On sait peu de la vie de Plotin. Nous connaissons quelques détails donnés par Porphyre son disciple dans le livre « La vie de Plotin ».
Plotin n’est pas un philosophe facile à lire, il faut souvent s’aider de connaissances extérieures pour saisir ce que l’auteur veut dire.
Plotin pensait que le langage ne peut pas rendre compte de la réalité, c'est pourquoi il faisait souvent usage de la métaphore et d’un discours mythique pour se faire comprendre. Il écrivait sans séparer les mots, sans se soucier de l’orthographe.
Les philosophes qui se sont penchés sur la vie et l’œuvre de Plotin sont essentiellement Pierre Hadot, Lucien Jerphagnon et Luc Brisson. Plotin fait partie du mouvement néoplatonicien. Ce mouvement commence au IIIème siècle en milieu alexandrin et s’étend sur trois siècles, mais ce n’est pas le sujet d’aujourd’hui.
Faire le portrait de Plotin, ce n'est finalement rien d'autre que de tracer la description de cette quête infinie de l’absolument simple. Plotin suppose un mouvement dans les Formes, et étudie la séparation nette entre l’intelligence et la sensibilité, entre l’âme et le corps, entre principe et la matière.
Plotin dépasse la dualité et sa pensée se pose sur le simple, d’où découle le concept de simplicité qui est l’origine de tout ce que le philosophe nom l’UN. Porphyre a vécu seulement six ans avec Plotin. Cependant il connaît assez mal le passé personnel de Plotin.
Plotin ne parle, en effet, ni de sa naissance, ni de sa patrie, ni de ses parents, il met en pratique le conseil d'Epictète (un stoïcien) « Je suis résident d’Athènes où de Corinthe, mais je suis citoyen du monde ».
Plotin est né à Lycopolis en Egypte (la ville faisait partie à l’Empire roman) en 205. A 28 ans il étudie la philosophie à Alexandrie, auprès d’Ammonios Saccas et devient son propre maître. A 39 ans son intérêt pour les philosophies orientales et indiennes la pousse à rejoindre l’armée de Gordien III contre la Perse.
En 246, Plotin installe son école néoplatonicienne à Rome (le terme d’école est à comprendre ici dans un sens très large). C’est un enseignement oral, dans la maison de Gémina, la femme du futur empereur Tribonien. La philosophie dans l’Antiquité est avant tout un style de vie, et le professeur est un maître spirituel, un directeur de conscience. Simplicité, largeur d’esprit, bienveillance, sympathie attentive, tels sont les principes de la pédagogie plotinienne.
Plotin vécut 26 ans à Rome. Il avait comme disciples : Amelius, Porphyre de Tyr, Paulinus, son médecin traitant et quelques hommes influents.
En 254 il commença à rédiger les traités philosophiques, il en rédigea 54 au total.
Les traités ont des sujets moraux ; la sagesse, le bonheur, l’origine du mal, la maladie, la mort.
Ces œuvres ont été publiés vers l’an 300 par Porphyre qui les a corrigés et réuni en ce qu'il a lui-même nommé les six « Ennéades » (c'est à dire « neuf » en grec ancien).
Ce regroupement est thématique et non chronologique.
La première Ennéade traite des questions d’éthique, la deuxième et la troisième de la philosophie naturelle et de la cosmologie, la quatrième des questions relatives à l’Âme, la cinquième de l’intelligence, la dernière des nombres en général et de l’UN en particulier.
L’itinéraire intérieur de Plotin se voit dans ses traités sur la Conscience, l'Amour, le Bonheur, le Bien, la Beauté, la Vertu, l’Âme et le Corps. Les plus importants sont : l’UN, les Formes et l’Intelligence. Cette doctrine n’est pas nouvelle : elle fut professée dès les temps les plus anciens, mais sans être développée explicitement. (Du Bien naît l’Intelligence et de l’Intelligence naît l’Âme).
