L'Aventure à Vélo de Jenny & Ahmed

Paths 2 The Soul - Épisode 018

 De Bovec à Ukanc (18 au 22 mai 2025)

Pays Visités :

Émotions, kimchi et bivouac détrempé...

Entre crêpes d’anniversaire, partages humains inoubliables, découverte d’un couple coréen inspirant, et bivouac trempé au bord du lac de Bohinj, ces journées ont été riches en émotions, surprises et leçons de route. Malgré la météo capricieuse, la chaleur humaine ne nous a jamais quittés.

De Bovec à Tolmin : montée, orage… et une belle surprise à l’arrivée...

Bovec → Tolmin - 34.8 km 🚴

Réveil à 6h sur notre plateau presque vide. Il ne reste que le couple de kayakistes et un nouvel arrivant, lui aussi venu pour pagayer. On commence à ranger, mais après plusieurs jours, on s’est un peu étalés… ça prend du temps. Le ciel est couvert, le soleil tente une percée. Petit déjeuner habituel, puis chacun s’active. À 9h, on descend saluer une dernière fois Sacha et Jure, son compagnon qui nous parle de leur vie de famille au camping Vodenca (Instagram: @camp.vodenca) et de leurs tâches quotidiennes qui n'arrêtent jamais, et nous partage une anecdote : le jour où ils ont accueilli 50 Allemands malgré un camping déjà plein ! Sacha, toujours souriante, nous souhaite bonne route. Elle va nous manquer, elle aime les voyages, l’Égypte, et a un humour qu’on adore. On serait bien restés plus longtemps. Mais une montée très raide nous attend pour rejoindre Bovec. On l'affronte avec courage, puis on traverse la ville et reprenons la même route qu’à l’aller jusqu’au camping Lazar. Là, petit moment bonus : on revoit Mineja, on savoure un bon café et évidemment… un Kobariški štruklji ! Tradition oblige. Alors qu’on s’apprête à repartir, l’orage éclate. On attend un peu, puis on enfile nos équipements de pluie. On traverse le pont Napoléon, puis la route vers Tolmin est agréable, presque vide. On avance malgré le tonnerre autour, on voit les pluies se déplacer dans toutes les directions. Petite pause pour prendre des vaches en photo, puis on fonce jusqu’au camping. À l’arrivée, alors qu’on s’abrite sous l’espace couvert et qu’Ahmed a le moral en berne, une lumière surgit : une famille entière de voyageurs à vélo ! Clara et Romain, sur les routes depuis 9 mois, un couple formidable, avec leurs trois filles : Zoé, Lou et Maëlle. Trois rayons de soleil. Zoé, l’artiste rêveuse et curieuse. Lou, la pile électrique espiègle. Et Maëlle, adorable, en train de se régaler de sablés au miel : "Après celui-là, j’arrête", dit-elle avec sérieux. On parle, on échange, et on a l’idée de faire des crêpes ensemble le lendemain. Jenny prépare la pâte le soir, dans le calme. Il pleut toujours. Le camping semble désert, tout le monde s’est replié. À 22h, nouvelle averse. Mais dans nos cœurs, la chaleur est bien au rendez-vous.

L’anniversaire de Jenny & une famille formidable...

Tolmin → Ukanc - 26 km 🚴 + 28 km🚊

Réveil à 6h pour préparer des crêpes d’anniversaire. Jenny s’installe dehors avec réchaud et poêle, aidée ensuite par Romain et son matos. La première crêpe est pour la cuisinière 😉, les suivantes prennent forme pendant qu’Ahmed démonte la tente. Lou et Maëlle arrivent les yeux pleins de gourmandise, bientôt rejointes par Clara et Zoé qui souhaitent un joyeux anniversaire autour d’une grande table garnie de Nutella, confitures, sucre, et miel. Gros moment de bonheur partagé avec cette famille si touchante. Les crêpes disparaissent rapidement, Maëlle étale sa confiture avec soin. Tout le monde replie son camp, et à 10h, départ groupé avec photos souvenirs. La montée jusqu’à la route principale est raide, mais toute la famille Ferrier assure grave, même avec carriole. Zoé nous aide à arriver en haut. On pédale ensemble un moment, les filles nous racontent ce qu’elles ont vu hier. On s’attache. On s’arrête près d’un petit lac pour quelques dernières photos avant les adieux : on va vers Bohinj, eux en viennent. Zoé offre à Jenny de beaux dessins, et les filles nous donnent des rubans bleus pour les vélos. L’émotion est vive. Chemin caillouteux jusqu’à une petite gare, le train arrive dans 30 minutes. Finalement, transfert vers Grahovo puis Podbrdo en bus/train. À Grahovo, on tente de rejoindre un village à vélo, mais la pente raide et l’absence de café nous font rebrousser chemin. On s’installe à la gare pour profiter du calme, poster les épisodes 6 et 7. Un employé, Bohyan, nous offre un excellent petit café turc. Le prochain train s’arrête encore à côté du quai, mais deux hommes nous aident : l’un bosse chez Rossignol, l’autre est un jeune cycliste anglais (sa copine boude). Le premier nous parle de monuments à visiter. À Bohinjska Bistrica, on descend sans trop de galère et on décide de manger au snack : fromage frit et stoemp patates-oignons pour Jenny, gros burger pour Ahmed, avec deux cocas. Pause resto très agréable. On traverse le village, contournons une zone de travaux près d’une belle église, puis filons sur une superbe piste cyclable vers le lac. On passe près des hameaux et champs, des gens fauchent à la main. Un panier pique-nique au coin d’un champ évoque une autre époque. On voit des alpagas. Arrivés au lac de Bohinj, Martina du camping (Instagram: @campbohinj) nous offre 50 % de réduction ! On s’installe dans un coin tranquille de la forêt, proche du lac. Douche chaude, puis moment spécial : Ahmed révèle deux cadeaux, un "lourd" qui est léger, et un "léger" plus lourd à porter. Jenny les découvre en jouant au jeu du chaud-froid. Merci Ahmed pour la surprise ! À nous les barbecues de légumes ! On termine avec une soupe au poireau en sachet au bord du lac, sous un ciel étoilé, bercés par les sons nocturnes presque magiques de la forêt.

