Rapide historique
L’Espéranto a été proposé comme langue internationale neutre en 1887 par le docteur L.L. Zamenhof, un médecin qui vivait dans la partie occidentale de l’empire russe. Vivant dans une ville ou quatre langues étrangères étaient parlées, il a souhaité, dés son plus jeune âge, construire une langue facile à apprendre et régulière, qui pourrait ensuite évoluer et devenir une seconde langue pour tous.
Zamenhof considérait qu’une langue neutre, une langue pont, appartenant à tous les hommes, constituerait non seulement un apport pratique, mais contribuerait aussi à la compréhension, à l'accès aux cultures et à l’atténuation des conflits.
Langue la plus facile à apprendre, ce n'est pas, comme on pourrait le penser, une langue facile. L'apprentissage de la grammaire en 16 règles, sans exception, est suffisant pour une utilisation courante de l'Esperanto. L'Esperantiste apprend plus surement en lisant, sans délais, des textes en Esperanto, en écrivant et en parlant, qu'en se perdant dans le labyrinthe de l'apprentissage long.
Pourquoi l'Esperanto est facile d'accès ?
Si vous avez devant vous un livre en Esperanto, un dictionnaire bilingue et quelques minutes d'explications du fonctionnement de l'Esperanto ( voir Langue Internationale du Dr Esperanto). Vous pourrez "déchiffrer" les premières pages, puis naturellement, lire lentement le reste du livre. L'accès au dictionnaire deviendra, alors, de moins en moins nécessaire.
L'Esperanto est une langue agglutinante sans modification de la racine. Vous retrouverez constamment la racine écrit de la même façon, ceci rend le dictionnaire léger et la recherche rapide. Ainsi le mot fiŝgluo, vous trouvez : fiŝ', glu', o, "colle de poisson" en français : "ichtyocolle". Une première question : auriez vous compris de suite le mot français ? Cette particularité, associer des racines simples pour obtenir un mot élégant et compréhensif, rapproche l'Esperanto des langues asiatiques tel que le chinois, le japonais, etc. Pour comprendre la formation de l'Esperanto il faut bien faire la différence entre "racine" et "mot". La racine est ce qui contient l'idée : "patr" est la racine qui contient l'idée de 'père'. Lorsque l'on ajoute la finale "o", la racine qui contient l'idée "substantif" on obtient le mot "patro", qui signifie 'père'. Avec la finale "a", racine qui contient l'idée "adjectif", nous avons "patra", qui signifie paternel. Un mot est donc un ensemble de racines.
Le déchiffrement des premières pages ne sera pas simple. Décomposer les mots en racines est au début une gymnastique de l'esprit, car vous n'avez pas connaissance des racines. Par exemple, le mot "gluafiŝeto" (autocollant) [prononcez : 'glouafichéto'] se décompose ainsi : glu ' afiŝ ' et ' o. Dans le dictionnaire vous trouverez "glu" 'coller', puis "afiŝ" 'affiche', puis "et" qui réduit l'idée de la racine "affiche" et la fait devenir 'affichette', et enfin "o", qui donne au mot son caractère 'substantif ' : "une affichette avec de la colle" est un "autocollant".
Cette explication donne à la langue une complexité qu'elle n'a pas. Après avoir vu plusieurs fois le mot, dés la deuxième fois vous comprenez le mot dans sa totalité vous ne le déchiffrez plus. Le mot "okulvitroj" signifie "verres pour les yeux ", donc lunettes. Lorsqu'en Français vous utilisez des mots comme 'malhonnête', 'antibiotique', 'hippomobile'… vous ne les voyez pas comme des mots composés mais comme un mot qui a une signification. Même lorsque vous rencontrez des mots étranger comme "smartphone" ou "ramen", bien que peu de gens connaissent le sens de ces mots, tous savent que c'est un portable qui va sur le net et qui prend des photos et une soupe de pâtes japonaise.
Langue "internationale" où langue "universelle" ?
Elle est qualifiée de "langue internationale", mais elle devrait l'être sous le nom de "langue universelle", ou plutôt "langue interhumaine". De par son caractère et sa grammaire, contrairement aux langues nationales, qui ont la tentation de s'imposer à l'internationales, l'Esperanto n'importe pas avec elle une culture spécifique. Elle contient une part de culture universelle (commune à l'Humanité, à tous les humains), basée sur la logique et la raison, et une part de culture, la part de l'auteur. C'est pourquoi un texte doit être traduit en Esperanto par une personne qui soit natif ou très bon locuteur de la langue du texte original et qui cherche la compréhension de tous.
L'avenir de l'Esperanto
L'avenir immédiat pour l'Esperanto est : se faire connaître encore plus, conserver sa facilité d'apprentissage et de, tout en s'emparant peu à peu de tous les pans de la connaissance, rester accessible pour tous et pour toujours.
Depuis maintenant 130 ans il ne se passe pas une journée sans que l'Esperanto ne fasse un pas en avant, ni sans qu'il ne teste un chemin d'évolution, qu'il intègrera ou non.
L'avenir plus ou moins lointain de l'Esperanto est de devenir la langue de travail de nombreux groupes humains dont le caractère international est prépondérant (associations, entreprises, assemblées, rencontres, congrès, etc). Vous allez me dire qu'il existe déjà des langues qui remplissent cette fonction. Oui, cependant seul 10 à 15% des participants possèdent suffisamment celles-ci pour les utiliser sans trop de problèmes, face aux natifs de celles-ci. Les autres sont forcés de passer par le filtre d'un traducteur, de porter des écouteurs, ou, pour être assuré de comprendre correctement un texte, se perdre dans le labyrinthe de leur dictionnaire bilingue, ou, plus moderne mais encore aléatoire, utiliser un traducteur sur internet.
Pour l'apprentissage de l'Esperanto, une année est suffisante, avec un travail de 1 ou 2 heures par semaine. Pour le parler, ceci sera en relation avec le nombre de rencontres faites. Le résultat sera une capacité pour 80% des personnes à une utilisation sans trop de problèmes de l'Esperanto. Les 20% restant auront un peu plus de difficultés, mais capteront plus de 70% des discutions. L'ajout d'un support papier mettra ces 2 groupes à égalité.
En fait j'aurais dû commencer par ceci : L'avenir de l'Esperanto est entre les mains de chacun de nous. Plus nous serons nombreux à l'utiliser, plus il intéressera les décideurs, plus le monde sera à la portée de chacun. Ce ne sera peut-être pas un monde idéal, mais ce sera le monde avec un mieux : la compréhension mutuelle.