Niveau de connaissance des élèves sur les facteurs favorisant l’attention pendant le cours
Evariste Matala Matala
Dépôt légal: 3.0740-6208
Evariste Matala Matala
Pendant l’enseignement, toutes les facultés mentales de l’enfant (perception, sensibilité, imagination, jugement…) doivent être sollicitées pour aider l’élève à réussir sa scolarité. C’est pour dire que l’attention pendant le cours est un facteur de réussite pour les élèves qui en connaissent les facteurs favorisants.
Dans la présente étude, nous avons, dans une enquête, évalué la connaissance des élèves pré finalistes du Lycée Disanka de la Ville de Tshikapa et de leurs enseignants sur les facteurs de l’attention chez l’élève pendant les cours. Les résultats montrent que les élèves et leurs enseignants connaissent ces facteurs. Ainsi, nous pensons que ces élèves sont également attentives pendant les cours, s’il y a des échecs ils doivent être imputés à d’autres facteurs qu’à l’attention.
L’élève a une mission spéciale, celle d’apprendre, mais pour apprendre, il va faire appel à l’attention, à la mémoire etc. L’attention dans le processus d’enseignement apprentissage joue un rôle très important car, sans concentration de l’activité mentale, les facultés sensorielles seront détournées par des excitations externes.
C’est pour dire que l’attention dépend aussi bien des facteurs internes que des facteurs externes. Dans le premier cas, on fait allusion à la concentration de l’élève, à sa motivation, à sa personnalité, etc. Dans le second cas, on pense au climat dans la salle, la méthode d’enseignement utilisée par l’enseignant, etc.
Le climat de classe réfère à différents aspects tels que la qualité de la collaboration élève enseignant, la recherche d’objectif d’apprentissage commun exprimée pour les études, un rythme de l’enseignement adéquat et des cours bien structurés.
La gestion de classe réfère notamment aux techniques utilisées par l’enseignant afin de maintenir l’intérêt des élèves et les responsabiliser dans leurs apprentissages. Une gestion de classe efficace a notamment été reliée à un plus grand engagement de l’élève dans ses études et à une diminution des comportements dérangeant en classe.
Les méthodes pédagogiques par l’enseignement auraient aussi un impact non négligeable. La notification de l’enseignant et celle de l’élève entrainent les relations de déterminisme.
L’attention doit être considérée comme un des facteurs majeurs de la réussite de l’élève pour qu’elle soit prise en compte par l’enseignant dans la méthodologie qu’il met en place lors des enseignements.
Comme tout le monde le sait, on constate de plus en plus des échecs que ça soit à l’examen d’état ou aux examens scolaires. Cette n’épargne pas les élèves du Lycée Disanka, une des écoles réputées de la Ville de Tshikapa. Ainsi, nous nous sommes proposé d’évaluer la connaissance des élèves de cette école sur les facteurs de l’attention en supposant que lorsqu’on connait ce qui favorise l’attention en classe, on peut s’exercer à toujours être attentif pendant les cours.
Le dictionnaire encyclopédique (1994), définit cette notion comme un processus psychologique permettant à l’individu de se préparer à l’action d’entreprendre, de sélectionner des informations particulières et de les traiter de manière approfondie.
L’attention est un facteur cognitif comme la perception, la mémoire ou l’intelligence. Les ressources attentionnelles dont dispose un individu dépendent des caractéristiques qui lui sont propres et de la situation dans laquelle il se trouve.
Les ressources attentionnelles sont limitées, certaines tâches trop coûteuses en attention, ne pourront être accomplies ; d’autres nécessitent une distribution adéquate de ressources attentionnelles automatiques et des processus attentionnels conscients et contrôlés.
François Xavier (2007), définit l’attention comme étant une concentration de l’activité mentale sur un objet à connaître ou sur un problème à résoudre. Il y a l’attention, lors qu’il y a un choix mental, c’est-à-dire orientation élective dans une direction du champ de conscience.
Selon Tshibanda Wa Muela Bujitu (1989), l’attention est une concentration de notre activité mentale sur un objet ou un problème qu’il nous importe de connaître ou de résoudre. Elle signifie un rétrécissement des champs de conscience au profit de la zone focale qui devient de fait plus claire et plus nette : la perception te les réactions deviennent plus rapides, le seuil de la sensation s’abaisse.
