A travers mes travaux de recherche, j’essaie de participer à la compréhension des mécanismes de contrôles de la structure, de la composition et du fonctionnement des communautés animales et végétales. Pour ce faire, j’étudie différents milieux et différents organismes. Je cherche également à partir des connaissances théoriques obtenues à fournir des éléments pour la gestion des milieux naturels et anthropisés.
Mes travaux s’inscrivent donc à la confluence de trois champs disciplinaires principaux: l’écologie des communautés, l’écologie fonctionnelle et l’écologie de la conservation.
Mes recherches sont regroupées en plusieurs grands thèmes :
Grands herbivores, communautés et fonctionnement des écosystèmes
Apport des traits fonctionnels à la compréhension du contrôle de la production de biomasse
Nous avons étudié, grâce à une approche diachronique de 25 ans, comment les herbivores domestiques (des ovins) ainsi que les facteurs abiotiques (température, précipitations) contrôlent une variable écosystémique à la base des réseaux trophiques : la production de biomasse. Nos résultats ont montré que dans les pelouses du Causse du Larzac c’est l’interaction entre les facteurs climatiques et la composition fonctionnelle (traits moyens des communautés) qui permet d’expliquer une part importante des variations interannuelles de production de biomasse (Chollet et al. 2014, Ecology).
Haida Gwaii : un archipel pour comprendre les effets en cascade des grands herbivores sur le fonctionnement des écosystèmes
Les herbivores sauvages exercent un contrôle sur les communautés végétales, en particulier sur leur composition et leurs structures. Afin de mieux comprendre l’action des herbivores sauvages je m’intéresse aux conséquences, à différentes échelles de temps et d’espace, de la présence de fortes populations de cervidés. Pour ce faire, j’ai principalement utilisé le cas d’étude d’Haida Gwaii (Colombie-Britannique, Canada).
Nous avons ainsi pu mettre en évidence les importantes conséquences de l’introduction des cerfs à queue noire (Odocoileus hemionus) sur la composition des communautés végétales (Chollet et al. 2013, Forest Ecology & Management ; Chollet et al. 2014, Ecoscience ; Chollet et al. 2021, Annals of Botany). En plus des effets directs des grands herbivores sur la végétation, nous avons pu mettre en évidence que les grands herbivores ont des effets en cascade sur les communautés animales, en particulier les oiseaux (Chollet et al. 2015, Biological Invasions). De plus, j’ai montré que cet effet indirect des herbivores sur les oiseaux n’était pas uniquement local mais pouvait être également important à l’échelle continentale (Chollet & Martin 2013, Diversity & Distribution). Nous avons enfin étudié comment les grands herbivores modifient la dynamique des nutriments dans les écosystèmes forestiers en modifiant le processus écosystémique de décomposition de la matière organique (Chollet et al. 2021, Ecology) et en changeant les communautés de micro-organismes présents dans les sols (Maillard et al. 2021).
Nous avons également utilisé le cas d’étude d’Haida Gwaii pour étudier comment les populations extrêmement abondantes de cerfs survivent dans un milieu qu’ils ont totalement modifié (Le Saout, Chollet et al. 2014, Wildlife Biology). Finalement, dans le but d’évaluer si une réduction de la pression exercée par un grand herbivore était réversible, nous avons étudié la restauration des communautés de plantes et d’oiseaux suite à la réduction drastique des populations de cerfs des îles de l’archipel d’Haida Gwaii (Chollet et al. 2016, Diversity & Distribution ; Le Saout et al. 2014 Canadian Journal of Zoology).
Rôles des grands herbivores et des prédateurs dans les écosystèmes forestiers européens
Récemment avec des collègues de l’université de Rennes 1, de l’IRSTEA et de la réserve naturelle nationale de la Haute Chaîne du Jura nous avons initié un programme visant à évaluer les interactions entre les grands herbivores (cerf, chevreuil, chamois), leurs prédateurs (loup, lynx), les communautés végétales forestières et les oiseaux qui en dépendent (tétraonidés).
