Foi & Spiritualité

Plus que jamais, nous sommes invités à nous former pour «rendre raison de l'espérance qui est en nous » 

(1 P 3,15). 

La formation au service de la vie chrétienne et de la mission

Ce n'est pas rien de croire en la Création et la Révélation de Dieu dans l'Histoire ! Croire en un Dieu Trinité, qui s'est incarné en Jésus-Christ, mort et ressuscité pour notre Salut... Croire en l'Eglise et dans les sacrements que nous célébrons.

Croire pour comprendre, comprendre pour croire... Notre foi chrétienne est sans cesse interrogée par son contenu et par le monde qui nous entoure. Cela sollicite notre intelligence et la stimule. Plus que jamais, nous sommes invités à nous former pour «rendre raison de l'espérance qui est en nous » (1 P 3,15). 

Revenir au cœur de notre foi contribue à la mettre en « travail», un peu comme on dit qu'une femme est en travail. Nos évidences sont questionnées, nos premières compréhensions de la foi sont interrogées. La réflexion sur le message chrétien fortifie en nous l'homme intérieur et nous aide à regarder chrétiennement les choses et les situations que nous observons. Elle nous invite à voir le monde à la lumière du Christ mort et ressuscité. Le travail intellectuel, qui consiste à prendre du temps pour penser la foi et penser dans la foi, contribue ainsi à notre sanctification. Cette expérience nous transforme et nous rend humbles et petits pour accueillir dans nos existences Celui qui est le Chemin, la Vérité et la Vie et l'annoncer à tous.

Notre Service diocésain de la formation permanente est très actif. Composé de plusieurs personnes, il s'élargit souvent à d'autres qui soutiennent ses projets. Nous souhaitons aller de l'avant et promouvoir une culture de la formation.

Actuellement, plusieurs personnes sont inscrites dans une formation académique : quatre à l'Institut catholique de Toulouse, trois à l'Institut catholique de Paris et deux aux Facultés Loyola, rue de Sèvres à Paris. Notons également que depuis la rentrée dernière, l'Institut catholique de Toulouse a pu mettre en place officiellement un Institut supérieur de sciences religieuses (ISSR), qui donne la possibilité d'une reconnaissance profane pour différentes formations proposées par l'Institut d'études religieuses et pastorales (IERP).

Encouragés par le souffle apporté par la formation Théophile, nous avons souhaité continuer dans le même sens, en encourageant tous ceux qui le désirent à se former, en lien avec l'IERP. Avec Théophile +, porté par Anne Ferrand, et d'autre parcours plus spécifiques qui pourront voir le jour, nous sommes heureux de voir se renforcer ainsi nos liens avec l'Institut catholique de Toulouse. 

Merci à toute l'équipe du Service diocésain de la formation permanente et, déjà, à tous ceux qui se sont lancés ou vont se lancer dans l'aventure d'une formation académique.

20 mai * Reprendre souffle

Prendre le temps, contempler le monde, rire ensemble : autant d’aspirations légères que ce mois de mai semble venir nous rappeler, comme un pied de nez à la pesanteur souvent « irrespirable » de l’époque. Et si cette apparente futilité était juste essentielle ?

« Vous en avez profité pour souffler un peu ? » Il aura suffi de quelques pointillés du mois de mai – joli mois des fêtes, des ponts, des enjambées joyeuses et des fins de semaine qui s’attardent –, avec le soleil qui soudain se rappelle qu’il est (prin)temps de nous réchauffer, pour que rejaillisse cette aspiration universelle : ralentir, s’échapper. Souffler un peu. Alors, voilà, on s’aventure à demander : cette semaine de l’Ascension, vous en avez profité pour prendre l’air ? Et pour la Pentecôte, vous soufflez ?

De grâce, un peu de grâce !

