2018-2019 hiver

Voici plusieurs mois déjà que nous vous avons laissés sans nouvelles.

C’était l’hiver pour vous, le temps des fêtes de fin d’année puis les vacances de février et maintenant le printemps est bien installé.

Pour nous l’agenda a été bien rempli, depuis que nous vous avons quittés fin octobre juste avant notre retour en avion vers la métropole.

Nous avons passé deux mois en famille avec nos enfants et petits enfants métropolitains.

Dès notre arrivée chez Aude nous sommes conviés à passer notre première soirée sur la péniche de François, l’ami de Aude : Marina et sa famille nous rejoignent pour notre grand plaisir. 

Pendant ce temps les premiers bateaux de course de la Route du Rhum naviguent pour leurs derniers milles le long de la Guadeloupe au pied de la maison d’Alice et Thomas.

Nous parcourons la France pour rejoindre Léa, Quentin et Sandro en Savoie,

Puis Sophie, Pierre-Yves, Célia et Roxane en Auvergne,

avant de rejoindre la Charente Maritime et le père de Rémi.

C’est ensuite la Bretagne qui nous accueille chez Marc le frère de Sylvie et Sophie, dans leur maison qui domine la rade de Brest : peut-être une étape de fin 2019, à voir...

Les fêtes de fin d’année ont été aussi l’occasion de fêter les 65 ans de Sylvie et les 70 de Rémi.

Ce fut l’occasion de nous retrouver chez notre fille Sophie et Pierre-Yves pour fêter tout cela dignement.

Dès la rentrée des classes le 7 janvier nous avons repris l’avion pour regagner BELISSIMA qui nous attendait au Marin en Martinique.

La remise en route, les courses et quelques travaux sur le bateau nous retiennent au Marin.

Deux semaines plus tard nous partons pour la Dominique que nous ne connaissons pas.

Située entre Martinique et Guadeloupe nous ne nous étions jamais arrêtés ni à Roseau, la capitale au sud de l’île, ni à Portsmouth au nord. Ces deux grandes baies, faciles d’accès, offrent de bons mouillages.

Nous commençons par Roseau et en profitons pour parcourir le sud en taxico (taxi collectif très bon marché) et avec l’annexe de Belissima (petit pneumatique motorisé qui nous permet d’aller à terre ou nous déplacer sur mer en bord de côte sans Belissima) !

Nous découvrons une petite partie des très beaux sentiers de randonnée du Parc National des 3 Pitons, GR appelé le Waïtukubuli.

Ce nom « Waïtukubuli » est le nom qu’ont donné les 1ers habitants de la Dominique, les Kalinagos à leur île : «  Longue est son corps »

La Dominique a énormément souffert lors du dernier cyclone Maria en sept 2017. Elle a retrouvé aujourd’hui sa belle végétation basse. La canopée devra patienter pour se regarnir mais la végétation tropicale a des ressources !

Les sentiers bien entretenus par les Rangers nous conduisent au bord de très beaux lacs et retenues qui fournissent 40% de l’énergie du pays.

Nous découvrons le Freshwater lake, le Boeri lake avec l’équipage de «  Sapristi » 3 jeunes navigateurs, dont 2 savoyards pour qui cette rando n’est qu’un échauffement avant la mythique rando projetée le lendemain, celle menant au Boiling Lake (6 à 8h de marche et 800m de dénivelée cumulée). 

Quand on marche ici, on parle en dénivelées cumulées car nous n’arrêtons pas de monter des marches puis arrivés en haut à bout de souffle, les redescendre avant d’en remonter d’autres.

Ouïe,ouï,ouïe... nos pauvres genoux n’ont plus l’habitude d’être autant sollicités.

(Nous devinons d’ici les sourires de nos Amis Grenoblois...)

Et c’est ainsi que ajouté à une mauvaise météo, nous renonçons à suivre nos savoyards, le lendemain. Nous les voyons revenir au coucher du soleil, trempés jusqu’aux os et exténués de leur rando au Boiling Lake, mais heureux d’avoir pu réaliser sans guide cette fameuse rando.

Quand aux Trafalgar falls, 2 cascades jumelles, la Maman et le Papa. Elles valent vraiment le détour si on se donne la peine de monter jusqu’au pied de la cascade du Papa... Et là, délice sublime, vous trouvez côte à côte, une chute d’eau chaude idéale pour vous masser le dos ( à G de la photo)et un bassin d’eau fraîche pour vous ravigoter ( à D). En plus les couleurs sont incroyables, dues à la forte présence de fer dans ces eaux.


Nous ne regrettons pas la rando au Boiling Lake, car au niveau de la mer, la météo est plutôt clémente, la mer est plate. Nous aussi, nous allons faire un exploit ! Parcourir en annexe, les 6 miles séparant Roseau de Scott’s head, la pointe sud-est de la Dominique, soit 12 miles A/R.

Nous découvrons le village de la Soufrière avec la plus vieille église de Dominique, ses bains chauds en bord de plage... 

