I. DÉFINITION ET EPIDÉMIOLOGIE
I.1. Epidémiologie
La prévalence de l’asthme en France est de 5-7% chez l’adulte. Cette prévalence, a doublé au cours des 20 dernières années. C’est la maladie chronique la plus fréquente de l’enfant donc on peut s’attendre à une augmentation chez l’adulte dans le futur.
La mortalité par asthme en France est de 1000 décès par an.
La morbidité est en augmentation régulière et le coût global de la maladie est de 1,5
milliards d’euros par an. La plus grande partie du coût est liée aux hospitalisations, aux soins d’urgences et au retentissement social.
I.2. Définition de l'asthme
Maladie inflammatoire chronique des voies aériennes variable dans le temps et réversible
Clinique : Symptômes de brève durée, spécifiques pour un patient : (sifflements, oppression ou pesanteur thoracique, gène respiratoire et/ou toux), récidivants, paroxystiques volontiers nocturnes ou à l’effort, spontanément réversibles ou sous l’effet d’un traitement.
Fonctionnelle respiratoire : trouble ventilatoire obstructif (TVO = rapport VEMS/CV <0.7) réversible d’au moins 200ml (et 12%) et après un bronchodilatateur de courte durée d’action (BCDA) ou une cure courte de corticothérapie systémique.
Physiopathologique : hyperréactivité bronchique, diminution de 15% du VEMS après une exposition à un stimulus pharmacologique (métacholine), chimique (SO2) ou physique (air froid et sec, ou effort)
Anatomopathologique : maladie inflammatoire chronique des voies aériennes avec une infiltration de la muqueuse bronchique par mastocytes, éosinophiles et lymphocytes T avec des remaniements structuraux de l’épithélium, l’espace sous épithélial, du muscle lisse bronchique, des glandes et des nerfs.
En pratique :
Le diagnostic est
suspecté sur les données anamnestiques (caractère variable et réversible des
manifestations cliniques et fonctionnelles et cela est vrai au cours de la vie, au cours de
l’année, d’une saison à l’autre ou même sur le nycthémère) et
affirmé par les données fonctionnelles respiratoires et si la fonction respiratoire est
normale sur la mise en évidence de l’hyperréactivité bronchique (test à la métacholine)
II. CONCEPTION PHYSIOPATHOLOGIQUE DE L'ASTHME
II.1. Génétique de l’asthme
L’implication de facteurs génétiques est une évidence clinique. Risque, pour un enfant de développer de l’asthme
- 10%enl’absenced’antécédents
- 25%lorsquel’undesdeuxparentsestatteint
- dépasse 50 % si les deux parents sont asthmatiques.
Mais l’asthme est une maladie polygénique :
Les gènes impliqués sont nombreux associés à l’hyperréactivité bronchique, à
l’inflammation spécifique (inflammation de type TH2) ou aux remaniements structuraux.
II.2. Les processus inflammatoires chroniques des voies aériennes de l’asthmatique
L'inflammation bronchique est constante chez l'asthmatique, même dans les asthmes récents et légers. L’agent délétère (allergènes, micro-organismes, toxiques, irritants....) est à l’origine de l’activation de trois types d‘éléments bronchiques (figure 1) :
II.2.1 Les cellules inflammatoires résidentes du poumon (macrophages, mastocytes) ou les cellules recrutées dans les bronches, provenant de la circulation (neutrophiles, éosinophiles, lymphocytes, monocytes, plaquettes).
- modulent la réponse inflammatoire en influençant les réponses des autres cellules des
voies aériennes par la sécrétion de cytokines (IL-5, IL-4, IL-13, inclinaison de type TH2 phénotype habituel)
II.2.2. Les cellules de la structure des voies aériennes
Les anomalies les plus marquantes sont :
l’épithélium bronchique est fragilisé, desquamé, modifié dans sa composition (rapport
cellules ciliées/cellules caliciformes) et activé : favorisant l’accès de l'agresseur inhalé dans la sous muqueuse bronchique et la mise à nu des terminaisons nerveuses sensitives et la pérennité de l’inflammation.