Envie de légèreté, désir d’insouciance ; il faut dire que nous en avons grand besoin. De grâce, un peu de grâce ! Pour quelques jours, laisser derrière nous la pesanteur du monde, la gravité de l’époque, le poids de l’actualité à celles et ceux que la polarisation, le cynisme ou l’empilement des crises n’ont pas encore totalement asphyxiés. Il y a de la futilité, bien sûr, dans ce souhait collectivement exprimé de se changer les idées, mais il y a aussi quelque chose d’essentiel. Précisément : se changer les idées. Secouer la poussière du quotidien, renouveler l’air qui nous entoure, cette atmosphère qui, trop souvent, devient « irrespirable ».

La chercheuse et spécialiste de littérature Marielle Macé en a tiré il y a quelques mois un vivifiant petit essai, Respire (Verdier 2023), qui trouve encore tout son sens ces jours-ci : « Tout le monde le sait, le sent : on manque d’oxygène, de santé, de paix, on manque de liens vrais, de justice et de joie. » Âmes sensibles, nous avons donc un besoin vital de nous régénérer, et à pleins poumons.


Une soif partagée de vie

À cette lumière, comment ne pas comprendre avec toute sa force spirituelle le désir irrépressible de tant de gens de profiter du beau temps, quand tout, partout, semble concourir aux vents mauvais ? Comment ne pas être rassuré qu’une partie du pays se prenne soudain de passion pour admirer les aurores boréales offertes à nos yeux le week-end dernier, comme autant de cadeaux célestes venus ranimer notre émerveillement ? Et comment, dans un tout autre registre, ne pas contempler avec bonheur le succès populaire spontané du film Un p’tit truc en plus, de l’humoriste Artus, comédie mettant en scène avec une audacieuse tendresse des personnes porteuses de handicap mental ?

À ces trois exemples, on pourrait en ajouter bien d’autres. Mais chacun à sa façon témoigne d’une soif partagée de vie, dans ses plus simples expressions. Se sentir petits, se sentir entiers, se sentir participants d’un tout. Joies presque enfantines. Plaisir de l’éphémère, sérénité d’une fragilité commune qui trouve sa force dans le temps retrouvé et les liens noués.

Une espérance concrète

« La respiration, écrit encore Marielle Macé, est aussi une expérience de la vulnérabilité », car c’est bien dans un essoufflement qu’elle trouve son origine. Et parce que tout est lié – intérieur, extérieur –, parce que l’air ambiant nous traverse, rejaillit de nous et passe encore au-dedans d’autres êtres, comment contribuons-nous à le rendre meilleur ? Notamment à travers les mots que nous prononçons, les idées que nous relayons… oxygène ou poison pour notre entourage. « Ce qui respire au fond de la parole, c’est la fraternité », conclut l’essayiste, comme un défi, un appel.

À quelques jours de la Pentecôte, fête qui rappelle comment l’Esprit, le souffle de Dieu (pneuma en grec) inspire les apôtres pour aller répandre l’Évangile et – littéralement – changer le monde, voilà une espérance concrète pour aujourd’hui : reprendre souffle, oui, mais comme on reprend courage. Et, à notre échelle, renouveler l’air du temps.

22 mai * Pentecôte : le Cœur du Christ, source de l’Esprit

Alors que l'Église célèbre la Pentecôte, connaissez-vous le lien entre l’Esprit Saint et le culte du Cœur de Jésus ?

Selon la tradition, c’est du Cœur de Jésus qu’a jailli l’Esprit Saint. L’apôtre Jean le comprit au pied de la Croix, quand il vit « jaillir du sang et de l’eau » du Cœur transpercé de Jésus (Jn 19, 34). Mais sans doute en avait-il eu l’intuition quelques heures plus tôt, en posant sa tête sur le Cœur de Jésus, pendant la dernière Cène : le disciple que Jésus aimait fut alors « enivré de l’Esprit », assure saint Paulin de Nole, théologien du Ve siècle. C’est aussi ce qu’affirme le Père Francis Larkin : Jean « fut rempli de l’Esprit Saint, Esprit d’amour, qu’il reçut quand il reposa sa tête sur la poitrine de Jésus et qu’il entendit les battements de son Cœur », écrit ce théologien américain, directeur national de l’Intronisation du Sacré-Cœur (Comprendre le Cœur de Jésus, 1977).

