L'Aventure à Vélo de Jenny & Ahmed

Paths 2 The Soul - Épisode 020

 De Spodnje Gorje à Ljubljana (26 au 28 mai 2025)

Pays Visités :

De Bled à Ljubljana : magie, pluie et crevaison...

Des gorges féériques de Vintgar aux sources magiques de Zelenci, en passant par une nuit paisible à l’appartement et un retour sur les routes slovènes jusqu’à Ljubljana, cette semaine a mêlé contemplation, imprévus techniques, pluie, paysages grandioses et fatigue joyeuse.

Journée à l’appartement...

On s’est levé aux aurores pour partir sur place aux gorges de Vintgar et acheter les tickets pour la visite de 8h. Mais gros quiproquo : on ne peut que acheter les tickets en ligne à 15 euros, et du coup, plus de place avant 10h. On est carrément déçus, en plus un grand groupe de touristes arrive. Du coup, on se replie à l’appartement. Plus tard dans la matinée, Jenny part à vélo non chargé jusqu’au parking pour acheter les tickets, censés être à 10 euros et non 15. Là aussi, déception, il n’y a plus qu’un seul tarif : c’est 15 euros. Finalement, elle prend ces fameux tickets et file en ville faire quelques achats de ravitaillement. Ensuite, on reste à l’appartement pour travailler, et en fin d’après-midi, on se rend en bus jusqu’au centre de Bled. On longe le lac et on grimpe la petite montagne en face pour avoir le point de vue sur le lac, Ojstrica view point. Celui-ci se retrouve rapidement dans l’ombre de la montagne car le soleil se couche derrière nous. Il y a peu de monde, on est même seuls quelques instants pour contempler ce magnifique panorama. On rentre à pied à l’appartement en enregistrant la vidéo pour l’épisode de notre blog.

Entre gorges, lacs et sources : une journée d’excursion inoubliable...

Réveil à 6h30, petit-déj rapide, et à 7h20, nous voilà repartis pour les Gorges de Vintgar, cette fois avec les billets en main. À l’ouverture, à 8h pile, on fait partie des premiers à entrer. L’audioguide, accessible via QR codes en slovène et en anglais, est intéressant, mais très vite, c’est la beauté brute du lieu qui nous capte. La rivière Radovna, bordée de pontons suspendus au-dessus de l’eau turquoise, est à couper le souffle. Casques et charlottes sur la tête, on avance lentement, laissant le groupe devant nous. Tout est sécurisé, et on profite du calme pour prendre nos photos en paix. Longue de seulement 17 km, la Radovna a creusé ce canyon spectaculaire à la fin de la dernière glaciation. Sur 1,6 km, les passerelles serpentent entre falaises, rapides, marmites, mousses et fougères, sous le regard discret des truites et des oiseaux plongeurs. La cascade Šum, haute de 13 mètres, marque la fin du parcours. À ses côtés, une petite centrale hydroélectrique et un élégant pont ferroviaire du XIXe siècle, toujours en service, viennent rappeler l’ingéniosité humaine. Pour le retour, on choisit la boucle forestière via l’église Sainte-Catherine. Le sentier grimpe doucement, traverse pâturages et forêts, et débouche sur un panorama à 180° : le lac de Bled, les Karavanke, les Alpes juliennes. On croise moutons, chevaux, et même une jument avec son poulain. Un retour apaisant, presque suspendu. De retour à l’appartement, mission express : poster notre épisode de blog avant le bus de 11h46. On y parvient de justesse, direction Lesce, puis Kranjska Gora. Entre les deux, cappuccino et petite vidéo surprise pour l'anniversaire de Patrick, collègue de Jenny. Le trajet en bus de 47 minutes se fait sous une pluie battante, mais à notre arrivée, elle s’est calmée. Courses rapides chez Mercator, 14 euros pour un pique-nique simple mais réconfortant. On est hors saison, l’ambiance à Kranjska Gora est tranquille. On remonte à pied le long de la rivière jusqu’au lac Jasna. Galets blancs, eau cristalline, ciel changeant : l’endroit est superbe. Pause déjeuner face aux montagnes, avec nos pains favoris : version Jenny avec fromage, tomates, oignons, chips ; version Ahmed avec mortadelle. On profite de cette vue magnifique et changeante avec la lumière. Après une petite balade autour du lac, on prend le bus vers la réserve de Zelenci. Quelques kilomètres à pied le long de la route puis sur un sentier. On y est, mais sous la pluie et en prime avec un groupe scolaire hollandais ultra bruyant. On s’abrite en forêt en attendant qu’ils repartent. Et là, comme par magie, le silence revient, la pluie s’arrête, le soleil perce. Le site se transforme. On observe les sources qui bouillonnent doucement sous l’eau, les sédiments qui changent de couleur, les poissons qui chassent, et un canard tranquille qui semble chez lui. Jenny mitraille, évidemment. On prolonge un peu le moment, puis on rentre par une petite route secondaire, encore émerveillés par les montagnes dégagées, les marais, les prairies. À l’arrêt de bus, fou rire garanti : on déguste nos gâteaux de Bled (crème pâtissière et chantilly) à la main, sans couverts. De retour à Lesce, 40 minutes d’attente. Jenny tente de prononcer “Spodnje Gorje” au chauffeur : échec total, mais gros éclats de rire. Une Slovène nous apprend gentiment la vraie prononciation. Il est plus de 21h quand on rentre. Épuisés par nos 18 km de marche, on file sous la douche. Jenny écrit son journal. Ahmed regarde un film égyptien avec Adel Imam sur YouTube. Une journée longue, belle, dense… et pleine de magie.

