Comprendre l'histoire des femmes en Haïti et les effets du tremblement de terre, c'est se concentrer sur la francophonie hors de France, et se concentrer sur une francophonie qui a été marginalisée dans le passé. Un programme d'études francophone doit inclure ces divers points de vue, sinon ce n'est pas vraiment la francophonie totale.
Pourtant, il faut prendre une nouvelle approche pour apprendre sur ces sujets. Il ne faut pas pratiquer la norme coloniale de faire des suppositions et des prescriptions comme un étranger qui pense en savoir plus que ceux qui ont l'expérience vécue d'être haïtien. Il faut désapprendre le discours que le peuple d'Haïti est impuissant ou juste un résultat de la tragédie qui les a affligés. Bien qu'il soit important de reconnaître le traumatisme du tremblement de terre, il est également nécessaire d'élever les points de vue des haïtiens qui trouvent des solutions et qui ont des idées sur la reconstruction de la société haïtienne. Il faut aussi reconnaître comment la présence coloniale des français coloniaux a créé des systèmes d'inégalité et de pauvreté en Haïti.
On peut apprendre des femmes, de l'économie, et du tremblement de terre d'Haïti d'une manière décolonisée en écoutant principalement les femmes haïtiennes pour entendre leurs histoires.
C'était notre objectif avec l'interview de Beaudelaine Pierre. Nous sommes vraiment reconnaissants d'avoir eu cette occasion. Son récit complète les discours standards des femmes haïtiennes qui ont du mal en montrant plutôt le pouvoir des femmes. Elle a illuminé son expérience d'une éducation assez égale entre les filles et les garçons, et elle souligne la présence des femmes dans la politique haïtienne. Elle explique de plus comment les femmes en pouvoir politique peuvent créer des lois qui profiteront à davantage de femmes.
Beaudelaine Pierre éclaire un lien indéniable avec le colonialisme en décrivant comment la classificationdes gens asservis a aggravé les inégalités, car les hommes avaient plus de « valeur » pour le dur labeur.
On espère que ce guide pédagogique aidera les étudiants et les éducateurs à faire une analyse poussée des vies des femmes en Haïti, et à mieux comprendre leurs expériences. De plus, on espère changer la convention coloniale d'examiner le pays d'une perspective européenne, qui dépeint le pays seulement comme une ancienne colonie française dont le peuple a été dévasté par une catastrophe naturelle. Bien que les haïtiens se battent toujours contre les structures coloniales qui restent encore aujourd'hui, ils sont plus que cet héritage. Le peuple haïtien est intelligent, complexe, entreprenant, et puissant, et il est important de le montrer aussi. On espère que ce guide centre les voix haïtiennes et contribue au mouvement du décolonisation des programmes français à travers le monde.