« En toi, toutes nos sources »

Dans l’Ancien Testament, de nombreux textes présentaient déjà le Cœur du Christ comme une source d’eau vive d’où s’écouleraient toutes ses grâces. « Ô source des jardins, puits d’eaux vives qui ruissellent du Liban ! », chante la fiancée du Cantique des cantiques à son bien-aimé (Ct 4, 15) ; « Exultant de joie, vous puiserez les eaux aux sources du Salut », ajoute le prophète Isaïe (Is 12, 3) ; « En toi, toutes nos sources ! », affirme le psalmiste (Ps 86).

Au cours de sa prédication, le Christ fait écho à ces prophéties quand il déclare : « Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi, et qu’il boive, celui qui croit en moi ! 

Comme dit l’Écriture : “De son cœur couleront des fleuves d’eau vive.” » Jean, qui écrit son Évangile après la Résurrection du Christ, précise clairement la signification de cette eau : « En disant cela, [Jésus] parlait de l’Esprit Saint qu’allaient recevoir ceux qui croiraient en lui. En effet, il ne pouvait y avoir l’Esprit, puisque Jésus n’avait pas encore été glorifié » (Jn 7, 37-39).

C’est donc seulement après la Passion du Christ et sa Résurrection que cette prophétie s’accomplit, lors de la Pentecôte, comme l’explique le Père Francis Larkin : « C’est le Cœur ouvert de Jésus qui nous donne le Saint-Esprit : l’eau vive de la plaie du côté ouvert de Notre-Seigneur glorifié a répandu dans l’Église, depuis le jour de la Pentecôte, les grâces méritées pour nous par le Cœur de Jésus brisé après la mort. » Ce jubilé des apparitions ouvre en grand la porte du Sacré-Cœur, pour vivre la Pentecôte de manière renouvelée. 

23 mai * Le dimanche de la Trinité

Le dimanche après la Pentecôte > en 2024, le 26 mai <, l’Église catholique fête la Sainte Trinité. On fête la réalité mystérieuse d’un seul Dieu dans l’unité d’amour de trois personnes distinctes, égales et indivisibles, le Père, le Fils, l’Esprit.

La Trinité est un mystère vivant que la foi permet d’appréhender. Ce mystère est lié à une histoire qui culmine dans celle de Jésus, « Fils unique de Dieu, conçu de l’Esprit-Saint, né de la Vierge Marie, qui a souffert sous Ponce Pilate, a été crucifié, est mort, a été enseveli, est descendu aux enfers, le troisième jour est ressuscité des morts, est monté aux cieux et est assis à la droite de Dieu ». Symbole des Apôtres

« Connaître Dieu et dire quelque chose de Lui a toujours été, comme en témoigne l’histoire de la pensée, la préoccupation de l’esprit humain. La foi chrétienne, sans mépris pour cette recherche, accueille le mystère divin qui déroute la raison et la contraint à se dire que Dieu n’est jamais ce qu’elle en pense. Pourtant la foi n’écarte pas la raison. Elle requiert son entendement à l’intérieur même de l’adhésion qu’elle donne au mystère révélé. Tant demeure actuel l’adage ancien de la foi qui cherche à comprendre ».

Qu’est ce que la Trinité ?

Les chrétiens sont baptisés « au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit ». Quand ils commencent leur prière, ils se marquent du signe de la croix sur le front, le coeur et les épaules en invoquant Dieu : Au Nom du Père, et du Fils et du Saint-Esprit : c'est la Trinité.

23 mai * Homosexualité, diaconat féminin, GPA... le pape François réaffirme ses positions à la télévision américaine

Dans une interview exclusive à la télévision américaine CBS, lundi 20 mai, le pape François a répondu à diverses questions débattues dans l’Église catholique. Et réaffirme ses positions.

