HGGSP Th5 Axe 1
Introduction
Exploiter, préserver et protéger
Exploiter, préserver et protéger
Kenya : le président annonce lever l’interdiction relative à l’exploitation forestière, Le Monde, 2 juillet 2023
Des cargos plus petits, moins chargés et moins nombreux : le canal de Panama contraint au régime sec par la crise climatique, France Info, 27 août 2023
Rapport Meadows : 1972, l’année où le futur a basculé, France Culture, 2 septembre 2023
L’IGN publie une nouvelle "cartographie de l'anthropocène" pour mesurer l’artificialisation des sols, L'Usine nouvelle, 9 octobre 2023
Environnement : le Royaume-Uni soutient un moratoire à l'extraction minière sous-marine, France Info, 30 octobre 2023
Sud Ouest, Anthropocène : « l’âge de l’homme » ne sera pas une nouvelle époque géologique, 30 mars 2024
À l’échelle mondiale, les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter, Courrier International, 20 juin 2024
Le monde "est en train d'échouer" à atteindre les objectifs de développement fixés en 2015 par l'ONU, alerte Antonio Guterres, France Info, 29 juin 2024
Climat : le Danemark taxe les pets de vaches pour réduire ses émissions de gaz à effet de serre, Libération, 11 juillet 2024
La Chine, premier pollueur mondial, voit ses émissions de CO₂ diminuer, Courrier International, 16 juillet 2024
"Nous avons été surpris par l'ampleur du résultat" : une nouvelle étude pointe l'impact majeur de l'homme sur la baisse de la biodiversité, France 3 Régions, 15 avril 2025
Afin de caractériser l’impact de l’homme sur l’environnement, le Néerlandais Paul Josef Crutzen, prix Nobel de Chimie en 1995, est à l’origine du terme anthropocène. Signifiant littéralement « Âge nouveau de l’Homme », l’anthropocène serait une nouvelle époque ou une ère géologique dans laquelle l’homme est un acteur central et responsable de telles dégradations sur l'environnement, la biosphère et le système terrestre dans son ensemble qu’elle aboutirait à une 6ème extinction de masse. A ses yeux, l'anthropocène débute au moment de la Révolution industrielle du XIXème siècle qui se caractérise par l'accélération des activités humaines. Les hommes sont devenus les principaux moteurs des changements qui affectent l’environnement avec les conséquences dramatiques que l’on observe : changement climatique, migrations climatiques, aggravation de la précarité alimentaire...
Les scientifiques alertent sur la 6ème extinction de masse dont nous serions aussi victime à terme. En effet, les disparitions d’espèces ont été multipliées par 100 depuis 1900. Cette défaunation, qui a un impact dramatique sur les écosystèmes, est générée par la réduction et la dégradation de l’habitat de la faune, alliées à la surexploitation des territoires, les pollutions et la déforestation. Notre croissance démographique sans précédent nécessitant sans cesse plus de ressources, ainsi que notre surconsommation entretiendraient et aggraveraient cette extinction. En 2017, 32% des espèces vertébrées voyaient leur population décliner. Entre 1900 et 2015, 40% des espèces de mammifères ont vu leur aire de répartition diminuer de 80%. Tous les continents sont touchés par ces phénomènes. Selon François Gemenne et Marine Denis, spécialistes de la gouvernance du climat, l’œuvre de destruction de l’homme sur son environnement est majoritairement la responsabilité des populations les plus aisées issues des pays riches et industrialisés. Ainsi, certains utilisent les termes « d’occidentalocène » ou de « capitalocène », plutôt que celui d’anthropocène. La destruction de notre environnement serait donc systémique.
Si l’on observe l’évolution des paysages terrestres entre 1700 et 2000, les zones urbaines, les terres cultivées ainsi que les terroirs utilisés pour l’élevage ont massivement remplacés les forêts. La surface des terres agricoles a quintuplé depuis 1600 et les prélèvements en eau pour les besoins agricoles, industriels ou quotidiens ont plus que quintuplé depuis un siècle. Ces pressions sur l’environnement et les ressources s’expliquent par notre boom démographique sans précédent. Si en 1950, nous étions 2.5 milliards d’individus sur la planète, nous sommes actuellement plus de 8 milliards, soit une population mondiale qui a plus que triplé en 75 ans. L'ONG américaine Global Footprint Network calcule chaque année le « jour du dépassement », c’est-à-dire la date à partir de laquelle l’humanité est supposée avoir consommé l’ensemble des ressources renouvelables que la planète est capable de produire en un an. Passé cette date, l’humanité puiserait donc de manière irréversible dans les réserves « non renouvelables » de la Terre et accumulerait les déchets. En 1970, le jour du dépassement était le 29 décembre. En 2020, ce jour a été atteint le 22 août.
Des actions sont entreprises afin de protéger des espaces ou des espèces des différentes prédations et dégradations, les deux étant souvent complémentaires. Au Canada, des ONG ont utilisé la nécessité de protéger l’ours kermode afin d’obtenir une meilleure protection de la forêt et une régulation de l'exploitation du bois, ainsi que l'abandon de projets pétroliers. De même, au Japon, Iriomote, deuxième plus grande île de la préfecture d’Okinawa et parc national depuis 1972, est recouverte à 90 % de forêt primaire. C’est l’habitat endémique d’une espèce de chat sauvage inscrite sur la liste des espèces menacées. La préfecture souhaite protéger son habitat du tourisme de masse et a décidé de diviser par 10 le nombre de touristes pouvant visiter l’île chaque année.