L'Aventure à Vélo de Jenny & Ahmed

Paths 2 The Soul - Épisode 009

De Bolzano à Trento (17 au 20 avril 2025)

Pays Visités :

Bolzano, Stefano & Trento : musique, partages et passages...

Triste de quitter Hanna et Jonas, on va vivre trois jours hors du temps chez Stefano, entre cuisine collective, rencontres inspirantes, et concerts intimistes. Puis vient le dimanche de Pâques, les adieux, la route vers Trento… et une nouvelle hospitalité chaleureuse chez Dario. Un épisode de liens, d’émotions et de transitions.

Farniente à Bolzano avec Stefano & Co - Jour 01

Une journée entre gratitude, musique et magie urbaine...

Quelle nuit ! Enfin une vraie, dans un vrai lit. On se réveille à 6h30 comme d’habitude, mais cette fois, reposés. La veille, on avait refait nos sacs du mieux possible, mis de côté le linge sale, et fixé notre mission du jour : lessive. On partage un petit café avec Hanna et Jonas, qui partent bientôt pour leur propre mini aventure à vélo en Italie, un an après leur retour. C'est un magnifique couple, qu'on éspère revoir un jour, peut-être sur la route qui sait 🥰 La pluie commence à tomber alors qu’on équipe nos vélos dans la rue. Une fois prêts, on se dirige à pied vers la laverie, qui se trouve au sous-sol du centre commercial "The Twenty". On passe discrètement avec les vélos par l’entrée du parking, puis au jusqu’au -1. Machine lancée, on s’installe dans un coin pour avancer sur nos médias. Et là, un petit miracle. Un couple demande à Jenny un renseignement sur un magasin. Ils discutent, elle partage notre projet, et spontanément ils nous offrent 20 euros. Au début, Jenny hésite, gênée. Mais ils insistent gentiment, et posent une question toute simple : "Est-ce que vous avez de l’argent ?" En vérité, notre budget quotidien est rikiki, et tout soutien est bien sûr bienvenu. Accepter cette aide, c’est aussi apprendre à accueillir la générosité des autres. On échange nos coordonnées et on fait une photo ensemble. Jenny est bouleversée. Ensuite, alors qu'on met le linge à sécher, les vigiles passent et ne veulent pas qu’on traîne pour quitter les lieux. Entre-temps, Stefano, notre hôte de Bolzano pour le soir, nous contacte : on peut venir plus tôt si on le souhaite. Avec cette météo pluvieuse, c’est une bénédiction. Chez Stefano, dans un superbe quartier historique de Bolzano, l’ambiance est chaleureuse dès l’arrivé. Vieilles églises, vitrines alléchantes, enseignes peintes à la main, ruelles pleines de vie. On monte nos affaires au 3e étage. Anne, une autre voyageuse, est déjà là. Stefano nous accueille avec une générosité et une simplicité déconcertante. Surprise : il nous laisse son propre lit et dormira dans la même chambre au sol. On s’installe, puis il part s’entraîner sur son hautbois pour le concert de Pâques. Un moment magique : il joue du Morricone, avec talent. Ahmed, passionné, échange longuement avec lui sur Ennio. Ensuite, on prépare tous ensemble le déjeuner : salade verte, tomates, carottes, mozzarella, et des pâtes avec une petite sauce maison. Chez Stefano, tout le monde participe, l’ambiance est organisée mais détendue. Il accueille des voyageurs via Coachsurfing, Warmshowers, HomeExchange... un vrai carrefour de rencontres. Après le repas, Anne s’absente, et nous partageons un café et une pâtisserie italienne avec Stefano. Puis Ahmed reste se reposer pendant que Jenny part explorer le quartier, faire quelques courses et passer un appela à sa famille. De retour à la maison, Jenny prépare un gâteau au chocolat, en respectant les consignes électriques strictes de Stefano (ne pas surcharger les circuits). Ahmed examine les petits travaux possibles dans l’appartement. Stefano, déjà en cuisine, prépare les légumes du soir, pendant que Jenny concocte la vinaigrette pour une salade de pommes de terre. À 18h30, notre petite équipe est prête à partir au concert de Philipp Tutser, bassoniste, un ami de Stefano. Direction Mariaheim, un lieu empreint d’histoire. Situé dans le quartier Europa-Novacella, ce domaine viticole fut acquis par l’abbaye de Novacella entre 1623 et 1638. En 1640, il devient résidence religieuse sous le nom de "Mariaheim", consacrée à la Vierge Marie. Le site conserve aujourd’hui des éléments architecturaux remarquables, et certains vignobles sont toujours en activité. Depuis 1977, Mariaheim est un centre culturel germanophone accueillant concerts, activités sociales et événements. L’ambiance est intime, les glycines courent sur les façades, et l’intérieur restauré a gardé son authenticité. Le concert est presque privé, entre proches. Philipp Tutzer, bassoniste, introduit chaque pièce avec des anecdotes et joue parfois accompagné au piano. L’acoustique est incroyable, et le lieu nous transporte hors du temps. Après le concert, Stefano salue rapidement tout le monde, il connaît chacun, et chacun le connaît. On reprend le bus pour rentrer. Une fois à la maison, tout le monde met la main à la pâte pour finaliser le repas. La table est encore magnifique, Anne revient avec une excellente bouteille de vin. On se sent à notre place, comme chez de vieux amis. On dîne longuement, on papote, on partage et on deguste le gâteau au chocolat. Et puis, doucement, on glisse tous vers le sommeil. Il est 23h30. Chez Stefano, le temps suspend sa course. C’est un lieu rare, fait d’humanité simple et vraie. Grazie Mille Stefano 💚🤍❤️

