HGGSP Th1 Objet de travail conclusif
Jalon 2
Des enjeux économiques et géopolitiques considérables pour la Chine et le reste du monde
Des enjeux économiques et géopolitiques considérables pour la Chine et le reste du monde
Pourquoi les États-Unis veulent élever la Chine au rang de pays développé, France 24, 4 avril 2023
L'Italie se retire des nouvelles routes de la soie, le projet chinois se transforme en impasse, France Info, 7 septembre 2023
La Chine publie une nouvelle carte où elle s'approprie une partie des territoires de la Russie, de l'Inde ou de Taïwan, La Dépêche, 8 septembre 2023
Au G20, l’Europe, l’Inde et les États-Unis veulent contrer la Chine avec leurs propres « routes de la soie », Le Figaro, 9 septembre 2023
L'Asie du Sud-Est se divise face à la pression chinoise, Les Echos, 4 septembre 2023
Pour l'ONU, la crise économique en Chine est largement exagérée, Le Figaro, 4 octobre 2023
Collisions en mer de Chine : les Philippines convoquent l'ambassadeur de Chine, Le Figaro, 23 octobre 2023
Mer de Chine : quand un navire de la Seconde Guerre mondiale cristallise les tensions, France 24, 28 octobre 2023
L'influence croissante de la Chine en Amérique centrale, Le Point, 18 novembre 2023
Pour les directeurs de la CIA et du MI6, la Chine est le "principal défi géopolitique du 21e siècle", BFM, 7 septembre 2024
Chine : la dernière provocation territoriale de Pékin qui suscite la colère du Japon, L'Express, 18 septembre 2024
Le sommet de l'APEC sous le signe de l'expansion de la Chine en Amérique latine, RFI, 24 novembre 2024
Lors de son arrivée au pouvoir en 2013, Xi Jinping se lance dans la réalisation du « rêve chinois » en inaugurant le projet des nouvelles routes de la soie (2013-2016 = BRI = Belt and Road Initiative / à partir de 2017 = OBOR = One Belt, One Road = Une Ceinture, Une Route). Il s’agit d’un projet stratégique visant à relier économiquement la Chine à l’Europe en intégrant les espaces d’Asie centrale par un vaste réseau de corridors routiers et ferroviaires. Ce versant terrestre des nouvelles routes de la soie est complété par un aspect maritime au travers de routes commerciales maritimes vers l’Europe qui incluent aussi les espaces africains riverains de l’océan Indien. La Chine se projette ainsi dans 68 pays regroupant 4,4 milliards d’habitants et représentant près de 40 % du produit intérieur brut (PIB) de la planète.
Ce projet est motivé par des objectifs économiques mais aussi politiques et géopolitiques. Au niveau économique, l’ambition de Pékin est d’accroître les exportations chinoises, d'écouler sa production et de trouver de nouveaux marchés pour ses entreprises de bâtiments et de travaux publics. La Chine voit aussi dans ce projet un moyen d’assurer la sécurisation de ses approvisionnements énergétiques, vitaux pour sa croissance économique et son développement, en diversifiant ses voies d’approvisionnement. Au niveau politique, ces nouvelles routes de la soie permettent à Pékin d’intégrer ses provinces moins développées à la croissance globale du pays et raffermir son emprise sur les provinces possiblement en proie à des contestations (le Xinjiang par exemple). Enfin, au niveau géopolitique, il s’agit pour Xi Jinping de réduire la menace d’instabilité des pays qui lui sont riverains en permettant, au travers d’aides financières, à ces Etats de se développer économiquement. Enfin, la Chine a pour ambition de s’affirmer comme un acteur incontournable dans les relations internationales en étendant son influence globale.
L’extension de sa puissance passe par l’affirmation de sa domination maritime, particulièrement en mer de Chine méridionale. Cet espace maritime, qui s’étend sur 3 000 kilomètres de long et 1 000 kilomètres de large, est une interface entre la Chine, les Philippines, le Vietnam, Brunei, la Malaisie, Singapour et Taiwan. Très riche en hydrocarbures et en ressources halieutiques, il s’agit aussi d’un passage clé de la mondialisation dans la mesure où elle voit transiter un tiers du commerce maritime mondial. La Chine en revendique la souveraineté quasi-totale et oppose à ce partage du droit international sa propre délimitation communément appelée la ligne en neuf traits ou langue de bœuf. D’ailleurs, lorsque le tribunal international du droit de la mer saisi des contentieux générés par la Chine dans cette zone, a statué en faveur des pays riverains, Pékin a refusé d’en tenir compte.
Des ZEE ont été fixées par la Convention des Nations Unies sur le Droit de la mer dans cette mer de Chine méridionale en vertu des règles définies en 1982. Cependant, la Chine conteste la délimitation de ces ZEE en violant régulièrement la souveraineté maritime des pays riverains. Pékin souhaite faire de cette mer sa « mare nostrum » et pour cela met en place une poldérisation des récifs afin d’étendre artificiellement son influence dans cette zone. Les Américains qualifient ces travaux de « grande muraille de sable ». Autre motif d’inquiétude, ces îles artificielles sont militarisées. L'armée chinoise y installe des d'armes à l’instar de ce qui a pu être constaté dans sept îlots contestés des îles Spratleys. En somme, la Chine reprend à son compte l’expression américaine de Sea Power qui désigne la capacité d’un Etat à contrôler les mers par la puissance navale, le commerce océanique et l’industrie maritime.