De Spodnje Gorje à Ježica, près de Ljubljana...

Spodnje Gorje → Ljubljana - 61.1 km 🚴

C’est reparti, on reprend la route avec nos vélos, youpi ! Retrouver le rythme du voyage nous grise, même si, il faut bien l’avouer, le confort d’un appartement était très appréciable. Mais il est temps d’avancer un peu plus vite : la Slovénie est superbe, mais notre itinéraire est encore long, et chaque jour pèse sur le budget. On a désormais tracé notre route jusqu’à la Croatie. Réveil vers 6h45, avec tout à ranger, car la veille au soir, la fatigue avait eu raison de nous. Chacun s’active : petit déjeuner, vérification des vélos, gonflage des pneus, installation des sacoches, et un dernier petit coup de propre dans l’appartement. À 10h15, on enfourche nos vélos : c’est parti. On traverse Bled, repasse par Lesce, puis les petits villages s’enchaînent. Ahmed grimpe toutes les côtes sans poser pied à terre : chapeau ! On s’arrête dans une nouvelle chaîne de supermarchés, "Tux", pour acheter de quoi déjeuner. La route continue avec une nouvelle montée. Cette fois, on reste tous les deux sur le vélo, malgré l’effort. Il est déjà 13h, la faim se fait sentir, mais aucun endroit agréable en vue. Encore une côte, puis, presque au sommet, des bancs ombragés apparaissent : parfait. On se régale avec des sandwiches maison au pain spécial, fromage à tartiner, poivrons verts, huile d’olive, roquette, sel et poivre. Une pause bien méritée d’1h30, avec même une mini-sieste pour Jenny. Repartir après manger, surtout en montée, n’est jamais très agréable. On décide de rouler jusqu’à 17h avant de commencer à chercher un endroit où dormir. Mais quelque chose cloche : Ahmed semble avoir du mal à suivre Jenny, ce qui n’est pas habituel. L’explication ne tarde pas : son pneu arrière s’est lentement dégonflé jusqu’à être complètement à plat, et il a failli tomber. Première vraie galère technique du voyage… Il regonfle le pneu, et on poursuit, tant bien que mal. Mais très vite, on entre dans les faubourgs de Ljubljana. Le changement est brutal : grandes routes chargées, automobilistes pressés, pistes cyclables en travaux qui ne mènent nulle part. On emprunte des rues résidentielles plus calmes, presque désertes, avec de petits jardins. On demande conseil à deux passants qui nous orientent vers un camping. On décide d’abandonner l’idée du porte-à-porte pour ce soir, il faut régler le problème du pneu. On arrive au camping, un peu à l’écart de la ville, sur une route relativement plate. C’est un immense complexe, sans charme, où les emplacements sont serrés. Pas de réduction possible. On s’installe à côté des autres, sur un terrain un peu bosselé mais ombragé, car la pluie est annoncée. On monte rapidement la tente. Ahmed s’en occupe pendant que Jenny prépare une soupe et des pâtes au pesto, en espérant éviter l’orage. Autour de nous, des moineaux, des pigeons et un écureuil rôdent, à l’affût de la moindre miette. La pluie finit par tomber, mais on a eu le temps de s’installer et de tout ranger. Jenny termine la soirée avec une tisane et un appel à sa maman. Puis, direction les douches, avant de se réfugier dans la tente. La nuit est globalement bonne, malgré l’allergie au pollen et la visite nocturne d’un animal qui a reniflé autour de la tente, très probablement un renard.

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Jenny & Ahmed