Livre, Office de l'électrification rurale, Québec, 1945-1959.
Souce = Document complet (BAnQ 0005222698 )
Respect du droit d'auteur.
Utilisation éducative et non commerciale.
À partir des années 1920, un débat se développe sur l'électrification des campagnes. Les milieux nationalistes dénoncent les grands monopoles et le manque d'intérêt envers la classe agricole. Dans les milieux urbains, la majorité des foyers ont accès au système électrique, mais la diffusion dans les campagnes est très lente. Peu à peu, la population commence à voir l'électricité << comme un outil collectif de développement économique et comme un service public à part entière >> (Dorion, 2000, p. 8).
L'électrification rurale permet également de diminuer le phénomène d'exode rural et d'émigration, en permettant aux fermes de subsister.
Dans les années 1930, l'État québécois commence à se questionner sur la situation de plus en plus polémique. En 1930, l'État réclame un rapport sur l'état de la situation de l'électrification rurale. Puis, en 1934, une Commission royale d'enquête fait le point sur les mécontentements populaires. L'année suivante, le rapport recommande la nationalisation de l'hydroélectricité, ce qui permettrait de rediriger l'argent entre les mains de la communauté. L'importance accordée au rôle du gouvernement est saillante. Suite à ce rapport, le gouvernement de Louis-Alexandre Taschereau fera voter des lois visant la réglementation de l'électrification et appliquant une subvention de 50% pour encourager ce développement (Dorion, 2000, p. 17).
En 1944, la nationalisation de l'électricité débute par la prise de contrôle de certains monopoles par le gouvernement d'Adélard Godbout. Le projet sera complété seulement dans les années 1960 par le gouvernement de Jean Lesage, puisqu'entre-temps, le gouvernement de Maurice Duplessis refuse d'encourager la nationalisation. Opposé à l'étatisation économique, mais espérant favoriser le développement économique du Québec, Duplessis adopte plutôt la Loi pour favoriser l’électrification rurale par l’entremise des coopératives d’électricité et créer l'Office de l'électrification rurale du Québec en 1945. Duplessis espérait aussi favoriser le développement agricole de la province.
L'Office de l'électrification rurale soutiendra financièrement et matériellement l'électrification des campagnes. Cela donnera naissance à 46 coopératives qui gèreront l'électrification des régions, en réduisant l'intervention du gouvernement dans l'économie.
On constate rapidement que la proximité des villes et des centres industriels va favoriser la diffusion du réseau électrique. L'absence de l'électricité dans les campagnes avant 1945 va grandement pénaliser les agriculteurs (Dorion, 2000, p. 14). La crainte des monopoles ne favorise pas le développement, puisque les tarifs élevés et les profits non répartis sont des arguments qui alimentent le débat.
Dans les années 1945, l'électrification des campagnes permet aux agriculteurs de miser sur la modernisation de l'agriculture pour augmenter leur rendement économique, principalement grâce à la mécanisation des exploitations et la modification des façons de faire traditionnelles.
L'évolution de l'électrification rurale en Ontario et au Québec rend compte d'un retard flagrant au Québec. En effet, les études démontrent que l'Ontario prend les devants dès les années 1910. Puis, dans les années 1930, l'électrification rural devient un objectif gouvernemental pour la province ontarienne. Il faudra attendre la fin de la Seconde Guerre mondiale pour que le gouvernement québécois s'engage dans cette voie.
L'arrivée de l'électricité accélère l'industrialisation, notamment par la modernisation des fermes du Québec. À partir de 1900, l'hydroélectricité devient la principale source d'énergie et marque le début de la deuxième phase d'industrialisation.
L'électricité est plus indispensable à la campagne qu'à la ville. Elle s'adapte parfaitement à tous les besoins de l'agriculture: elle seule peut porter la lumière, la chaleur, le droit et la force motrice à la grande majorité des 150,000 fermes de la Province.
Un cultivateur disait récemment: ''Je veux l'électricité pour rajeunir l'atmosphère de ma maison, garder mes fils et mes filles sur la ferme''. Il exprimait la portée sociale de l'électrification des campagnes.
Québec, Office de l'électrification rurale, L‘électricité au service du cultivateur (entre 1945 et 1959). https://numerique.banq.qc.ca/patrimoine/details/52327/4209480?docref=s3yWKS15dgKA2vyOGrvXFw&docsearchtext=loi%20%C3%A9lectrification%20rurale (Respect du droit d'auteur. Utilisation éducative et non commerciale.)
Le livre est publié par l'Office de l'électrification rurale du Québec afin de promouvoir la création des coopératives dans les régions et ainsi soutenir la diffusion de l'électricité dans les campagnes. L'Office est créé en 1945 par le gouvernement québécois.
Les débats et critiques qui évoluent entre 1920 et 1940 font constater le manque d'implication du gouvernement québécois dans la diffusion du réseau électrique à travers la province. Le gouvernement de Duplessis est opposé à l'intervention de l'État dans l'économie. À son retour au pouvoir en 1944, Duplessis doit gérer le projet de nationalisation de l'électricité débuté par son prédécesseur, Adélard Godbout. S'opposant à l'étatisation de la Montreal Light, Heat and Power, Duplessis crée l'Office de l'électrification rurale en 1945.
Il s'agit d'un livre de 22 pages, recouvert d'une illustration représentant une ferme électrisée. Il s'agit d'un document gouvernemental d'information.
L'Office de l'électrification rurale permettra la diffusion de l'électricité dans les campagnes québécoises.
Débuté dans les années 1920, le questionnement sur la diffusion de l'électricité dans les campagnes atteindra sa finalité par la mise en place de mesures gouvernementales dans les années 1940. À partir de ce moment, les campagnes québécoises seront prises en charge par les coopératives, jusqu'en 1962 lorsque le gouvernement de Jean Lesage complète la nationalisation de l'hydroélectricité.
L'Office de l'électrification rurale propose divers arguments en faveur de la diffusion de l'électricité dans les campagnes et tente de présenter et définir le projet du gouvernement. Voici quelques arguments soulevés dans le texte:
-Faire prospérer les fermes actuelles;
-Empêcher l'exode rural et l'émigration des jeunes québécois;
-Participer au développement industriel en favorisant l'implantation d'industrie dans les campagnes;
-Favoriser le travail de la main d'oeuvre qui revient de la guerre;
-Améliorer le sort des familles agricoles;
-Initier la population aux coopératives.