L'Aventure à Vélo de Jenny & Ahmed

Paths 2 The Soul - Épisode 017

De Kobarid à Bovec (15 au 17 mai 2025)

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De Kobarid à Bovec : émotions, efforts et repos...

Après un départ émouvant du camping Lazar, nous rejoignons Bovec sous un ciel capricieux. Une nouvelle très très belle rencontre avec Sacha qui tient le Camping Vodenca (instagram: @camp.vodenca) une ascension intense du mont Svinjak qui nous poussera dans nos retranchements, avant deux journées de repos rythmées par les caprices de la météo, une invasion de fourmis et des repas simples mais délicieux. Trois journées pleines de contrastes, à lire ci-dessous.

De Kobarid à Bovec : un départ à contre-cœur, une arrivée sous la pluie, et un coup de cœur en clairière...

Kobarid → Bovec - 22.2 km 🚴

Après six nuits passées dans le petit paradis qu’est le camping Lazar, le moment du départ finit par arriver. Ahmed, fidèle à lui-même, est déjà prêt dès l’aube. On partage un dernier petit déjeuner avant de démonter la tente. La rosée est légère, ce qui facilite le pliage, et on en profite pour laver le dessous de tente, qui sèche rapidement. Le ciel est couvert, mais l’atmosphère reste douce. On échange encore quelques mots avec nos voisins hollandais, qui prennent eux aussi le chemin du départ. Vers 9h30, tout est prêt ; on s’installe près de la réception pour attendre et dire au revoir à Mineja. On savoure un cappuccino, on prend quelques photos et on remercie chaleureusement toute l’équipe, particulièrement Mineja, pour leur accueil si chaleureux et bienveillant. On reprend ensuite la route pour une vingtaine de kilomètres avec trois montées annoncées. La première partie nous mène jusqu’au village de Trnovo ob Soči, en suivant une route qui grimpe doucement en longeant la rivière. À Trnovo, on s’arrête dans un petit supermarché tenu par Daniela, une commerçante très sympathique, curieuse de notre voyage et intéressée par notre blog. Après les montées, viennent enfin de belles descentes, encadrées par des montagnes majestueuses. On fait une pause pique-nique près d’un champ de vaches : soupe, sandwichs, chips, simple mais satisfaisant. En reprenant la route, on croise deux autres voyageurs à vélo, aussi chargés que nous : Noé et Emilou. De très belles personnes, originaux et super inspirants, ils voyagent avec un accordéon, une trompette, une flûte traversière et des aquarelles. Noé tire même une petite charrette. On discute longuement au bord de la route. Malheureusement, nos chemins se séparent ici. On traverse ensuite un joli village, puis on passe près de la cascade de Boka, la plus haute de Slovénie. Il faut marcher une quinzaine de minutes pour atteindre le point de vue, mais le sentier est mal indiqué. La cascade est impressionnante, mais on reste assez éloigné. Il nous reste 6,5 km à parcourir, et la pluie commence à tomber doucement. On affronte une dernière montée, pas trop raide mais plutôt longue, que l’on parvient à grimper à vélo. À l’entrée de Bovec, on traverse la zone commerciale et on fait les courses chez EuroSpar pour le souper, les petits-déjeuners à venir et les sandwichs du lendemain. Le ciel est incertain lorsque nous rejoignons le Camping Vodenca (Instagram: @camp.vodenca). À l’accueil, une jeune femme prénommée Sacha, nous accueille avec le sourire. Ahmed demande un petit geste commercial, même si on a déjà décidé de rester. En parlant de café americano, la conversation glisse naturellement vers l’Égypte. Sacha, passionnée par ce pays et par les voyages en général, nous surprend agréablement par sa connaissance du pays. On s’installe ensuite dans la clairière située en hauteur : spacieuse, calme, avec deux emplacements pour feux de camp, des sanitaires, la forêt à deux pas, et une vue imprenable sur les montagnes tout autour. Jenny a un véritable coup de cœur pour cet endroit. On ne peut pas y tendre le tarp, mais peu importe. On installe la tente face aux sommets, les vélos accrochés aux arbres. L’endroit dégage une vraie sensation de paix. La soirée tombe. On utilise la cuisine collective pour économiser notre gaz. Jenny prépare des gnocchis sauce tomate pendant qu’Ahmed part prendre une douche. On mange à une table couverte, à l’abri. Ahmed discute avec plusieurs campeurs, notamment un jeune couple flamand d'Anvers vraiment super charmant, Kizzy et Arno, tous les deux très sympathiques. Jenny les rejoint, et l’ambiance devient vite légère : elle éclate de rire à cause d’une histoire de limaces. À 22h, l’heure de fermeture des douches approche, alors Jenny y file à son tour. Nous remontons ensuite dans notre coin, au fond de la clairière. Le calme est total. Mais on réalise vite que le sol penche… du côté d’Ahmed. La nuit risque d’être un peu roulante.

Svinjak, la montagne qui nous a presque vaincus… mais pas tout à fait...

