EGLISE St LEU St GILLES
L'église est le plus ancien monument d'Epinay sur Orge.
Irminon, Abbé bénédictin de St Germain des Près, vers 811, mentionne que l'abbaye possédait dans Epinay, une maison seigneuriale disposant de terres à blé et à vignes et une église « construite avec soin, pourvue abondamment des ornements nécessaires » avec 3 habitations rurales. Aux environs de ce fief ecclésiastique, un village de 43 maisons dont 37 habitées par des hommes « libres de race » et 6 par des serfs. Il y avait en plus 9 maisons pour hôtes ou locataires.
Les abbés avaient répartis les biens de l’Abbaye entre eux-mêmes et les «besoins des moines » (environ 120 sous Charlemagne). L’on sait ainsi qu’Epinay-sur-Orge est attribué pour les « habits des moines et autres besoins de la communauté et des malades » puisque chaque abbaye remplissait un rôle d’hôpital, de « maison de retraite », et d’école. Plusieurs chartes signalent cette répartition (829, 872).
Cette église était placée sous le patronage de Saint Germain d’Auxerre ou Germain l’Auxerrois (né vers 380 à Appoigny près d'Auxerre, Yonne - † 31 juillet 448 à Ravenne, Italie). C’est un religieux gaulois de l'Antiquité tardive, très célèbre au Moyen-âge et qui est fêté le 31 juillet. (une statue polychrome de ce saint est placée sur un pilier de la chapelle de St Leu-St Gilles).
Les parties les plus anciennes remontent au XIIIe siècle (vers 1242): fenêtre de l'abside à trois baies à l'ogive aiguë, grosses colonnes du chœur…
L’église Saint Germain d’Epinay a changé de nom entre 1491 et 1516. La relique de Saint Leu, donnée aux bénédictins de St Germains de Prés par les bénédictins de Ste Colombe ait été remise à l’église d’Epinay… Une phalange du doigt de St Leu est conservée dans un reliquaire de bronze doré datant du XVIIIe siècle, offert en 1769, par le Seigneur d’Epinay, Auguste-Henri Cochin.
C’est par le biais de Saint Leu que la paroisse est devenue Saint Leu- Saint Gilles dont la fête est le même jour…1er septembre.
La chapelle latérale à gauche, actuellement dite aujourd’hui St Leu et St Gilles, a été ouverte vers1458. L’autel initial était dédié à St Roch et St Sébastien, invoqués contre la peste. Là, se trouve le vitrail le plus précieux de l’église. Il date de 1521, époque où Guillaume Briçonnet, évêque de Meaux, abbé de St Germain des Près, seigneur du Breuil, entreprend la réforme de l’abbaye. Il est classé par les monuments historiques.
Il représente l'arbre de Jessé. Le thème médiéval de la généalogie du Christ est tiré d'une vision du prophète Isaïe (Is 11,1) « Un rejeton sortira de la souche de Jessé, un surgeon poussera de ses racines ». Au XVIe siècle, ce thème donne lieu à des compositions, dont l'amplitude et la complexité ne correspondent pas toujours à la structure de la fenêtre dans laquelle le vitrail s'insère.
Jessé était le père de David, et les généalogies de Jésus citées par Matthieu (1, 1-17) : « Généalogie de Jésus Christ, fils de David, fils d'Abraham », donnera à partir du XVe siècle de l’ampleur aux "Arbre de Jessé" qui se ramifient latéralement, inscrivent ainsi l’Incarnation de Jésus dans le concret de l’humanité. La généalogie de Matthieu remonte à Abraham et compte 42 générations en trois périodes. Celle de Luc (3, 23-38) remonte à Adam "fils de Dieu" et compte 80 générations, ne semble pas avoir été utilisée dans tout son ensemble. Les branches de ce gigantesque arbre généalogique envahissent toute la surface de la verrière. Tous les rois de Juda mentionnés dans l'Ancien Testament y sont figurés. Chaque ancêtre du Christ, revêtu des attributs royaux tels le sceptre et la couronne, est désigné par une inscription. Ces personnages semblent converser ensemble, et cette animation contraste avec Jessé, endormi au bas de la composition. Au sommet de l'arbre, une Vierge à l'Enfant, triomphante, domine la scène.
A la fin du XVe début XVIe, l'église fut donc placée sous le patronage de St Leu et St Gilles.
Saint Loup ou Leu, né à Orléans, de famille royale, « resplendissait de toutes les vertus » quand il fut élu archevêque de Sens (à l’époque l’évêque de Paris dépendait de l’Archevêché de Sens). Il a incarné la résistance aux abus des rois Mérovingiens en protégeant ses ouailles. Il est représenté en tenue épiscopale dans le vitrail du chœur et par la statue de la chapelle latérale. († vers 610).
