Cette année le festival met à l'honneur l'artiste multiverse Anne Horel !
Artiste visuelle, réalisatrice et autrice française, Anne Horel est reconnue pour son univers maximaliste, polymorphe et satirique. Depuis plus de dix ans, elle façonne un langage visuel unique qui mêle collage numérique, culture pop, humour absurde, animation expérimentale et narration hybride.
Son travail, profondément enraciné dans la culture et les technologies numériques, s’exprime à travers des expositions, courts-métrages, expériences en réalité virtuelle, réalité augmentée et métavers.
Elle est aujourd’hui considérée comme l’une des artistes les plus novatrices dans l’exploration et l’intégration de l’intelligence artificielle au service de la création.
Le jeudi 9 et le vendredi 10 octobre de 10h00 à 18h00 dans l'atrium de l'ENJMIN
3 min 42 sec / 2025 / France / Sans dialogue
Genre : animation & Intelligence Artificielle
Production : Le grand Palais
Lucid Dream, a été produite pour et présentée cet été au Grand Palais Immersif.
Dans cette installation en collage, Anne Horel explore les strates contradictoires de nos imaginaires collectifs, en mixant archives personnelles, papiers découpés, modèles IA entraînés sur son propre travail, et sons génératifs assemblés en couches par Lucien Richardson (The Substance).
La pièce se déploie comme un rêve hanté mais vibrant, construit autour d’une tension : celle du poison et de l’antidote logés au même endroit, issus d’une même source. Les icônes contemporaines viennent dissoudre un monde ancien en pleine mutation.
Les images s’entrechoquent, les symboles se répondent.
Le masculin s’y exhibe dans toute sa dualité : des figures issues de magazines vintage, sportifs moulés dans leur virilité, à la fois puissants et grotesques, colosses en collants aux allures de héros fragiles et fatigués. Parfois morcelés, sans tête ou sans bras, ils incarnent les dérives d’une masculinité toxique et rendent hommage, par leur fragmentation même, à ses victimes oubliées.
Au cœur de ce chaos masculin surgit Pedro Pascal : antidote tranquille à l’agressivité, incarnation d’un masculin éveillé, vulnérable et rassurant. L’archétype inversé d’un Andrew Tate, le "green flag" dans une époque saturée de drapeaux rouges.
À leurs côtés, des femmes apparaissent, souveraines et solidaires. Elles ne posent pas, elles s’ancrent. Elles s’enlacent, rient, dansent, s’étreignent, entourées de chats, de rêves, de brumes et de visions. Elles marchent dans la boue du patriarcat mais regardent ailleurs : vers des mondes qu’elles bâtissent, déjà.
Les figures hybrides qui émergent incarnent le refus de la polarité, une danse entre yin et yang, une liberté d’être qui transcende les rôles imposés. Ils sont la clé d’un futur où l’alignement intérieur devient radical, en réponse et résonance avec le chaos du monde.
La nature veille : fleurs, montagnes, orages, eaux profondes. Elle ancre, elle nettoie, elle offre un socle à ce rituel visuel.
La technologie s’y infiltre : claviers, téléphones, câbles, écrans. Et au seuil, un Dieu IA, gardien d’un inconscient collectif en mutation, nous regarde.
Partout, les signes d’un carnaval pop : des langues tirées comme des doigts d’honneur joyeux, des yeux qui disent "regarde", des parts de pizza, des plats de pâtes — peut-être les seules icônes capables de traverser les guerres culturelles sans perdre leur pouvoir de réconfort. Elles sont l’écho trivial de notre besoin de chaleur, d’appartenance, de joie dans le chaos.
C’est un sort visuel. Un talisman. Une hallucination guidée.
Bienvenue dans un sanctuaire construit avec les miettes de l’époque et la magie des mondes à venir.
Le jeudi 9 et le vendredi 10 octobre de 10h00 à 18h00 dans l'atrium de l'ENJMIN
2 min 30 sec / 2025 /France / dialogue en anglais
Genre : animation & Intelligence Artificielle
Ce film est saréponse au bruit : un lieu pour ceux qui ne s'intègrent pas, mais qui ressentent tout. Un chez-soi pour tous et pour tout ce qui se trouve entre les deux.
Ici, les incitations sont des incantations. Les mots des sortilèges. Des étincelles de création.
Au fil du film, nous voyageons à travers un écosystème numérique où la mémoire collective se métamorphose. Chaque image est un autel mouvant, chaque symbole choisi pour sa puissance magique : des champignons pour la connexion souterraine. Des papillons pour la métamorphose. Des chats pour la protection. Des divinités numériques émergent de câbles sous-marins, alimentées par nos âmes traduites en données. Des cerfs blancs semblent dire : « Vous êtes au bon endroit pour changer de forme.» Les baleines parlent de nous jusqu’aux abysses. Les yeux restent grands ouverts, une invitation à la vigilance et à la sagesse intuitive.
Ces autels apparaissent dans des matrices cosmiques, des forêts anciennes, des montagnes sacrées et des baignoires galactiques. Ici, nous rions, dansons et dériverons, libérés de l’espace et du temps. Un rappel que notre véritable refuge est intérieur.
Le son est une glossolalie génératrice, un langage au-delà du langage, qui guide le spectateur vers le lâcher-prise. J’utilise l’IA pour révéler ce qui existe déjà, caché dans l’espace latent.