Traduction du début de ses mémoires, Hamskifte, 1933:
"Je venais d'avoir 16 ans, et je m'étais fait pousser une petite moustache, lorsqu'au mois d'août, j'arrivai à Copenhague pour me préparer à un examen de mathématiques qui me donnerait accès à l'Institut Polytechnique. Un examen qui exigeait toute une année d'étude et qui avait la réputation d'être un massacre sans pitié. Suite au manque de places dans la vieille école située entre Skt. Pederstræde et Studiestræde, presque la moitié des candidats furent refusés, et le bruit courut qu'il serait nécessaire d'en éliminer encore. J'étais pourtant plein d'espoir. Mes camarades d'école m'avaient toujours dit que j'étais un génie en maths, donc j'y croyais aussi. Arrivé à Copenhague, ma première promenade ne concerna ni La Tour Ronde ni le Musée de Thorvaldsen, mais une librairie sur le coin de Købmagergade pour trouver un des nouveaux manuels qui me permettrait de m'initier aux beaux mystères des mathématiques".
© Henrik Pontoppidan, traduction Anne Albinus