Pour Plotin, l’univers est composé de 3 réalités fondamentales, les 3 hypostases : l’UN, l’Intelligence, et l’Ame du monde, d’où découle le monde sensible. Le mot Hypostase est introduit par Porphyre et sera reprit par Kant plus tard.
L’Un est le principe suprême pour Plotin, c’est l’existence de toutes les choses de l’univers. L’Un est immuable et immobile, il n’a pas d’esprit, pas de volonté. L’UN est absolument transcendant mais il est aussi immanent dans le Tout.
Tout est rapport à des degrés divers à l’UN qui est la mesure de toutes choses.
L’Un est ineffable, aussi ne peut-on lui attribuer aucune détermination particulière.
Plotin est le père de la théologie apophatique, ou théologie négative. On ne peut pas dire ce qu'est l'Un, on peut simplement essayer de l’approcher en disant tout ce qu’il n’est pas.
L’homme, partie sensible, doit remonter de l’Âme à l’Intelligence, puis à l’UN et accomplir une union mystique avec Dieu par excellence.
L’intelligence dérive de L’UN qui est son principe, elle est le lien par excellence de la réalité et de la vérité. Elle contient en elle la multiplicité des idées.
L’Âme du monde se présente comme le principe même du monde sensible mais elle demeure au-delà du sensible par sa perfection : ainsi est-elle est l’activité la plus élevée de la vie (contrairement à la philosophie d'Aristote, elle n'est pas chez Plotin le principe de la vie).
L. Jerphagnon synthétise la pensée de Plotin ainsi :
Le premier degré de l’organisation cosmique et d’unification vient de l’Âme du monde.
L’Âme est en liaison avec l’Intelligence, c’est l’UN-BIEN la première hypostase pour Plotin. C’est l’UN qui possède toutes les propriétés du monde, c’est l’UN vers quoi tout tend et revient dans la multiplicité tant matérielle que conceptuelle.
Il faut ensuite s’unir au mouvement par lequel l’Âme du monde se porte vers l’Intelligence, s’élève par l’abstraction jusqu’à contempler les Idées dont l’Intelligence est le siège. Mais l’Âme s’unit seulement l’espace d’un instant à l’UN, alors c’est l’extase, la vie des Dieux et des hommes divins, heureux, c’est le dernier terme de l’ascension, selon les écrits de Plotin.
Pour Plotin il y avait le monde sensible composé de la matière et des corps d'une part, et d'autre part, le monde spirituel doté de l’âme. Ce monde spirituel n’est que le moi le plus profond. Contre les gnostiques, Plotin affirmait que le monde spirituel n’est pas ailleurs qu’en nous-mêmes. Il faut apprendre à regarder en nous pour découvrir le monde spirituel.
La pensée plotinienne admet 2 niveaux au sein de la réalité divine. La pensée ne peut pas être le principe de toutes choses (comme chez Aristote) . Elle est soumise à la division entre le sujet et l’objet. Son unité comporte une dualité. Elle a une multiplicité et une variété qui l’empêchent d’être l’unité première. Ce n’est là qu’un raisonnement qui reste toujours au plan de la conscience et de la réflexion.
Le monde des Formes n’est que le monde sensible libéré de ses conditions matérielles, réduit à sa Beauté. Dans l’univers de Formes pures, chaque chose n’est qu’elle-même. Le rapport entre le monde des Formes et le monde sensible est que le premier peut être vu à travers le second. Si la vision de l’esprit peut prolonger la vision de l’œil c’est qu’il y a continuité entre les 2 mondes, c’est qu’ils sont la même chose, mais à 2 niveaux différents.
Le monde des Formes est animé d’une Vie unique, d’un mouvement continu qui engendre les différentes Formes. Des formes plotiniennes, on pourrait-on dire que ce sont, en quelque sorte, des hiéroglyphes qui se dessinent eux-mêmes ! La nature contemple ce que l’Âme lui fait voir du monde de Formes. Mais l’Âme elle-même contemple le monde des Formes.