Bénédictions d’unions LGBT

Face à la directrice du CBS Evening News qui l'interroge sur le document Fiducia supplicans, qui ouvre la bénédiction aux couples de même sexe, le Souverain Pontife se montre pédagogue. Le pape explique que «la bénédiction est pour tous». Ainsi, un prêtre peut bénir n'importe quel individu, bien qu'il soit pécheur, mais pas l'union homosexuelle en tant que telle. «Cela ne peut pas se faire car cela, c'est le sacrement. Je ne peux pas. Le Seigneur l'a fait ainsi. Mais oui, bénir chaque personne», car «la bénédiction est pour tous, pour tous», explique-il.

GPA

Dans cet entretien de plus d'une heure, le pape rappelle les fondamentaux de la pensée sociale de l'Église, notamment sur la gestation pour autrui (GPA). Pour lui, l'Église ne peut pas autoriser la GPA, notamment car c'est «un commerce très dur». Là ou l'adoption est vue comme un «espoir», la GPA «est devenue un business».

Il n'hésite pas à dire aussi que «l'Évangile est pour tout le monde», y compris les pécheurs, et a clarifié la position vaticane sur une Église ouverte à tous. «Si l'Église met une douane à sa porte, conclut-il, elle cesse d'être l'Église du Christ».  

Diaconat féminin

Dans sa langue maternelle et face à une intervieweuse aux questions banalisées, c'est un pape vif qui répond sans détour. Comme sur le diaconat des femmes. À la question de savoir si «une petite fille grandissant comme catholique aujourd'hui aura l'opportunité d'être diacre et de participer comme membre du clergé dans l'Église», François répond «non». Et sans tergiverser. «Les femmes offrent un grand service comme femmes, pas comme ministres […] au sein de l'ordre sacré», poursuit-il. Ce qui revient à dire que le pape n'écarte pas la possibilité d'un jour voir des femmes diacres dans l'Église et de rebattre les cartes pour une forme différente de diaconat permanent à l'ère du diaconat exclusivement masculin.

Immigration et États-Unis

Au delà des questions plus générales sur l'Église et sa doctrine changeante au fil des ans, François, comme a son habitude, en a profité pour glisser des messages politiques. Comme avec le délicat sujet des migrations. 

Dénonçant une «globalisation de l'indifférence» face aux migrants, l'évêque de Rome parle de «vilaine maladie». Un fait de société qui le pousse à qualifier de «pure folie» l'attitude des États-Unis envers les migrants massés à leur frontière sud. «Fermer la frontière et les laisser là [les migrants], c'est de la folie. Les migrants doivent être accueillis», a tonné le pape sur CBS. Et de marteler que beaucoup de gens se «lavent les mains» à la manière de Ponce Pilate sur cette question. Chaque cas doit donc être «pris en considération avec humanité».

Écologie

Sur l'écologie, l'octogénaire est encore plus offensif. Il qualifie de «stupides» les scientifiques et experts qui nient l'urgence climatique. «Même si vous leur [ces scientifiques] montrez des recherches, ils ne croient pas. Pourquoi? Parce qu'ils ne comprennent pas la situation ou parce qu'ils ont leurs propres intérêts. Mais le changement climatique existe».

Conservatisme dans l'Église

Mais François sait aussi se montrer intraitable avec ses opposants internes: les catholiques conservateurs, dont nombre de ses détracteurs sont des membres du clergé américain. À une heure de grande écoute, le pape n'a pas hésité à déclarer qu'un conservateur est pour lui celui qui «s'accroche à quelque chose et ne veut pas voir au-delà». Une flèche tirée en direction d'une partie des conservateurs américains qui pourfendent l'Église voulue par le pape argentin (bénédiction des homosexuels, responsabilités pour les laïcs, etc...). Ainsi, ces «rétrogrades» dans la barque de saint Pierre ont «une attitude suicidaire». Et pour cause, «une chose est de prendre en compte la tradition, de considérer les situations du passé, mais une autre est de s'enfermer dans une boîte dogmatique», répond le Saint-Père.

