I. Le congrès de Vienne
L'ensemble des adversaires de Napoléon se réunit au congrès de Vienne en 1814 afin de de fonder « le repos de l'Europe » sur « une juste répartition des forces entre les États », et anticiper le partage de l'empire napoléonien. L'Europe monarchique rétablit sur le trône français la dynastie des Bourbons en la personne de Louis XVIII.
Les territoires de l'ancien empire napoléonien sont distribués au nom d'un principe d'équilibre et non selon le droit du vainqueur. L'espace germanique est simplifié et organisé en une quarantaine d'Etats au lieu de 300 auparavant. La Russie et l’Autriche gagnent des territoires à l’ouest. La Pologne est démembrée, l’Italie morcelée. La France retrouve les frontières de 1790.
Le congrès de Vienne innove en mettant en place un document qui engage collectivement les signataires. Il donne un cadre réglementaire à la diplomatie.
II. La monarchie constitutionnelle
a) La Restauration
Louis XVIII, malgré son attachement aux principes de la monarchie absolue, doit composer avec les avancées de la Révolution. Il octroie une charte aux français en 1814 dans laquelle il garantit les libertés y compris religieuses, l’égalité des citoyens devant la Loi et le droit de propriété. Cependant la religion catholique, apostolique et romaine est proclamée religion d'État.
De même, Louis XVIII ne transige pas concernant son autorité. Il possède des pouvoirs importants : le pouvoir exécutif, le pouvoir militaire et le pouvoir législatif. Il nomme aussi les juges qui vont exercer le pouvoir judiciaire en son nom. Le roi est donc le seul détenteur de l’autorité et rejette l’idée d’une souveraineté nationale. En effet, seule la chambre des députés est élue par le peuple. Louis XVIII rétablit le suffrage censitaire, ce qui réduit drastiquement le nombre d’électeurs qui s’élèvent désormais à 110 000.
Le roi encourage le développement économique afin que la France puisse redevenir une grande puissance européenne.
Louis XVIII meurt en 1824, sans héritier, laissant ainsi la couronne à son frère qui monte sur le trône sous le nom de Charles X.
Charles X déploie une politique à contre-courant de celle de son frère. S’il maintient la Charte, il rompt avec l’équilibre établi par Louis XVIII et développe une politique plus absolutiste. Il se fait sacrer à Reims en 1825, se présentant ainsi comme un monarque de droit divin. Le sacre souligne l’impossible harmonie de deux principes fondamentalement antinomiques : la souveraineté nationale et la légitimité royale d’Ancien Régime. Charles X établit la Loi du sacrilège qui punit de mort les profanateurs d’églises.
En 1830, pour rétablir son autorité face aux oppositions libérales, Charles X, par le biais de 4 ordonnances dite de Saint Cloud, dissout la chambre des députés, réduit le corps électoral, suspend la liberté de la presse et rétablit la censure. Tout cela en violation de la constitution. C’est la révolution.
En 3 jours, du 27 au 29 juillet 1830, le pouvoir est renversé. Cette révolution est connue sous le nom des « Trois glorieuses ». Charles X fuit en exil après avoir signé son abdication.
Eugène Delacroix, La Liberté guidant le peuple, 1830
b) La monarchie de Juillet
Louis-Philippe, cousin de Charles X, monte sur le trône et devient « roi des français » (et non « roi de France ». Le nouveau régime porte le nom de « monarchie de juillet » en référence à la révolution de juillet qui a chassé Charles X. Il adopte définitivement le drapeau tricolore et élargit le corps électoral grâce à une révision de la Charte : 170 000 électeurs sur 35 millions d’habitants.
Le « roi-citoyen » très populaire au début de son règne voit sa popularité se dégrader. En effet, au fil des années, Louis-Philippe durcit sa politique qui ressemble de plus en plus à celle de son cousin Charles X. De plus, la France est en crise : crise économique, crise alimentaire, crise industrielle. L’interdiction des banquets politique met le feu aux poudres et la France rentre une nouvelle fois en révolution en février 1848. Louis-Philippe abdique et fuit vers l’Angleterre.
III. La circulation des hommes et des idées politiques
Le congrès de Vienne doit pouvoir permettre la mise en place de nouveaux équilibres européens avec l’ambition de préserver la paix en utilisant la diplomatie. La nouvelle carte de l’Europe profite aux vainqueurs (Autriche, Prusse et Russie) et les droits des peuples ne sont pas pris en compte dans découpage territorial. Le concert européen se met en place, c’est-à-dire un système diplomatique mis en place lors du congrès de Vienne et visant à garantir la stabilité de l’Europe en préservant l’entente et l’équilibre entre les grandes puissances. A cela s’ajoute la Sainte-Alliance (L’Autriche, la Prusse et la Russie la conçoivent pour se protéger mutuellement d'éventuelles révolutions) ainsi que la Quadruple Alliance.
La révolution de Juillet 1830 en France a été vue pour certains peuples européens comme une opportunité pour faire valoir leurs aspirations démocratiques. L’Italie, la Belgique, la Pologne connaissent des poussées révolutionnaires à base de pétitions, de manifestations et d’érection de barricades. Celles-ci sont vite réprimées par les Etats et les différentes Alliances constituées. Seule la Belgique parvient à accéder à l’indépendance en 1830 et adopte une constitution.
La révolution de 1848 en France connaît le même schéma. L’Italie, l’Empire d’Autriche, les Etats allemands et le Royaume de Prusse sont secoués par des poussées révolutionnaires, attisées par les difficultés économiques. Les peuples réclament leur souveraineté nationale, leurs libertés, leur unité (Allemagne et Italie) ou leur indépendance (minorités sous domination autrichienne). Ces mouvements sont réprimés durement.