L'Aventure à Vélo de Jenny & Ahmed

Paths 2 The Soul - Épisode 003

De Saint-Blaise-la-Roche à Titisee-Neustadt (19 au 26 mars 2025)

Pays Visités :

Le voyage continue…

Après plusieurs semaines de repos, de travail et de préparation émotionnelle en Alsace, la route nous appelle à nouveau. Du cocon chaleureux de nos proches aux sommets enneigés de la Forêt-Noire, nous entrons dans une nouvelle phase de notre aventure, façonnée par des montées abruptes, des réflexions profondes et des instants de paix inattendus. Cette étape nous rappelle que le chemin vers l’inconnu est bien plus qu’une épreuve de force : c’est aussi un cadeau de clarté...

Le jour du second grand départ, au revoir l’Alsace, bonjour la route. 

Saint-Blaise-La-Roche → Heidolsheim - 42.2 km 🚴 

Après 47 jours dans le cocon familial en Alsace, le moment tant attendu (et redouté) est arrivé. Le cœur un peu serré, les sacoches pleines à craquer, on quitte Saint-Blaise-La-Roche pour entamer la grande traversée jusqu’en Grèce. La séparation est douce et émotive : Derniers regards, dernières photos avec Renée, Dragi et Marion, et une prière silencieuse à la Vierge pour veiller sur nous. Les premiers coups de pédale sont un peu chaotiques, nos vélos sont lourdement chargés et il faut retrouver l’équilibre… Mais le soleil est avec nous, et les jambes retrouvent peu à peu leur rythme. La descente du col de Steige est magnifique, l’entrée dans le val de Villé toujours aussi enchanteresse. On traverse des villages pittoresques, on fait une pause au soleil dans la forêt de Scherwiller, on traverse ce charmant village aux airs de petite Venise... et puis vient le retour à la réalité avec la circulation de Sélestat. Malgré le bruit et le stress, on avance. Et enfin, on arrive chez Richard, notre hôte du soir, chaleureux, accueillant et passionné de nature. C’est un vrai bonheur d’échanger avec lui et Françoise son épouse, de partager un dîner typiquement alsacien (Bibeleskäs et Munster !), de parler voyage, jardin, Japon et Corée… Le tout dans une ancienne ferme transformée et pleine d’âme, avec un Bouddha dans le jardin et un noyer que Richard tente de sauver. La soirée se termine tard… Petit réveil rapide pour Jenny vers 3h30, une brioche aux pépites la fait encore craquer. Premiers kilomètres, premières émotions, premiers liens sur la route : Cette journée marque le vrai début de notre grande aventure.

De l’Alsace à l’Allemagne, le printemps nous ouvre les bras...

Heidolsheim → Burg-Birkenhof - 57.8 km 🚴 

Le départ de chez Richard se fait en douceur, sous un ciel encore timide. On papote, on traîne un peu… il faut dire qu’on s’y sentait bien. Mais l’appel de la route est là, et on file vers l’Allemagne, déjà notre quatrième pays ! Après le passage impressionnant du barrage de Marckolsheim, on franchit la frontière. Le soleil arrive pile à ce moment, la lumière est parfaite, et l’on savoure pleinement cette liberté que nous nous sommes offerte. On pense à ce qu’on a laissé derrière, au quotidien d’avant, mais on mesure à quel point ce voyage est un cadeau. La journée avance sous un ciel de plus en plus chaud. Les paysages sont sublimes : villages paisibles, vignes, collines à grimper à pied en poussant nos vélos, et les premiers signes du printemps partout, bourgeons, violettes, forsythias… La nature est en fête. Mais le jeûne du Ramadan rend chaque montée plus rude, chaque effort plus intense. On rêve d’un simple verre d’eau. On longe une rivière magnifique en cascade, on trempe les pieds, et un grimpeur américain vient à notre rencontre : les échanges, les rencontres, elles surgissent quand on s’y attend le moins. Puis vient Fribourg, que l’on traverse sans presque s’en rendre compte : la piste cyclable glisse au cœur de la ville comme un fil magique entre l’eau et les rues. Au fil de la journée, la soif devient plus vive, les corps plus lents. Les derniers kilomètres sont une épreuve en faux plat, mais l’arrivée est belle. Notre hôte Isam et ses filles nous accueillent avec chaleur dans leur maison lumineuse, pleine de goût et d’harmonie. Le repas végétarien est un délice, les échanges sont simples et profonds. On sent l’amour qui habite cette famille. Son épouse nous rejoint plus tard dans la soirée, après une longue journée de boulot. Les filles montent tôt pour réviser, Isam prend soin de tout, et nous, on se sent chez nous. On s’endort dans une chambre conçue par un architecte, posés côte à côte sur un petit matelas, nos cœurs remplis de gratitude. Ce voyage, c’est aussi ça : marcher vers l’inconnu et trouver, chaque jour, un petit coin de paix.

