PALEOGRAPHIE

ANCIEN PROVENCAL

ARCHIVES PROVENCALES

TEXTES INEDITS EN LANGUE D'OC

1 SOMMAIRE

(table chronologique de tous les textes d'archives

du XIIIème au XVIIIème siècle)

2 Enluminures :

A télécharger :

Police médiévale provençale inédite du XVème siècle en fichier joint.

Cette police correspond aux lettres du cadastre de 1503 dont il est question ci-dessous.

(Exemple : en fichier joint en bas de page "mode d'emploi police La Roque", en sépia, comparée à la photocopie en noir du cadastre. Pour le "u" en initiale, taper le "v".)

Table des matières du "site" :

"Lo present pais de Provenso"

(dessins, lettrines d'achives...)

3 PALEOGRAPHIE ,

ARCHIVES

PROVENCALES

(éléments de paléographie, polices de caractères...)

4 TEXTES INEDITS

(Présentations des textes d'archives)

5 ARTICLES

(Articles publiés)

6 LO CASTELAS

(Le château du Castellas - Forcalqueiret - Var- 83 )

Contact : pour vos remarques et vos questions...

Dimanche 17 octobre 2010

J'ai "inventé" la paléographie... dans un coin de l'atelier ! (C'est un peu comme l'engobe sigillé...)

Bon d'accord : "réinventé", j'admets !... ;)

C'était dans les années soixante-dix. J. Leven, alors secrétaire de Mairie (à la Roquebrussanne), et historien de formation, entre dans l'atelier -situé à l'époque juste en face de la mairie en question- , une photocopie à la main :

"C'est une page d'un cadastre du village daté de 1403; ça doit être un mélange de latin, de français et de provençal. Si tu veux essayer d'y comprendre quelque chose ? Je sais que tu t'intéresses au provençal..."

Deux heures après (précisément) j'avais déchiffré la page !

Je n'avais aucune notion de paléographie.

J'ignorais même l'existence de cette discipline.

Mais là, j'ai retrouvé la photocopie en question!...

PAGE DU CADASTRE DE 1503 DE LA ROQUEBRUSSANNE :

Il faut noter que les cadastres ne comportaient pas de carte, mais seulement la liste des biens des différents propriétaires, avec pour chaque bien, le nom des autres propriétaires riverains de cette propriété.

Il me semble important de remarquer en premier la beauté et la régularité de cette écriture.

Le texte est écrit en une graphie provençale classique très cohérente et homogène.

(Il s'est avéré par la suite que la date du cadastre lue dans un premier temps 1403, était en fait 1503, le 5 étant curieusement lisible : 4.)

Ce qui implique que cette graphie classique a été enseignée, jusqu'au tout début du XVIème siècle.

"L'écrivain" auteur de ces pages n'était probablement pas habitant du village mais mandaté par les "autorités" extérieures : la fonction du cadastre étant (comme de nos jours !) le prélèvement des impôts...

ALPHABET DU CADASTRE DE 1503 DE LA ROQUEBRUSSANNE :

Je me suis donc mis à écrire à la plume d'oie ! Ce qui fait qu'au début des années 90, je suis passé directement de la plume d'oie à l'ordinateur... Mais il me restait comme un regret... et j'ai finalement composé une police avec les lettres de ce cadastre (en fichier joint) :

Mais l'histoire de cette "réinvention" de la paléographie ne s'arrête pas là qui m'a permis de connaître Mr. Jean Broc, archiviste érudit de Brignoles, et... de vraiment sympathiser avec lui. Il était en relation avec J. Leven qui lui avait dit :

--"Aguillon, le potier arrive à lire facilement tout le cadastre de 1503 !"

Lui (Monsieur Broc) :

--"Ca m'étonnerait ! je voudrais bien voir ça !"

Et il y a donc eu donc confrontation !...

On est allé chez lui, à Garéoult, on a ouvert le cadastre, et... j'ai lu !

(Qué rire !)

Mais voilà : j'ai lu ce provençal du XVIème comme un provençal... lit du provençal.

Du coup, Monsieur Broc :

--"Mais vous connaissez le provençal ? Vous allez pouvoir m'aider ! Souvent je tombe sur du vocabulaire provençal que je ne connais pas, dans les archives..."

(Bien que natif de Grasse -une ville !- il n'avait sans doute pas eu l'occasion de baigner suffisamment dans son enfance, dans la culture et la langue provençale déjà bien limitées au milieu rural.)

Dès lors, chaque fois que Mr Broc tombait sur un texte en provençal important, il me le communiquait. Il savait que j'adorais ça. Il était bon latiniste et me tuyautait pour le latin et moi j'essayais de l'aider quand il avait un problème pour le provençal.

Grâce à lui, j'ai pu découvrir des textes d'archives exceptionnels.