Réveil magique à Bovec : à 6h40, le soleil brille pile dans l’axe de notre tente, entre deux montagnes. Jenny prépare le petit-déj au soleil, sur un banc central du camping. Un début de journée parfait. On démarre la rando vers 9h, suivant les conseils de Sacha, la gérante, passionnée de voyages. L’accès au Mangart étant bloqué par une avalanche, elle nous a recommandé la randonnée du Svinjak, accessible à pied depuis le camping. On descend jusqu’à un pont suspendu aux eaux cristallines, puis on traverse un champ fleuri jusqu’au village de départ. Le Svinjak, surnommé le "Matterhorn de Bovec", culmine à 1653 m, avec 1200 m de D+ (Dénivelé Positif). Le sentier grimpe dans une superbe forêt de hêtres aux troncs torturés, et passe par le site historique de Čelo, ancien poste de combat austro-hongrois, très bien conservé. Les derniers 350 m sont très raides et très exposés. Malgré notre peur du vide, on tente tout de même de les gravir, on s’accroche, mais on finit par renoncer à 20 m avant l'arrivée au sommet. Trop risqué pour nous de redescendre ensuite en toute sécurité. Mais même sans être allés au sommet, on est fièr d’avoir dépassé nos limites, à deux. Pique-nique avec vue panoramique, puis descente douloureuse : genoux, mollets, dessous de pieds… tout crie "stop". On croise trois randonneurs, dont un vient de Saulxures, improbable ! (Saulxures à côté de Saint Blaise la Roche en Alsace, le village de Jenny). Puis retour au bord de la Soča pour un bain glacé des jambes. Ahmed fait vite, Jenny reste un peu plus longtemps. On espère que ça soulagera les douleurs. De retour au camping, on papote à nouveau avec Sacha, toujours aussi chaleureuse et pleine d’anecdotes de voyage, elle est géniale. À 20h, on prend nos affaires pour la douche et la préparation du dîner en un seul aller. Au menu : soupe vermicelles/carottes et les restes de sandwichs. Deux familles anglaises arrivées en campervans, allument un grand feu sur notre plateau mais le calme revient vite dès qu'ils partent se coucher. On profite un peu du feu puis on file dans la tente. Mauvaise surprise, une invasion de fourmis (pas à l'intérieur heureusement) ! Jenny en retrouve même dans son rackpack car la tirette était mal fermée : erreur de débutante 😅

Pause, pluie et partage au camping Vodenca...

Aujourd’hui, journée de repos bien méritée après la randonnée d’hier. Même Ahmed reste dans la tente jusqu’à 6h45 ! On guette les premiers rayons du soleil à 6h40, mais quelques nuages s’invitent. Ahmed commence la journée par une bonne douche chaude, pendant que Jenny s’installe tranquillement pour admirer le matin et préparer le petit-déjeuner. Le ciel est incertain, avec des orages annoncés pour l’après-midi. On décide de déplacer notre tente : les fourmis ont élu domicile entre la toile et la protection de sol, et l’inclinaison du terrain ne nous aide pas. Tous nos voisins partent, donc on a l’embarras du choix. On réussit même à déplacer la tente sans la démonter entièrement. Ahmed bosse sur ses tableaux Excel, Jenny écrit son journal et observe les grillons. Sacha passe faire un coucou sur le plateau supérieur, toujours souriante. Elle nous parle un peu de la vie du camping, géré en famille. Puis, on part faire quelques courses à pied en passant par un sentier qu’elle nous a conseillé. On croise Josh, un Anglais qui part faire du rafting. En marchant, on discute budget et alimentation, un de nos grands sujets, mais qui, malheureusement, nous amène à nous fâcher. Comment bien manger pour pas cher ? Jenny rêve de légumes, alors ce sera salade à midi, légumes le soir. On envisage même une “semaine carême” à base de riz blanc si nécessaire, mais ça reste compliqué pour le moral, d’autant que, même avec ces sacrifices, on dépasse très souvent le budget fixé. En plus, au supermarché, coup dur : l’huile d’olive à 14 € les 75 cl pique un peu… Heureusement, il y a des promos sur les légumes pour contrebalancer tout ça 😉 De retour au camping, le ciel se fait plus menaçant. Jenny prépare les salades grecques. Ahmed s’installe pour travailler à l’extérieur, mais il doit régulièrement remballer les affaires à cause d’averses passagères. On finit par manger sous les arbres, dans nos chaises. L’ambiance est un peu morose, à cause du froid et de la pluie. Finalement, Ahmed retourne dans la tente. Jenny préfère rester dehors, et les éclaircies finissent par revenir : rangement, un peu de yoga sur le banc, vidéos animalières, appel à la Mama tout en pelant les pois chiches… À 18h30, direction la cuisine pour préparer la fameuse “ratatouille de Bovec”, spécialité née d’un après-midi pluvieux. Ahmed, tout juste réveillé de sa sieste, file à la douche. On cuisine une double portion pour en garder pour demain. On dîne avec du cidre qui ressemble plus à du Canada Dry, puis on passe à la réception avant 20h pour prendre un petit café. On y retrouve Sacha et son compagnon Jure. On parle Égypte, religion, réseaux sociaux, voyages… une conversation très chaleureuse. Sacha nous offre les cafés et une réduction de 15 %. Elle nous propose aussi de faire une vidéo en français pour promouvoir son magnifique Camping (Instagram: @camp.vodenca). On termine la soirée avec une tisane et un petit feu qui vient réchauffer l’atmosphère.

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Jenny & Ahmed