Saint Gilles (ou Aegidius) d’une famille grecque vint s’installer en ermite au milieu des animaux près de Nîmes. Il aurait protégé des flèches des chasseurs dont le roi des Goths, une biche. Cet épisode servit de base à toute l’iconographie de saint Gilles. Nous en avons un exemple dans le vitrail du chœur et la statue dans la chapelle latérale. Il fonde une abbaye, (St Gilles du Gard) très célèbre au Moyen-âge, située sur la route de St Jacques de Compostelle. (†720).
Menaçant de ruine, une partie de l’église fut détruite en 1764. Seuls le chœur, le clocher et la chapelle actuelle de St Leu St Gilles demeurent.
On reconstruisit le porche, la nef et le bas côté droit sur les anciennes fondations.
On édifia sur l’ancien cimetière un bas côté gauche jusqu’au clocher.
La nouvelle construction fut bénite par le représentant de l’archevêque de Paris, le 2 août 1778.
L’autel central, le tabernacle et les deux crédences de part et d’autre de l’autel sont du XVIIIe siècle.
De cette époque datent également, outre plusieurs tableaux présentés ci-dessous, le confessionnal en bois sculpté, actuellement situé dans le bas-côté droit et les fonds baptismaux qui étaient situés dans la chapelle des baptêmes au fond à gauche en entrant et qui est désormais situé dans le bas côté gauche. Il est en marbre rose et sa cassure est hélas récente.
A la révolution, on enleva deux des trois cloches d’Epinay. Toutefois, la plus grosse cloche appelée « Marie », demeurée en place. Elle date de 1571.
Au XIXe siècle, l’abbé Genty, curé de la paroisse fit améliorer l’ensemble. Les piliers carrés de la nef sont arrondis et des chapiteaux sculptés dans la pierre, une voute ogivale est construite en face le clocher en avant du chœur. Une tribune est élevée et un orgue installé.
L'orgue est dû au facteur d'orgues Merklin. Il a été construit en 1868 comme en témoigne une date écrite sur un tuyau de basson-hautbois. Il fut inauguré solennellement le 3 juillet 1887. On rapporte que César Franck l'aurait tenu pour cette inauguration. Sa dernière restauration eut lieu en 1981 par le facteur d'orgues Jacques Barberis.
Enfin, à l’entrée actuelle de l’église, un porche roman et sculpté est bâti.
Deux inscriptions sont placées à l’extérieur pour rappeler le polyptique d’Irminon : Anno Incarnationis Dni DCCCXI… et la seconde rappelle que le cimetière d’Epinay était comme pour tous les villages jusqu’au XVIIIe siècle, situé autour de l’église.
De cette époque également, 1893, datent la sacristie et la chapelle de Notre Dame de Lourdes (décoration des années 1960), autrefois murée du côté de l'église et ouverte sur le porche. Cette chapelle fut d'abord la salle de réunion des marguilliers (administrateurs de la paroisse) puis une salle d’archives de la commune et la première mairie d'Epinay.
Les vitraux des deux côtés ont été installés au XXe siècle, ils représentent les 7 sacrements catholiques : Baptême, Eucharistie, Confirmation, Confession (pénitence), Mariage, Ordre, Extrême onction (onction des malades) et comme il y a huit fenêtres, la 8eme est consacrée à Saint Louis, rendant la justice. On attribue ce choix au curé de l’époque, Louis Pécard, très populaire chez les paroissiens car il avait résisté et protégé sa population des Allemands. Il était aussi surnommé « Mickey » par les enfants du catéchisme.
Ce vitrail rappelle aussi que l’actuelle chapelle de ND de Lourdes s’appelait de 1823 à 1893, la chapelle Saint Louis. Le confessionnal fut ensuite placé là.
La Transfiguration.
La Transfiguration, réalisée entre 1516 et 1520, a été commandée à Raphaël par le cardinal Jules de Médicis (Futur Clément VII).
L'original, Huile sur bois, se trouve au musée du Vatican.
Le tableau comporte deux parties narratives distinctes :
La partie supérieure montre la Transfiguration sur le mont Thabor, le Christ flottant devant des nuages illuminés, entre les prophètes Moïse et Élie, au-dessus de Pierre, Jacques et Jean.
La partie inférieure montre les apôtres et les croyants, impuissants devant la possession démoniaque d'un garçon. L'apparition du Christ le libère miraculeusement de sa maladie
Saint-Jean-Baptiste attribué au Guido ou à Murillo
La communion de St Jérome.
Cette œuvre, commandée par la Congrégation de Saint Jérôme de la Charité pour l'église portant le même nom de via Giulia à Rome, fut exécutée par le Domeniquin entre 1611 et 1614.
L'original, Huile sur toile, se trouve au musée du Vatican.
Ce tableau sera sa première grande œuvre. Elle suscitera, à quelque exception près, une réaction enthousiaste de ses contemporains pour qui ce tableau constituait un véritable chef d'œuvre de l’art italien.
Le thème est très original et représente Saint Jérôme, nonagénaire, sur le point de mourir, désirant communier pour la dernière fois entouré de ses disciples et de Sainte Paula.