24 mai * Le jeune Italien Carlo Acutis va être canonisé

Lors d'une audience avec le cardinal Semeraro, le Pape a approuvé jeudi 23 mai les décrets qui conduisent à la canonisation du jeune Carlo Acutis enterré à Assise, et du père Joseph Allamano. Un groupe de franciscains martyrisés à Damas en 1860 sera également canonisé, tandis qu'un missionnaire du Précieux Sang et deux martyrs du communisme seront béatifiés.

Un consistoire déterminera la canonisation des bienheureux Carlo Acutis et Giuseppe Allamano, ainsi que de Marie-Léonie Paradis et Elena Guerra. C'est ce qu'a établi le Pape François qui a reçu dans la matinée du jeudi 23 mai, le cardinal Marcello Semeraro, préfet du dicastère pour la Cause des saints, signant les décrets concernant le jeune homme enterré à Assise et le fondateur des Missionnaires de la Consolata. La note publiée par la Salle de presse du Saint-Siège, précise également que François «a approuvé les votes favorables de la session ordinaire» des cardinaux et des évêques «pour la canonisation du bienheureux Emanuele Ruiz et de sept compagnons, de l'Ordre des Frères mineurs, ainsi que des bienheureux François, Abdel Mooti et Raphaël Massabki, fidèles laïcs, tués en haine de la foi à Damas (Syrie) entre le 9 et le 10 juillet 1860».Carlo Acutis

Carlo Acutis

L’histoire du jeune Carlo Acutis enterré à Assise, est connue de beaucoup. Talent de la première ère de d’Internet, il a été un grand cœur pour tout le monde, même enfant, et surtout pour ses pairs, qu'il aidait autant qu'il le pouvait. Carlo était un adolescent précoce doté d'intelligence remarquable. En 2006, à l'âge de 15 ans, Carlo Acutis avait déjà tracé la voie de ce que signifie avoir la foi, aimer l'Église et les pauvres, et faire circuler sa créativité sur le web pour laisser un message -avec son exposition sur les miracles eucharistiques-. En octobre, une leucémie fulgurante l'emporte, mais pas ce qu'il a construit. Le Pape le béatifie en 2020 à Assise, où il repose désormais dans le sanctuaire du Dépouillement, destination d’innombrables pèlerinages.

L'histoire du miracle reconnu pour Carlo Acutis

C'est à partir de là que commence l'histoire extraordinaire du miracle qui conduira à la canonisation de Carlo Acutis. Parmi les nombreux pèlerins qui se rendaient sur sa tombe, le 8 juillet 2022, un vendredi, se trouvait une femme, Liliana, originaire du Costa Rica. S’agenouillant, elle pria, et laissa une lettre, des mots d'espoir qui enveloppent la pire angoisse d'une mère. Six jours plus tôt, le 2 juillet, sa fille tomba d’un vélo dans la nuit, alors qu'elle rentrait chez elle, dans le centre de Florence, où elle poursuivait ses études de mode depuis 2018. Les nouvelles en provenance de l'hôpital Careggi sont choquantes: traumatisme crânien très grave, opération de craniotomie, ablation de l'os occipital droit pour soulager la pression, espoir de survie quasi nul.

Le 2 juillet, la secrétaire de Liliana se mit à prier le bienheureux Carlo Acutis et le 8, Liliana se rend elle-même à Assise. Le même jour, l'hôpital informe que Valeria a recommencé à respirer spontanément, et le lendemain, à bouger et à parler partiellement. Ensuite le 18 juillet, le scanner montre que l'hémorragie a disparu, et le 11 août, la jeune fille est transférée pour une thérapie de réadaptation, mais après seulement une semaine, la guérison complète n'était qu'à un pas. Le 2 septembre, mère et fille sont de retour à Assise, sur la tombe de Carlo Acutis, pour lui dire merci.

