MUSÉE PIERRE-BOUCHER, TROIS-RIVIÈRES, JANVIER 2008
Gestation, métamorphose, naissance, résurrection, VENIR AU MONDE. Ce sont là mes lieux de réflexion actuels. Des interrogations, des connections entre l’univers et ma propre naissance, mon propre état de chrysalide.
À l’origine de ce que suis et dans la propre gestation de moi-même, il y a un tourbillon, un univers organisé en labyrinthe, un cosmos d’où je ne sais toujours pas si j’en suis sorti ou si, au contraire je vais m’y perdre. Au centre, au sein de tout, le début et la fin : l’œuf et le spermatozoïde vers lesquels émergent les êtres en transformation, en mutation dans leurs nids, leurs cocons protecteurs.
La chrysalide et son abri représentent à mes yeux deux symboles en opposition, en soulignant la fonction du cocon comme une protection de la vie pendant une période de maturation, de développement et de mutation. Protection fragile, mais efficace. Période de réflexion, méditation, assimilation, intégration. Le second symbole présente le cocon de la chrysalide comme une prison empêchant l’expression. C’est l’oppression, la coercition, la pression interne retenue, l’incapacité de formuler, de dire, le bâillonnement sous les fils de soie du cocon ou la mince couche de la paroi de l’oeuf. Repli sur soi, carapace, culpabilité, engluement et fragilité. Les deux symboles s’opposent tout en étant en même temps intimement liés. La tension qui en résulte est le moteur de ma démarche artistique actuelle.
Voilà pourquoi je livre cette céramique.
INSTALLATION DE 8 PIEDS SUR 16 PORCELAINE ÉMAILLÉE