Van Gogh avait ses pinceaux, Rodin, ses burins. L’artiste Michel Paysant et les physiciens Giancarlo Faini et Christian Ulysse, du Laboratoire de photonique et de nanostructures du CNRS, utilisent, eux, la lithographie électronique haute résolution. Leur exposition itinérante OnLab dévoile une sélection d’œuvres qui tiendraient sur un grain de sable : reproductions de sculptures du Louvre, standards de l’Art moderne, réalisations inspirées de l’architecture et pièces contemporaines originales de Michel Paysant. Petite visite de ce musée des poussières exposé à Pékin jusqu’au 15 décembre 2014.
Inspirée de l'archéologie, l'exposition de Michel Paysant OnLAB (le laboratoire d'oeuvres nouvelles) propose la redécouverte d'oeuvres anciennes à l’époque contemporaine. L'exposition est prolongée jusqu'au 5 avril 2010.
Michel Paysant interroge les limites de notre connaissance d’une oeuvre à l’échelle de notre perception rétinienne. L’artiste a travaillé en collaboration avec des chercheurs du Centre de recherche et de restauration des musées de France (C2RMF), du Laboratoire de Photonique et de Nanostructures (LPN) et du Laboratoire de Spectrométrie Physique de Grenoble (LSP).
Il propose l’étude d’un sceau-cylindre du département des Antiquités orientales, le sceau-cylindre d'Ibni-Sharrum, une des plus petites et plus étonnantes sculptures que possède le Louvre. Michel Paysant expose sur un mobilier dessiné par ses soins, un modello du sceau-cylindre mesurant près de 4 mètres de long.
Une série de micro- et nano-sculptures, parfois invisibles à l’oeil humain, sont également présentées, copies des chefs-d'oeuvre du département des Antiquités orientales et des plans de sites archéologiques du Proche Orient.
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L'exposition a été réalisée en partenariat avec Giancarlo Faini, directeur de recherche, Christian Ulysse, ingénieur au Laboratoire de Photonique et de Nanostructures du CNRS, Michel Bouriau, Ingénieur d’étude au Laboratoire de Spectrométrie Physique, Université Joseph Fourier (Grenoble), et le C2RMF.
Il a développé plusieurs projets. Avec des chercheurs qui avaient une « fibre artistique ». Notamment au sein du LPN (Laboratoire de photonique et de nanostructrures) CNRS (Centre national de la recherche scientifique) avec lequel il a imaginé le projet OnLAB . Il a démarré au Louvre et a été montré en octobre au Mudam (Musée d’art moderne) de Luxembourg. « OnLAB , ce sont des œuvres imperceptibles à l’œil nu. Au Louvre, il y a des œuvres monumentales mais aussi des micro-objets. Des objets sculptés d’un millimètre dans la pierre. J’ai voulu pousser la miniaturisation encore plus loin. Voilà pourquoi je suis allé frapper à la porte de ce labo spécialisé dans la miniaturisation, dans les nanotechnologies . » Pour fabriquer les objets, il a fallu inventer les programmes. Les premières pièces qu’il a faites sur des plaques de silicium marquées d’un minuscule point d’or, étaient des sites archéologiques des collections du Louvre comme Persepolis. Au musée, on pouvait voir ces œuvres sous forme de photo au mur. L’enjeu c’était de montrer des choses invisibles. Le Louvre lui a donné carte blanche. Il a travaillé deux ans et demi dont 18 mois de recherche au laboratoire. Un projet coûteux financé à travers un contrat de collaboration. Il a choisi d’autres œuvres du Louvre, qu’il a redessinées en les adaptant au logiciel graphique du labo pour obtenir une restitution, une copie d’artiste que Michel Paysant considère comme « une recréation car c’est une œuvre en soi. C’est un tour de force. Jamais des scientifiques n’avaient exposé dans une salle du Louvre. OnLAB a duré trois mois au cœur du département des antiquités orientales. Les gens pouvaient voir dans une salle les œuvres originales, et à côté leur miniaturisation. C’est tout un monde de l’infiniment petit. » Ensuite d’autres pièces nano ont été produites avec l’Institut français. Elles ont abouti à une exposition itinérante baptisée OnLab Musée des poussières dont Michel Paysant est le concepteur. Elle a démarré au Mudam et va voyager pendant trois ans à l’étranger.
Michel Paysant’s nanoscopic works – you have to see it to believe it.
It is frankly impossible to describe what you will see when looking at the artworks of Michel Paysant at the Lelia Mordoch gallery in Wynwood. It is at once so esoteric and also historically universal that the right words don’t really exist. But here’s an attempt.
After the main screen computer is turned on and booted up, you start to delve into art and its history from various cultures from across the globe. Manually you pull up replicas of artworks, many of which reside in Paris’ Louvre museum, by touching points on the screen. What you activate are called nanoscopic and microscopic images, made from specks of gold and in “electronic beam lithography,” only visible thanks to the computer-generated enhancement. Got it? Probably not.
Paysant’s “OnLab” is described as a research project, produced by l’Institut Français, first for the Louvre itself (the exhibit was there back in 2010); his biography describes him as a specialist in the electronic properties of nanostructures for semiconductors. Now you get it? Again, probably not.
Here, Paysant takes us on a journey from the physically miniscule to the vast expanse of history. For instance, he has re-created artworks and sculptures from the ancient Middle East – Hammurabi and his code, Mesopotamian gods – that in the past you could only see by looking through a hyper-powerful microscope (that’s how small the replicas are), but today we can see on the computer screen. For many of the works, you can press on the button for the golden bronzed image, and a separate button also for the origins of it, or the dimensions of the original. There is also a self-portrait of the artist, and a magnificent replica of a tattooed Maori mask; 48 pieces in all.
Naturally, a sound-art piece augments the bizarre and super cool experience. But again, words can’t really let you in to this little world, it has to be experienced.
“OnLab” runs through Jan. 25 at the Lelia Mordoch Gallery, 2300 N. Miami Ave., Wynwood; www.galerieleliamordoch.com.
OnLAB (Laboratoire d’Oeuvres Nouvelles), brainchild of the artist Michel Paysant, is a research project in which art, science and technology overlap. One of its major realisations are highly innovative, nanoscopic (millionths of a millimetre) and microscopic artworks. Produced in partnership with Giancarlo Faini and Christian Ulysse, researchers at the Photonics and Nanostructures Laboratory at the French centre for scientific research (Centre National de la Recherche Scientifique CNRS), these are truly groundbreaking works in the fields of art and science.
Michel Paysant HATTUSHA (Grand Temple)
© photo : OnLAB - Michel Paysant / G. Faini et C. Ulysse, LPN-CNRS 2009/2011