Vous voulez regarder Jenny préparer le gâteau au chocolat ? Cliquez sur la vidéo ci-dessous 👇

Farniente à Bolzano avec Stefano & Co - Jour 02

Conversations, cuisine et connexions humaines...

Après une seconde nuit réparatrice, cette fois dans une grande chambre partagée, on se réveille au parfum d’un vrai café italien préparé avec soins par Stefano. Ce matin, il part voir sa maman, qui a 99 ans. Pendant ce temps, on reste avec Anne. Elle tenait à présenter à Jenny son projet d'habitat collectif de rénovation de maisons dans le village de Collesano, en Sicile. Tandis qu’on boit notre thé, elle ouvre son ordinateur, partage ses documents, ses plans, ses photos. La conversation s’engage naturellement autour de leur vision : un projet international, communautaire, avec un fort ancrage dans l’écologie et le lien humain. Jenny est très touchée par cette démarche, qui croise ses sensibilités : architecture, collectif, reconstruction, futur durable. Quand Stefano revient, Anne refait la présentation avec enthousiasme. Pendant que Jenny prépare une salade de carottes et que les quenelles maison chauffent (préparées par Stefano et sa sœur), l’ambiance est joyeuse. Stefano, toujours taquin, s’amuse de notre "fameuse" salade de carottes, qui pour lui est sans intérêts, va devenir une blague récurrente. Tout se fait ensemble, naturellement, dans une coordination douce mais bien rythmée, à l’image de notre hôte. Le déjeuner est chaleureux, et on installe la table à huit mains. Anne part peu après pour rejoindre son Blablacar, non sans promesse de se revoir, en Sicile ou ailleurs. L’après-midi est consacré aux courses et à la préparation du dîner. Ce soir, on cuisine égyptien, et un nouveau voyageur Warmshowers, Robert, doit nous rejoindre. Jenny prépare un nouveau gâteau, travaille sur son journal et la vidéo du lancement du blog. Ahmed s’occupe de la sauce tahina, puis prépare les fouls égyptiens (fèves mijotées) et les pommes de terre au four (Batatés Harrah). Stefano part en ville, puis revient avec Robert en fin de journée. Ce dernier est Estonien, et bien que bikepacker avéré, c'est son tout premier voyage en solo (d'habitude il voyage avec son épouse), une toute nouvelle expérience pour lui, plus intense mentalement, dit-il. Le dîner est une réussite. On envoie des photos à Anne, comme promis. On clôture le repas avec deux désserts, less fraises à la Stefano, nappées d’un sirop citron-cannelle maison, avec un nuage de chantilly et le gâteau à l'orange façon Jenny. Les discussions filent naturellement, entre éclats de rire, récits de voyage, et découvertes : on apprend que l’estonien est une langue neutre sans genre, que l’Estonie est l’un des pays les plus athée du monde… et aussi que la femme de Robert, architecte, est en train de concevoir le pavillon estonien pour la Biennale d’architecture ! Ils ont déjà voyagé à vélo en Géorgie, avec leurs propres petites astuces, comme s’arrêter net quand des chiens de berger vous foncent dessus. Ahmed et Stefano enregistrent un extrait d’Ennio Morricone pour l’envoyer à la famille en Belgique. La soirée se termine autour d’un petit digestif. Robert reprend la route demain. Quant à nous, on se sent tellement bien ici qu’on demande à Stefano si l’on peut prolonger un peu notre séjour. Chez lui, tout semble couler de source : l’accueil, la musique, les échanges, la vie partagée. Et c’est précieux. Ancora una volta, Grazie Mille Stefano 💚🤍❤️

