La Grande Verrière

Roland Niaux

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LA GRANDE VERRIERE

71.44.223

2825E

1. Le Buisson

740.50/70

217.40/55

c n°307 à 326 « Le Buisson » (état de section 1843) hameau actuel, autour d’une ferme.

2. Champ Martin

740.25/55

217.15/40

c n°329 à 331 (état de section 1843) parcelles situées entre la limite comunale et le chemin sur lesquelles se trouvent les vestiges d’une villa gallo-romaine.

3. La Mazille

740.00/30

217.15/45

c n°333 à 336 (état de section 1843) parcelles situées au N.O. de la villa romaine et du chemin.

4. Champ Martin : commune de Laizy

740.50/85

217.05/30

D2 n°264 à 268 (état de section de Laizy 1831) parcelles contiguës à Champ Martin de la Grande Verrière, vers le SE.

Toponymie

En Morvan, les ruines gallo-romaines étaient souvent qualifiées d’une dénomination religieuse telles que « couvent » ou « chapelle », probablement en raison de leur apparence monumentale et des découvertes qui avaient pu être faites (cf. MSE, XIX, p. 83, note 2 et p. 84). La « villa » du Buisson était dite « Couvent de Saint Martin ». A noter que le microtoponyme relatif à la parcelle voisine, au nord de Champ Martin « La Mazille », évoque également l’existence de ruines et fait penser à un prolongement du site romain dans cette direction.

Vestiges

Une fouille de la villa du Buisson a été effectuée sous la direction de M. Desplaces de Charmasse durant l’hiver 1847. Il a fait pratiquer diverses excavations pour reconnaître l’étendue des ruines qu’il suppose être d’environ 15000 m2, ceci sur la partie du sol en friches qui a seule été explorée.

Voici le détail correspondant au plan (voir bibliographie)

A – écarries en patureaux

B – mosaïques de 14 couleurs différentes : fond blanc, bordure noire et rouge en pierre, dessin en cubes d’émail.

C – partie de mosaïque bouleversée.

D – portes

E – pavé en scaiolle (pierre calcaire brune et très compacte). Les murs sont enduits de stuc blanc composé de chaux vive et de marbre pilé. La surface présente des taches rouges, noires, vertes, jaunes de la grosseur des cubes de mosaïque.

F – espace rempli après coup d’un massif de maçonnerie de 0,50 m de hauteur recouvert de ciment rougeâtre.

G – deux murailles accolées

H – scaiolle

I – scaiolle à 0,20 m au dessous de H

J – la muraille manque ; peut être une porte ?

K – pavé de ciment brun foncé parsemé de cubes variés de mosaïque, le tout poli après coup, et par conséquent présentant des taches irrégulières (murs enduits comme en E)

L – large porte

M – Porte à montants en pierre de taille à rainures pour recevoir d’autres montants en bois. Le seuil est une pierre de taille de la Roche Mouron.

N – Pavé et enduit comme en K (dans ces deux chambres étaient des débris de peinture à fresque : lignes et feuillage vert, jaune et rouge)

O – porte avec seuil en pierre de taille

P – Grande chambre pavée en scaiolle et contenant une quantité de marbres taillés, des clous dont on se servait pour retenir les tuiles, le tout mélangé de cendres et de charbon.

Q – porte à deux battants dont on voit encore les crapauds. Le seuil est en pierre de taille percé de 3 trous de 0,02 m de largeur chacun. Le seuil étant usé par les pas, on peut en conclure que là était le passage le plus fréquenté de la maison.

R - Pavé en scaiolle

S - Espace plein de décombres

T - Scaiolle reposant sur un lit de pierres perdues de 0,80 m d'épaisseur pour préserver de l'eau d'une source

U - Hypocauste bouleversé plein de clous, de débris de mosaïqaue de tables et de corniches en marbre. Morceaux de porphyre et de marbres précieux, de granites taillés en rond, en carré, en losange, en triangle. Les plus grands étaient de deux pouces.

