Les ultramontains sont très présents dans la société canadienne: les écoles et les hôpitaux seront confiés à l'Église catholique. Plusieurs communautés religieuses verront le jour et prendront en charge les institutions sociales et les organismes de charité. L'Église poursuivra aussi ses missions auprès des populations autochtones pour en favoriser l'évangélisation. Cela aura pour conséquence la sédentarisation et l'acculturation des populations autochtones.
Depuis la montée des idées libérales, dans les années 1830, l'Église catholique se retrouve en opposition contre une partie de la population qui désire des réformes sociales. Cependant, le pouvoir de l'Église s'accroît avec la venue au pouvoir de gouvernements conservateurs, comme le gouvernement de Macdonald au fédéral et, plus tard, celui de Duplessis au provincial.
Pour augmenter leur pouvoir politique, les ultramontains vont développer des liens avec les politiciens et vont intervenir durant les élections. Cela entraînera beaucoup de corruption, alors que les ultramontains vont encourager la population à voter pour les partis conservateurs.
L'ultramontanisme est un mouvement religieux opposé aux idées libérales des réformistes et prônant la supériorité de l'Église sur l'État, voir sa domination. Pour y arriver, l'Église catholique va augmenter sa présence dans plusieurs sphères de la société. Ce mouvement est mené par Monseigneur Ignace Bourget, évêque de Montréal. En conformité avec les valeurs conservatrices, les ultramontains valorisent les traditions, l'agriculture et limitent la place de la femme à la sphère domestique.
L'augmentation du nombre de paroisse entraîne une augmentation de la ferveur religieuse chez les Canadiens français. La messe est pratiquée régulièrement, tout comme les confessions, les prières et le jeûne. La présence des ultramontains est de plus en plus importante et encadrante: les soirées dansantes sont déconseillées, la procréation est encouragée chez les couples mariés, les pèlerinages se multiplient.
Les ultramontains font la promotion de l'idéologie nationaliste de survivance. Les ultramontains considèrent que la religion catholique et la langue française, piliers de l'identité canadienne française, sont menacées par les tentatives d'assimilation du gouvernement anglais.
Monseigneur Ignace Bourget, Mémoire de l'évêque de Montréal concernant l'intervention du clergé de la province de Québec dans les élections politiques, 1876
Les candidats qui, dans les élections, se posaient comme libéraux, ne pouvaient pas recevoir les suffrages des catholiques. (...) Les prêtres de la province, en observant d’ailleurs les règles particulières de la prudence, dont on leur fait un devoir, ont réussi à empêcher un bon nombre de libéraux d’entrer dans les Chambres Législatives. À l’aide de quelques amis qu’ils comptent dans le clergé, ces libéraux, frustrés dans leurs espérances, après s’être portés à toutes sortes d’injures pour intimider les prêtres, ont enfin compris qu’il fallait user de ruse pour empêcher les pasteurs de faire entendre leurs voix durant les élections (...). Source.
Quand cette intervention (dans les élections) est bien réglée (...) il est visible et bien constaté que (...) les élections sont moins tumultueuses ; qu’il y règne par conséquent plus de paix et de bonne entente ; qu’il s’y commet moins d’excès d’ivrognerie et d’intempérance ; que le serment y est plus respecté et moins profané ; que la corruption, en vendant et achetant les suffrages, y est plus rare ; que les électeurs, étant plus instruits, choisissent des candidats plus dignes et plus capables, ce qui réduit à un plus petit nombre les candidats libéraux qui, comme il a été dit plus haut, ne sont pas dignes d’avoir les suffrages des électeurs catholiques. Source.
Il est vrai que, dans le Parlement Fédéral, les Catholiques sont en minorité. Mais c’est précisément pour cette raison que les élections doivent se faire avec plus d’intelligence, pour que cette minorité soit composée de Députés capables de faire honneur à la religion et au pays, par leur entière indépendance, leurs bons principes et leur parfaite intégrité, pour ne pas se laisser séduire et corrompre. (...) Il faut donc de toute nécessité travailler fortement à bien composer, par de bonnes élections, cette minorité catholique, pour qu’étant forte et vraiment honorable, elle puisse faire respecter la religion et réclamer ses droits, chaque fois que l’occasion s’en présente. Autrement, ce serait un vrai déshonneur pour elle, si, quand elle est insultée et foulée aux pieds, il ne se trouvait personne pour en prendre la défense avec succès. L’intervention du Clergé, dans les élections, quand elle s’exerce avec prudence, peut donc servir très-utilement la religion. La conséquence toute naturelle est que ses ennemis n’en veulent pas et emploient des moyens insidieux, pour l’empêcher. Source.
Portrait. Éléments à observer: l'habillement du religieux et la croix à son cou.
Les membres du mouvement ultramontanistes sont des membres de l'Église catholique. Le portrait présente monseigneur Ignace Bourget, l'évêque de Montréal entre 1840 et 1876.
L'ultramontanisme naît du désir de l'Église catholique de protéger la nation canadienne-française et ses fondements: la religion catholique et la langue française. L'Église catholique considère qu'elle est la seule qui peut prendre les bonnes décisions et que même l'État doit l'écouter.
L'ultramontanisme est un mouvement idéologique important au XIXe siècle et faisant la promotion de la supériorité de l'Église sur l'État.
Au Bas-Canada.
L'ultramontanisme devient de plus en plus important à partir des années 1830.
L'Église s'affirme par sa présence dans les milieux de l'éducation et de la santé. Elle sera fort présente également dans le milieu politique, alors que le clergé se présentera lors des élections pour encourager la population à voter pour les partis conservateurs.
https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/ultramontanisme
https://www.erudit.org/fr/revues/haf/1975-v29-n1-haf2088/303417ar.pdf
https://www.erudit.org/fr/revues/ehr/2015-v81-n1-2-ehr02082/1033251ar.pdf