24 mai * Israël : destin et mystère d’un peuple

Qu’on le veuille ou non, l’existence de ce minuscule État d’Israël inséré dans l’immensité du monde arabo-musulman constitue à elle seule une inépuisable énigme qu’un chrétien investi de culture biblique ne peut s’empêcher de rapporter à un mystère providentiel.

Depuis l’agression terroriste du 7 octobre 2023 par le Hamas et la réplique d’Israël sur la bande de Gaza, tous les regards se sont portés vers cette Terre sainte comme lieu névralgique de la planète. Et les passions, pour peu qu’elles s’étaient endormies, ont atteint un degré de fusion qui n’est pas près de s’éteindre. N’est-il pas question d’holocaustes de part et d’autre ? L’islamologue Gilles Kepel publie même un essai, écrit à la hâte sous cet intitulé. Et il prend soin de définir ce terme : « Holocaustes, au pluriel, est à prendre au sens propre de sacrifices de victimes en masse, que musulmans palestiniens et juifs israéliens se sont mutuellement infligés durant un processus spécifique qui s’est déroulé en automne 2023. » 

« Pourquoi un État ? »

Le face-à-face des partisans des deux causes s’est imposé jusqu’au bord de la Seine, avec le blocage de Sciences Po Paris, d’une radicalité à la mesure du conflit, de ses enjeux géostratégiques, mais aussi du questionnement civilisationnel qui s’impose. Qu’on le veuille ou non, l’existence de ce minuscule État d’Israël inséré dans l’immensité du monde arabo-musulman constitue à elle seule une inépuisable énigme qu’un chrétien investi de culture biblique ne peut s’empêcher de rapporter à un mystère providentiel. Bernard-Henri Lévy, qui vient lui aussi de réagir à l’événement, ne saurait être démenti, lorsqu’il se demande : « Pourquoi Israël ? […] Pourquoi un État plutôt que rien ? Pourquoi un État plutôt que l’assimilation, la fin de l’exception, la paix des ménages et des nations ? Pourquoi un État plutôt que le dépassement des contradictions, la nouvelle formule, la grande alliance ? »

Pourquoi, en effet, en démenti de l’histoire, la création d’une nation juive, interrompant un destin d’éternels exilés ? Il n’est pas sûr qu’une réponse définitive puisse être apportée en raison de l’essence vraiment particulière de ce peuple choisi entre tous. L’écrivain George Steiner (1929-2020), qui ne partageait pas la foi de ses Pères, tenait farouchement au message de la Bible. Mais il n’a jamais accepté qu’Israël devienne un État comme les autres, soumis aux mêmes contraintes et aux rapports de force. Quant au philosophe Martin Buber (1878-1965), il admettait cet État, mais fidèle à son idéal supérieur personnaliste, en dialogue constant avec un interlocuteur qui ne saurait être un ennemi. 

Cette position était-elle tenable ? Emmanuel Levinas lui a opposé un certain sens des réalités. Il y avait lieu, notait-il, « de s’effrayer du dialogue que Buber a voulu pratiquer même là où il n’y avait pas d’interlocuteur, et d’avoir ainsi combattu en Israël pour des concessions au monde arabe sans se soucier de prudence ».

Telle est bien, en effet, la difficulté ! Du côté chrétien, lorsque durant la guerre, Jacques Maritain réfléchit à la création possible d’Israël, il insiste sur les traits distinctifs qui devront être les siens pour être fidèle à sa vocation spirituelle. Et d’établir un parallèle entre la fonction de l’État juif et celle de l’Église, avec sa vocation supranationale. Mais un tel vœu est-il envisageable ? Il se heurte à l’objection de Levinas à Buber. Dès sa création, Israël s’est trouvé en situation de guerre, et il n’a cessé d’affronter les menaces qui mettaient en péril son existence.

