Ce qui a plus manqué à la philosophie c’est la précision (Bergson).
Pour Heidegger, la philosophie n’est pas un savoir. Elle est inactuelle parce qu’elle appartient à ces rare choses dont le destin est de ne jamais pouvoir rencontrer une résistance.
La philosophie, c’est une ouverture des voies et perspectives d’un savoir dans lequel et à partir duquel un peuple comprend et accomplit son être-Là dans le monde émanant de l’esprit (Heidegger). Selon lui, le schéma des limitations de l’être se présente ainsi :
Devoir
Devenir Être Paraître
Penser
La philosophie, pour les grecs, devient une philosophie de la nature (physis).
Savoir signifie pouvoir se tenir dans la vérité. La vérité est la manifestation de l’étant.
Philosopher, c’est questionner sur ce qui est en dehors de l’ordre.
Questionner, c’est vouloir savoir. Vouloir est le fait d’un être résolu.
La philosophie ne peut pas être ce qu’elle ne peut pas donner. Elle n’a pas cessé de questionner sur le fondement de l’étant.
Savoir questionner signifie : savoir attendre, même toute une vie.
Le temps est conçu à partir du « maintenant », du présent toujours unique. Le passé est ce qui « n’est plus un maintenant », l’avenir, un « non-encore maintenant ». Mais le temps ne devient pas une perspective ouverte expressément pour l’explication de l’être.
L’étant peut être traduit par le mot nature.
Pour Mélissos, l’Univers et l’étant sont infinis. L’étant est illimité et indivisible. Le vide ne fait pas partie de l’étant, car d’après les grecs, rappelons-le, dans l’étant il y a la nature. La question du néant prend forme selon l’ampleur, la profondeur et l’authenticité selon lesquelles, à telle époque, la question est posée. Aujourd’hui, nous opposons au physique le mental, l’animé, le vivant.
La question sur l’étant et le non-étant fait la paire avec elle-même.
L’étant, comme tel, recouvre une totalité ; c’est-à-dire qu’il a pour essence et caractère la prédominance qui perdure dans l’épanouissement.
Le questionner nous amène vers un principe qui puisse fonder la domination de l’étant, c’est-à-dire la victoire sur le néant.
Le néant reste fondamentalement inaccessible à toute science.
Parler du néant restera toujours pour la science une abomination et une absurdité.
Les notions qu’on a aujourd’hui de l’être ne sont pas définitives.
L’être, pour nous, est juste un pur vocable, un terme usé.
Pour la limitation de l’être, Heidegger nous donne sept points de repère :
L’être est délimité par opposition à un autre et du fait de cette délimitation, il est déjà quelque chose de déterminé.
La délimitation se produit selon quatre points de vue qui sont liés les uns aux autres.
Ces distinctions ne sont nullement fortuites. Ces scissions ont par la suite leur nécessité propre.
Les oppositions, qui ont d’abord une allure de formules, n’ont donc pas non plus surgi à des occasions purement quelconques, ni ne sont entrées dans la langue comme des expressions toutes faites. Elles ont commencé avec le commencement du questionnement philosophique.
Les distinctions restent dominantes à l’intérieur de la philosophie, pénétrant tout savoir, tout faire et tout dire, même quand elles ne sont pas présentées comme telles.
L’ordre dans lequel sont énumérés ces titres donne une idée de l’ordre qui préside à leur connexion essentielle.
Un questionnement originaire sur la question de l’être, dont on a compris qu’il s’agissait de déployer la vérité de l’essence de l’être, doit se soumettre à la décision de la puissance latente dans ces distinctions, et ramener ces puissances à leur Vérité propre.
La notion de non-être est un mélange niveleur de trois significations radicales différenciées ; ce mélange s’appelle l’un l’autre. Et il nous donne une explication suffisante quant au fait que le mot Être est vide.
Être, pour les Grecs, signifie la stabilité en un double sens : se tenir en soi et rester en soi - être stable en demeurant.
Il y a une signification déterminée.
Être et devenir prennent forme lors du commencement de la philosophie grecque. Dans sa corrélation au devenir, elle est la permanence.
Être et penser remontent à Platon et Aristote, et reçoivent la forme définitive dans les temps modernes. Être et penser en revient à la même chose, nous dit Parménide. Dans penser, il y a une corrélation ; et le sous-jacent, le subsistant.
Le couple être et devoir appartient au temps ; il est le pro-jacent, le dû non encore ou déjà réalisé.
Le couple être et apparence n’a pas pu être développé dans son contenu authentique ; il reste un rapport plus profond, et bien caché.
Il est le modèle permanent, toujours identique.
Le poème de Parménide nous dit qu’ « il n’était pas non plus autrefois, ni ne sera quelque jour, car étant le présent, il est tout à la fois : unique, unissant, uni, se rassemblant en soi à partir de soi ».
Héraclite répond que tout est encore poétique, c’est-à-dire philosophique et non-scientifique.
C’est sur la base d’une expérience fondamentale poétique et pensante de l’être que les grecs commencent à apprendre les phénomènes naturels.
L’être-Là est toujours le mien ; ne signifie ni « posé par moi » ni isolé en moi singulier. L’être-Là appartient à l’intelligence de l’être.
L’être et la compréhension de l’être ne sont pas une donnée de fait. L’être est l’événement fondamental, et ce n’est qu’à partir de ce fondement que se trouve conféré l’être-Là issu du sein de l’Étant, en totalité mis à découvert.
La métaphysique vient du grec meta-ta-phusika (ce qui dépasse le traité de physique).
Aristote est le premier à parler de métaphysique dans son livre du même nom.
La métaphysique reste encore immuablement une physique (Nietzsche).
La métaphysique est comme un éternel retour de la volonté de puissance toujours égale à elle-même (Hegel).
La physique détermine dès l’origine l’essence et l’histoire de la métaphysique.
La métaphysique est la réflexion globalisante visant à la connaissance absolue de l’Être.
La métaphysique désigne traditionnellement le centre de toute philosophie, qui détermine celle-ci et en constitue le noyau.