Moment privilégié d’échange avec Samuel, dominiquais  parlant bien français, qui nous rappelle les moments pénibles du cyclone Maria.

Nous profitons des sites de plongée répertoriés pour découvrir le tombant très coloré de Scott’s Head.


En chemin, nous avons la chance de croiser des dauphins tout près de notre annexe, et de nager dans les fameuses eaux du Champagne’s reef : bulleuses comme dans un verre de Champagne !

Puis, nous remontons sous voile  en longeant la côte et découvrons les villages côtiers très colorés : la mer est plate, il fait très beau. Nous rallions Portsmouth, 20 milles plus au nord, sans pratiquement l’aide du moteur grâce à une bonne brise côtière. D’habitude, nous nous écartions de 10 milles de la côte et étions obligés d’utiliser le moteur pendant un bon moment, les reliefs de la Dominique empêchant les alizés de passer. Option que nous avons réitérée une 2ème fois quelques semaines plus tard avec autant de succès. 

Nous ancrons dans la vaste baie de Prince Rupert Bay plus connue pour les navigateurs sous le nom de  baie de Portsmouth, 2ème ville de l’île au pied de Fort Shirley.

A ne surtout pas rater, la visite de Fort Shirley et son superbe point de vue sur la baie.

Nous louons une voiture pour parcourir toute la côte nord et la côte au vent, qui a pris de plein fouet le cyclone en septembre 2017.

La belle plage de sable blanc de Calibishie retrouve doucement ses touristes.

Le cap Red Rock, nous offre la splendeur de ses tons ocrés par les oxydes métalliques.

Petite pause rafraîchissante chez Nicole et Nickel, deux sœurs jumelles qui ont fréquenté la Guadeloupe, mais qui préfèrent la tranquillité de la Dominique.

Un peu plus au sud sur la côte Est, nous traversons le territoire des Kalinagos, descendants directs des premiers arrivants aux Antilles : ils ont gardé leurs yeux légèrement bridés, leur teint mat, leurs cheveux raides et lisses comme leurs ancêtres venant d’Indonésie il y a environ 5000 ans.

Ces ancêtres ayant essaimé également dans tout le Pacifique, nous sommes étonnés de retrouver effectivement des habitations traditionnelles et des produits de l’artisanat qui n’ont rien à voir avec les cases et objets fabriqués par les Antillais d’origine africaine, mais nous rappellent ce que nous avons vu en Polynésie.

Petit arrêt à Emerald Pool, histoire pour Sylvie d’aller se rafraîchir au pied de la cascade, et nous continuons notre descente vers les Victoria falls.

Nous rencontrons Moses qui habite au départ du sentier de randonnée : il nous raconte ce qu’il a vécu pendant le cyclone et tout ce qu’il a perdu : sa maison, son petit restaurant, son jardin de plantes médicinales... Il ne lui reste plus qu’une petite case, servant aujourd’hui de gîte, qui a résisté. Son fils, parlant très bien le  français, sert de guide aux touristes désireux de voir les cascades : pour les atteindre, il faut traverser le torrent à plusieurs endroits. Nous ne sommes pas équipés pour cela et devons renoncer. Trois jeunes françaises revenant de cette randonnée et habillées façon « canyoning » reviennent trempées jusqu’à la poitrine.

Nous repartons en voiture vers le nord, car la route de la côte Est est un cul de sac depuis un précédent cyclone qui a détruit un pont jamais reconstruit au sud de l’île.

En retraversant le Parc des 3 Pitons nous faisons une halte à Titou Gorge pour admirer la sculpture naturelle faite par la rivière dans la roche : nouvelle occasion de se baigner, cette fois-ci tous les deux, juste avant l’arrivée d’une multitude de touristes déversés par le bateau de croisière ancré devant Roseau.

De retour à Plymouth, nous retrouvons Belissima et pouvons envisager la remontée vers la Guadeloupe et Malendure au pied de chez Alice.

Alice et Thomas sont depuis Noël dans leur nouvelle maison, construite par Thomas.

Il reste encore des finitions, mais l’ensemble est d’un plus bel effet et la vue sur les îlets Pigeon, un régal, surtout que c’est une maison sans fenêtre...

Retrouvailles de notre petit fils, Maël, qui a la chance de fêter ses 1 an en présence de ses 4 grands parents.

Alice et Maël viennent passer dix jours à bord, pour profiter de nos dernières semaines aux Antilles.

Il faudra une journée à Maël pour s’amariner : il passe les longues heures de navigation à jouer dans le cockpit central ou à dormir, bien blotti au creux des bras de sa maman.

Tout est attirant sur un bateau, bien à hauteur et nous profitons de ses moments privilégiées pour faire la connaissance de notre petit fils.

Sera-t-il marin comme son grand père ? ou nageur aquatique comme sa maman ? En tous les cas, nous sommes très fiers de lui qui a parcouru 265 miles, par des mers parfois chaotiques, cherchant sans arrêt son équilibre d’un bord sur l’autre, dérapant sur le gelcoat mouillé du cockpit sans chougner et se régalant à longueur de journée de l’eau douce de la douchette, des seaux d’eau de mer, ou des bains de mer.