« Que Dieu règne »

Sans doute, le mouvement sioniste n’était pas de nature religieuse. Mais il ne pouvait se séparer de l’histoire du peuple de la Promesse. Israël ne renvoie-t-il pas au mot hébreu signifiant « que Dieu règne » ? C’est bien pourquoi on ne saurait dissocier le destin du mystère de ce peuple. Bernard-Henri Lévy livre à ce propos une formule qui mérite d’être retenue : « Un coin minuscule de la planète pour les survivants, s’ils le souhaitent, du peuple qui a donné le Livre à l’humanité et qui est aussi le plus vieux peuple persécuté du monde. » Le peuple qui a donné le Livre à l’humanité… 

24 mai * Fin de vie : la dernière bataille

«Périssent les faibles et les ratés. Et qu’on les aide à disparaître… » Ces mots de Nietzsche dans L’Antéchrist (1895) décrivent parfaitement l’enjeu de civilisation du débat sur la fin de vie, entre deux philosophies qui s’affrontent.

D’un côté, celle de Nietzsche, philosophe allemand qui rejette violemment une civilisation chrétienne qui a selon lui trop le souci des faibles. Pour lui, la vie ne vaut pas d’être vécue à tout prix : « Si vous estimez que la vie ne vaut rien, qu’elle n’est que souffrance digne de pitié, pourquoi donc tenez-vous encore à elle… ? » Le même Nietzsche se fera le chantre de la volonté de puissance et du surhomme, qui inspireront ensuite le nazisme et les idéologies qui prônent la sélection des êtres humains pour améliorer la race humaine.

De l’autre côté, la civilisation chrétienne, appuyée sur la sagesse grecque – le serment d’Hippocrate – et la morale juive – les Dix Commandements – dont l’honneur dans l’histoire a été de protéger les plus vulnérables : les enfants par l’école, les malades par l’hôpital, et plus récemment encore, les vieillards en fin de vie. Ici point de faiblesse comme le reprochait Nietzsche, mais au contraire, la fleur d’une civilisation fondée sur le commandement de l’amour. L’amour en acte, et pas uniquement par des paroles généreuses, mais utopiques.

Ce conflit sous-jacent au projet de loi sur la fin de vie ne se résoudra pas facilement. Car face à cette inversion présentée comme un progrès, il y a une réelle difficulté à faire reconnaître la loi naturelle comme terrain d’entente entre croyants et non-croyants. La Révélation divine reste donc seule pour porter secours à à la « déroute de la raison », titre d’un livre récent de François-Xavier Putallaz, et faire entendre la voix de la conscience derrière l’écran de fumée du langage subverti – « mourir dans la dignité » – et de la manipulation de l’opinion.

C’est en Dieu seul désormais que réside le respect absolu de la personne humaine. En Dieu seul se trouve une vision positive de la nature humaine, qui malgré tout comporte quelque chose de bon, cette étincelle divine placée par amour par le Créateur dans sa créature. 

Et cette vision se trouve à rebours d’une conception pessimiste sur l’homme, qui fait de la personne un matériau, tout juste bon à jeter quand il est défectueux, selon cette « culture du déchet » si souvent dénoncée par le pape François.

Quel regard sur la mort ?

Cette dernière bataille découle aussi de notre regard sur la mort. La beauté de la civilisation chrétienne a été de montrer un horizon qui dépasse cet événement inéluctable et scandaleux, mais qui constitue le point de passage obligé vers l’au-delà. Dès lors, tous les efforts de cette civilisation seront d’en atténuer les effets douloureux, comme au Moyen Âge où la mort réunissait tout un village pour accompagner le deuil. Comme le font aujourd’hui les Petites Sœurs des Pauvres, et tant de religieuses, en situant la mort dans la continuité la plus douce possible avec la vie, jusqu’au dernier instant.

Comme elles, il s’agit ainsi de substituer à la prétention de tout maîtriser, y compris la mort, un consentement, une « plongée dans le mystère » comme l’écrit François-Xavier Putallaz. Mystère de l’amour qui offre un commandement nouveau par-delà la mort : « Viens, suis-moi. »

PREMIÈRE LECTURE

« C’est le Seigneur qui est Dieu, là-haut dans le ciel comme ici-bas sur la terre ; il n’y en a pas d’autre » (Dt 4, 32-34.39-40) * Lecture du livre du Deutéronome

Moïse disait au peuple : « Interroge donc les temps anciens qui t’ont précédé, depuis le jour où Dieu créa l’homme sur la terre : d’un bout du monde à l’autre, est-il arrivé quelque chose d’aussi grand, a-t-on jamais connu rien de pareil ?

