David Angevin est écrivain, journaliste et conseiller politique. Romancier, il a publié avec Laurent Alexandre plusieurs ouvrages consacrés à la révolution numérique et à l’impact de l’intelligence artificielle : « Google Démocratie » sur la toute puissance de la firme de Mountain View et sa philosophie transhumaniste, « Adrian 2.0 » sur l’homme augmenté par la génétique et les risques d’une société à deux vitesses, et « L’Homme qui en savait trop », consacré à Alan Turing, père de l’informatique et de l’IA. Il dirige aujourd’hui l’Université du Futur, outil de prospective du Conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, dédiée à la révolution numérique et à sa croissance exponentielle. Sa mission : réfléchir à l’impact à moyen et long terme des technologies disruptives, sur le plan économique, social, philosophique, éthique, éducatif, culturel, environnemental… En effet, jamais l’humanité n’a été confrontée à d’aussi grands défis (IA, robotisation, médecine personnalisée, ubérisation rapide de l’économie, puissance et hégémonie des géants du Net, cybersécurité, transition énergétique, mais aussi populisme, fake news, radicalisation, remise en cause de la science et de l’autorité de l’Etat sur les réseaux sociaux…). Nous passons à une vitesse stupéfiante d’un ancien monde, qui paraissait immuable, à un nouveau monde numérique auquel la plupart des citoyens ne comprennent plus rien tant les changements de paradigmes sont incessants. C’est la particularité de cette Révolution Industrielle par rapport aux précédentes : Le temps technologique va beaucoup trop vite pour permettre au temps social de s’adapter. Donner une vision panoramique de ce nouveau monde, en débattre, créer des vocations, et permettre in fine à chacun de mieux anticiper l’avenir, telles sont les missions principales de l’Université du Futur. Car si nous avançons vite sur le plan technologique, nous stagnons sur celui de la pensée et de la compréhension du monde. L’effet de sidération provoqué par le progrès exponentiel engendre statu quo, peur et conservatisme.