Des anomalies de l’espace sous épithélial épaissi du fait de la déposition des constituants de la matrice extracellulaire (collagènes).
Une augmentation du nombre et une hyperperméabilité des vaisseaux, source d’œdème de la muqueuse et d’hypersécrétion dans la lumière bronchique.
Une augmentation de la taille et du nombre de cellules musculaires lisses à l’origine d’une contractilité exagérée du muscle lisse bronchique en réponse aux agressions bronchiques participant au phénomène d’hyperréactivité bronchique.
Il existe aussi des anomalies des glandes, des nerfs et du cartilage bronchique
Ces remaniements structuraux, dénommés remodelage bronchique, sont le reflet du caractère chronique de l’asthme et participent à la pérennité de l’hyperréactivité bronchique non spécifique et donc de l’histoire naturelle de la maladie asthmatique.
II.2.3. Les structures nerveuses. L’innervation des voies aériennes est assurée par :
Il existe dans l’asthme un déséquilibre au profit du système bronchoconstricteur : Le système cholinergique responsable d'une bronchoconstriction
Le système adrénergique bronchodilatateur, par l’intermédiaire des catécholamines sécrétées par les surrénales qui agissent sur des récepteurs β-2 dont la fonction est essentiellement bronchodilatateur.
Il existe un 3ème système nerveux, (Non Adrénergique, Non Cholinergique) libérant des neuropeptides pro inflammatoires.
Figure 1 : Physiopathologie de l’asthme
OSTEOPATHIE
INNERVATION ORTHO SYMPATHIQUE C8L2 PROXIMITE DU COL DE COTE
INNERVATION PARA SYMPATHIQUE PROXIMITE C0C1
ACTION REFLEXE DE LOSTEOPATHIE SUR LA ZONE POUR PERMETTRE LA REGULATION DE L HYPERACTIVITE
II.3. Conséquences cliniques dans l'asthme
Il existe une relation étroite entre la majoration de l'inflammation dans les voies aériennes et la variabilité de l'hyperréactivité bronchique et les symptômes cliniques, notamment lors des exacerbations.
L'inflammation et les remaniements structuraux participent à l'obstruction bronchique, la persistance de l’hyperréactivité bronchique et au déclin accéléré du VEMS qui est observé chez certains asthmatiques.
Le caractère réversible de l’obstruction bronchique peut disparaître dans l’asthme sévère : l’obstruction bronchique est fixée, proche de celle observée au cours de la broncho- pneumopathie chronique obstructive (BPCO).
OSTEOPATHIE
SUJET PRESENTANT DES RESTRICTIONS DE MOUVEMENT, UNE MAUVAISE POSTURE LIE A SES DIFFICULTES RESPIRATOIRES, POSTURE ANTALGIQUE POSTURE ADAPTATIVE LIMITATION MOBILITE DES COTES PRISE EN CHARGE POSTURALE GENERALE PAR UN TRAITEMENT COMPLET CERVICALE POUR LES INSERTIONS DES MUSCLES RESPIRATOIRES ACCESSOIRES NERF PHRENIQUE TRAITEMENT VISCERAL ET DIAPHRAGMATIQUE CONSEIL POSTURAUC ET COHERENCE POSTURALE
III. ASPECTS CLINIQUES ET DIAGNOSTIQUES
III.1. Vocabulaire et définitions
III.1.1. Symptômes de brève durée paroxystiques1:
L'asthme, est une maladie bronchique chronique qui a la particularité de pouvoir s'exprimer par la survenue plus ou moins brutale de symptômes de brève durée, variables selon les patients (sibilants perçus par le patient et l’entourage). Le caractère réversible et récidivant de ces symptômes qui sont variables d’un patient à l’autre est un élément évoquant fortement le diagnostic.