V - Espace circonscrit par deux arcs de cercle liés par deux lignes droites enveloppé en partie par un massif de maçonnerie (Intérieur revêtu de marbre, pavé de dalles de calcaire blanc et de marbre de Diou). Coquilles de mer de quatre espèces, cubes de mosaïque en verre de couleur, morceaux de chaux roulés dans une poudre blanc à base de cuivre (?)

X - Pavé en scaillole.

Marbres dominants : cipollin vert, marbre blanc veîné de rouge ou de violet - pierres de granite à grains moyens très bien appareillées. Calcaire concrétionné blanc ou albâtre translucide - schiste - marbre de Diou - calcaire blanc compact.

Conclusion : Riche habitat gallo-romain (qui aurait été ré-enterré sans destruction ?) en bordure d'une voie secondaire antique matérialisant des limites communales et reliant la voie Autun-Bibracte, à hauteur du hameau de Méchet, à la voie sudc du Beuvray (Beuvray - Toulon - Dardon - Bourbon...). Cette voie de jonction est jalonnée de vestiges gallo-romains : carrières de la Roche au Loup, Les Fosses (carrières près des Dués), carrières de Brunesois, Saint-Léger-sqous-Beuvray, La Chazotte, Montmoret, Les Monas.

Bibliographie

Autun ancien et moderne, II, n°27,28,75, Albums B.S.E.

Sites et Monuments, n°208, Albums B.S.E.

J. de Fontenay, "Bulletin Monumental", t XIII, 1847, p. 235-237

H. Stern et M. Blanchard-Lémée, Recueil général des mosaïques de la Gaule, Lyonnaise 2, Paris, CNRS, 1975.

A. de Charmasse, Cartulaire de l’Église d’Autun, I-II, p. 177 « Villam dou Bouisson » en 1253.

J.-G. Bulliot, Notice biographie de J.-Cl. Desplaces de Charmasse, M.S.E., XVII, p. 239-240

Note sur la fouille faite au Buisson par MM de Charmasse et d’Esterno, PV de la séance du 13/XII/ 1888, MSE, XVII, p. 462

J.-G. Bulliot, La Mission et le Culte de Saint Martin…, M.S.E., XIX, p. 83-84

A. Rebourg, Carte archéologique de la Gaule, 1994, 71/4, p. 414.

Église, vocable Saint Martin

737.37

219.90

F5 n°540, cimetière 541 (cadastre 1843)

BT n°103 (cadastre 1843)

L’église actuelle a été construite (et consacrée le 20.8.1892) sur l’emplacement de l’ancienne église, celle-ci étant devenue trop exiguë. La nef et le clocher était du XIIe, le chœur du XVe.

(Baudiau, Le Morvan, II, p. 399).

Note sur le passage des reitres, MSE, XXI, p. 40-41.

Position respective de l'ancienne église (en rouge sur le plan ci-dessous) et de la nouvelle église (bleu).

Il y avait, dans le cimetière entourant l’église, une tombe sculptée en ½ relief d’un personnage du XIIIe dit « le Golmis », censé provenir de la chapelle de Glenne (L’Eduen, n°25, 18.06.1843)

En 877, Charles le Chauve fit donation à Badilon, abbé de Saint-Martin d’Autun … de certains villages … [dont] Verrière (vitriaria villa) avec une chapelle en l’honneur de Saint Martin …

- Abbé Doret, M 86, p. 43 reprenant Bulliot, St Martin…, II, charte n°4 (de 877), p. 8.

- 1233 : ecclesie de Glane (de Charmasse, Cartulaire de l’Église d’Autun, II, n° LXVIII et III, p. 307 ; 381 , p 148). 1372 et 1389 : Verrière s/ Glane.

- Deux statues de pierre, XVe, de Ste Marguerite foulant le dragon (D. Grivot, Légende dorée…, p. 421 b) et de St Claude, évêque, œuvre de Jean de Huerta, don de Mme Lagoutte en 1966 au Musée Rolin, proviennent de l’ancienne église de la Grande Verrière (M.S.E., LI, p. 147).

