HGGSP Th4 Objet de travail conclusif
Jalon 2
Le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais
Le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais
La reconnaissance du patrimoine industriel ne s’est fait qu’à partir des années 1960-1980 et ce n’est que dans les années 1990 que la culture devient un atout dans le développement des territoires. De nombreuses destructions de ce patrimoine industriel ont donc eu lieu avant cette reconnaissance que l’histoire des mineurs vaut bien celle des rois dans l’histoire patrimoniale française : en l'espace de 30 ans, plus de 8 000 hectares de friches industrielles ont été reconquis pour accueillir des espaces verts, des bases de loisirs ou des réservoirs faunistiques.
Selon les principes de Dublin énoncés en 2011, le patrimoine industriel comprend « les sites, les constructions, les complexes, les territoires et les paysages ainsi que les équipements, les objets ou les documents qui témoignent des procédés industriels ». Le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais profite de ces évolutions.
Ce territoire est emblématique de la Révolution industrielle qui a marqué la France à partir de la seconde moitié du XIXème siècle au travers des machines à vapeur et de l’extraction du charbon, même si celui-ci a débuté dès 1720. Dans cette optique, en 2012, l’UNESCO inscrit sur sa liste du patrimoine mondial le bassin minier du Nord-Pas de Calais. Comme témoins de cette époque, sont répertoriés les fosses, les terrils, les infrastructures de transport de la houille, des gares ferroviaires, des corons et des villages de mineurs. L’objectif est aussi de communiquer sur les conditions de vie des mineurs et sur la solidarité ouvrière.
Le classement du bassin minier par l’UNESCO a permis le développement du tourisme dans cette région déshéritée ayant subi de plein fouet la désindustrialisation. 3,2 millions de visiteurs s’y rendent chaque année dont un quart vient de l’étranger. Des aménagements touristiques ont été réalisés pour compléter les visites des sites miniers tels des sentiers de randonnée, des vignobles, et même une piste de ski sur un terril.
Ce classement permet aux Français de redécouvrir leur histoire et aux populations locales d’éprouver de la fierté face à cette histoire industrielle. Néanmoins, malgré cette fierté retrouvée, les habitants ressentent parfois ce classement et ce tourisme comme une contrainte ; en effet, l’impossibilité de modifier les façades, de réaliser des extensions ou l’obligation de respecter des codes esthétiques très stricts modèrent la vision totalement positive de ce classement à l’UNESCO. Selon une étude, on constate ainsi une valorisation sans réelle appropriation du patrimoine.