De la chaleur d’un foyer à la neige de la Forêt-Noire, un défi de taille ! 

Burg-Birkenhof → Titisee-Neustadt - 37.9 km 🚴 

Ce matin-là, on quitte avec émotion la maison d’Isam et de sa famille. Leur gentillesse et l’harmonie de leur foyer nous ont beaucoup touchés. Isam, adepte du jeûne de Ramadan et passionné de course à pied, nous inspire par sa simplicité et sa force tranquille. Après une photo souvenir, il est temps de reprendre la route. Trois itinéraires s’offrent à nous. Évidemment, on choisit le plus difficile : un col à gravir et 900 mètres de dénivelé jusqu’au lac de Feldsee. Les paysages sont superbes, les hameaux paraissent figés dans le temps, les maisons de bois, les alpagas, les fleurs… On se croirait dans un conte ou une vieille série. Mais très vite, la pente devient trop raide pour pédaler. C’est à pied, à la force des bras et avec entêtement que l’on pousse, pas après pas, nos vélos chargés à bloc. La neige apparaît à partir de 1000 m d’altitude. Le chemin devient glissant, les efforts décuplés. On croise des grenouilles amoureuses, des chevreuils furtifs, quelques randonneurs surpris… et un cycliste égaré. L’ascension semble interminable, mais la beauté des paysages nous pousse à continuer. Arrivés au sommet, la neige recouvre tout. La descente est aussi technique que la montée, avec des pentes à 21 % ! Puis le paysage s’ouvre, le soleil revient, et le lac de Feldsee nous coupe le souffle. Sa surface est encore prise dans la glace, seuls les bords commencent à dégeler. Les derniers kilomètres sont en descente, un vrai plaisir. On atteint enfin Titisee et son grand lac, mais les magasins sont fermés. On roule 5 km de plus pour trouver de quoi manger, les jambes en compote et le ventre creux. À 19h15, on atteint enfin notre gîte. Ulrike, notre hôtesse, nous accueille chaleureusement et avec grande gentillesse, elle est très touchée par notre voyage. Après un repas bien mérité et un délicieux thé, la fatigue nous écrase, on file se coucher, les corps fatigués et nos esprits apaisés. Demain, une nouvelle étape nous attend... Beaucoup d’organisation reste à faire pour la suite de l’aventure, au boulot donc 😉

Quelques jours de travail et de repos dans le merveilleux gîte d’Ulrike à Titisee-Neustadt - Jour 1 

