Wasianski et Browski sont les biographes de Kant.
Emmanuel Kant est né dans une famille juive en 1724 à Königsberg en Prusse. Sa famille comptera onze enfants et son père était maître sellier (tout équipement de cuir sauf les selles des chevaux).
Sa mère Anna-Régina le nomme Emmanuel mais son père changea le nomme en Immanuel (« Dieu est parmi nous » en hébreu). Sa mère se consacra à l’éducation de son fils. Elle croit dans ses forces intellectuelles.
Anna-Régina s’est convertie au piétisme, mouvement protestant qui développe un rapport personnel avec Dieu.
Piétiste implique une discipline stricte avec multiple exercices de piété. Kant était un enfant précoce mais timide.
Sa mère demande conseil à son pasteur et théologien Albert Schultz professeur à l’Université de Königsberg pour son fils.
Le pasteur incite les parents d’envoyer leur fils à l’école.
A huit ans en 1732 Kant rentre au Collège Fridericianum une école dirigée par Schultz. Cette une école réputée pour la sévérité et la rigueur de la discipline
Dans cette école on enseigne lettres et théologie et on prie beaucoup. Ces années ont été les plus dures pour le petit Emmanuel.
En 1737 sa mère meurt et c’est une terrible épreuve pour lui qui n’oubliera.
Son père décède en 1746 d’une attaque cérébrale. Il ne lui laisse ni fortune ni dettes, seulement l’obligation morale de veiller sur ses dix frères et sœurs.
Kant se trouve seul dans un univers obsédé par la peur du péché.
Avant dix-sept ans Kant rentre à l’Université Albertina de Königsberg en 1740. On enseigne quatre cours : la théologie, le droit, la médecine et la philosophie.
Sérieux et discret il choisit la philosophie. Ses amis sont C-F Heilsberg et J-H Wloemer. Ses sorties sont très rares car il était un étudiant pauvre. Comme était un bon étudiant il va aider ses camarades à comprendre les cours et en échange il pouvait manger correctement.
Kant est passionné par les sciences, la physique et les mathématiques. Mais il suit les cours de Matin Knutzen professeur de philosophie.
Kant étudie les métaphysiciens Christian Wolff et Gottfried Wilhelm Leibniz, à ce dernier il consacre son premier texte « Pensées sur la véritable estimation des forces vives » qui paraitra en 1747.
Après le décès de son père en 1746 Kant devient chef de famille et abandonne ses cours, pour aller travailler.
En 1748 il occupe un poste de précepteur pendant trois ans, pour s’occuper des fils d’un pasteur dans le village Judtsen près de Gumbinnen.
Puis près d’Ostenode va éduquer les enfants d’un riche aristocrate Bernhard Friedrich Von Hülsen, chef du régiment de Königsberg. Il sera aussi précepteur chez les Keyserling une grande famille riche.
Il va connaitre Heinrich Christian et de la comtesse Caroline Von Keyserling.
Grace à la comtesse qu’Emmanuel peux fréquenter les salons littéraire et le milieu mondain.
Dans sa vie privée, selon son biographe Kant fut successivement attiré par deux jeunes filles. Mais il n’a jamais pu conclure son désir, il avait déjà soixante ans, et les filles ont quitté la ville.
Il reste célibataire et nous ne savons pas s’il était attiré par les hommes.
Soulagé de son obligation face à sa famille il peut reprendre ses cours en 1754 et Kant rentre à Albertina grande Université d’Allemagne. Il soutient en 1755 sa dissertation inaugurale sur « Esquisse sommaire de quelques méditations sur le feu », et il est promu « Magister ».
En septembre de la même année il soutient une autre dissertation « Nouvelle élucidation des premiers principes de la connaissance métaphysiques » et il devient membre de la Faculté et chargé de cours rattaché à l’Université. Il travaille beaucoup, le programme est très chargé. Il donne des cours : de mécanique, de physique théorique, géographie physique et mathématique.
« Ses cours étaient des exposés libres, faisant place à la plaisanterie et humour » (Browski).
En 1758 il n’a pas obtenu le poste de professeur de logique et de métaphysique et ses charges deviennent très lourdes.
