Les films Interactifs

16min | 2022 | France - Chine 

Dialogue en Chinois STFR ou STEN

Genre  : Fiction - Politique

Réalisation : Dong JIANG

Production : Prenez du Relief 

Contact : contact@shortfilm3d.org 

The ELEVATOR

Un père, en phase terminale d’un cancer, vit au sixième étage d’un immeuble avec son fils, infirme des deux jambes. Afin que son fils puisse continuer à vivre dans cet appartement après sa mort, le père, organise une réunion des propriétaires de l’immeuble pour les persuader d'installer un ascenseur. Par nature les gens se soucient que d’eux-mêmes, et au mieux de leur famille. Dans l’humanité, l’indifférence, le mépris est ordinaire… La question est donc mise au vote.


A father, terminally ill with cancer, lives on the sixth floor of a building with his son, who is crippled in both legs. In order for his son to continue living in the apartment after his death, the father organizes a meeting of the building's owners to persuade them to install an elevator. By nature, people only care about themselves, and at best about their family. In humanity, indifference, contempt is ordinary... The question is therefore put to a vote.


ITW du Réalisateur

1.  Comment vous est venue l'inspiration pour The Elevator ?

 

L’idée de base est issue d’une information à la télévision sur l’installation d’ascenseurs dans le cadre de rénovations de bâtiments des anciens quartiers.

 

En Mai 2019, dans un Starbucks de Pékin, j’ai pitché ce sujet devant Jing Su et Li Ge, les producteurs de mon précédent film « day dream ». Ils ont trouvé ce sujet très intéressant et Jing m’a raconté le film interactif « Tantale » de Gilles Porte, qu’elle avait vu au festival de Clermont-Ferrand car il y avait une opportunité d’interactivité avec ce sujet.

 

Lorsque François Serre est venu présenter le film « Tantale » en Chine en novembre 2019, je lui ai présenté les bases de mon scénario. L’idée lui a plu et nous avons commencé à décrire et à écrire l’interactivité, les situations, les personnages, les règles de vote etc.

 

Malheureusement, en raison de la pandémie de Covid-19 et des règles sanitaires en Chine, nous avons simplement pu réaliser qu’une version linaire de cette histoire en deux actes.

 

2. Pourquoi avez-vous choisi de mettre en scène des relations humaines dans le cadre du voisinage plutôt qu'un autre, comme le cadre familial ou professionnel ?

 

En fait, au départ le scénario était plus axé sur le père et le fils, et moins sur les relations de voisinages. Mais après avoir fait le choix d’un film interactif, les relations humaines qui interagissent dans le cadre des habitants du bâtiment sont devenues rapidement prépondérantes. Plus de subtilités et de réalisme étaient possibles, et pour le spectateur il y a plus de possibilités d’empathie. 


3. Qu'est-ce qui vous intéressait dans la question de l'accessibilité de la personne handicapée ? Envisagez-vous de réaliser d'autres films sur cette thématique ?

 

Par nature les gens se soucient que d’eux-mêmes, et au mieux de leur famille. Dans l’humanité, l’indifférence, le mépris est ordinaire… La question de cet « ordinaire » est encore plus marquante de mon point de vue avec les groupes vulnérables (réfugiés, malades, handicapés…) où l’on peut aussi y questionner la place des choix politiques.

 

Car même si la question du Handicap est propice à narration, en tant que jeune Chinois, la question du vote, du choix, de l’intérêt personnel et de l’intérêt général me motive plus.

 

Par exemple lors de la diffusion du film Tantale de Gilles Porte à laquelle j’ai participé en Chine, était acte un incroyablement politique : amener les gens à voter lors d’une séance de cinéma, que le smartphone de chaque spectateur soit intégré dans le dispositif, et que les choix soient écrits par un artiste.

 

Pour le moment, en termes de futur, je souhaite vraiment que cette sélection au festival de Clermont nous permette motiver des investisseurs pour réaliser la version interactive. Car même si nous restons sur une durée d’une dizaine de minutes, il faut produire plus de 60 minutes pour les différentes versions possibles. 

 

4. Comment avez-vous travaillé sur le personnage de l'officier public?

 

Pour nous dans ce film, l’officier public représente L’État, la « Politique publique » et dans le meilleur des cas l’intérêt général.

 

Dans chacune des branches de notre scénario interactif, cet officier définit au moins les règles du scrutin. Finalement, c’est un personnage clé, car bien des cas de figure sont envisageables. Je citerais par exemple facilement le désintéressement, l’autoritarisme et la corruption. En fait c’est un personnage très facile à travailler car il est présent tous les jours dans l’actualité.

 

Avez-vous envisagé de montrer ces voisins dans d'autres moments partagés ?

 

Même si nous nous sommes servis de « l’ordinaire mépris » humain comme tenseur narratif et de générateur d’empathie sur la durée d’un court métrage, le sujet principal porte sur l’expression d’un choix ou plus exactement d’une résultante en fonction d’un scrutin. C’est l’extrapolation des modes de scrutin présentés dans ce film qui organise notre « vivre ensemble ». Voilà bien un des espaces de fusion culturelle entre la France et la Chine. 

Il ne nous est donc pas apparu nécessaire de montrer un autre « moment de voisinage ». Nous sommes restés focalisés sur comment ces voisins se sentent concernés, formalisent leurs argumentations et sur l’acceptation de la décision collective.

 

5. Quel est votre court métrage de référence ?

 

Pour ce film j’ai eu deux références principales de court métrage :

 

Le court métrage interactif « Tantale » de Gilles Porte, pour l’écriture interactive et les techniques de captation nécessaires pour faire un film qui ne s’arrête pas, avec un début et de multiples fins.

 

Le court métrage « Everything we know about » de Roland Denning, pour sa présentation claire du fait que ce qui nous caractérise personnellement le plus ce sont nos choix, et comment nos choix sont formatables et exploitables. Par exemple de cliquer des « j’aime » sur Facebook ou Instagram, que l’on perçoit comme une liberté de choix, permet aux intelligences artificielles de Méta de parfaitement nous connaitre.

 

6. Que représente pour vous le festival de Clermont-Ferrand ?

 

En tant que chinois, il est évident que le festival de Clermont est un tremplin. C’est un festival me qui permet d’envisager mon avenir dans le cinéma. La reconnaissance de mon travail et le fait de le rendre visible à l’international.