Dès le réveil, on se sent privilégiés. Cet appartement à Titisee est une vraie merveille : spacieux, impeccablement conçu, baigné de lumière et pensé dans les moindres détails. Tout y est pratique, beau, soigné. Un vrai cocon de bois, où même les prises électriques semblent avoir été placées avec amour ! Mais aujourd’hui, pas de vélo au programme. C’est une journée de travail et de préparation. On dresse notre to-do list et on se met à avancer, bien que le défi soit immense. Ahmed regrette notre manque d’anticipation, mais on fait au mieux. Les heures filent. Vers 15h, on s’offre une pause bien méritée et on part marcher vers le centre et le lac de Titisee. L’ambiance est douce, même si les boutiques de souvenirs débordent de produits estampillés Schwarzwald : charcuteries, schnaps, confitures, lutins et tasses à personnaliser. On résiste… ou presque : un saucisson, une confiture cerise-eau-de-vie et une généreuse part de cinnamon roll feront notre bonheur. Le lac est magnifique, bordé de collines boisées. Les colverts prennent leur bain sans s’émouvoir de notre présence. Sur le chemin du retour, on s’arrête pour faire quelques courses, en essayant de coller à notre budget quotidien. Pas évident, mais on garde le cap. Retour à pied dans la lumière dorée du soir : une marche de 12 km au total. On prépare un délicieux dîner : salade tomates-roquette, penne au pesto jaune, poêlée de petits légumes, yaourt, roll cannelle, biscuit Prince et bon thé. Un appel de Lyla et Marion clôt la journée… La stratégie attendra demain. Ce soir, on s'endort tôt, épuisés mais apaisés.

Titisee-Neustadt - Jour 2 

La journée commence avec un délice : yaourt grec et confiture artisanale aux cerises à l’eau-de-vie. On se sent encore privilégiés dans cet appartement si bien équipé, et on profite de ce cadre pour avancer sérieusement sur notre organisation. C’est notre deuxième journée de travail, et cette fois, pas question de remettre la stratégie à plus tard : une vraie réunion s’impose ! Ahmed s’est réveillé tôt et attaque directement l’itinéraire et les messages pendant que je fais une lessive à la main dans notre drybag. Étonnamment efficace et plutôt écolo, le linge finit de sécher dans la chaufferie. On se répartit les rôles : Ahmed améliore son vélo, installe le klaxon, réfléchit à nos drapeaux, et prépare une vidéo pour aloSIM pendant que je travaille sur une vidéo de remerciements. Vers 14h, on s’offre une pause en nature. On grimpe la colline derrière le gîte, sans itinéraire précis, pour tester nos appareils et s’aérer l’esprit. Le paysage est vaste, verdoyant, bordé de sapins immenses. En forêt, l’ambiance devient fraîche et apaisante. On débouche sur l’autre versant, parsemé de fermes isolées au charme d’un autre temps. On croise des œufs de grenouilles, des chats à la chasse, un vieux puits… chaque détail semble suspendu. Retour au gîte, mais pas de repos pour moi : c’est l’heure de la cueillette de pissenlits. Un plaisir simple et nostalgique. Le dîner sera local et inventif : Poivrons rouges confits à l’ail et à l’oignon, penne à l’huile d’olive, et salade de pissenlits maison avec œufs durs, tomates et vinaigrette moutarde-oignon. Un vrai régal. La soirée se partage entre montage vidéo, coups d’œil à TV5 Monde (merci “Questions pour un champion”), appel à la Mama, et visionnage du film libanais Caramel, qui nous émeut tous les deux. Un joli moment suspendu, avant une journée de détente bien méritée demain… au Paradise.