Nous naviguons vers Antigua, Barbuda puis St Barth qu’Alice ne connaît pas.

C’est l’occasion de parcourir toute l’île en voiture, de découvrir la capitale Gustavia, les belles plages de la côte au vent. Que de monde et de belles maisons sur cette île sans source d’eau ni énergie ! Les fabricants de dessalinisateurs sont ravis.

                                                                        Ile Fourchue
                                                                            plage de Saline

Alice et Sylvie ne manquent  pas d’aller voir la tombe de Jean-Philippe Smet dit « Johnny » dans le petit cimetière tout simple de Lorient.

Quant à Maël, qui n’est pas intéressé tout comme Rémi, il préfère jouer avec les tortues terrestres sur le sentier qui mène au bourg des Flamands.

Belissima est tranquillement en attente dans la baie du Colombier.

Cette anse au nord de St Barth, n’est accessible que par mer ou bien par terre par le sentier côtier qui le relie au bourg des Flamands : n’hésitez pas à l’emprunter, c’est avec le sentier de Grand Fond, les 2 plus belles balades de l’île dans un cadre encore sauvage.

Anse du Colombier
sentier de Grand Fond

C’est en une seule étape de 130 milles au près (15-20 noeuds de vent) et de nuit, que nous avons rallié la Guadeloupe en quittant St Barth après le coucher du soleil.

Maël bien calé dans sa couchette, a passé presque une bonne nuit sous la garde attentive de sa maman.

Au petit matin, histoire de calmer le jeu, nous prenons le petit déjeuner sous le vent del'île de Montserrat avant d’attaquer les derniers 35 milles au près pour atteindre Malendure. Un bon bain et c’est reparti !                                    Bravo à Alice et Maël.

Retour en Martinique où nous avons quelques travaux à faire sur Belissima, avant l’arrivée de la sœur aînée de Sylvie, Anne-Marie et notre beau-frère Jean-Michel qui sont invités deux grandes semaines sur Belissima pour découvrir les splendeurs des Antilles qu’ils ne connaissent pas.

 C’est l’occasion pour eux de connaître la navigation sous les alizés, la traversée des canaux entre les îles, la pêche qui permet de remplir les assiettes et le congélateur... et de combler les appétits !

Mais laissons parler AM et JM :


« ...D’abord nous vous remercions de ce séjour formidable que vous nous avez offert.

Nous en avons un paquet de souvenirs et d’images dans le coeur et la tête !

C’était au-delà de ce que nous avions pu imaginer !

Beaucoup de plaisir à passer ce grand moment avec vous et de découvrir de nouvelles facettes ; nous connaissions vos talents d’organisateurs ; l’art de la table et des bons plats et cocktails nous a conquis ; les talents de négociateur de Sylvie nous a bluffés, d’autant plus quand c’est en anglais ; la découverte de votre pêche et de l’art de préparer les poissons et crustacés ; la découverte de la faune sous l’eau, et votre savoir la concernant…

Le plaisir de retrouver la voile, bien que très différente de celle que nous avions connue... »

les 2 Pitons - Ste Lucie
Petit tabac
lagon des Tobago Cays
lagon de Clifton - Union
Palm island

Nous qui n’avons plus rien pêché depuis un an en raison des sargasses, nous prenons coup sur coup un thazard de 3kg, un petit barracuda d’1kg et enfin une dorade coryphène de 3kg : bonheur à bord pour les papilles. Sylvie nous prépare du thazard façon tahitienne, du barracuda au beurre vanillé. Rebelotte avec la dorade, on ne s’en plaint pas.

Sylvie nous préparera également des langoustes à sa façon, des lambis en fricassée, un ragoût de poulpes ainsi que du poisson lion au gingembre en apéro !

C’est tout cela les Antilles.

Sans oublier la cerise sur le gâteau pour cette croisière des incontournables, le spectacle d’une baleine à bosse et son baleineau devant le village de Ste Luce et l’Anse Figuier à 2 pas du Marin !

Après avoir navigué à nouveau vers le nord et la Guadeloupe, nous passons une semaine avec  Alice, Thomas et Maël.

La fin du mois de mars approche et nous pensons maintenant à notre navigation de retour vers la métropole.


Nous quittons la Guadeloupe le mardi 26 mars après avoir fêté ce départ en compagnie de nos amis de Pytheas : Mathilde et Jean-Luc.

Direction le nord, vers Montserrat, St Kitts, St Martin avant de traverser les îles vierges anglaises (BVI), les Turcs et Caïcos, les Bahamas, qui feront l’objet d’une prochaine page sur le site...


À bientôt

                                             Ciao !

PS : Nous ne voudrions pas vous quitter sans remercier chaleureusement tous les amis qui nous ont reçus, nous permettant outre le plaisir des retrouvailles, d’alléger nos étapes entre le Nord, la Savoie, l’Auvergne, la Charente, l’Anjou et la Bretagne.