III.1.2. Exacerbation :
La persistance des symptômes sans retour à la normale sur au moins deux jours définit l’exacerbation. Elle nécessite le recours à une modification de thérapeutique (souvent une corticothérapie orale) et dans ce cas peut s’accompagner d’une chute significative du débit expiratoire de pointe (DEP). Elle peut être de gravité variable. Au pire, il s’agit d’un asthme aigu grave, c'est à dire d’une détresse respiratoire aiguë liée à la sévérité de l'obstruction bronchique avec ses conséquences hémodynamiques et neurologiques.
III.1.3. Asthme aigu grave (AAG)
Dès lors que le pronostic vital est en jeu*°. Correspond à deux situations de détresse respiratoire :
Soit l’exacerbation s’est installée progressivement du fait de l’absence de traitement anti-
inflammatoire précoce et adapté
Soit l’exacerbation est grave d’emblée où le bronchospasme joue un rôle majeur. elle est le
plus souvent en cause dans les décès avant la prise en charge médicale.
La probabilité de présenter un AAG est plus élevé chez certains patients (Tableau 1)
Tableau 1 : Facteurs de risque d’asthme aigu grave et de mort par asthme
Conditions socio-économiques défavorisées ;
Comorbidités en particulier psychiatriques
Adolescent et sujet âgé ;
Antécédent d’asthme « presque fatal » ou de séjour en réanimation pour asthme ; VEMS < 40 % de la théorique ;
Degré de réversibilité sous β-2 mimétique supérieur à 50 % ;
Visites fréquentes aux urgences ou chez le médecin généraliste ou hospitalisations itératives
Patients « mauvais percepteurs » de leur obstruction bronchique ;
Consommation tabagique supérieure à 20 paquets-année ;
Mauvaise observance et/ou déni de la maladie ;
Utilisation de 3 médicaments (ou plus) pour l’asthme ;
Arrêt d’une corticothérapie orale dans les 3 mois
Intolérance à l’aspirine.
1 terme à préférer à celui de crise d’asthme telle que décrite par Laennec au 19eme siècle
III.2. Diagnostic positif de l’asthme
III.2.1. Exacerbation et AAG
Le diagnostic positif d’asthme en situation aiguë ne pose en général pas de problème.
dyspnée aigue de type bradypnée expiratoire
sibilants
amélioration sous broncho-dilatateurs
certaines exacerbations graves (du fait de l’intensité de l’obstruction bronchique et de la distension qui en résulte) peuvent se traduire par :
- unepolypnéesuperficielle
- unthoraxbloquéeninspirationforcée,
- unerespirationrapideetbrève(danslevolumederéserveinspiratoire)
Il s’agit d’une alors d’une urgence vitale nécessitant la mise en place d’un traitement avec réévaluation itérative rapprochée de la réponse thérapeutique par un examen clinique attentif (Paragraphe VIII, tableau 6).
L’objectif, à terme est d’éviter la récidive. Il convient donc d’envisager le suivi à court terme et de prévoir la prise en charge d’une maladie chronique dès cette phase aigüe.
III.2.2. Diagnostic d’asthme en dehors de l’urgence
III.2.2.1. Eléments cliniques
Ici l’anamnèse est plus importante que l’examen clinique qui est pratiquement toujours normal, le caractère paroxystique réversible et récidivant des symptômes est crucial.
L'asthme s’exprime de façon chronique par des symptômes de brève durée
- sensationd'oppressionthoracique
- sifflementsexpiratoirestransitoires
- épisodesdegênenocturneentraînantleréveil
- dyspnée
- touxdéclenchéeparl'effortaccompagnéeounondesifflements.
Souvent le malade se présente avec le diagnostic de « des bronchites à répétition » (souvent conforté par la prescription répétée d’antibiotiques), qui sont de réelles exacerbations d’asthme. Parfois les éléments paroxystiques sont absents mais certains critères permettent cependant de suspecter un asthme :
- Antécédentsfamiliauxoupersonnelsd'asthme,
- Survenue des symptômes dans certaines circonstances : nuit, effort, rire, exposition à
des irritants ou à des allergènes, pics de pollution, infections virales des voies aériennes
supérieures.
