A TOI, MON GIANT ROAM 2 (2012), AVANT QUE JE NE T’OUBLIE…

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[juillet 2015]

Raaaahhh mon cher Giant Roam 2 (2012), notre histoire fut brève mais tellement intense !

Je cherchais un nouveau vélotaf pour remplacer mon bon vieux Specialized Hardrock Comp et je suis tombé sur ta photo sur ce beau site de rencontre qu’est Le Bon Coin… Oui, je t’ai sans doute tiré des bras de personnages douteux qui t’avait attiré dans leur cave par des moyeux peu honnorables. Mais voila, tu dormais depuis 2012 dans un sous-sol lugubre, telle une princesse dans sa tour d’argent. 300 euros, négociés 250, tu les valais, surtout que tu étais parfaitement préservée et d’une valeur initiale de 550 euros.

Ces trois semaines ensemble, durant lesquelles nous avons partagé tant de trajets Paris Campo-Formio/Paris Porte de Vanves (7km), ont été si belles, malgré la canicule, la pollution et ces cons d’automobilistes.

J’ai aimé chez toi:

• Ton passage de vitesses parfait, comme la plupart des membres de ta famille Giant. Malgré ton équipement Alivio, tu as sû me faire oublier la transmission full Deore de mon Specialized. C’est sûr, la vie ne m’a pas laissé le temps de voir ta résistance à l’usure et au stationnement dehors, mais de ce que j’en ai vu, tu répondais à mes besoins.
• Tes rapports de plateaux, idéal pour la jungle urbaine de Paris. Entre raidillons et descentes douces, j’ai apprécié gravir avec toi ces « difficultés » qui n’en étaient plus.
• Ta fourche SR Suntour NEX 4610 avec blocage. Si douce et si agréable dans les tourments de la ville et ses nids de poules. Évidement, j’ai été déçu par son blocage, sur la fourche et non au guidon, qui ne fonctionne pas en circulation. Mais en réalité, qui est sûr de ne jamais tomber sur un trou en ville… Je ne t’en veux pas…
• De manière générale, ta conduite agréable, ta position haute avec le design de ton guidon qui m’évitait de me (ra)baisser comme sur mon VTT Specialized. Avec toi, on a envie de profiter du trajet, ne pas foncer tête baissée. Vivre et aimer finalement….

Mais ton départ ne doit pas me faire oublier tes défauts…

• Oui, je dois te le dire, dans le feu de l’action, au plus haut dans nos rapports, je trouvais que tu t’essoufflais, que ta fourche accaparait mon énergie. Difficile alors de tenir la cadence face à de jeunes et vils étalons en Fixie. Notre amour était contemplatif plus qu’intense.
• Ta tendance au surpoids (14,5kg sans équipement ni lingerie). Désolé, mais il fallait que ça sorte… J’en ai tellement voulu à mon Specialized durant ces passages difficiles où il fallait que je le porte dans les escaliers, bourré… Le traitant de tous les noms… Mais le verdict de la balance était sans appel… 1kg de plus. Mais je ne t’en veux pas, car c’est héréditaire chez les VTC et vélos de ville.

Voilà, tu m’as quitté, on t’a enlevé, sans crier gare ce vendredi 31 juillet 2015, aux tréfonds de la nuit. Malgré mon U (Trelock BS300) qui avait jusqu’à présent repoussé tant de prétendants, ta beauté attirait trop le regard du séducteur venu d’Europe de l’Est ou d’ailleurs. Je t’avais en plus paré des plus belles étoffes (bar Ends car tu en manquais cruellement pour tenir mes sacs de courses, porte-bagage pour que nous puissions faire des plans à trois…). Je n’aurais pas dû, j’aurais dû te maquiller à la bombe de peinture pour que seul moi puisse avoir connaissance de tes charmes, pour qu’aucun autre ne retombe amoureux de toi.

Où es-tu à présent?… En Roumanie? à Dakar? ou simplement dans la lugubre cave d’un petit voisin peu scrupuleux… Je ne sais pas. Je suis triste pour toi, toi qui était faite pour la lumière mais qui n’a connu que les ténèbres. Mais quoique la vie te réserve, je sais que tu sauras rendre d’autres hommes heureux.

Ma dernière photo de toi…

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