La forme n’est que la trace du « sans forme ». En effet le « sans forme » engendre la forme (traité IV). Pour Plotin c’est en nous-mêmes que se situe ce processus cosmogonique par lequel l’Esprit se retourne vers le Bien et engendre les Formes et les êtres. Dans l’Esprit et les Formes c’est le Bien que nous aimons.
Ainsi, la conscience n'est-elle qu'un point de vue, le centre de perspective de notre perception. La conscience et notre moi se situant au milieu de deux zones d’ombres, entre la vie silencieuse et inconsciente de notre moi en Dieu, et la vie silencieuse et inconsciente du corps. Notre conscience, notre miroir intérieur est troublé par le souci des choses terrestres et corporelles, ce qui nous empêche d’avoir conscience de notre vie spirituelle.
Il faut avoir conscience des choses transcendantes ainsi présentes dans le sommet de l’âme afin que la conscience se tourne vers l’intérieur. Pour cela, il faut se mettre dans une disposition intérieure de calme et de repos pour percevoir la vie de la pensée. Notre conscience est une sensation intérieure, elle exige de nous un dédoublement, une distance temporelle entre ce que l'on perçoit et ce qui est perçu. Notre vrai moi conscient nous ne parvenons à l’identifier qu'à de très rares moments, fugitifs.
L’expérience intérieure plotinienne nous révèle des niveaux discontinus de notre vie spirituelle. Mais ces niveaux ne s’abolissent pas les uns les autres, c’est leur ensemble, leur interaction qui constituent la vie intérieure.
Pour Plotin la connaissance est toujours expérience, plus encore métamorphose intérieure.
Ce que l’Âme doit voir c’est la lumière. Cette lumière qui vient de l’intérieur, comme le Bien qui est purement lumière. L’expérience plotinienne s’exprime en termes de lumière, et la spiritualité de Plotin est lumineuse et sereine.
C’est dans la paix et la douceur que l’Âme retranche toutes choses et qu’elle devient une pure capacité de réception du Bien qui est toujours présent.
Les traités de Plotin sont des exercices spirituels dans lesquels l’Âme se sculpte elle-même, se purifie, se simplifie, s’élève au plan de la pensée pure avant de se transcender dans l’extase. Chaque Âme est et devient ce qu’elle regarde, nous dit la IVème Ennéade. La pensée de Plotin se base sur des nombreuses expériences.
La Beauté n’est plus qu’un état de simplicité totale dans une lumière pure. Dans la réalité de la vie spirituelle, l’expérience du Beau et l’expérience du Bien sont liées.
Le Beau provoque terreur, mais également un plaisir mêlé de douleur, nous dit Plotin.
« Le Beau n’est que le premier degré du terrible » affirmait également le poète Rilke dans sa 1ère Elégie.
Ce qui nous terrifie en lui c’est peut-être que le Beau ne nous paraît Beau que pour lui-même nous dit Plotin.
Dans l’Amour, il y a le pressentiment de l’infini, de ce qui dépasse toute forme, il s'agit donc d'une forme de Bien absolu. On aime parce que quelque chose d’indéfinissable s’ajoute à la Beauté, un mouvement, une vie, un éclat qui rend désirable et sans lesquels la Beauté reste froide et inerte. Cette vie qui s’ajoute à la Beauté pour provoquer l’Amour c’est la grâce.
On saisit le fond, le mystère de la vie. C’est la grâce qui se lit à travers de la Beauté.
L’Amour est toujours supérieur à son objet. C’est un mouvement qui fait du Bien. Le Bien est ce que tous les êtres désirent. Pour Plotin le rapport entre l’Amour humain et l’Amour du Bien est plus complexe. Sur ce sujet, il distingue 3 voies qui permettent de s’élever du monde sensible jusqu'au monde transcendant, trois types d’hommes : l’inspiré des Muses, l’amoureux et le philosophe.
Le premier est attiré par la beauté naturelle, le deuxième par la beauté du corps, et le troisième seulement parvient à se séparer du monde sensible en s'élevant vers le Bien : il atteint alors le véritable Amour qui est un mystère divin.
