I. Le Bilan de la guerre
L'armistice, mettant fin aux combats de manière temporaire dans l'attente de la signature de traités de paix, est proclamé le 11 novembre 1918. La Triple Alliance est officiellement vaincue par la Triple Entente. Cependant, le ressenti des Etats ou des populations n'est pas le même. L'Italie, ralliée à la Triple Entente en 1915, est dans le camp des vainqueurs mais se considère comme une perdante de la guerre puisque ses revendications territoriales ne sont pas respectées dans leur intégralité. A l'inverse, l'Allemagne se considère comme invaincue puisque son territoire n'a pas été envahi durant le conflit.
Le bilan humain est inédit : 10 millions de soldats tués et 20 millions de soldats blessés. Les populations civiles qui ont été victimes de violences paient aussi un lourd tribut : on dénombre 10 millions de morts parmi les civils. La sortie de guerre, y compris pour les pays vainqueurs, prend du temps. Dans un pays envahi, occupé et partiellement détruit comme la France, il faudra une dizaine d'années pour que la plupart des habitations soient relevées de leurs ruines.
II. La difficile construction de la paix
a) Un redécoupage territorial de l’Europe
Si l'on dénombre 5 traités de paix, le plus connu est le traité de Versailles signé le 28 juin 1919. L'Europe est redessinée par ce traité : 9 nouveaux pays apparaissent. Ils sont créés à partir de territoires appartenant aux vaincus : la Russie, l’Empire d’Allemagne, l’Empire Austro-hongrois).
Suite à ces découpages territoriaux, on dénombre plus de 4.5 millions de réfugiés au lendemain de la 1ère guerre mondiale.
b) Le traité de Versailles
Lors des négociations du traité de Versailles, les discussions sont âpres car malgré les alliances, les pays se méfient les uns des autres et refusent de voir une grande puissance émerger ou menacer leurs intérêts. La responsabilité de l'Allemagne et des Puissances centrales dans les dommages subis par les Alliés est affirmée dans le traité de Versailles.
De même, l'Allemagne ne doit plus être une puissance militaire ; elle doit payer des réparations et elle doit renoncer à ses colonies. Elle perd 15% de son territoire et 10% de sa population. L’Allemagne se sent humiliée par ce "Diktat", ce qui crée une forte rancœur.
c) Sauvegarder la paix
Le président américain Woodrow Wilson souhaite qu'un pacte nouveau, légitime et universel, mette fin non seulement à la Grande Guerre, mais aussi à quelque guerre que ce soit, et ce pour toujours. Il est à l'origine de la création de la SDN (Société des Nations). Dans un discours en 14 points, Woodrow Wilson insiste sur l'indépendance politique et l'intégrité territoriale des Etats, petits ou grands.
Aux États-Unis, on considère traditionnellement que la SDN est mort-née dès lors que le Sénat américain refuse de ratifier le traité de Versailles en 1920. Après un âge d'or dans les années 20, la SDN est incapable de résister à la montée des régimes autoritaires et ne peut empêcher le déclenchement de la 2nde guerre mondiale. La SDN est l'ancêtre de l'ONU.
III. Les enjeux de mémoire
Face à cette guerre particulièrement meurtrière qui a endeuillé, parfois plusieurs fois, les familles, celles-ci doivent faire face à un autre traumatisme : ne pas pouvoir enterrer les corps des défunts. 50 % des corps ont totalement disparu. Le culte de la mémoire s’est développé afin de compenser cette absence qui freinait la possibilité de faire son deuil. Les monuments aux morts fleurissent dans chaque commune, tandis qu’au niveau national se crée le culte du soldat inconnu.
Pour ne froisser aucune sensibilité politique qui aurait pu, dans un certain sens, prendre en otage ce deuil national, le choix de l’Arc de triomphe au sommet des Champs Elysées s’impose. Le 11 novembre 1920, le corps du soldat inconnu, accompagné vers son dernier voyage par des milliers de gueules cassées, est transféré au pied de l’Arc.
Les soldats survivants de ce conflit ont pu, quant à eux, partager le souvenir des souffrances vécues dans des associations d’anciens combattants.