Scientifique & Technique

L'illustration présente l'évolution des relations culturelles entre les nations du Québec.

Première case: intitulée 1608, l'illustration présente un Français est cuit sur une broche par une Autochtone. On peut lire ''cuisine française'' sur l'écriteau.

Deuxième case: intitulée 1758, l'illustration présente un Français et un Anglais en conflit, alors que le Français tente de couper l'Anglais en deux. 

Troisième case: intitulée 1837, on y voit un anglophone et un Canadien français en pleine lutte. 

Quatrième case: intitulée 1867, on y voit deux hommes amochés, ainsi qu'une colombe (symbole de paix) tenant un rameau d'olivier.

Dernière case: intitulée 1961, on y voit deux hommes en costume qui se regardent discrètement.

L'auteur démontre à travers les cinq cases de sa caricature que le Canadien français a toujours fait face à un opposant culturel et qu'il est maintenant temps que le Québécois soit sur le même pied que le Canadien anglais.

Première case: correspond au début du régime français. Le Français urine sur le sol alors que l'Autochtone découvre le vin français. Cela démontre l'attitude des Empires coloniaux de s'approprier le territoire découvert (symbolisé par le personnage qui urine et marque son territoire) alors que l'Autochtone s'adapte aux nouveaux produits découverts (ici représenté par le vin français).

Deuxième case: démontre le conflit entre la France et l'Angleterre lors de la Guerre de sept ans. Avant 1758, la France dominait le conflit. On le voit ici par le Français qui découpe l'Anglais en deux grâce à une scie.

Troisième case: correspond à la période des Rébellions patriotes. L'anglophone domine le patriote qui tentait de se révolter. La fourche symbolise la nature très paysanne des Canadiens français durant cette période.

Quatrième case: correspond à la période de la Confédération, qui devait être un pacte fondateur entre les deux nations du Canada. Cependant, comme le démontre la caricature, les deux nations sont plutôt amochées par les luttes qui les ont constamment opposées et ne semblent pas en forme lors de la Confédération, bien que le symbole de la paix vole au-dessus de leur tête.

Dernière case: correspond à la fondation du ministère des Affaires culturelles en 1961 par le gouvernement Lesage. Le Québécois et le Canadien anglais, maintenant sur un pied d'égalité et partageant les mêmes éléments culturels, se regardent discrètement.

La caricature représente l'évolution culturelle du Canada. Le slogan du Parti libéral, << C'est le temps que ça change >>, démontre ainsi le désir du gouvernement et du peuple québécois de réformer la province et les relations entre le Québécois et le reste du monde.

L'auteur de la caricature démontre la volonté du gouvernement Lesage et du peuple québécois de faire changer les choses.

Les changements encouragent les francophones à acquérir de nouvelles formations pour accéder à des domaines qui étaient dominés par les anglophones. Les francophones et les anglophones sont donc sur un pied d'égalité, comme le démontre la caricature. Les Québécois considèrent qu'il est maintenant temps que les choses changent et que le Québec prenne possession de sa culture et de son économie. 

Le chef du Parti libéral est Jean Lesage. Il est premier ministre du Québec de 1960 à 1966.

Depuis 1936, le Québec est presque uniquement sous la gouverne du parti conservateur de Maurice Duplessis: l'Union nationale. Les 15 années de règne de Duplessis sont qualifiées de Grande Noirceur, en raison de la dominance de la religion, de la corruption, de l'anticommunisme, etc. En 1960, l'arrivée du Parti libéral est perçu comme un vent de fraicheur pour les Québécois. 

Le Parti libéral met en branle la Révolution tranquille à partir de 1960. Son slogan, C'est le temps que ça change,  est un symbole fort de cette période.

La province de Québec.

La Révolution tranquille touche les années 1960 à 1970 au Québec. Le mouvement de réforme débuté par le gouvernement de Jean Lesage (au pouvoir de 1960 à 1966) se poursuivra avec les autres gouvernements jusque dans les années 1980.

Durant la Révolution tranquille, le Québec s'affirme sur la scène internationale et met de l'avant son identité francophone nord-américain. 

Les changements apportés dans le milieu de l'éducation, de la santé et de l'économie permettent aux francophones d'obtenir de meilleures formations, d'ouvrir des entreprises, de constituer une élite économique et politique, ainsi que de prendre le contrôle des ressources de la province. Par exemple, le développement du réseau hydroélectrique, suite à la nationalisation de l'électricité, favorise l'essor de l'ingénierie. La réforme des commissions scolaires, puis la création des cégeps et des universités, encouragent les francophones à acquérir de nouvelles formations pour accéder à des domaines qui étaient dominés par les anglophones. 

Les francophones et les anglophones sont donc sur un pied d'égalité, comme le démontre la caricature. Les Québécois considèrent qu'il est maintenant temps que les choses changent et que le Québec prenne possession de sa culture et de son économie. L'Exposition universelle de 1967 permet au Québec de s'afficher sur la scène internationale et de montrer sa culture au reste du monde. Les États généraux permettront au Québec de se distinguer face aux francophones du reste du Canada.

Dans les années 1960, le gouvernement du Québec fonde aussi le ministère des Affaires culturelles (1961), ainsi que le ministère des Affaires intergouvernementales (1967). D'un côté, il veut affirmer la culture du Québec et la protéger, et de l'autre, il espère coordonner ses relations avec le reste du Canada.