- Association avec rhinite allergique, rhino sinusite chronique (80% des asthmatiques)
eczéma atopique (enfant)
La mesure du débit expiratoire de pointe (DEP) à l'aide d'un débitmètre de pointe
- évalue l'existence d'une obstruction bronchique (par rapport aux valeurs théoriques du patient).
- L’amélioration de cette valeur après prise d'un broncho-dilatateur témoigne du caractère réversible de l'obstruction et peut être réalisée en ambulatoire par le patient sur plusieurs jours)
- L’une des caractéristiques de l’asthme non traité ou non contrôlé est l’existence d’une grande variabilité du calibre bronchique qui se traduit par une différence de plus de 20 % entre les valeurs matinales du DEP (habituellement les plus basses) et les valeurs du soir.
- LeDEPnesesubstituejamaisàlaréalisationd'uneexplorationfonctionnellerespiratoire (EFR) indispensable lors du diagnostic initial et dans le suivi de l'asthme.
III.2.2.2. EFR
Recherche la caractéristique fonctionnelle de la maladie : l'existence d'un trouble ventilatoire obstructif (TVO) réversible.
Courbe débit-volume
c’est la technique la plus utilisée (figure 2) ; elle permet d'exprimer les débits expiratoires
instantanés en fonction des volumes pulmonaires.
Chez l’asthmatique, la courbe débit-volume se caractérise par un aspect concave avec
diminution de l'ensemble des débits qui peut-être chiffrée par rapport aux valeurs théoriques. La prise d'un bronchodilatateur restaure complètement ou partiellement l'obstruction bronchique témoignant du caractère réversible de celle-ci.
Définition du TVO = VEMS/CVF < 0,7
ATTENTION à la classique source de confusion : il s’agit bien du rapport VEMS mesuré/ CVF mesurée. Il ne s’agit pas d’un pourcentage par rapport à une quelconque valeur prédite ou théorique.
par exemple, quand on divise un VEMS mesuré à 1,2 L par une CVF mesurée à 1,9 L on obtient la valeur de 0,63 qu’on peut exprimer sous la forme 63%, en pratique ce rapport VEMS/CVF est bien < 0,7 (ou < 70%).
Définition de la réversibilité du TVO2
On parle de réversibilité significative d’un TVO quand le VEMS augmente : - deplusde200mlparrapportàlavaleurinitiale
- etdeplusde12%parrapportàlavaleurinitiale3
On parle de réversibilité complète d’un TVO en cas de normalisation : - DurapportVEMS/CVF(>0,7)
- EtduVEMS(VEMS>80%delavaleurprédite)
Recherche d'une hyperréactivité bronchique (tests pharmacologiques)
- Testsdeprovocationpardessubstancesbronchoconstrictricesinhalées(métacholine).
2 La définition de la réversibilité d’un trouble ventilatoire obstructif a fait l’objet de nombreuses discussions au cours des 30 dernières années. Celle qui est donnée ici est la plus utilisée et la plus consensuelle, il s’agit de la définition retenue par GOLD (Global Initiative for Chronic Obstructive Lung Disease). D’autres sont disponibles dans la littérature, par exemple celle de l’European Respiratory Society : augmentation du VEMS et/ou de la capacité vitale expiratoire forcée (CVF) ≥ 12% de la valeur théorique et ≥ 200 ml par rapport à la valeur initiale ou celle de la British Thoracic Society : augmentation du VEMS ≥ 15% de la valeur initiale et de plus de 200 ml par rapport à la valeur initiale.
3 (VEMS post – VEMS pré)/VEMS pré > 0,12
8/25
- Uniquement lorsque la fonction de base est normale mais que la présomption clinique est forte (en cas de TVO déjà présent sur la fonction de base cette recherche est inutile et surtout potentiellement dangereuse)
- l’hyperréactivité bronchique caractéristique de l'asthme, se traduit par l’obtention d’une obstruction par de faibles concentrations de ces substances qui sont sans effet chez le sujet normal.