Vous voulez voir la surprise spéciale de Stefano pour Géraldine, Estelle, Sofiane et Renée ?

Cliquez sur la vidéo ci-dessous 👇

Farniente à Bolzano avec Stefano & Co - Jour 03

De la chakchouka au jardin botanique, une dernière journée à Bolzano...

Ce samedi commence comme les autres chez Stefano : avec un bon café bien serré préparé avec amour dans sa cafetière italienne. Mais aujourd’hui, petit bonus du matin : Robert, notre coloc temporaire, s’est souvenu d’une idée de la veille et nous cuisine une chakchouka pour le petit-déj. Il manque quelques ingrédients, mais le résultat est franchement délicieux, et Jenny est conquise. Comme toujours chez Stefano, la table est joliment dressée à plusieurs mains, dans une belle ambiance collective. On partage ce dernier moment tous les quatre, avant que Robert reprenne la route vers Venise. Quant à nous, on part avec Stefano direction Merano pour visiter le jardin botanique, une sortie proposée la veille. Avant de partir, Ahmed tente encore quelques réparations dans l’appart, et Robert partage des conseils : en bon ingénieur, il s’y connaît en électricité. Ces trois derniers jours, une belle alchimie s’est tissée entre nous quatre (et aussi avec Anne). Étonnant quand on se dit qu’on ne se connaissait pas 48h plus tôt. On prend le train avec Stefano, Robert part de son côté. Dans le train, on papote, Ahmed télécharge même Fante et Hamsun sur le Kindle de Stefano. Puis, un bus minuscule mais bondé nous mène jusqu’à l’entrée du jardin botanique. Le billet est un petit trou dans notre budget, mais on décide que ça vaut le coup. On commence par la zone forestière et le vivarium, puis on grimpe vers Palm Beach, en attendant les deux invitées du jour : Bacha, une amie proche de Stefano, et sa maman. On les retrouve à la volière, et l’entente est immédiate. Bacha est en deuxième année à Bolzano, et ils se voient régulièrement. Sa mère, plus discrète en anglais mais adorable et drôle, complète ce petit groupe atypique. On explore les centaines de fleurs, les collections de citronniers, d’orangers, les bassins à carpes koi et têtards. La plateforme suspendue, œuvre d’un architecte renommé, offre une superbe vue. Un match de foot a lieu tout près : pendant qu’on admire les plantes, les supporters chantent et tambourinent à fond pendant 90 minutes. On découvre aussi une reconstitution très originale des Dolomites en mosaïque de pierres, avec sommets identifiés, ainsi qu’une aire de jeux d’eau avec moulins et écluses… Stefano et Jenny y jouent comme deux enfants. Vers 17h30, on laisse les filles sur place pour continuer leur visite de la ville, et on rentre avec Stefano à Bolzano. Ce soir, deux nouveaux couchsurfers arrivent : Lucas et Miguel. Jenny part chercher une salade verte (car ici, la salade mixte semble obligatoire à chaque repas : verte, tomate, mozza, carottes…), pendant que Stefano commence à cuisiner. Il improvise un menu autour des restes : les bouillons de quenelles maison, agrémentées de gnocchis et raviolis, une lasagne sortie du congélateur de sa maman, et quelques bettes vapeur vinaigrette. Jenny prépare la vinaigrette et la grande salade. Lucas et Miguel arrivent vers 20h. Ils sont hispanophones, Stefano se débrouille, Jenny et Ahmed aussi, alors on jongle entre espagnol, anglais, italien… comme toujours ici, l’accueil transcende les langues. On s’attable, et tout est à nouveau délicieux. Le repas est simple mais copieux, chaleureux, et on termine presque tous les plats. Après le dîner, les conversations repartent de plus belle : musique, voyages, langues arabes… jusqu’à ce qu’on sente que la fatigue gagne du terrain. Stefano doit se lever tôt : il joue le lendemain à la messe de Pâques. Chacun passe à la salle de bain, puis on s’installe à trois dans notre chambre pour une dernière nuit, avec un petit goût de nostalgie. Juste avant de sombrer dans le sommeil… un cliquetis dans la serrure : Lucas qui chipote avec la clé. Petite virée nocturne ? Sai cosa ne pensiamo, vero Stefano ? 💚🤍❤️

Dimanche de Pâques, au revoir Stefano, Ciao Bolzano, bonjour Trento...

