Le problème
L’association SAUVONS MOUCHOTTE a pour objectif d’obtenir en URGENCE du Ministère de la Culture l’inscription de l’immeuble au titre des Monuments Historiques et ainsi SAUVEGARDER ce patrimoine architectural majeur.
Sans inscription au titre des Monuments Historiques, l’emblématique immeuble MOUCHOTTE de la rue du Commandant René Mouchotte à Montparnasse (Paris 14e), œuvre de Jean DUBUISSON, construit en 1963-1966, verra sa façade déposée et remplacée, entraînant la perte irréversible d’un pan de l’histoire de l’architecture contemporaine des Trente Glorieuses – une véritable catastrophe architecturale, financière, écologique et culturelle !
L’immeuble Mouchotte est également célèbre pour la photographie « Paris, Montparnasse II » prise en 1993 par Andreas GURSKY, l’un des photographes les plus cotés au monde. Elle est notamment conservée au Musée Ludwig de Cologne et à la Tate Modern de Londres. Cette photo a atteint la somme de $2,4 millions aux enchères à Londres en 2013. En 2025, une nouvelle photographie de l’immeuble a été exposée à la galerie Gagosian à Paris. Par ailleurs, Andreas Gursky a adhéré à l’association Sauvons Mouchotte.
L’importance d’une inscription de l’immeuble au titre des Monuments Historiques
Un changement de la façade ferait perdre au bâtiment son label « Architecture Contemporaine Remarquable » puisqu’il ne s’agirait plus que d’une pâle copie de l’œuvre originale, sans caractère patrimonial et sans passé.
Aussi, il appartient à l’État de :
Préserver ce témoin des Trente Glorieuses : l’immeuble Mouchotte a vu le jour lors de l’opération Maine-Montparnasse qui a restructuré le quartier dans les années 1960. Avec l’immeuble du boulevard Pasteur, également œuvre de Jean Dubuisson, c’est le dernier bâtiment encore intact de cette opération.
Protéger ce témoin du patrimoine architectural du XXe siècle : la façade caractéristique avec sa trame d’aluminium et de verre dite “écossaise” par le rythme qu’elle adopte, est devenue la signature de Jean Dubuisson. Le bâtiment est un témoignage des nouveaux matériaux et des nouvelles techniques qui sont en plein essor à l’époque de sa construction. À l’intérieur, un placage de menuiserie autour des fenêtres et des tablettes garde-corps sont l’œuvre de l’architecte d’intérieur Pierre Guariche.
Empêcher la disparition progressive de l’œuvre architecturale de Jean Dubuisson : le Musée des Arts et Traditions Populaires à Paris a été radicalement modifié par sa restructuration actuelle, et des destructions d’autres bâtiments conçus par Jean Dubuisson sont prévues, tels que les trois tours de logements du quartier de Saige-Formanoir à Pessac et le hall 1 du parc des expositions de Bordeaux. Quelques-unes de ses œuvres sont heureusement préservées, comme la villa Weil (domaine de Frapotel), sauvée grâce à Dominique Perrault et Gaëlle Lauriot-Prévost, également adhérents de l’association Sauvons Mouchotte.
L’urgence de la démarche
Sauver Mouchotte c’est sauver un bâtiment emblématique des Trente Glorieuses au cœur même de Paris et une part du patrimoine architectural du XXe siècle.
Sauver Mouchotte c’est prendre la mesure d’un problème culturel et sociétal : quelle valeur accordons-nous à notre histoire urbaine, à notre passé récent ?
Sauver Mouchotte c’est bloquer au plus vite les travaux envisagés par l’un des syndicats secondaires qui détruiront l’unité architecturale de la façade du bâtiment.
Sauver Mouchotte c’est améliorer la vie de ses habitants, dans le respect des éléments existants, en collaboration avec les Architectes des Bâtiments de France.
La récente décision d’un changement d’une partie de la façade labellisée Architecture Contemporaine Remarquable
L’immeuble Mouchotte est constitué de 753 logements, gérés par deux syndicats secondaires, le premier réunissant 436 appartements et le second 317, dont un copropriétaire majoritaire bailleur institutionnel de premier ordre, lequel a décidé en mai 2025 du changement de façade.
Une décision écologiquement aberrante : l’idée de détruire les façades en aluminium d’origine pour les refaire à l’identique, toujours en aluminium, est un immense gâchis écologique, par leur mise au rebut et l’importation de tonnes d’aluminium quand aujourd’hui on cherche à limiter ces excès en préservant l’existant.
Un chantier titanesque pour un bénéfice minime : les travaux envisagés seront loin d’apporter le confort thermique attendu par les copropriétaires. Au mieux, en été comme en hiver, les températures atteintes ne varieront que de quelques degrés par rapport à la situation actuelle, sans compter les variations individuelles, d’un appartement à l’autre. D’autres travaux plus modestes et moins coûteux qu’un changement total de la façade peuvent arriver à des résultats similaires.
Une décision inutile : en 2008 le bâtiment s’est vu attribuer le label « Patrimoine architectural du XXe siècle », devenu en 2016 le label « Architecture Contemporaine Remarquable » qui n’est délivré qu’à une petite élite de bâtiments, 1 700 à ce jour en France (alors que les bâtiments construits à partir du XXe siècle représentent plus de 2/3 des logements dans le pays). Or, un bâtiment disposant de ce label est « exempté de l’obligation de réalisation de travaux d’isolation thermique à l’occasion de travaux de ravalement » (Cf. Plaquette du Ministère de la Culture sur le label ACR à destination des propriétaires), le propriétaire majoritaire ne peut donc se prévaloir de cette obligation.
Une décision fondée sur un DPE collectif de la partie de l’immeuble concernée présentant la lettre F qui obligerait à faire des travaux avant 2028 (alors que l’autre partie a étrangement un DPE collectif E). Or, seuls les diagnostics individuels sont légalement contraignants pour un vendeur ou un bailleur, et en l’espèce, ces derniers présentent la lettre E voire D.
Une décision au coût supérieur à celui présenté : le coût global du projet présenté à 11 millions d’euros (pour une partie de la façade) est largement sous-évalué. Il faut certainement envisager plutôt 25 à 30 millions d’euros, selon de nombreux professionnels.
Une décision contraignante pour les habitants : les travaux, présentés comme rapides et anodins, sont censés se faire tout en maintenant l’occupation des appartements, ce qui implique nécessairement des déménagements massifs d’appartements occupés depuis des décennies, sans parler des désagréments importants comme le bruit ou le froid.
Une décision discriminatoire pour les propriétaires : elle va obliger de nombreux copropriétaires à vendre les logements qu’ils occupent depuis de très nombreuses années, faute de pouvoir financer ces travaux, d’autant que les subventions espérées sont très incertaines.
Une décision qui ne fédère évidemment pas la majorité des copropriétaires individuels du syndicat secondaire votant. Prise essentiellement par un bailleur institutionnel de premier ordre, propriétaire de 53% des logements de ce syndicat, qui s’était pourtant abstenu en avril 2025, le changement de façade a finalement et contre l’attente de tous, été voté en mai 2025.
En 2026, l’immeuble célébrera ses 60 ans. Son inscription au titre des Monuments Historiques serait donc, outre le plus beau cadeau d’anniversaire pour ses 2 000 habitants, un temps fort dans la lutte pour la préservation du patrimoine architectural français !
Association Sauvons Mouchotte
sauvonsmouchotte@gmail.com
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