- une chute de plus de 20 % du VEMS à ces faibles concentrations témoigne d’une hyperréactivité bronchique et est un élément supplémentaire en faveur du diagnostic.
Figure 2: Courbe débit-volume typique de TVO significativement réversible. Après broncho- dilatateurs (BD), le VEMS gagne 500 ml soit 14%.
L’EFR est un examen clé dans le diagnostic d’un asthme.
− permet d’évaluer objectivement le degré d’obstruction bronchique.
− devra être répétée régulièrement dans le suivi de la maladie, l’un des objectifs du traitement
étant de normaliser les débits bronchiques ou de les maintenir à un niveau optimal.
III.2.2.3. Radiographie thoracique
Indispensable lors de la 1ère consultation d’un asthmatique, pour le diagnostic différentiel Indiquée lors des exacerbations graves pour rechercher un facteur déclenchant (pneumonie aigue infectieuse) ou une complication (pneumothorax, atélectasie).
9/25
N’est pas recommandée dans le suivi.
La tomodensitométrie thoracique, n’est pas indiquée.
III.3. Diagnostic différentiel
C’est celui d’une dyspnée sifflante
Chez l’enfant
Bronchiolite oblitérante Mucoviscidose Trachéo-bronchomalacie Dysfonction des cordes vocales Déficit immunitaire (IgA, IgG2, IgG4)
Chez l’adulte
Bronchectasies
Corps étranger
BPCO
Insuffisance cardiaque Bronchiolite obstructive
Corps étranger
Dyskinésie ciliaire
Anomalies des voies aériennes supérieures Arc aortique anormal
Mucoviscidose
Dysfonction des cordes vocales Trachéo-bronchomalacie Cancer trachéo-bronchique
Tableau 2 : principaux diagnostics différentiels de l’asthme
Les éléments suivants peuvent remettre en question le diagnostic d’asthme
histoire clinique atypique
manifestations cliniques atypiques ou extra-thoracique associées
asymétrie auscultatoire
aspect en plateau de la courbe débit-volume (expiration)
non réversibilité du trouble ventilatoire obstructif, y compris sous corticoïdes oraux
OSTEOPATHIE
PRO DE SANTE
AUTRE DIAG DIFFERENTIEL RESTRICTION VERTEBRALE
IV. RECHERCHE DE FACTEURS FAVORISANTS ET/OU DECLENCHANTS (FIGURE 3)
L’asthme est une maladie d’origine génétique, mais son expression clinique est modulée par différents facteurs souvent environnementaux.
IV.1. Facteurs allergiques
Les allergènes les plus souvent incriminés sont les pneumallergènes (acariens, pollens, phanères animales, blattes, moisissures). L’allergie alimentaire associée peut être responsable d’exacerbations graves mais elle est rare en particulier chez l’adulte.
L’enquête allergologique se fonde sur l’interrogatoire orienté tout particulièrement sur l’environnement du patient (domestique, professionnel et général) et la relation cohérente entre exposition et survenue des symptômes (imputabilité souvent non évidente).
