Les deux erreurs des débutants en grande randonnée

Si vous avez déjà fait quelques randonnées d’une journée, et que vous êtes tentés de vous essayer à plusieurs jours, vous allez sûrement faire ces erreurs. Ou au moins l’une d’entre elles. Quasiment tous les débutants font ces erreurs, mais beaucoup de randonneurs expérimentés les font aussi. Elles peuvent coûter cher. Beaucoup de personnes abandonnent ou se blessent à cause d’elles.

Avoir un sac trop lourd

Pendant la préparation de votre randonnée, quand vous mettrez votre sac sur votre dos, vous vous direz probablement "c’est lourd, mais ça va le faire" et comme beaucoup, votre sac va devenir votre pire ennemi . Et il sera trop tard pour regretter d’avoir pris trop d’affaires .

Le mythe

Pendant longtemps, un gros sac a été associé à un gage de sécurité. Et ça l’est encore pour certains. Mais il est possible de partir avec un sac léger en toute sécurité, par exemple de descendre en dessous de 10 kg pour une semaine de randonnée en autonomie complète.

Le mythe est entretenu par les personnes qui disent qu’il faut absolument un sac à dos de 60-70 litres pour faire une randonnée d’une semaine en autonomie. Ça l’est aussi par certains vendeurs qui veulent vous faire acheter un tas d’accessoires inutiles. Il est plus facile de mettre un objet dans son sac en se disant qu’il pourra servir que de retirer un objet en se disant que l’on peut s’en passer.

Certaines personnes remplissent un gros sac pour avoir plus de confort. En réalité le confort c’est pouvoir marcher sans avoir mal au dos, les bretelles qui cisaillent les épaules et l’impression de perdre son équilibre à chaque pas.

Comment optimiser ?

Qu’est-ce qu’un sac trop lourd ? Vous entendrez parfois qu’il ne faut pas avoir un sac plus lourd qu’un quart ou tiers de son poids. La vraie solution est d’avoir un sac "optimisé", c'est-à-dire plus léger sans compromettre la sécurité. Un randonneur peut par exemple avoir un sac de 12 kg bien mieux optimisé que le sac d’un autre randonneur pesant 8 kg.

Il ne faut pas se dire : "je peux remplir mon sac à dos jusqu’à 15 kg – parce que Yves m’a dit qu’au delà de 15 kg j’aurai mal au dos" mais plutôt "quel est le poids minimal que je peux emporter sans compromettre ma sécurité et en ayant un bon compromis de confort ?".

Les solutions pour essayer d’avoir un sac à dos le plus léger possible sont les suivantes :

Pas besoin de tomber dans l’extrême – surtout pour vos premières grandes randonnées – et d’acheter du matériel ultraléger cher. Rien ne sert de dépenser une fortune dans une tente ultralégère pour gagner 500 g si c’est pour avoir 2 kg de nourriture en trop et 3 kg de vêtements en trop. N’achetez pas non plus de matériel non indispensable, et vous ferez des économies avec lesquelles vous pourrez acheter du matériel indispensable léger.

Marcher trop vite

Souvenez-vous du sport à l’école et surtout des séances d’endurance qui en ont traumatisé certains. Combien s’essoufflaient et se fatiguaient avant même d’avoir fait un quart de la distance qui nous était demandée ? Le problème était que beaucoup partaient trop vite. 

En randonnée beaucoup de débutants "se mettent dans le rouge" dès le départ et le payent cher par la suite. Il faut savoir partir doucement et ensuite accélérer si vous en avez l’envie et la possibilité. La régularité et le rythme de marche sont très importants pour se fatiguer le moins possible. 

C’est  dans les montées que l’on s’en rend compte. Un scénario classique : au pied d’une montée, vous partez rapidement, vous dépassez des randonneurs plus lents. Au bout de 10 minutes, vous faites une pause parce que vous êtes à court de souffle. Après 30 minutes, vous avez déjà fait 3-4 pauses et vous vous faites dépasser par les randonneurs "lents". Ceux qui gèrent leur effort sont non seulement arrivés bien avant, mais surtout beaucoup moins fatigués. Et à aucun moment ils n’ont vraiment forcé comme vous entre vos pauses. 

Cela ne veut pas dire qu’il ne faut pas prendre de pauses. Prenez des pauses pour permettre à votre corps de récupérer. Et pour profiter de ce qu’il y a autour de vous et grignoter.

Comment savoir si vous marchez trop vite ?

Prenez un rythme qui vous permet de ne pas vous essouffler. Basez votre rythme maximal de marche sur celui de votre respiration. Il en est de même pour les muscles. Il est normal que vous ayez mal – surtout pendant les montées et les descentes – mais il ne faut pas que cela empire trop rapidement.

Le rythme de marche s’applique également à des périodes plus longues. Sur une randonnée de 5 jours par exemple, si vous partez trop vite le premier jour, vous risquez de souffrir les 2ème et 3ème jours. Parfois, il vaut mieux faire une étape en 8h et se sentir assez frais pour repartir le lendemain, plutôt que de la faire en 6h et ne pas apprécier le lendemain car vous êtes trop fatigués.

Conclusion

Félicitations, vous avez lu cet article jusqu’au bout. Vous faites donc partie d’une minorité qui est prête à randonner en évitant ces erreurs. Il est toujours possible d’alléger son sac à dos et d’optimiser son rythme de marche, cela ne s’apprend pas qu’en lisant des articles, mais en randonnant et en gagnant de l’expérience. 

Les infos de cet article sont issues du blog "Randonner malin", animé par François Jourjon, qui souhaite partager l’expérience accumulée au fil de ses randonnées et en faire profiter les randonneurs débutants qui veulent partir du bon pied et les randonneurs expérimentés qui souhaitent perfectionner leur pratique. Cliquer ce lien pour en savoir plus et vous abonner.