Points de vue sur le digital learning

Avant-propos

Ecrire est certainement ma stratégie d’apprentissage favorite. Et de fait, j’ai toujours écrit. Lorsque je me suis intéressé à ce que l’on nommait encore la formation à distance, à la fin du XXe siècle, j’ai naturellement commencé à écrire sur ce que je découvrais et que je faisais mien de cette manière. Ecrire, donc, pour me questionner, pour approfondir, pour manipuler les notions, les concepts, pour repérer mes impasses interprétatives, pour construire de nouvelles voies qui m’amènent à leur tour à de nouvelles découvertes.

Toutefois, j’aime aussi écrire pour réagir, sur le vif, à certaines choses qui m’agacent, d’autres qui sont plus révoltantes, car se parant de bien des atours qui ne sont au mieux que des arguments marketing et au pire des manifestations d’ignorance. Ici, le verbe est plus incisif, n’ignore pas la dérision, se prétend redresseur de torts.

J’ai, sinon des têtes de turc, du moins quelques personnages qui suscitent davantage mes points de vue sur le digital learning : les bureaucrates, les mauvais managers (n’en ayant rencontré de compétent, en plus de 40 ans d’activités professionnelles, à peine de quoi faire une main non mutilée), les ignorants qui redécouvrent, à gorge chaude, ce que bien d’autres ont pratiqué avant eux, et qui osent se prétendre innovateurs, les gamers qui se prennent pour des ludificateurs, les vendeurs d’illusion, et quelques autres encore.

Dans ce XXIe siècle, où l’ironie, le blasphème, le quolibet, la dérision doivent en rabattre au politiquement correct et au wokisme, je m’autorise à les utiliser encore, de manière bien plus tempérée que ne le faisait « Les écrits de Charlie » de Pascal Cheval, le canard enchainé du e-learning, au tournant du siècle dernier (apparemment et malheureusement disparus d’internet).

Une des manifestations du vieillissement, est bien celle de l’incompréhension grandissante du monde qui nous entoure. Cette dernière ne signifie pas une obsolescence complète, mais un regard sur l’évolution des choses qui ne peut s’absoudre de ce qui l’a formé, de la comparaison, de la critique. Une autre manifestation, plus constructive mais peut-être illusoire, est celle de vouloir encore laisser traces de ce qui nous a construit, à ceux qui viennent.

Aux uns et aux autres, ce livre rassemble une petite vingtaine de mes points de vue sur le digital learning parus entre 2021 et 2023. Sa distribution gratuite, veut le rendre davantage accessible bien que cela comporte également le risque qu’il tombe entre les mains de personnes auxquelles il n’apportera rien comme la gratuité des MOOC s’est révélée une impasse tant pour ses éditeurs que pour ses consommateurs.  

Clip de présentation

Sommaire


L'auteur

Jacques Rodet est un acteur de la formation à distance depuis plus de vingt-cinq ans.

Formé à la Téluq à la fin du XXe siècle, ses engagements professionnels ont pris de multiples formes : directeur d’organisme de formation, formateur, tuteur à distance, consultant, maître de conférence, concepteur pédagogique, conférencier, auteur. Il partage actuellement son temps entre le CNFPT où il est chef de projet R&D en ingénierie pédagogique et tutorale et l’enseignement universitaire au sein de master de chefs de projet digital learning.

Ses recherches et propositions portent essentiellement sur le tutorat à distance et il est l’animateur de t@d, le réseau du tutorat à distance qu’il a initié en 2003.


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