Bolzano → Trento - 64 km 🚴

C’est dimanche de Pâques, et on est resté, parce qu’on tenait à être là pour voir Stefano jouer à la messe, avec l'orchestre et la chorale. C'est sûr qu'il est devenu en quelques jours bien plus qu’un hôte : un véritable ami. Le matin, il nous avait dit qu’il serait trop pris, mais il nous offre quand même un dernier petit café, toujours aussi généreux. Il en prépare aussi pour Lucas et Miguel. Puis, chacun part de son côté : Stefano pour l’église, où il doit jouer pour la messe retransmise à la télé et à la radio. Nous, on prépare nos sacoches et on quitte l’appartement vers 9h30 pour ne rien rater. On s’installe dans l’église, on assiste à la fin des répétitions. L’acoustique est splendide, l’ambiance solennelle. La messe est en italien et en allemand. Vers 11h15, Stefano nous fait signe de filer avant la sortie de la foule. On retourne chez lui, on descend les vélos, on charge tout. Et puis, juste avant de sortir… Bim, Stefano réapparaît. Échange d’embrassades. Ce sont de vrais au revoir, avec une émotion contenue. On repart, mais avec Bolzano et Stefano bien ancrés dans le cœur. On prend la route vers Trento, par le même chemin que sept jours plus tôt : Via Claudia Augusta, pommiers en fleurs, montagnes, rivière. La route descend doucement, mais un vent de face se lève et ne nous lâchera plus. On croise un homme et son père lors d’une pause. Discussion spontanée, échanges autour de notre projet. Le petit-fils est champion de natation en eaux libres. Par contre, c’est dimanche de Pâques, et bien sûr, tout est fermé. Aucun magasin, peu de restaurants. On finit par repérer un lieu très "famille", parfait pour les cyclistes. On y commande deux sandwichs, une petite frite, quelques sauces en libre-service. Jenny pense à sa famille, à la chasse aux œufs. Petit moment de nostalgie. Ahmed se prend un deuxième sandwich, Jenny craque pour une tarte aux noix et dattes. On repart, freinés par un vent toujours plus fort. Sur le chemin, on rencontre Roberta, qui a travaillé en Belgique et parle français. Souriante, pleine d’énergie, une de ces rencontres qui donnent le sourire. Mais en approchant de Trento, l’ambiance change. C’est plus dense, plus brut. On traverse la banlieue, plus populaire. Le centre nous surprend par son contraste : des gens visiblement alcoolisés, d’autres dans des états d’errance. On retrouve notre calme devant le numéro 11, chez Dario. Il sort nous accueillir. Grand, mince, visage franc, il parle un français parfait. On range les vélos dans une pièce au rez-de-chaussée. Il est seul pour l’instant, ses enfants sont grands, et sa femme est partie en vadrouille à vélo avec une amie. Chez lui, c’est chaleureux et un peu atypique. Dario nous prépare une soupe dans la cocotte-minute, simple mais savoureuse : fèves, lentilles, mixée à moitié parsemée de parmigiano et d’un filet d’huile d’olive… et ensuite une montagne de crêpes qu’il a fait cuire lui-même. À table, on découvre un de ses livres… car Dario est un ultra-traileur passionné. Sacré personnage. Il court, il écrit, il vit pour la montagne. Les Dolomites surtout, qu’il chérit profondément. Il nous parle de son travail avec des personnes en réinsertion, et de sa femme, médiatrice. Le voyage à vélo n’est pas sa passion, mais il l’a fait pour elle, par amour et pour partager. On échange autour d’une tisane. Il est tard, presque 23h. On file se coucher, repus, touchés, apaisés. On remplira le livre d’or demain matin.

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Jenny & Ahmed