Pour Ferere (1950), l’attention comme une faculté spéciale, est une activité convergente de nos diverses facultés vers un but commun. Elle pousse l’activité mentale à une meilleure adaptation de la conduite à la situation du moment.
C’est donc un arrêt momentané du défilé de nos états au profit d’un seul… c’est un monoïdéisme. Mais est-elle la réduction à un seul et unique état de conscience ? Non : l’observation intérieur nous apprend qu’elle n’est qu’un monoïdéisme absolu ; ou la conscience est réduite à un seul et unique qui la remplit tout entière ? Cela se rencontre dans quelques cas très rares d’exposé.
En tout cas, il nous est pratiquement impossible d’être sérieusement attentif à deux objets à la fois cd que nous appelons attention simultanée n’est en réalité qu’un passage rapide de l’attention d’un objet à l’autre.
Dans le contexte sous examen, nous considérons l’attention comme une disposition mentale qu’à l’élève pour se concentrer sur la matière ou encore un effort intellectuel qui consiste à concentrer son esprit sur un objet, une pensée, à la fixer sur ce qu’on fait ou ce qu’on dit.
Une réaction d’intérêt à concentrer toute affaire cessante, toutes les forces organiques et psychologiques sur un seul objet : cet état de concentration est l’attention. On l’a appelée un « monoïdéisme » relatif qui coordonne toutes les énergies des êtres sensibles et intelligents vers un même objet qui, sans cette concentration, ne serait pas dans le foyer du champ de la conscience.
On dit « relatif », car autour de la perception principale, il y a des perceptions plus ou moins vagues (conscience marginal). L’intérêt a provoqué l’attention, ce dernier oriente la conduite vers un objet (matière, enseignant). Donc, l’attention est un acte de l’esprit qui concentre les énergies sur un objet pour me mieux le connaître.
On distingue plusieurs sortes d’attentions :
§ Attention simultanée : la concentration porte prétendument à la fois sur deux objets différents. Il y a eu orientation dans deux directions ;
§ Attention passive : le sujet est simplement attiré par un objet frappant de son milieu ;
§ Attention spontanée : celle qui est causée par un état effectif ;
§ Attention volontaire : celle qui est portée de façon délibérée sur un objet auquel nous attachons un intérêt particulier. (François, x, 2006, 24). Nous précisions ces différentes formes d’attentions à deux niveaux.
Par rapport à l’objet, on distingue l’attention extérieure, sensorielle, portée vers des objets du monde extérieur ou motrice ou donnant des monuments vers un but. Elle peut aussi être intérieure : elle a pour objet des choses immatérielles, des idées, des souvenirs (méditation introspection).
Par rapport à l’origine, on distingue l’attention spontanée et l’attention volontaire. En effet, dans le champ de la conscience, un objet peut apparaitre soit par sa propre force, sot par l’intervention de notre volonté, les deux pourront se conjuguer, se compléter pour une meilleure connaissance de l’objet.
Nous disons que la principale source d’attention est l’intérêt qui satisfait une tendance. On a organisé le fait en « loi d’intérêt » selon la formule : intérêt = plaisir/effort.
Dans cette formule, ce qui augmente le numérateur : « effort », accroit l’intérêt et par le fait favorise l’attention. Pour ce faire, ce qui favorise l’intérêt et accroit l’attention c’est :
§ La vivacité, l’intérêt des impressions sensorielles. Ce qui est grand, fort, ce qui brille, ce qui est lourd, chaud, piquant (…), le bruit ; les couleurs voyantes (craies) ; la lumière vive (bon éclairage du tableau), l’ordre dans la disposition, la chaleur de la voix, sa conviction, son enthousiasme ;
§ Le mouvement : le chargement, l’interruption, le contraste, l’imprévu, (les geste…) ;
§ La nouveauté, l’imprévu, des choses (curiosité) ;
§ La correspondance des choses à nos préférences, notre profession, notre savoir-faire, nos habitudes (motivation, création d’une ambiance favorable ;
§ Les états effectifs : émotions agréables, désagréables ;
§ L’atmosphère : calme, silencieuse (classe loin des bruits pour évier, la dispersion) ;
§ La bonne santé.
La population de la présente étude est constituée des élèves pré finalistes du Lycée Disanka et des enseignants de cet établissement scolaire. L’effectif total des élèves de 5ème années est de 135 élèves et celui des enseignants est de 25.