10/25
La réalisation d’un bilan allergologique (tests cutanés cf item 113 et 115).est recommandé chez tous les asthmatiques
IV.2. Atteinte des voies aériennes supérieures
Rhinites et rhino sinusites chroniques, polypose naso-sinusienne
il faut systématiquement interroger les asthmatiques sur leurs symptômes rhino sinusiens :
Prurit, Anosmie, Rhinorrhée, Eternuements, Oobstruction nasale (PAREO)
leur prise en charge spécifique est indispensable pour améliorer le contrôle l’asthme
Il existe un phénotype d’asthme hyperéosinophilique associant une polypose rhino
sinusienne, un asthme souvent sévère et une intolérance à l’aspirine souvent découverte à l’occasion d’un épisode d’asthme aigu grave déclenché par la prise d’un AINS (Triade de Fernand Widal)
OSTEOPATHIE
INNERVATION DES MUQUEUSE DE LA FACE ORTHO ET PARA SYMPATHIQUE GG STELLAIRE RELAIS GANGLIONNAIRE LOCAUX CERVICAUX
RESTRICTIONS DE MOUVEMENT DE LA FACE SINUS
EDUCATION ET REORIENTATION VERS L ORTHOPHONISTE REED LINGUALE
IV.3. Exposition aux irritants non spécifiques et à la pollution
Tabagisme passif ou actif, pollution atmosphérique et/ou domestique favorisent la perte de contrôle de l’asthme
Environnement professionnel
certaines professions sont susceptibles d’exposer à des irritants et/ou à des allergènes
susceptibles d’induire ou d’aggraver un asthme
Les six métiers les plus exposés au risque d’asthme professionnels sont : boulangers,
coiffeurs, métiers de santé, peintres, travailleurs du bois, agents d’entretien (cf item 109)
IV.4. Médicaments
Bétabloquants (y compris par voie oculaire)
majorent l’hyperréactivité bronchique en bloquant le système adrénergique
bronchodilatateur, favorisent révélation d’une HRB et/ou perte de contrôle.
Aspirine et les AINS (cf. ci-dessus)
toujours s’enquérir d’éventuels antécédents avant de les prescrire ou de les proscrire chez
l’asthmatique.
IV.5. Infections respiratoires
Surtout virales, de la sphère ORL (notamment rhinovirus)
causes majeures d’exacerbations et de perte de contrôle de l’asthme surtout chez l’enfant
en période épidémique
Leur prévention est difficile sauf pour l’infection grippale
Il est logique de proposer une vaccination antigrippale à tous les asthmatiques qu’elle que
soit la sévérité de la maladie (recommandation HAS 2007).
Elle doit être effectuée en dehors d’une période d’exacerbation.
IV.6. Facteurs hormonaux
Leurs mécanismes ne sont pas univoques, il est donc difficile d’en tirer des conséquences thérapeutiques.
Le contrôle de l’asthme est variable à la puberté, lors des grossesses, de la ménopause et il existe des exacerbations et des pertes de contrôles prémenstruelles chez certaines femmes.
IV.7. Facteurs psychologiques
Le début de l’asthme est parfois rapporté à un stress majeur : décès d’un parent, divorce, etc. Stress et anxiété sont des causes de perte de contrôle et d’exacerbations.
Les comorbidités psychiatriques sont associées à des asthmes difficiles avec un recours à l’urgence et risque d’AAG mortel accrus.
IV.8. Reflux gastro-oesophagien
Comorbidité fréquente dans l’asthme (nombreux facteurs de risque de RGO dans l’asthme), à traiter s’ il existe un pyrosis
OSTEOPATHIE INNERVATION ORTHO ET PARA SYMPATHIQUE OESOPHAGE ESTOMAC
IV.9. Obésité
Il existe des données épidémiologiques pour associer obésité et asthme chez l’enfant et l’adulte. L’asthme est plus souvent difficile à diagnostiquer et à contrôler chez les obèses.
IV.10 L’asthme d’effort
Il se caractérise par la survenue d’une obstruction bronchique donc de symptômes de brève durée à l’arrêt de l’effort ou pendant l’effort et alors imposant l’arrêt de celui-ci.
Son contrôle est indispensable pour permettre une activité physique normale et un bon développement physique et psychologique.
L’asthme d’effort reste rarement isolé dans l’histoire naturelle de la maladie.
Une obstruction bronchique inter critique, chez un asthmatique, peut être responsable d’une dyspnée d’effort, mais il ne s’agit pas d’un asthme d’effort au sens strict du terme.
