2018. Quant à McDonalds, la société s’engageait à réduire les émissions de gaz à effet de serre liées à leurs restaurants et bureaux de 36 % d'ici 2030 par rapport à l'année de référence 2015. Cependant, si des efforts sont faits à l’instar des nouveaux Net Zero Carbon Restaurant, certaines associations dénoncent un Greenwashing. « Si la viande et les produits laitiers sont toujours le plat principal du menu de McDonald's, alors cette nouvelle initiative de restaurant ne peut être étiquetée qu’ainsi : McGreenwash » dénonce Greenpeace.