Fonctionnement et protection des communautés végétales urbaines et anthropisées
Depuis quelques années, je travaille également sur les conséquences des activités humaines sur les communautés végétales. L’idée est d’investiguer les effets des différents facteurs abiotiques ainsi que fonctionnels qui déterminent la structure et la composition des communautés végétales, dans des habitats fortement anthropisés (urbain, agricole). L’idée sous-jacente est de trouver les leviers qui peuvent être actionnés afin de conserver la nature dans ces espaces fortement modifiés par les activités humaines.
Ainsi j’ai eu l’occasion de m’intéresser aux effets positifs : de la gestion différenciée des espaces verts urbains (Chollet et al. 2018, Landscape and Urban Planning), de l’arrêt de l’utilisation des pesticides en ville (Bonthoux et al. 2019, Landscape and Urban Planning) ou encore des changements des pratiques culturales dans les vignes européennes (Hall et al. 2020, Agricultural Systems). Dans le cadre de ces travaux, une dimension importante est accordée à la dimension sociétale (Bonthoux et al. 2019, Journal of Environmental Management ; Bonthoux et Chollet 2021, Métropolitiques).
Conservation et restauration des communautés végétales
Le dernier volet de mes recherches a pour objectif de proposer des solutions concrètes pour les acteurs de la protection de la nature. Pour cela je contribue au développement d’indicateurs pouvant servir par exemple à l’évaluation de l’état de conservation des habitats (Jung et al. 2021, Ecological Indicators), à la mise en application de concepts récents de l’écologie théorique pour la conservation (par exemple la diversité sombre, Morel et al. 2022, Journal of Applied Ecology) ou encore au développement de méthodes d’évaluation du succès des opérations de restauration écologique (par exemple des dunes d’Ille-et-Vilaine, Chollet et al. manuscrit soumis).
Etudiants encadrés
Doctorat
- Mathilde Dano (2022- 2025) : Conséquences écologiques et sociétales de 50 ans de changements de la biodiversité à l'échelle régionale
Master
- Clémence Agasse (M2, 2022) : Appropriation du concept de naturalité par les protecteurs de la nature en Bretagne
- Mathilde Dano (M2, 2022) : Évaluation de l’état de conservation des habitats prairiaux des espaces naturels sensibles d’Ille-et-Vilaine
- Rémi Frioux (M2, 2020) : Le côté obscur de la diversité : Un nouvel espoir pour la conservation ?
- Yuna Le Gouëf (M1, 2020) : Rareté et Statut de menace : Etude de la liste rouge IUCN Bretagne
- Yann Chapelain (M1, 2019) : 35 ans de changements dans les communautés végétales de la forêt de Haute Sève
- Yann Cabon (M1, 2019) : VCS: un indice pour évaluer l’état de conservation des habitats et un outil d’aide à la gestion
- Louise Hausknost (M1, 2018) : Déclin de la biodiversité végétale ordinaire de la forêt de Rennes entre 1982 et 2018
- Benoit Dujol (M2, 2017) : Une perspective d’évaluation de la diversité pour les objectifs de conservation de réserves naturelles.
- Lola Deschamps (M1, 2017) : Les landes intérieures armoricaines : dynamique successionelle et contribution de la banque de graines dans une perspective de conservation
- Charlotte Brabant (M1, 2016) : Evaluation de la gestion différenciée des prairies urbaines à Rennes
- Thibault Verchère (Master 2, 2011) : Survivre dans un milieu extrêmement appauvri c’est possible ! Exemple des cervidés de l’archipel d’Haida Gwaii
- Sophie Padié (M2, 2011) : L'effet du cerf sur l'avifaune : réversibilité et gestion par la chasse
Reviewer pour Conservation Biology, Diversity and Distribution, Oikos, Forest Ecology and Management, Ibis, Ecoscience, Wildlife Biology, Wildlife Management, Ecological Applications, Basic & Applied Ecology, Botany, Urban Forestry and Urban Greening, Oecologia, Functional Ecology, Science of The Total Environment
Membre du Conseil scientifique régional du patrimoine naturel (CSRPN) de Bretagne et du Conseil Scientifique des Réserves Naturelles du Sud Vendée