QUID des AMAP et du BIO

LES AMAP

Une AMAP est une Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne ayant pour objectif de préserver l’existence et la continuité des fermes de proximité dans une logique d’agriculture durable, c’est-à-dire une agriculture paysanne, socialement équitable et écologiquement saine. La première AMAP a été créée en 2001. Depuis, le nombre d’AMAP évolue de manière exponentielle, et les AMAP sont aujourd’hui pratiquement présentes dans toutes les régions de France. Pour avoir plus d’infos sur les AMAP, cliquez ici ou pour accéder à une bibliographie sur les AMAP, cliquez ici.

L’AGRICULTURE BIOLOGIQUE

L’agriculture biologique est un ensemble de pratiques agricoles respectueuses des équilibres naturels. Elle préserve les sols, la biodiversité, ainsi que le bien être animal. Depuis son origine, l'agriculture biologique est un mouvement sociétal. Elle est née dans les années 1920, à l’initiative d’agronomes, de médecins, d’agriculteurs et de consommateurs ayant des objectifs éthiques et écologiques.

Aucun engrais chimique n’est utilisé, avec toutes les retombées positives que cela suppose pour l’environnement et la santé du consommateur. L’agriculture bio proscrit aussi les manipulations de produits dangereux pour la santé, elle préserve donc la santé des paysans et des consommateurs. De plus, elle maintient l’activité humaine dans les campagnes, en créant du lien et de l’emploi (elle nécessite en moyenne entre 20 et 30 % de main d’œuvre de plus que l'agriculture conventionnelle). La bio apporte donc des réponses sur le plan social et économique en privilégiant la proximité, l’équité et l'aspect durable des échanges.

LES DIFFÉRENTS LABELS BIO

Mieux comprendre les labels bios par Angela Bolis / Journaliste au Monde / Janvier 2017

"Il y a bio et bio. Et dans la jungle des labels certifiant les produits issus de l’agriculture biologique, le consommateur a de quoi s’y perdre.

Principal label, la feuille verte européenne – qui a détrôné le plus célèbre AB français, désormais facultatif –, est garante du respect du règlement européen sur l’agriculture biologique. Un texte en cours de réforme, tiraillé entre les exigences de fiabilité du label bio et la nécessité de ne pas alourdir, voire freiner un marché en plein essor. Face à lui se tiennent deux labels historiques – Demeter et Nature & Progrès –, et le petit dernier, Bio Cohérence, qui s’est construit en opposition à la dernière réforme européenne, accusée de dénaturer le bio français.

Ces trois marques revendiquent une démarche plus globale, qui ne réduirait pas le bio à une liste de critères techniques et sanitaires, mais engloberait des exigences environnementales (comme la biodiversité), sociales (comme le droit du travail), économiques (comme l’autonomie de l’exploitation) ou encore éthiques (comme le bien-être animal). C’est un bio plus entier qu’elles proposent, plus confidentiel aussi, qui entend surclasser le minimum réglementaire valable d’un bout à l’autre de l’UE.

Demeter tient dans ce paysage une place bien particulière, en certifiant, en France et ailleurs, la biodynamie : une pratique intransigeante avec le bien-être animal et la biodiversité, au sein d’une ferme conçue comme un organisme vivant sous l’influence de « rythmes cosmiques ». Nature & Progrès, de son côté, tisse du lien social en associant producteurs et consommateurs autour d’un label participatif, pour un bio fidèle à sa philosophie première, paysanne et citoyenne. Bio Cohérence, enfin, a voulu réintroduire des ingrédients perdus au fil des règlements européens – lien au sol, zéro OGM, droit du travail… – au sein d’une agriculture bio française.

À vous de faire votre marché dans ce vaste comparateur, qui examine, point par point, les principaux critères distinctifs de ces quatre cahiers des charges."

Label AB

Après la première reconnaissance d’une « agriculture n’utilisant pas de produits chimiques ni pesticides de synthèse » dans la loi d’orientation agricole de 1980, le label AB – et avec lui le terme d’agriculture biologique – vit le jour en 1985. Au niveau européen, l’actuel règlement sur l’agriculture bio, dont la première mouture date de 1991, est entré en vigueur en 2009. Un an plus tard, le logo européen est devenu obligatoire, et figure encore souvent aux côtés du logo AB, facultatif. Le règlement européen est actuellement en cours de réforme.