Kant connaissait Christian Wolff le philosophe héritier du rationalisme optimiste de Leibniz et il va s’inscrire à ses cours de philosophie. A travers lui, Kant va rentrer dans la société intellectuelle prussienne.
En 1765 l’Université Albertina lui propose un poste de professeur de littérature et poésie, qu’il refuse car ce n’est pas son domaine.
En 1766 pour vivre prend un poste de second inspecteur à la bibliothèque royale du château. Il quitte ce poste en 1772.
Toujours en 1766 Kant rencontre le marchand britannique Josèphe Green, gros négociant en grains, hareng, charbon…
Il partage avec lui des valeurs morales et un goût particulier pour Davis Hume le phare des Lumières écossaises.
Green est strict par sa ponctualité et il est nommé « l’homme de l’horloge ».
En 1777 Kant donne une conférence dans l’amphithéâtre de l’Université, portée sur « Les formes et les principes du monde sensible et du monde intelligible ».
En 1778 il refuse la chaire à l’Université de Balle la plus importante de Prusse à ce temps.
Il répond par une lettre à son ami Marcus Hertz « Le profit et la gloire que l’on recueille sur une grande scène n’ont, comme vous le savez que peu d’attrait pour moi…une situation paisible et tout juste adoptée à mes besoins… ».
En 1797 Kant arrête son enseignement. Il est devenu une personnalité dans sa ville Königsberg, il reçoit à déjeuner des hommes (plus jeunes que lui) de divers milieux afin de varier les conversations.
D’après Jachman, ses invités étaient ; fonctionnaires, professeurs, médecins, ecclésiastiques, négociants cultivés et étudiants.
Au plaisir de repas, Kant dirigé la conversation et chaque convive prenait la parole. Le sujet était leur activité et la culture.
La philosophie était toujours présente dans les conversations mais aussi les arts, les sciences et la politique.
Depuis 1798 Kant ne sortait plus au restaurant.
Browski indique que vers la fin de sa vie il marchait plus lentement, cherchait la tranquillité et reprenait ses méditations.
Le changement le dérangea beaucoup, exemple l’habit de son valet Martin Lampe (du blanc au rouge).
En 1801 Kant affaibli par sa maladie confie la tenue de la maison et les affaires courantes à son secrétaire Wasianski.
En 1802 donne conge à son valet Lampe.
Emmanuel Kant meut en février 1804, deux mois avant ses 80 ans.
Une grande foule se rend à son domicile pour rendre hommage à ce grand philosophe.
Kant fut un philosophe très prolifique.
Les « Pensées sur la véritable estimation des forces vives » sort en 1747. Dans ce livre Kant essaie d’accorder les théories opposées de Descartes avec les théories de Leibniz. Il entend dépasser le conflit, en montrant que dans certains cas c’est Descartes qui a raison, et que dans d’autres c’est Leibniz. Il vérifie si les interlocuteurs parlent bien de la même chose.
En 1758 Kant rédige un écrit wolffien « Essai de quelques considérations sur optimisme », qu’il va faire paraître en 1759.
Il sort un opuscule en 1763 « L’unique fondement possible d’une démonstration de l’existence de Dieu », où on trouve une pensée consciente des limites du pouvoir humain.
En 1771 annonce la parution de livre « Les frontières de la sensibilité et de la raison », et l’année suivante sort « Critique de la raison pure » qui traite la nature de la connaissance à la fois théorique et pratique.
L’œuvre la plus importante du philosophe est ses critiques.
En 1781 sort la « Critique de la raison pratique » et « Critique du jugement » en 1791. Suite à son succès en 1787 il y eu une seconde édition du « Critique de la raison pure ».
Il publie en 1797 « Métaphysique des mœurs » livre divisé en deux parties.
Sa philosophie morale le conduit à réformer le droit positif national et international et à donner une nouvelle formulation des devoirs envers soi-même et envers autrui.
Kant dénomme le droit naturel l’ensemble des normes prenant considération la nature de l’homme et sa finalité dans le monde. Le droit positif est le droit effectivement qui s’applique dans une société donnée.
Il sort en 1795 un « Projet de paix perpétuelle », avec une réflexion sur les conditions d’un avenir pacifique et heureux de l’humanité, en posant les règles d’un droit international censé garantir la paix entre différents Etats du monde.