L’Amour vu par Plotin est différent de l’Amour de Platon. L’Amour plotinien est amour du Bien, c’est dans l’Âme une présence qui ne laisse plus de place pour autre chose qu’elle-même.
Pour la venue du Bien, il faut que l’Âme laisse toute activité intérieure, toute volonté propre. Ainsi dépouillée de toute forme, l’Âme ne fait plus qu’un avec l’objet de son Amour, elle devient le Bien, elle est le Bien.
Le Bien est plein de douceur, de bienveillance et de délicatesse.
Le Bonheur se trouve dans la vie, la vie conforme à l’Intelligence. Le Bonheur n’a rien en commun avec le corps, le monde sensible, ou la matière qui est porteuse du mal (le mal étant ici conçu comme l'absence de bien). Mal et Bien, punition et récompense sont dans l’ordre des choses qui est l’ordre Divin. L’épreuve du mal rend la connaissance du Bien plus claire chez les êtres.
Mais certains maux, par exemple la pauvreté ou la maladie, ne servent qu’à ceux qui subissent.
« Plotin avait honte d’avoir un corps » c’est ainsi que Porphyre commence son livre.
Pour Plotin le corps n’est que la prison de l’Âme. Pour atteindre la sagesse, l’homme doit accorder à son Âme toute l’attention au détriment de son corps. Il doit se tourner vers la raison sans se laisser perturber par son environnement.
A ce sujet P. Hadot nous dit : ce n’est pas par haine et dégoût du corps qu’il faudra se détacher des choses sensibles, celles-ci ne sont pas mauvaises en elles-mêmes. Mais le souci qu’elles nous causent, nous empêche de faire attention à la vie spirituelle que nous vivons inconsciemment.
Plotin montre comment la vertu née de l’union divine, transforme l’être tout entier et comment elle devient sagesse substantielle. L’expérience de l’union divine reste au centre de sa pensée.
La vertu plotinienne nait de la contemplation et ramène à la contemplation.
Pascal nous dit : « tu ne me chercherais pas si tu ne m’avais trouvé ».
Plotin dit : la vertu qui nous conduit à Dieu ne peut naitre dans l’Âme que d’une première union à Dieu. Elle veut être une assimilation à Dieu. Plotin distingue 2 degrés ; vertu sociale (justice, prudence, force) qui vient du corps. Et les vertus purificatrices où l’Âme se sépare du corps et tourne toute son attention vers Dieu. Ces 2 degrés des vertus correspondent à 2 niveaux différents de la réalité humaine.
La vertu plotinienne est née d’une contemplation. La vertu purificatrice correspond à une transformation totale de la vie intérieure.
La sagesse et la prudence constituent dans la contemplation des réalités qui sont dans l’Esprit divin.
Dans tous les sens du terme la vertu est prolongation de la contemplation. Pour Plotin toute vie véritable est finalement une contemplation.
La vie spirituelle de Plotin est faite de confiance tranquille et de paisible douceur. Dans l’extase mystique, l’Âme laisse toute forme et s’identifie à cette réalité sans forme qui est le centre d’elle-même. En cet état l’Âme a l’impression d’accéder à une vie supérieure.
L’expérience mystique apparait comme un retour de l’Âme à son origine, qui est l’origine de toutes choses. L’expérience mystique est universelle et dépasse tous les systèmes. Plotin la situe dans une perspective cosmogonique.
Dans le livre « Vie de Plotin », Porphyre confie que son maître avait réussi à atteindre par 4 fois l’union mystique avec Dieu.
Si l’Esprit naissant est ivre d’amour et de jouissance, c’est parce qu’il est en contact avec le Bien près de lui sans la pensée et les Formes. Il y a 2 niveaux et 2 mondes d’esprit : L’Esprit aimant et l’Esprit pensant.
Dieu n’est pas seulement en nous, il est aussi dans le monde. Plotin saisit la vie du dedans comme un mouvement pur qui est partout sans s’arrêter nulle part, qui est déjà là.
