Maxime DECOUT

Université d’Aix-Marseille

« J’avance masqué » :

l’imposture dans la littérature contemporaine

En 1953, dans Le Degré zéro de la littérature, Barthes gage que « toute la littérature peut dire : “Larvatus prodeo”, je m’avance en désignant mon masque du doigt ». Cette assertion est d’autant plus vraie lorsque la littérature s’avance sur le terrain glissant de l’imposture. Dans ce cas, une imposture n’a de raison d’être que si le lecteur la soupçonne, la découvre ou si le texte la lui dévoile, d’une manière ou d’une autre. Si bien que le texte imposteur est placé dans une situation complexe qui détermine son écriture : il doit dire ce qui ne peut pas être dit, déguiser ses fraudes en les dénonçant, avancer en désignant son propre masque. Ce sont les formes plurielles et les enjeux de ce « J’avance masqué » dans la littérature contemporaine que nous nous proposons d’explorer, notamment pour voir quelles différences et quelles continuités s’y trament avec la littérature du XXe siècle, aussi bien dans les pratiques comme dans les questionnements soulevés.