Son célèbre opuscule « Qu’est-ce que les Lumières » va sortir en 1784.
En 1786 sort « Premiers principes métaphysiques de la science de la nature ». « Anthropologie d’un point de vue pragmatique » c’est réfère à son idéal féminin, la comtesse Caroline.
Kant est un penseur critique, on le voit dans ses trois Critiques sorties en livres.
Son criticisme est une philosophie d’un style nouveau qui cherche à augmenter nos connaissances qu’à en examiner les fondements.
Kant dans sa vie comme dans son œuvre cherchera toujours à savoir si tel ou tel conflit n’est pas seulement apparent.
Pendant tous ses années de préceptorat il continue d’étudier seul les sciences, la philosophie et les arts.
Il s’intéresse à la politique, la littérature étrangère et aux spiritualités chinoises, le confucianisme et le taoïsme.
Aussi sur les thèses d’Isaac Newton.
Son idée maîtresse qui aura un impact dans toutes les disciplines est : « Ce n’est pas l’esprit qui doit se régler sur la structure des objets, mais l’envers ».
Les concepts fondamentaux Kant les nommes les « catégories de l’entendement ». Ces formes ou structures nous permettent d’ordonner les « divers sensibles » c’est-à-dire le flot des sensations qui nous assaillent et d’en faire des objets de connaissance.
Ça veut dire que les objets de notre expérience sont constitués par notre esprit muni de ses « formes ».
Avec Kant les phénomènes, c’est-à-dire les manifestations sensibles, des choses, sont revalorisées, car c’est uniquement en appliquant nos concepts des « phénomènes » que nous pouvons prétendre obtenir une connaissance objective de la réalité.
Kant transforme la signification des ; concepts, de raison, de forme et de matière.
Les traits importants de l’enseignement de Kant sont : le courage intellectuel, la liberté d’esprit et l’improvisation captivante.
Pour ses étudiants dit ; « Ne pas apprendre la philosophie, telle doctrine ou tel philosophe, mais apprendre à philosopher c’est-à-dire à penser par soi-même sur telle question ».
Kant découvre les insuffisances de cette métaphysique qu’il fait peser un doute sur la prétention de la métaphysique et repose sur la pensée au rang de connaissance.
Il rêve de réformer cette discipline en lui donnant de rigueur et de légitimé et il sait convaincre.
La philosophie critique de Kant possède sa propre dynamique interne. Il considère que la physique newtonienne est vraie parce que ses fondements sont « évidents ».
Au sujet de l’existence de Dieu « Ni qu’il existe ni qu’il n’existe pas ».
Dans ses livres Kant traite sa philosophie par thèmes.
Je mange du pain (cause), me nourrit (effet), mais si le pain est empoisonné je suis malade d’où le lien devient subjectif et non objectif.
Il donne à l’imagination, comme faculté de la présentation (Darstellung présence d’un objet en allemand), une importance et une positive tout à fait inédites en théorie de la connaissance.
En s’est rapprochant de « l’intuition », nous dit : « que notre pensée peut prétendre former une connaissance ».
L’intuition est à l’origine de l’objet qu’elle présente, elle donne naissance à ce qu’elle rend présent, Kant la nomme « intuitus originarius ».
Il existe selon Kant plusieurs modalités de Darstellung ; l’exemple, le symbole, la construction, le schème, qui correspondent à quatre espèces de concepts purs.
Une multitude des symboles est possible.
Il y a les concepts suprasensibles ou les idées de la raison c’est-à-dire des concepts métaphysique.
Le symbole unique Kant le nomme « type ».
Dans le « symbole » comme dans le « type » nous avons à faire à une présentation indirecte de l’idée.
Le type « loi universelle de la nature » sert à se représenter indirectement l’idée de mortalité.
Le type est lié de manière plus étroite que le symbole à l’idée qu’il présente…etc.
La psychologie rationnelle est la branche de la métaphysique qui prétend obtenir des connaissances sur notre « âme » en procédant par simples concepts sous le secours de l’intuition sensible.
Selon Kant il existe un critère pour faire le départ entre les idées vraies et les idées fausses. Ce critère que l’on nommera par Kant critère de l’intersubjectivité est un jugement vrai et un jugement qui fait l’accord des esprits, qui est susceptible d’être universellement partagé par les hommes. C’est un jugement intersubjectif valable pour tous les sujets.