Sur le paradoxe de la condition humaine, Plotin nous dit : on n’est plus de nulle part, trop terrestre pour retenir le don divin, mais trop divin maintenant pour l’oublier.
Il y a un inexprimable, c’est ce qui se montre, sans pouvoir se dire, c’est cela lamystique de Plotin.
Plotin a été influencé en grande partie par les dialogues de Platon, par sa théorie des Idées dans « La République » et sa conception de l'amour dans « Le Banquet ». Chez Parménide la transcendance de l’UN comme premier principe, chez les Sophistes le genre de l’être, chez Aristote l’Ethique ; il fut aussi grandement influencé par Ammonios Saccas, et Alexandre d’Aphrodisie.
Dans ses traités il y a de nombreuses allusions au Stoïcisme, à l’Epicurisme, au Pythagorisme, à la philosophie indienne, aux gnostiques auxquels cependant il s’opposait.
P. Hadot nous dit : comment faire la psychologie d’un auteur si l’on ne sait jamais avec précision ce qui est de lui et ce qui n’est pas de lui ? L’historien trouve dans l’œuvre de Plotin des citations de Sénèque, d'Epictète ou de Numenius.
La nature de l’Un, le premier principe selon Plotin est telle qu'il en émane l'intégralité du monde sensible. A ce point J. Louis Chrétien, Lloyd Gerson et d’autres philosophes contestent le mot « émanation » car l’Un étant absolument UN, donc simple, il ne peut pas avoir en lui nulle complexité, et s’il donne lieu au monde et à sa complexité, c’est que le Bien donne ce qu’il n’a pas. Les philosophes ont remplacé le mot par dérivation.
Plotin a influencé : Porphyre, Hypatie, Boèce, Augustin, Proclos, Damascios et la philosophie islamique, ainsi que toute la philosophie occidentale ultérieure.
Les écrits de Plotin apportent la profondeur du sens, la brièveté, la richesse des pensées plutôt que de l'expression. L’attention plotinienne est tournée vers l’Esprit. Elle est un effort toujours renouvelé pour rester dans la contemplation du Bien.
Au début de l’année 268, Plotin conseille à Porphyre de voyager. Porphyre part en Sicile où il reçoit les écrits de Plotin. Le dernier traité, très court, est une méditation sur la mort. A l’approche de la mort Plotin se penche de plus en plus sur son Moi spirituel. Vers la fin de sa vie Plotin fit connaissance avec Eustochius, un médecin qui demeura avec lui et le soignera jusqu’à la fin.
Quand la maladie le frappe, Plotin quitte Rome pour Compaigne dans le domaine de Zéthus, un critique et poète d’origine arabe.
Accablé par la maladie il refusait tout traitement. Plotin avait l’estomac délabré, la vue très faible, il fut atteint d’un mal de gorge chronique et d’une maladie de peau, d'après ce que nous apprennent les écrits de Porphyre.
Mais, à notre époque, le Dr. Gillet qui a étudié le cas diagnostique à partir de ces symptomes une tuberculose pulmonaire.
Plotin décède en 270 à Naples, à l'âge de 66 ans.
Plotin fit un rêve : restaurer une ville nommée Platonopolis où les habitants vivraient selon les lois de Platon, celles de la République et celles exposées dans le Dialogue, « Les Lois » de Platon. Ce rêve échouant, Plotin avança vers la fin de sa vie en s'enfonçant dans la solitude.
Plotin a découvert la puissance des infrastructures sociales, psychologiques, biologiques, matérielles. Le marxisme et la psychanalyse ont appris de lui le mécanisme de la mystification.
Pierre Hadot nous dit : l’homme qui croit se détacher de la condition humaine n’est que le jouet d'une modification inférieure et veut fuir les exigences du travail et de l’action.
L’homme moderne est encore plus divisé intérieurement que l’homme contemporain de Plotin. Mais il peut entendre pourtant l’appel de Plotin, à tout ce que les expériences humaines comportent de mystères, d’indicible et de transcendant.