La vertu est la qualité la plus haute de l’homme qui, de manières diverses suivant les philosophies, confère à sa nature d’homme le sens le plus riche, le plus plein du bien (Larousse).
Le mot vertu vient du mot latin virtus, dérivé de vir (l’homme), qui a donné virilité. La vertu est donc la clé pour pénétrer dans l’Empire romain.
Les grecs antiques qui ont introduit la notion dans leur philosophie, ont distingué cinq vertus principales : le courage, la modération (ou tempérance), la justice, la sagesse et la piété.
La vertu de Socrate est une morale particulière, celle de l’individu. La vertu suppose de connaître l’essence du Bien.
Pour Platon, la vertu est d’essence divine.
La vertu n’est ni une chose qui s’enseigne, ni un produit de l’intelligence, c’est la morale, la sagesse d’un homme qui a des nobles sentiments.
La vertu vient d’une sorte de grâce divine, d’une inspiration qui permet d’agir sagement.
« L’essentiel n’est pas de vivre, mais de vivre avec la vertu, c’est-à-dire mener une vie morale. »
Aristote considère la vertu comme un comportement de l’homme. Il la présente en distinguant ainsi plusieurs formes :
le courage (ou la force de l’âme), qui règle la sensibilité combative ;
la prudence (ou la tempérance), qui sous-tend une conduite raisonnée ;
la tempérance (ou la justice), qui règle la sensibilité rationnelle ;
et la justice (ou la prudence), qui règle la sensibilité téméraire.
Ces quatre formes de vertus ont leur siège dans la sensibilité de l’être humain
On trouve la vertu dans la religion et dans la politique.
Les vertus théologales sont définies dans le christianisme ; ce sont les vertus catholiques.
Au Moyen Âge, l’église représente les vertus sur le portail de la cathédrale de Strasbourg, la façade de Notre Dame de Paris et à Chartres.
Ces vertus sont rattachées à Dieu par la foi, l’espérance et la charité.
Thomas d’Aquin nous dit que « la vertu humaine est un habitus d’action, un habitus foncièrement bon qui entraîne le Bien ».
La vertu est dans la puissance de l’âme.
D’après lui, les vertus se partagent en trois genres :
théologales (vertus par lesquelles l’âme humaine est unie à Dieu) ;
intellectuelles (par lesquelles la raison et perfectionnée en elle-même) ;
et morales (dont le perfectionnement entraîne à obéir à la raison).
La vertu politique est fondée sur l’amour de lois et de la patrie (Montesquieu). On peut à ce propos évoquer Périclès pour les grecs.
Les vertus naturelles ou morales, se fondent sur la nature de l’être humain (corps et esprit).
Pour Descartes, les vertus sont des habitudes de l’âme qui disposent à certaines pensées allant vers le Bien.
Voltaire, lui, nous dit que la vertu n’est pas un bien, c’est un devoir, une attitude qu’il faut suivre pour être un homme de bien.
Rousseau voit dans la vertu un combat de tous les instants contre les passions. La vertu est une conduite qui doit mener au bonheur.
Pour Kant, la vertu est une perfection de soi-même qui implique le bonheur d’autrui. Il nous dit que « l’état moral de l’homme où il peut chaque fois se trouver, c’est la vertu, c’est-à-dire l’intention morale dans la possession présumée d’une complète pureté des intentions de la volonté ».
Hegel définit la vertu comme « la personnalité éthique, c’est-à-dire la subjectivité qui transperce la vie substantielle ».
La vertu, selon Nietzsche, est une qualité présentée par la puissance de volonté de l’être humain.
« Par vertu et puissance, disait Spinoza, j’entends la même chose, c’est-à-dire que la vertu, en tant qu’elle se rapporte à l’homme, est l’essence même ou la nature de l’homme en tant qu’il a le pouvoir de faire certaines choses se pouvant connaître par les seules lois de sa nature. »
Les seules puissances de l’esprit, autrement dit de la Raison, peuvent gouverner les sentiments et apporter la Vertu.