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Le rôle des individus et des sociétés dans l’évolution des milieux : « révolution néolithique» et « révolution industrielle », deux ruptures ?
Le rôle des individus et des sociétés dans l’évolution des milieux : « révolution néolithique» et « révolution industrielle », deux ruptures ?
Les Romains responsables de la première pollution à grande échelle, il y a plus de 2000 ans, France Info, 16 février 2025
La Révolution néolithique désigne la période durant laquelle les hommes ont modifié leur mode de vie. De nomades vivant de la chasse, de la pêche et de la cueillette, ils deviennent sédentaires et développent l’agriculture et l’élevage pour se nourrir. Cette rupture radicale dans les modes de vie apparaît pour la première fois aux alentours de 11 000 avant J-C dans le croissant fertile. Les autres continents sont touchés progressivement. Ce passage à la sédentarisation et à l’agriculture apparaît tardivement sur le continent nord-américain vers 3000 avant J-C. L’anthropologue et ethnologue français Claude Lévi-Strauss considérait que la révolution néolithique constituait la première rupture décisive de l'histoire humaine.
Cette sédentarisation bouleverse les groupes humains : les premiers villages apparaissent, puis les villes qui concentrent l’essentiel des activités et deviennent des centres de pouvoir à l’instar des premières cités-Etats de Mésopotamie. La population croît de manière régulière car la sédentarité augmente la fécondité. C’est le premier boom démographique.
L’homme transforme pour la première fois les paysages et ce de manière irréversible au travers des premiers déboisements pour répondre à leur besoin en bois pour les constructions et le chauffage mais aussi pour permettre d’augmenter les surfaces agricoles et nourrir une population sans cesse croissante. Des stocks sont constitués et des surplus sont dégagés générant des échanges commerciaux et des spécialisations dans les activités humaines. Les animaux domestiqués participent eux aussi au déboisement. Les animaux sont sélectionnés, parqués et sujets à une modification de leur alimentation qui aboutit à une réduction de leur taille. Pour l’archéologue Jean-Paul Demoule, la domestication des animaux et des plantes constitue les premières manipulations sur le vivant.
La sédentarisation entraîne des conséquences négatives sur les populations : les maladies liées au contact rapproché avec les animaux se répandent, les épidémies se diffusent facilement par le regroupement de population, la variété dans l’alimentation humaine se réduit tandis que les communautés, « esclaves des céréales » sont plus sujettes aux disettes voire aux famines. L’espérance de vie diminue entre le paléolithique et le néolithique. Alors que les chasseurs-cueilleurs n’étaient qu’une espèce parmi d'autres dans la nature au paléolithique, les humains du néolithique s’engagent dans une prédation à grande échelle. Ils deviennent des « animaux dénaturés » selon l’écrivain Vercors. L'Anthropocène semble donc débuter avec le Néolithique. Dès le IIe millénaire avant notre ère, l'activité métallurgique engendre une pollution qui a été enregistrée par les glaces des pôles.
La seconde rupture est constituée par la révolution industrielle qui débute à la fin du XVIIIème siècle en Angleterre et se répand sur le continent européen au XIXème siècle. Cette révolution industrielle se caractérise par l’augmentation rapide de la production industrielle liée aux innovations techniques comme celle de la machine à vapeur. Les petites unités de production disparaissent peu à peu au profit des usines et le charbon devient l’énergie centrale autour de laquelle s’organise cette révolution industrielle. Cette industrialisation engendre une urbanisation sans cesse croissante. Dans le même temps, l’Europe entame sa transition démographique qui aboutit à une forte croissance de sa population.
Les pollutions se multiplient en même temps que les maladies liées au charbon. La fumée des usines et des trains dégrade la qualité de l’air et les villes se couvrent d’un voile noir. La littérature du XIXème siècle regorge de ces descriptions comme chez Zola, Georges Sand ou Hector Malot. Les activités humaines ont de fortes répercussions sur les écosystèmes.