«Mon gouvernement reconnaît les droits et les obligations de l'autorité fédérale; il réitère que la province ne demande pas de faveurs, mais bien le respect intégral de ses droits, prérogatives et libertés.
Dans l'opinion définitive de mon gouvernement, les attributs essentiels du gouvernement responsable, qui a coûté très cher et que nous considérons très précieux, doivent être respectés et sauvegardés. Il est indéniable qu'au point de vue matériel un des éléments indispensables du gouvernement démocratique et responsable réside dans les pouvoirs fiscaux nécessaires à chaque autorité gouvernementale.
C'est notre intime désir de coopérer à la grandeur et à la prospérité du pays dans le respect des droits et des prérogatives de tous et chacun.
Mon gouvernement formule l'espoir que les pourparlers actuellement en cours, entre les autorités provinciales de Québec et les autorités fédérales, soient couronnés d'un entier succès auquel la Législature sera appelée à coopérer.»
Le Franc- Parleur: journal hebdomadaire indépendant, 13 octobre 1939
« Les soucis et l'importance de la défense des droits de la Province de Québec à l’intérieur de la Confédération Canadienne sont assez importants pour accaparer toute l’attention du gouvernement provincial.
Et cette autonomie que défend encore une fois dans la présente lutte le Premier Ministre n’est pas autre chose que le souci essentiel qui a toujours motivé et dicté sa politique.
Son attitude est une attitude de loyauté à l’égard de l’esprit et de la lettre même de la Constitution Canadienne : “Quant à nous, disait-il en ouvrant sa campagne, être loyal c’est, d’abord et surtout garantir le progrès et la prospérité du Canada en général et de la Province en particulier.”» Source.
Duplessis sur l'autonomie fiscale, selon Michel Venne, 1998.
« D’ailleurs Duplessis avait lancé sa campagne électorale, en 1944 sur ce thème: ‘‘ Ne prenez pas de chance, il est temps de retrouver notre autonomie fiscale par la [mise en place] de l’impôt provincial sur le revenu, etc. ‘‘ Par la suite, et jusqu’en 1954, lorsqu’il fait adopter une loi créant un nouvel impôt provincial, Duplessis vulgarise ses demandes dans des discours électoraux par une formule choc: ‘‘ on veut ravoir notre butin ''. » Source.
Duplessis sur le refus des subventions fédérales (Le Devoir, 1953):
« À la suite du rapport Massey-Lévesque, le gouvernement d’Ottawa a voté aux Communes $7,000,000 à l’intention des universités. J’ai alors souligné que le gouvernement fédéral créait un précédent. Je suis d’avis que les conclusions de la commission Massey sont inconstitutionnelles. J’ai clairement exprimé mon opinion à M. Louis St-Laurent. L’enseignement est du ressort de la province et Ottawa n’a rien à y voir. » Source.
Programme du Parti Union Nationale, 1944 :
L’Union Nationale est le seul parti, à l’heure actuelle, qui soit absolument indépendant des partis fédéraux. (...) C’est parce que dans le passé, les partis fédéraux ont trop souvent sacrifié les intérêts de la province de Québec. (...) C'est parce qu’il y a dans les partis fédéraux des hommes que l’on appelle des centralisateurs. (...) Il faut que les problèmes particuliers qui intéressent les Canadiens français soient réglés à Québec. (...) Nous pourrions (donner plusieurs exemples), et c’est ce que nous ferons au chapitre de l’autonomie provinciale. Pour le moment, en voici deux qui feront comprendre notre idée.
Il y a à Ottawa un système de crédit agricole, mais il ne convient pas aux cultivateurs de notre province; il est plutôt fait pour les gros fermiers de l’Ouest. C’est pourquoi il faut un prêt provincial. (...)
À Ottawa, on adopte les lois ouvrières, par exemple pour fixer le salaire des travailleurs. Mais ces lois, la plupart du temps, ne conviennent pas à la province de Québec.
(...) Pour accomplir ses oeuvres, Duplessis avait besoin de l’autonomie provinciale. Pour faire cela, il fallait que les gens de la province de Québec soient maîtres chez eux. (...) Depuis cinq ans, dans ses discours, dans ses déclarations, au Parlement, partout et par tous les moyens (... Duplessis) a réclamé la sauvegarde de notre autonomie. Il a sommé les gouvernements d’Ottawa et de Québec de respecter leur engagement. (Source)
La création de l'impôt provincial en 1954