*Merci à Sans Cravate pour le visuel!
Bibliothèques scolaires du primaire (5 à 11 ans) : Dans la nuit, tu te dévoiles, Éditions Les 400 coups, Isabelle Jameson et Sylvain Cabot
Cet album célèbre l’affirmation de genre d’Alex et met en lumière son cheminement personnel qui est inspirant et serein.
Malgré sa conviction, il lui est difficile de révéler son secret, car il craint les réactions négatives. C’est en commençant sa métamorphose qu’il trouve la force de l’annoncer. Tout comme les étoiles qui illuminent ses nuits, il souhaite briller et continuer à être heureux.
L’album permet de sensibiliser les jeunes lecteurs à une réalité autre et d’aborder un sujet délicat qui soulève les débats chez les plus grands. Plusieurs élèves se reconnaîtront dans le personnage d’Alex. Grâce à la lecture de son histoire, ils auront un modèle lumineux de courage, d’acceptation de soi et pourront s’inspirer de son parcours pour se dévoiler et briller à leur tour.
Merci Isabelle Jameson d’avoir habilement choisi les mots, et merci Sylvain Cabot pour les magnifiques illustrations qui seront déclencheurs d’espoir pour tous les Alex dans les écoles.
Bibliothèques scolaires du secondaire (12 à 17 ans) : Quand ils sont venus, Éditions de l'Isatis, Andrée Poulin et Sophie Casson
Inspiré du célèbre poème de Martin Niemöller, cet album important illustre les dangers de l’indifférence et de l’inaction face à l’injustice. L’histoire prend place dans un paisible village d’animaux d’apparence humaine, qui n’est pas sans rappeler le Maüs du grand Art Spielgelman, où une faction oppressive, les Sans Entrailles, commence à persécuter différents groupes en raison de leur apparence, de leur religion ou de leur mode de vie. Grand Chien, témoin silencieux de ces injustices, se tait… jusqu’à ce qu’il soit lui-même visé.
À travers un texte répétitif et une narration accessible, Andrée Poulin met en lumière des enjeux universels et criant d’actualité, comme le racisme, la discrimination, le colonialisme et l’homophobie. Les illustrations expressives de Sophie Casson renforcent la portée du message, rendant ce récit aussi puissant qu’essentiel.
La citation de Desmond Tutu, en exergue de l’album, représente bien les intentions du texte, soit : « Rester neutre face à l’injustice, c’est choisir le camp de l’oppresseur. » La lecture de l’album appelle à la vigilance et à l’engagement. Un incontournable pour sensibiliser jeunes et moins jeunes, et amorcer une discussion sur la responsabilité collective.
*Merci à Sans Cravate pour le visuel et à Jacques Golstyn pour le logo!
Le dévoilement des lauréats aura lieu le samedi 5 avril, à 13h30, à la librairie L’Intrigue, située au 415 av. de l'Hôtel-Dieu, Saint-Hyacinthe. Venez célébrer avec nous!
Crédit photo : Mélissa St-Arnauld
Autrice connue pour ses romans présentant des univers merveilleux, elle a été récipiendaire et finaliste de nombreux prix littéraires. Elle a notamment été nominée pour le Prix du Gouverneur général pour les Chroniques post-apocalyptiques d’une enfant sage et pour le Prix Espiègle en 2023 avec l’album De la beauté. Annie Bacon est une porte-parole idéale pour le Prix Espiègle, incarnant l'audace et la créativité que ce prix célèbre.
« Un grand auteur de science-fiction nous a appris que le papier s’auto-enflammait à 451 degrés, un chiffre bien pratique pour savoir à quelle température ne pas mettre le four pour réchauffer une pizza dans sa boîte. Pour faire brûler des livres, il en faut pourtant beaucoup moins : à peine quelques degrés de fermeture d’esprit, puisque les livres prennent rarement feu tout seuls. Ils rencontrent plutôt des censeurs frotteurs d’allumettes.
Heureusement, il y a le Prix Espiègle pour s’interposer. Dans ses mains, le feu devient lumière qui attire l’attention sur les œuvres qui le méritent. Aucune destruction n’aura lieu sous sa vigile, sauf peut-être celle de l’ignorance. Il récompense les repousseurs de limites, les défricheurs de nouvelles réalités, les chasseurs d’intolérances et ceux qui osent pointer les prétendus porteurs de vérités en disant : « Regardez, Y sont tout nus!»
Lorsque j’ai appris qu’un de mes livres était en liste pour ce prix, il y a quelques années, j’étais enchantée. Cette petite tape dans le dos me signalait que j’étais allée « juste assez loin » dans mes propos.
C’est une belle distance à viser, « juste assez loin ». C’est elle qui nous permet d’avancer, toujours, sans foncer dans le mur. »
Annie Bacon