2006 - Le corps à l'édifice
Une improvisation chorégraphique à l'EPS
de Ville Evrard
L'angoisse qui fait les fous
L'angoisse qui fait les suicidés
L'angoisse qui fait les damnés
L'angoisse que la médecine ne connaît pas
L'angoisse que votre docteur n'entend pas
L'angoisse qui lèse la vie
L'angoisse qui pince la corde ombilicale de la vie
Il y a une angoisse acide et trouble aussi puissante qu'un couteau
Et dont l'écartèlement a la poids de la terre
Une angoisse en éclairs
En ponctuation de gouffres
Serrés et pressés comme des punaises
Comme une sorte de vermine dure et dont les mouvements sont figés
Une angoisse où l'esprit s'étrangle et se coupe lui même et se tue
Elle ne consume rien qui ne lui appartienne
Elle naît de sa propre asphyxie
D'après L'Ombilic des limbes d'Antonin Artaud.
Internement à Ville-Evrard de 1939 à 1943.
Improvisation chorégraphique, EPS de Ville Evrard, mars 2006 :
Cette installation est issue de l'atelier d'improvisation chorégraphique "Le Corps à l'édifice" mené par Caroline Picard au sein de l'Hôpital public spécialisé en santé mentale de Ville Evrard en mars 2006.
A partir de l'activité du corps des danseurs appréhendant les couloirs carrelés, les réduis des sous-sols ou les frigos de la morgue de ce lieu de mémoire et de souffrance, nous avons souhaité évoquer l'épreuve de la claustration, de l'angoisse dans une exiguïté où bataillent pensées, sentiments, émotions.
Dans le cadre des Rencontres Chorégraphiques en Seine-St-Denis, en partenariat avec École Nationale Supérieure d'Architecture Paris-Malaquais, les départements Danse et Photographie de l'Université Paris 8, l'association Image et Création.
-
Ensemble de 13 impressions jet d'encre
1 pc 675x450 mm - 3 pcs 600x400 mm - 9 pcs 400x267 mm
papier Fine Art contre-collées sur aluminium. Inscriptions manuscrites à même le mur d'exposition.
Collections du Fonds Départemental d’Art Contemporain (FDAC) de Seine St-Denis.