« Les compétences psychosociales sont la capacité d'une personne à répondre avec efficacité aux exigences et aux épreuves de la vie quotidienne. C'est l'aptitude d'une personne à maintenir un état de bien-être mental, en adoptant un comportement approprié et positif à l'occasion des relations entretenues avec les autres, sa propre culture et son environnement… »
Définition de l'OMS - Division de la santé mentale et de la prévention des toxicomanies – 1993
L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) a défini dix compétences psychosociales ou aptitudes essentielles. Elles sont présentées par paire :
Savoir résoudre des problèmes, savoir prendre des décisions
Savoir communiquer efficacement, être habile dans les relations interpersonnelles.
Avoir une pensée critique, avoir une pensée créative
Avoir conscience de soi, avoir de l'empathie pour les autres.
Savoir gérer le stress, savoir gérer ses émotions
Qu'elle regroupe en trois types de compétences :
Les compétences émotionnelles
Les compétences sociales
Les compétences cognitives
Les compétences émotionnelles
Compétences de régulation émotionnelle : gestion de la colère et de l’anxiété, capacité à faire face à la perte, à l’abus et aux traumatismes.
Compétences de gestion du stress qui impliquent la gestion du temps, la pensée positive et la maîtrise des techniques de relaxation.
Compétences d’auto-évaluation et d’autorégulation qui favorisent la confiance et l’estime de soi.
Exemple : reconnaître les émotions, les identifier et les verbaliser, trouver des alternatives aux comportements dérangeants, …
Les compétences sociales
Compétences de communication verbale et non verbale : écoute active, expression des émotions (mettre des mots sur), capacité à donner et recevoir des retours.
L’empathie, c’est‑à‑dire la capacité à écouter et comprendre les besoins et le point de vue d’autrui et à exprimer cette compréhension lors d’une écoute active.
Capacités de résistance, de négociation et de coopération : gestion des conflits, capacité d’affirmation, résistance à la pression d’autrui et du groupe de pairs, collaboration en groupe, définition d’objectifs communs.
Compétences de plaidoyer qui s’appuient sur des compétences de persuasion et d’influence. Stratégie d’argumentation et d’influence.
Exemple : comprendre l’autre, comprendre son environnement, se mettre à la place de, mettre des mots sur ses sentiments et ceux des autres, verbaliser un mal-être,…
Les compétences cognitives
Compétences de prise de décision et de résolution de problème soit maitriser un processus de résolution de problèmes pour faire face à ceux que nous rencontrerons inévitablement tout au long de notre vie.
Pensée critique et l’auto- évaluation qui impliquent de pouvoir analyser l’influence des médias et des pairs, d’avoir conscience des valeurs, attitudes, normes, croyances et facteurs qui nous affectent, de pouvoir identifier les (sources d’) informations pertinentes. Capacité à analyser les informations et les expériences de façon objective.
Exemple : réfléchir à l’impact d’une décision, réfléchir à l’intérêt et l’inconvénient d’un choix, favorise le sentiment de contrôle de sa vie, favorise une estime de soi positive, la prise de recul sur ses actions
« Chez les enfants, le renforcement des CPS favorise le développement global (social, émotionnel, cognitif, physique), améliore les interactions, augmente le bien‑être et contribue donc à diminuer les comportements défavorables à la santé et à augmenter les comportements favorables. Les CPS jouent aussi un rôle essentiel dans l’adaptation sociale et la réussite éducative.
Chez les adolescents, outre les effets observés chez l’enfant (développement global, bien‑être, etc.), le développement des CPS permet de prévenir la consommation de substances psychoactives (drogues illicites, tabac, alcool), les problèmes de santé mentale, les comportements violents et les comportements sexuels à risque.
Chez les adultes, il agit toujours sur le bien‑être subjectif et la qualité des relations. Il favorise, chez les parents, les pratiques éducatives positives ».
Développer les compétences psychosociales chez les enfants et les jeunes, INPES, Santé en action n°431, mars 2015
Bien que l'on puisse les développer tout au long de la vie, les compétences psychosociales auxquelles il faut faire appel avec un public d'adultes et/ou de grands adolescents sont plus spécifiques.
Par exemple :
Le sentiment d’auto-efficacité : « C’est la croyance en sa capacité à mobiliser les ressources nécessaires pour maîtriser certaines situations et y réussir. » Bandura (1977). L'auto-efficacité peut être une croyance générale (capacités perçues dans la vie, en général), ou spécifique (capacité à suivre un régime, à arrêter de fumer, à faire soi-même des injections d'insuline, etc).
La motivation : « Ce sont les forces internes/externes produisant le déclenchement, la direction, l’intensité et la persistance du comportement.» Vallerand et Thill (1993)
Les stratégies d’adaptation (coping), « L’individu ne subit pas passivement les événements de vie aigus et chroniques. Il essaye de « faire face » (to cope). On parle de coping pour désigner les réponses, réactions, que l’individu va élaborer pour maîtriser, réduire ou simplement tolérer la situation aversive. Le coping peut prendre des formes très diverses. Il peut s’agir de cognitions (évaluation de la situation stressante, évaluation de ses ressources, recherche d’informations,...), d’affects (expression ou au contraire répression de la peur, de la colère, de la détresse,...) et de comportements (résolution du problème, recherche d’aide,...).» Bruchon-Schweitzer (2001)