Kant définit la « matière » comme une suite de phénomènes perçus au sein du sujet lui-même.
La destruction va établir par diverses voies l’existence de Dieu. C’est la preuve dite « physico-théologique »: la nature envisagée dans son organisation fait signe vers Dieu son organisateur.
La nature présente des signes évidents d’une organisation conforme à une intention déterminée et effectuée avec une grande sagesse.
Il a fallu un principe organisateur intelligent qui choisisse les moyens conforme à cette intention.
Kant le dit : « J’entends par « canon » l’ensemble des principes à priori pour l’usage légitime de certaines facultés de connaitre en général ». Ainsi sa logique générale dans la partie analytique, est un « canon » pour l’entendement et pour la raison en général. Mais là où n’est possible aucun usage légitime d’une faculté de connaitre, il n’y à point de « canon »…
L’expérience du beau est un signe patent de notre destination morale. Dans son livre « critique de la faculté de juger esthétique » Kant montre que l’expérience esthétique est une expérience désintéressée, qui met de côté la question de savoir si l’objet de notre contemplation est agréable aux sens utile à quelque chose, ou encore bon d’un point de vue moral.
Le jugement esthétique est indifférent à l’existence de cet objet. Kant distingue le « jugement esthétique » et « jugement déterminant » celui-ci dispose toujours d’un concept précis, d’une définition pour répondre à une question de nature théorique. Selon Kant il n’existe pas de définition ou encore critère du beau.
Le jugement « c’est beau » exprime le sentiment de plaisir accompagnant ma représentation d’un objet. Le « sublime » est pour Kant un sentiment complexe suscité par la grandeur incommensurable de la nature.
La liberté morale c’est une disposition humaine.
Kant affirme que la moralité ne permet pas d’attendre le bonheur sur terre. Il s’agit d’un bonheur espéré dans l'au-delà. Telle est la solution du philosophe « par intermédiaire » de Dieu, à supposer qu’il existe.
Notre supposée liberté, l’immortalité de notre âme, l’existence de Dieu chrétien ne sont pas objets de savoir, mais seulement ce que nous devons postuler pour penser le « souverain bien ».
Kant le dit « Il est essentiel que nous soyons incapable de savoir si Dieu existe ou non ».
Selon Kant les organismes vivants d’une part, l’histoire de l’humanité d’autre part, est susceptible d’une approche téléologique.
Une nouvelle idée métaphysique occupe le devant de la scène, celle de « finalité ».
Dans sa « Critique du jugement » Kant examine les êtres organiques, ces réalités qui mettent en jeu l’idée de finalité, de but de sens.
La question est ; « peut-on tenir ensemble ces types de causalité, mécanique et la causalité finale ? Ou bien existe-t-il un conflit entre elles !
Nous ne pouvons pas savoir si tous les phénomènes du monde sont ou non soumis à un déterminisme de type mécanique.
La finalité est une « idée régulatrice », c’est une simple idée qui sert à guider notre réflexion sur le vivant.
Il y a encore d’autres sujets que le philosophe traite dans sa doctrine, nous on s’arrête là.
Kant est l’un de plus grand philosophe de notre temps.
Kant reste à Königsberg sa ville natale, toute sa vie, une ville riche au plan commercial et culturel, avec son Université importante. L’Université qui a une puissance de diffusion culturelle plus grande que les sociétés savantes.
C’est l’Université qui a rependu le mouvement les « Lumières » allemandes.
Kant pose la question de l’articulation de nouvelles de la science avec les savoirs antérieurs.
Les ouvrages critiques de Kant vont complément changer la face de la philosophie, surtout « Les fondements de la métaphysique des mœurs » en 1785.
« Il est essentiel que nous soyons capable de savoir si Dieu existe ou non ».
La « Doctrine du droit » a donné une nouvelle formulation des devoirs envers soi-même et envers autrui.
Kant a toujours été généreux dans sa vie, il n’était heureux que s’il voyait les autres heureux ».
Après avoir lu le livre de Fichte, il demande à Browski d’intervenir pour faire imprimer le manuscrit de Fichte.