Est-il un peuple qui ait entendu comme toi la voix de Dieu parlant du milieu du feu, et qui soit resté en vie ?

Est-il un dieu qui ait entrepris de se choisir une nation, de venir la prendre au milieu d’une autre, à travers des épreuves, des signes, des prodiges et des combats, à main forte et à bras étendu, et par des exploits terrifiants – comme tu as vu le Seigneur ton Dieu le faire pour toi en Égypte ?

Sache donc aujourd’hui, et médite cela en ton cœur : c’est le Seigneur qui est Dieu, là-haut dans le ciel comme ici-bas sur la terre ; il n’y en a pas d’autre.

Tu garderas les décrets et les commandements du Seigneur que je te donne aujourd’hui, afin d’avoir, toi et tes fils, bonheur et longue vie sur la terre que te donne le Seigneur ton Dieu, tous les jours. »

– Parole du Seigneur.

Dimanche 26 mai 2024 

Sainte Trinité

PSAUME

(32 (33), 4-5, 6.9, 18-19, 20.22)

R/ Heureux le peuple
dont le Seigneur est le Dieu. (32, 12a)

Oui, elle est droite, la parole du Seigneur ;
il est fidèle en tout ce qu’il fait.
Il aime le bon droit et la justice ;
la terre est remplie de son amour.

Le Seigneur a fait les cieux par sa parole,
l’univers, par le souffle de sa bouche.
Il parla, et ce qu’il dit exista ;
il commanda, et ce qu’il dit survint.

Dieu veille sur ceux qui le craignent,
qui mettent leur espoir en son amour,
pour les délivrer de la mort,
les garder en vie aux jours de famine.

Nous attendons notre vie du Seigneur :
il est pour nous un appui, un bouclier.
Que ton amour, Seigneur, soit sur nous
comme notre espoir est en toi !

DEUXIÈME LECTURE

« Vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; en lui nous crions “Abba !”, Père ! » (Rm 8, 14-17) * Lecture de la lettre de saint Paul apôtre aux Romains

Frères, tous ceux qui se laissent conduire par l’Esprit de Dieu, ceux-là sont fils de Dieu.
Vous n’avez pas reçu un esprit qui fait de vous des esclaves et vous ramène à la peur ; mais vous avez reçu un Esprit qui fait de vous des fils ; et c’est en lui que nous crions « Abba ! », c’est-à-dire : Père !
C’est donc l’Esprit Saint lui-même qui atteste à notre esprit que nous sommes enfants de Dieu.
Puisque nous sommes ses enfants, nous sommes aussi ses héritiers : héritiers de Dieu,
héritiers avec le Christ, si du moins nous souffrons avec lui pour être avec lui dans la gloire.

– Parole du Seigneur.

ÉVANGILE

« Baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit » (Mt 28, 16-20) * Alléluia. Alléluia. Gloire au Père, et au Fils, et au Saint- Esprit : au Dieu qui est, qui était et qui vient !
Alléluia. (cf. Ap 1, 8)

Évangile de Jésus Christ selon saint Matthieu

En ce temps-là, les onze disciples s’en allèrent en Galilée, à la montagne où Jésus leur avait ordonné de se rendre.
Quand ils le virent, ils se prosternèrent, mais certains eurent des doutes.
Jésus s’approcha d’eux et leur adressa ces paroles : « Tout pouvoir m’a été donné au ciel et sur la terre.
Allez ! De toutes les nations faites des disciples : baptisez-les au nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, apprenez-leur à observer tout ce que je vous ai commandé.
Et moi, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du monde. »

– Acclamons la Parole de Dieu.

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