Tableau n°1. Population d’étude
Notre population d’étude est de 135 élèves reparties de la manière suivante : 48 élèves et 9 enseignants pour la 5ème pédagogie, 70 élèves et 11 enseignants pour 5ème coupe et couture et 17 élèves et 5 enseignants pour 5ème Hôtellerie. Nous signalons que le Lycée Disanka est une école des filles.
De cet effectif total de élèves et enseignants des différentes classes de cinquième, nous avons tiré au sort, 60 élèves et 14 enseignants qui constituent notre échantillon d’étude.
Tableau n°2. Echantillon d’étude
Notre échantillon d’études est de 60 filles, l’option pédagogie générale a 21 élèves, l’option coupe et couture en compte 31 élèves et l’option Hôtellerie compte à elle seule 8 élèves.
Pour avoir accès aux informations dont nous avons besoin pour cette recherche, nous avons utilisé la méthode d’enquête qui a consisté à descendre sur le terrain à la rencontre des élèves et enseignants du Lycée Disanka. Comme la méthode seule ne suffit pas pour cette tâche, nous y avons ajouté la technique de questionnaire qui est en même temps l’instrument de récolte des données.
Deux questionnaires ont été élaborés et utilisés dans cette recherche ; un questionnaire destiné aux élèves et un autre destiné aux enseignants. Le premier a évalué les facteurs liés à l’élève et à l’environnement, le second a évalué les facteurs liés aux attitudes de l’enseignant vis-à-vis des élèves et à la méthodologie qu’il utilise pendant le cours.
Les résultats sont constitués des réactions des élèves et des enseignants concernant les facteurs de l’attention de l’élève pendant le cours. Ils sont présentés en deux volets : les facteurs liés à l’élève et ceux liés à l’enseignant. Il a été demandé aux élèves et aux enseignants de dire oui ou non les éléments présentés favorisent l’attention des élèves pendant le cours. Les réactions des élèves et des enseignants indiquent le niveau de connaissance de ces facteurs par les uns et les autres.
Tableau n°3. Facteurs de l’attention liés aux élèves
La lecture de ce tableau renseigne que, la grande majorité d’élèves connait les facteurs qui permettent le maintien ou la perturbation de l’attention pendant les cours. Les dérangements en classe restent le premier facteur ou le facteur le plus connu (93% d’élèves reconnaissent ce facteur), suivi des bruits des milieux environnants (90%), de la santé physique et mentale de l’élève (82%) et de la régularité aux cours (75%).
En moyenne, 85% d’élèves ont connaissance des facteurs personnels et environnementaux qui influencent l’attention de l’élève pendant le cours.
Tableau n°4. Facteurs de l’attention liés à l’enseignant
Il ressort de ce tableau que, les enseignants connaissent aussi, en grande majorité, les différents facteurs qui peuvent maintenir l’attention des élèves pendant le cours ou la perturber. En moyenne, 85% d’enseignants ont bonne connaissance de ces facteurs qui sont liés à eux-mêmes.
Nous nous sommes préoccupés de savoir quels sont les facteurs favorisant l’attention des élèves pendant la prestation des enseignants, en supposant que la connaissance de ces facteurs par les élèves et par les enseignants permettrait aux uns et aux autres d’y veiller afin de maximiser la chance de réussite des élèves.
Pour y arriver, nous avons entrepris une enquête auprès des élèves et des enseignants du Lycée Disanka à l’issu de laquelle, il a été constaté que les élèves pré finalistes du lycée Disanka et leurs enseignants ont des connaissances suffisantes sur les facteurs de l’attention de l’élève pendant les cours.
Ainsi, nous concluons que, si des échecs il y a chez ces élèves pré finalistes du Lycée Disanka, ils ne sont pas imputables au problème d’attention de ces derniers pendant les cours, il faut chercher les causes de ces échecs ailleurs.
Ferere, E. (1950). Psychologie appliquée à l’éducation, Bruxelles.
Muchelli, R. (1977). Le questionnaire dans l’enquête psycho-sociale, Paris : EST.
Pelletiere, P. (1996). Facteurs influant sur la réussite scolaire, Paris : PUF.
Tshibanda Wa Muela Bujilu (1989). Psychologie, Lubumbashi : Ed. Impala.
Xavier, F. (2007). Lexique de la psychologie, Kinshasa : New Scola.