Titisee-Neustadt - Jours 3, 4 et 5 

Aujourd’hui, pause dans tous les sens du terme. On interrompt le jeûne… et on s’offre une journée entière de détente au Badeparadies, de 9h à 21h ! Une surprise qu’Ahmed m’avait gardée au chaud, et quelle surprise… Réveil à 4h pour garder un certain rythme, puis on prépare nos affaires : maillots, trousses… Le centre est à 10 minutes à pied du gîte, idéal. À l’ouverture, on découvre un véritable havre de paix sous un toit de verre, peuplé de palmiers, orchidées, piscines, et 20 saunas thématiques. Grâce au bracelet magique, on peut circuler librement entre les différents univers. Et cerise sur le gâteau : Ahmed a réservé une alcôve privative pour qu’on puisse s’y reposer toute la journée entre deux bains. On savoure chaque instant : bains aux minéraux (calcium, sel, lithium...), piscines intérieure et extérieure, hammam, bains froids, et surtout, des rituels sauna comme la "douceur matinale", l’aromatisation "Diamanten Traum", ou encore le masque beauté. On alterne aussi avec siestes, lecture, et jus frais sirotés au bar de la piscine. On teste aussi brièvement l’espace "Oasis des Palmiers", plus familial, mais on revient vite au calme du Palais Vital, réservé aux adultes. Nos corps sont fondus de détente, nos esprits apaisés. Le soir, retour au gîte avec une grande faim. On improvise un dîner simple mais délicieux avec ce qu’il reste : ramyeon, œufs, salade de pissenlits et tomates, pain, et le dernier biscuit Prince. On termine la journée par un peu de lessive et du travail sur les vidéos. La nuit tombe… et je m’endors après minuit, le cœur léger. Certains nous imaginent peut-être galérer sur une piste perdue… mais en réalité, on vit notre deuxième jour de pur bien-être au Badeparadies, cette magnifique surprise organisée par Ahmed. Avant de replonger dans les bains, quelques missions nous attendent : Ahmed sur la tablette, moi en virée matinale chez Edeka, dans une brume épaisse. À vélo (non chargé, un bonheur !), j’ai presque l’impression d’être une autre. Je fais les courses au centime près, préparée et concentrée, en rêvant aux viennoiseries que je laisse derrière moi. Le soleil perce enfin à la sortie, parfait pour le retour. Un petit appel à Patou et Val sur le chemin, ça réchauffe aussi le cœur. Puis on part pour notre deuxième journée au paradis. Au programme : des rituels de sauna envoûtants comme Douces épices (clou de girofle, orange, café) ou Source de vie (anis, menthe, romarin), une séance de méditation rythmée, et le rituel de fermeture au gommage. Entre tout ça : bains chauds, bulles, mini-siestes, bains froids, et l’euphorie des chutes de cristal. Le moment fort du jour ? Le bain de flottaison, suspendu entre ciel et eau. Allongée dans cette eau salée, le corps se laisse totalement aller… une sensation presque cosmique. On rentre tard, les muscles en coton, le cœur léger. Petit dîner à 22h30 : pâtes au pesto et carottes râpées, suivi du gâteau à l’orange test, préparé avec amour en vue de celui destiné à Ulrike. Ahmed réussit enfin à poster notre vidéo de remerciements. Une belle journée s’achève… demain, retour au boulot… C’est notre dernier jour dans le cocon chaleureux du gîte d’Ulrike, et on le savoure pleinement, tout en se préparant à repartir. Au programme : lessive, rangement, cuisine, organisation des prochaines étapes… et tournage de la vidéo pour notre partenaire aloSIM. Pendant qu’Ahmed peaufine le texte de présentation, je range la cuisine et relance une dernière machine dans le local chaudière – un luxe quand le linge sèche en quelques heures. On sort ensuite sur la colline derrière la maison pour tourner. L’idée est simple : Ahmed avance vers moi en récitant son texte, puis gros plan sur le drapeau flottant au vent. Mais le vent fait des siennes, et l’acteur principal… aussi. Deux heures, plusieurs prises, et aucune scène validée. La metteuse en scène (moi) est renvoyée. On reporte au lendemain. Pendant qu’Ahmed tente de dompter texte et météo, je me remets à la pâtisserie : un gâteau à l’orange pour remercier Ulrike et sa famille, enrichi d’une goutte d’huile essentielle d’orange pour la touche magique. On avance ensuite sur les itinéraires à venir, on prépare les demandes Warm Showers… mais rien de concret pour demain. Il faudra partir à l’aventure, comme souvent. En cuisine, j’essaie d’utiliser tous les légumes restants, de tout emballer proprement. À ce stade, chaque denrée compte. En fin de journée, Ulrike passe nous dire au revoir. Elle est toujours aussi solaire, et on sent qu’elle nous suivra avec cœur. La soirée s’écoule tranquillement, entre transfert de photos et repos sur le canapé. Demain, une nouvelle page se tourne.

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Jenny & Ahmed