L’Allée des sculptures de l’Avenue du Général de Gaulle

Un projet délaissé ?

Dès l’origine de la construction du quartier de l’Esplanade, dans les années soixante, il existait déjà un projet d’installation d’une allée de sculptures contemporaines le long de l’Avenue du Général de Gaulle. Il n’aura malheureusement pas de suite et seules trois sculptures seront alors installées par Jean Hans Arp.

Ce projet initial sera heureusement repris en 2000, dans le cadre de la démarche d’accompagnement artistique de l’implantation de la ligne B du tram. Il s’agit alors de revenir à l’idée initiale et d’implanter une allée de sculptures présentant des œuvres de ces années 50 et 60.

L’artiste strasbourgeois Jean-Marie Krauth a été choisi pour mettre en œuvre ce projet.

Il a choisi pour ce faire d’installer 18 bancs-socles : ces bancs de taille unique facilitent l’interchangeabilité des sculpture et leur trois couleurs primaires (rouge, bleu et jaune) rythment le passage du tram de ponctuations colorées et font référence à la polychromie de l’architecture des années 50 et 60 et de la salle de l’Aubette (dont la conception avait elle aussi été confiée à Jean Arp, en collaboration avec Sophie Tauber-Arp et Théo van Doesbourg).

Ces socles/bancs sont également prévus pour accueillir d'éventuels promeneurs souhaitant se reposer.

Ainsi, la sculpture invite le passant à partager son espace-socle, à s'asseoir à côté d'elle en encourageant une rencontre et une confrontation directe entre le passant et l’œuvre.

A l’origine, 15 de ces socles devaient être occupés par des sculptures et les trois autres faire fonction de mobilier urbain autonome (bancs) tout en étant dédicacés à d’autres production artistiques des années 50 et 60 (« Pierrot le fou » film de Jean-Luc Godard, « 4’33 » pièce musicale de John Cage, « De la misère en milieu étudiant » texte de l’Internationale Situationniste).

Les habitants de l’Esplanade ont cependant remarqué que des sculptures (et même un socle) ont été retirées et que certains socles restent désespérément vides !

En effet, les sculptures sont des dépôts d’institutions nationales (Musée national d’Art moderne, Centre Georges Pompidou, Fonds national d’Art contemporain, Musée Zadkine), ou de particuliers ou galeries ayant accepté de prêter temporairement, et gracieusement, des oeuvres leur appartenant. A ce titre, elles peuvent à tout moment être restituées à leurs propriétaires.

Il reste donc actuellement 11 sculptures sur les 15 prévues à l’origine !

Si le projet initial prévoyait le remplacement des sculptures enlevées à la suite des échéances de dépôts, il semble que la ville n’ait pas prévu la prise en charge de ce suivi et que ce dossier reste actuellement au point mort. Faudra-t-il rechercher de nouvelles possibilités de dépôts temporaires ou envisager une politique d’achat d’œuvres programmée sur les années à venir ?

L’ARES, avec l’Association des Amis du Musée d'Art Moderne et Contemporain de Strasbourg (AMAMCS), suivra désormais ce dossier de près et vous en informera.

En attendant, nous vous invitons sur ce site à faire mieux connaissance avec les sculptures encore présentes.