Château

737.32

219.96

alt. 345

F5 n°463 à 469 (cad 1843)

BT n°101 (cad 1985)

Château XVIIIe, logis rectangulaire, avec 2 tours hexagonales en façade arrière et 2 tours rondes et détachées de l'ancien château, d'origine XIIIe, reconstruit XVe, dit de Vouchot, et dont l'emprise apparaît au vieux plan cadastral au N. du château actuel

- Baudiau : Le Morvan, II, p. 400-411

- Doret, B.S.E., M 86, p. 34

mouvait de Glenne en 1262 : Fyot, M.S.E., XXXII, p. 90

En 1447, Pierre Garnier, seigneur de Verrière-sous-Glenne

M.S.E., XXXVIII, p. 346-347.

Traces d'une terrasse (foissoyée ?) le long de la D3, côté Est : basse cour ?

- Sirop, écart (ferme ?) est indiqué sur la Carte de Cassini (XVIIIe s.) à mi-distance du Crot-au-Meunier et de Velleret.

- Sirou, écart, est indiqué dans le Dictionnaire des lieux habités de Saône-et-Loire, à la Grande Verrière, en 1892.

Rien au plan cadastral de 1843, ni à l’état de section correspondant

Rien sur la carte IGN ay 1/25000e

Toutefois : Claude de Sirot est seigneur du Crot au Meunier en 1579 (V. Gueneau, Société Nivernaise des sciences, 2e série, t.VII, 1876, p. 229-230).

Un « château de Sirot » est mentionné dans une visite des bâtiments de la seigneurie de Roussillon en 1705 (on y énumère : le château de Roussillon, le château de Sirot, le battoire de la verrerie de Roussillon, la maison de la Verrerie entièrement ruinée, le domaine de Monceau, le domaine de la Basse-cour au bourg de Blain, l’église, les Pécinnes, etc.). Renseignements qui m’ont été communiqués par M. Parrain (Anost-Archéologie), aujourd’hui décédé.

Il existe également un château de Sirot à Flagy (canton de Cluny).

- En 1403, Jacques de Letouf est seigneur de Sirot et Pradines (ADSL B 1330).

- En 1597, Nicolas de Lestouf, écuyer, épouse Adriennes de Bordes, seigneur de Mauvoisin (Collonge en Charolais) qui lui apporte en dot la Crote, petite seigneurie sise à Saint-Symphorien-de-Marmagne (ADSL B 1337).

- En 1626, Claude de Lestouf, baront de Sirot, Mauvoisin et la Crote (entre autres) épouse Jeanne de Vouchot, châtelaine de la Grande Verrière, dont il a une fille, Charlotte (ADSL B 1152).

Voici qui rapproche Sirot en Clunysois, de Sirot de la Grande Verrière, mais ce n’est pas certain, puisqu’on a déjà un Claude de Sirot au Crot au Meunier en 1579…

Mes recherches à l’état de section cadastral du Crot-au-Meunier, aux A.D. de S. et L., m’ont fait trouver, en ce hameau, « l’Ouche à la Maison » (G4 n°409 à 413).

Supposons que l’ancien château de Sirot ne soit autre que cette « maison », seule construction du hameau à mériter ce nom, et qui est cadastrée, à cette époque sous les n° 414 et 415. Les coordonnées Lambert du lieu sont 735, 45/57 ; 221,45/55.

Donc pas de certitudes mais de bonnes présomptions.

La Grande Verrière

Le Crot au Meunier G4 1843 Echelle 1/1000e

"L'Ouche à la Maison" n° 409 à 413

La MAISON (de Sirot) pourrait être le n°414 (?).

Biblio. :

Baudiau, Le Morvan, II, p. 417

Dictionnaire des lieux habités de Saône-et-Loire, Mâcon, 1892.

V. Guéneau, Société Nivernaise des sciences, 2e série, t.VII, 1876, p. 229-230.

A. de Charmasse, Alone, aujourd’hui Toulonjon, M.S.E. XLIII, 1919, p. 242

Abbé Garnier, J. Paineau, Roussillon en Morvan, Recueil de textes, Anost, 1995.

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