Péninsule Olympique, Tongue Point et Marymere Falls

J22 : Jeudi 3 septembre 2015


Nous voici donc depuis hier soir aux Etats-Unis, dans la péninsule Olympique à laquelle nous consacrerons trois jours. Le parc national du même nom comprend plusieurs secteurs, protégeant différents types de paysages : des montagnes au-dessus de la ville de Port Angeles, des plages sur le littoral Ouest et entre les deux des forêts humides.

Aujourd'hui nous avons prévu d'explorer les montagnes Olympiques et planifié une journée de randonnée en altitude à 1800 mètres à partir de Obstruction Point vers Grand Lake/Badger Valley (boucle de 8,4 miles).

Hum, ça c'est le projet ! En pratique, il suffit de jeter un œil par la fenêtre pour avoir des doutes sur sa pertinence. Encore plus de doute en réalisant, à peine montés dans la voiture, qu'il commence à pleuvoir.

Des doutes de plus en plus sérieux en prenant connaissance du bulletin météo affiché à l'extérieur du Visitor Center : en montagne, 90 % chance of showers and T-storms. Mais sur la côte… 30 %.

Malgré cela, nous franchissons l'entrée du parc national et poursuivons notre ascension vers les sommets, sans les apercevoir, bien entendu.

A ce stade, nous espérons pouvoir au moins découvrir les petits trails autour de Hurricane Ridge. Mais la pluie redouble d'intensité et à 1500 mètres d'altitude, elle se transforme en tempête de neige, il fait 1 degré.

A destination, nous ne pouvons même pas sortir de la voiture. Il faut vraiment se faire une raison et abandonner tout projet à cette altitude. Nous profitons par conséquent de cet arrêt forcé pour échafauder un plan de secours pour la journée. Il n'y a pas d'autre alternative que de retourner sur la côte.

La carte de la péninsule et le guide Photographing Washington en main, je détermine deux zones possibles, Dungeness Spit ou Tongue Point. Le guide photographique ayant une préférence pour le deuxième site, c'est ce dernier qui est retenu.

Vingt-cinq kilomètres à l'ouest de la ville de Port Angeles, Tongue Point est une langue rocheuse, découverte à marée basse. Ça tombe bien, la marée sera basse à 12 h 43. Le temps de nous rendre sur place, il est 11 heures, c'est parfait. Ce n'est pas le grand beau temps, mais il ne pleut pas et on peut même apercevoir quelques coins de ciel bleu.

Sur la base du plan affiché sur place, nous nous dirigeons d'abord vers Crescent Bay et sa plage de sable d'où la mer a commencé à se retirer, nous laissant tout loisir de nous approcher de cet îlot rocheux coiffé de sapins.

Mais pour atteindre Tongue Point, il faut traverser le cœur de la péninsule sur Bunker Trail. Quand Bluff Trail nous ramène en surplomb de la mer, il nous livre de nouvelles vues sur le fameux îlot.

Au passage, rencontre avec un jeune daim qui se laisse tirer le portrait sans broncher.

En bord de mer, les flaques laissées par la marée grouillent de vie.

Moules impressionnantes en taille et en nombre.

Anémones de mer au milieu des moules.

Retour vers Sandy Beach en escaladant les rochers du bord de mer : la boucle est bouclée ! Il est 13 heures.

Nouveau coup d'œil sur la carte du parc national pour organiser la suite de la journée. Nous ne sommes pas loin du Crescent Lake au bord duquel se trouve une aire de pique-nique. Voilà qui est parfait vu l'heure.

Comme le temps se maintient, ni meilleur ni pire, nous pouvons envisager une nouvelle balade pour l'après-midi. Nous hésitons entre Madison Falls ou Marymere Falls. C'est à nouveau le guide photographique susnommé qui nous aide à trancher. Il a une nette préférence pour les deuxièmes. Nous lui faisons donc confiance et rallions Storm King Area, point de départ du sentier.

A l'entrée du chemin, ce colosse aux proportions parfaites et au costume de velours nous fait forte impression.

Plus loin, c'est la palette de couleurs qui ravit nos pupilles.

Vert tendre des sous-bois, vert sombre des mousses, vert brillant des fougères, vert foncé des sapins…

Tout en se frayant un passage, la cascade ajoute un zeste de jaune à cet écrin de verdure.

Nous prolongeons encore un peu le plaisir en avançant le long de Barnes Creek dans une forêt toujours aussi foisonnante.

A l'instant où nous revenons à la voiture, les 30 % de risques de pluie annoncés depuis ce matin deviennent réalité, allant jusqu'à donner un orage de grêle accompagné de coups de tonnerre sur le trajet de retour vers Port Angeles.

Dans ces conditions, la soirée au coin de la cheminée est d'autant plus appréciée.

En conclusion, nos choix nous ont permis de sauver la journée et d'en profiter au maximum. Néanmoins, avoir dû sacrifier la randonnée initiale de Badger Valley reste un de nos grands regrets.

Pour avoir un aperçu de ce que nous avons loupé, voici la boucle de Grand Lake/Badger Valley sur… Si belle la terre

Distance parcourue dans la journée : 147 km.