Label BioCohérence

Le dernier-né des labels bio a été créé en 2010 par une association regroupant des producteurs (FNAB…), des distributeurs (Biocoop…) et des consommateurs (Bioconsom’acteurs…), en réaction à la dernière réforme du règlement européen sur l’agriculture bio entrée en vigueur en 2009. Elle souhaite maintenir le niveau d’exigence initial du label AB, avant son alignement sur le label européen, pour un bio français qui prenne en compte « une progression dans le domaine environnemental, mais aussi social et économique ». Elle compte environ 550 adhérents. La certification bio (label européen) est un prérequis à son obtention. Voir le cahier des charges et la charte.Label Nature & Progrès

Fondée en 1964, Nature & Progrès, une des plus anciennes organisations du bio en Europe, a élaboré son premier cahier des charges en 1972. Associant professionnels et consommateurs, elle milite pour une « agriculture respectant le vivant » et promeut l’agroécologie. Elle se distingue du règlement européen, limité selon elle « à une dimension technique qui ne questionne ni l’industrialisation de la bio, ni ses répercussions sociales et écologiques », en prônant une démarche plus globale, vers une agriculture bio paysanne et locale. Elle compte environ 1 000 adhérents professionnels et 1 000 adhérents consommateurs. C’est une marque privée, qui n’est pas forcément cumulée avec le label européen. Voir les cahiers des charges et la charte.

Label Demeter

Demeter est une des premières certifications de l’agriculture biologique, fondée en 1932 d’après les instructions de l’Autrichien Rudolf Steiner. Elle certifie les produits issus de la biodynamie – une agriculture qui cherche à « favoriser une plus grande biodiversité des sols et renforcer la santé des plantes (…) en accord avec les lois du vivant », au sein d’une ferme considérée comme un « organisme vivant ». Elle compte plus de 700 professionnels adhérents en France, et quelque 6 500 dans une soixantaine de pays. La certification bio (label européen) est un prérequis à son obtention. Voir les cahiers des charges et la liste et localisation des adhérents

Label Ensemble

Garantie privée créée par Biocoop qui assure des partenariats durables entre groupements de producteurs, transformateurs et distributeurs. Produits 100% bio, pas de cultures sous serres chauffées pour les fruits et légumes, élevage sur des exploitations de taille limitée et préférence aux races locales, animaux nourris avec 100 % d’aliments bio, produits en majorité sur l’exploitation. www.ensemble-solidaires.fr

LES ŒUFS

Produits de consommation courante, les œufs sont soumis à une réglementation qui permet d’en assurer la traçabilité et de fixer les normes de commercialisation. Les œufs sont marqués d'un code désignant le numéro distinctif du producteur et permettant d'identifier le mode d'élevage.

0: poule élevée en élevage biologique,

1: poule élevée en plein air,

2: poule élevée au sol,

3: poule élevée en cage.

LE BIO EST-IL VRAIMENT PLUS CHER ?

Manger Bio sans se ruiner

L’un des premiers freins à l’achat de produits certifiés bio est leur prix. Pourtant, en fonction des circuits de commercialisation, ce « surcoût » n’est pas toujours une réalité, en particulier en cas d’achats directement aux agriculteurs : vente à la ferme, paniers, livraisons, groupements d’achat, marchés, … Les produits bio peuvent être tout à fait accessibles en modifiant quelque peu ses habitudes d’achat : acheter à plusieurs, préférer le vrac et les conditionnements familiaux, éviter les plats préparés, limiter sa consommation de viande et la compenser par des apports protéiques végétaux, consommer des fruits et légumes de saison. Consommer bio, c’est aussi redonner une place prioritaire à l’alimentation dans l’ensemble de nos achats.

Des coûts de production plus importants

Dans les circuits de vente dits « longs », il est vrai que les produits bio sont généralement un peu plus chers que leurs équivalents conventionnels. Pourtant, cette différence s’explique et se justifie amplement. Malgré des rythmes de croissance importants, les filières bio représentent encore une faible part de la production agricole. Certaines étapes de la chaîne agroalimentaire (transformation, conditionnement, transport et distribution) concernent un petit nombre d’opérateurs, souvent dispersés dans l’espace, ce qui limite les possibilités d'économies d’échelle. Par ailleurs, le mode de production bio demande plus de temps de travail et donc de main d’oeuvre. En contrepartie, elle est créatrice d’emplois et participe au maintien d’actifs dans les territoires ruraux. De plus, tout au long de la chaîne de production, les différents intervenants (producteurs, transformateurs, conditionneurs, metteurs en marché) sont contrôlés par un organisme certificateur, étape obligatoire qui représente un coût supplémentaire sur le produit final.

Le coût caché des produits conventionnels

L’agriculture biologique, envisagée dans son ensemble, est source d’économies pour la société. Elle propose un modèle agricole réduisant les coûts de dépollution de l’eau, les frais de santé liés aux produits chimiques, la gestion des déchets et les pertes d’emplois liés aux pratiques agricoles intensives. Et, évidemment, son impact environnemental moindre représente un précieux gain pour les générations futures !