Journée paisible autour du lac de Bohinj...

Réveil tranquille vers 7h au camping du lac de Bohinj. Après une douche et un thé, on file à la boulangerie dès l’ouverture pour déguster des croissants au bord de l’eau, dans la lumière douce du matin. Le camping partagera même cette photo dans sa story Insta ! On part ensuite vers la cascade de Savica à travers prairies fleuries et rivières cristallines. L’entrée est payante (4 €), et l’ascension se fait via des escaliers en forêt. La cascade est magnifique, en forme de "A", avec des couleurs turquoise et émeraude. On en profite seuls, avant de faire la connaissance de Katy et Dave, un couple adorable de Seattle. De retour au parking, petit café puis on commence le tour du lac par la rive nord. Bohinj est paisible, entouré de montagnes, avec une eau d’une clarté saisissante. En chemin, on admire la petite église Saint-Jean-Baptiste du XIe siècle (entrée payante), puis on fait nos courses au Mercator pour les trois prochains jours. Pause sandwichs au fromage avant de continuer par la rive sud. On y croise Françoise et Jacques, un couple de Français en camping-car avec qui on discute longuement sur le chemin. Ils nous invitent à prendre un thé tibétain chez eux, accompagné de chocolat, figues et noisettes. Moment de chaleur humaine simple et précieux. Le soir, Ahmed invite Jenny à dîner au camping pour prolonger l’anniversaire. On termine la journée avec un thé chaud au bord du lac, mais le ciel se couvre. Inquiets pour la météo à venir, on se demande si la randonnée des 7 lacs sera faisable. On s’endort sous la pluie, malgré quelques insectes entre les toiles.

Une journée paisible, une rencontre surprenante et inoubliable...

Réveil sous la pluie au camping de Bohinj. Pas de randonnée aujourd’hui. Dès l’accalmie, on s’installe sous l’abri du camping : petit-déj, bureau pour Ahmed, et croissants au chocolat en main. On croise Bruno, le Saulxurois de Bovec, et on échange nos numéros pour cet hiver. À 9h, on rejoint Françoise et Jacques pour un dernier café. Ils sont toujours aussi adorables. En chemin, Françoise remarque une étrange plaque KR (= Korea, Republic of). Jenny se retourne… et là, surprise totale : un camping-car immatriculé en Corée, avec drapeau à l’appui. Incroyable ! Mais là, c’est malheureusement l'heure de dire au revoir à nos amis français avec l'espoir de se revoir très bientôt. Ensuite, on veut absolument rencontrer les Coréens, mais personne n’est à bord. On organise alors une petite surveillance discrète en alternance, pour ne pas les rater. Et bingo, au moment où le véhicule se déplace vers l’accueil, Ahmed file aussitôt à leur rencontre. Jenny le rejoint plus tard. On fait alors connaissance avec un couple coréen retraité qui voyage depuis un an et demi à travers l’Europe, l’Angleterre, le Maroc… ils ont démarré leur périple de Vladivostok où ils étaient arrivés par bateau. On sympathise vite, échange quelques mots en coréen, et ils nous proposent finalement de venir déjeuner avec eux. Une heure plus tard, on entre dans leur camping-car : une vraie petite salle à manger est dressée pour quatre. Riz blanc, muok guk, japchae, salade kimchisée… Un repas coréen complet et délicieux, qui nous émerveille. On repart même avec un japchae “à emporter”. On est comblés. L’après-midi, Jenny se repose au bord du lac, un peu barbouillée, pendant qu’Ahmed trie les photos de Venise. Le soleil revient malgré la météo pessimiste. En soirée, dîner léger (tartines pour Ahmed), puis repli sous la tente juste avant que l’orage éclate à 20h30.

Pluie, tensions et leçon de bivouac...

Après une nuit de pluie, une courte accalmie de 7h à 8h laisse vite place à une journée entière de pluie froide et persistante. Petit-déj sous l’abri du camping, Ahmed tente de travailler sur le blog pendant que Jenny fait des allers-retours malgré la pluie. Rapidement, capes ou pas, on est trempés. À midi, quelques tartines pour tenir le coup. Vers 13h, Ahmed, frigorifié, se réfugie dans la tente. Jenny, de son côté, reste dehors pour avancer sur le journal, passer des appels et tenter de rester active malgré le froid. Une grande bière au bar n’y change pas grand-chose : le moral est en chute libre, surtout pour Ahmed, usé par la pluie et l’humidité. La tension monte un peu. Chacun prend ses distances pour ne pas partager la mauvaise humeur. On se croise en fin de journée sans trop parler. Ahmed mange rapidement, Jenny réchauffe le japchae offert par le couple coréen, toujours délicieux, mais le contexte en altère un peu le goût. Le moment redouté arrive : rentrer dans la tente trempés, enlever les vêtements ruisselants sans tout inonder... Mission difficile. L’eau commence à s’infiltrer par le dessous, la pluie tambourine sans relâche. Jenny avait demandé l’autorisation de planter la tente sous un abri si besoin, mais Ahmed préfère refuser par souci d’équité avec les autres campeurs. Un réflexe solidaire, ou communiste, dit-elle avec humour. À retenir de cette journée : toujours bien choisir son emplacement de tente et ne jamais se fier à une météo clémente à l’arrivée.

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Jenny & Ahmed