Figure 3 : Principaux facteurs favorisants ou déclenchants de l’asthme
Allergènes
BRONCHE
Facteurs climatiques
• Stress
• Exercice • Rire
• Recrudescence prémenstruelle
Mode de vie
Habitat Profession Pollution Tabac
Nez
Rhino-sinusite
Facteurs médicamenteux
Aspirine β-bloquants
Facteurs infectieux
Bactéries Virus
comorbidites
12/25
V. MODALITÉS DE SUIVI MÉDICAL AU LONG COURS DES PATIENTS ASTHMATIQUES
V.1. Contrôle de l’asthme
Apprécie l’activité de la maladie sur une période récente (1 semaine à 3 mois)
Doit être évalué à chaque consultation
Repose sur une combinaison de critères cliniques et des données EFR simples
La perte de contrôle est associée à l’inflammation et à la bronchoconstriction. L’acmé de la perte de contrôle est l’exacerbation qui peut-être mortelle.
Tableau 3 : Paramètres permettant d’évaluer le contrôle de l’asthme selon l’HAS
Paramètres
Valeur ou fréquence moyenne sur la période d’évaluation du contrôle
(1 semaine à 3 mois)
1- Symptômes diurnes
2- Symptômes nocturnes
3- Activité physique
4- Exacerbations
5- Absentéisme professionnel ou scolaire
6- Utilisation de β-2 mimétiques d’action rapide
7- VEMS ou DEP
8- Variation nycthémérale du DEP (optionnel)
< 4 jours / semaine
< 1 nuit / semaine normale
légères*, peu fréquentes aucun
< 4 doses / semaine
> 85 % de la meilleure valeur personnelle < 15 %
Exacerbation légère : exacerbation gérée par le patient, ne nécessitant qu’une augmentation transitoire (pendant quelques jours) de la consommation quotidienne de β-2 mimétique d’action rapide
Le contrôle est classé en 3 niveaux :
contrôle inacceptable
- nonsatisfactiond’unouplusieurscritères
contrôle acceptable
- lorsquetouslescritèressontsatisfaits
contrôle optimal correspond à deux situations :
- soitstrictenormalitédescritèresdecontrôle,lepatientestalorsasymptomatique
- soit obtention, dans le cadre d’un contrôle acceptable, du meilleur compromis entre le
degré de contrôle, l’acceptation du traitement et la survenue éventuelle d’effets secondaires du traitement
A la notion de contrôle répond logiquement la notion de palier thérapeutique (de 1 à 5).
Un patient non contrôlé à un palier thérapeutique donné fera ainsi l’objet d’un ajustement dans le sens d’une augmentation de palier (voir ci-dessous).
13/25
V.2. Sévérité de l’asthme4
La sévérité peut se définir simplement par le niveau de pression thérapeutique minimal nécessaire à l’obtention d’un contrôle durable de la maladie.
Elle correspond à l’histoire de la maladie sur une période longue (6 à 12 mois).
Après 6 mois ou 1 an de suivi sous traitement, on peut classer l’asthme en niveau de sévérité : intermittent, persistant léger, modéré ou sévère.
Elle fait référence à la chronicité de la maladie et à son histoire naturelle et est associée aux remaniements de la structure bronchique et la persistance de l’inflammation bronchique.
V.3. Gravité de l’asthme
Le terme de gravité apprécie l’intensité d’un événement aigu actuel: exacerbation (tableau 6)
VI. TRAITEMENT DE L’ASTHME
VI.1. Bases du traitement
Les symptômes d'asthme ne représentent que la partie visible de l'iceberg. L'asthme est caractérisé par la présence, y compris en dehors des épisodes de symptômes, d'une inflammation persistante et de remaniements structuraux des voies aériennes.
Il s’agit d’une maladie chronique qu’il convient de traiter comme telle, le suivi médical est donc indispensable.
VI.2. Objectif du traitement
Obtenir un contrôle optimal c’est à dire réduire au minimum la symptomatologie clinique et faire disparaître les exacerbations par un traitement efficace et bien toléré
Permettre au patient d’avoir une vie normale (familiale, professionnelle et sportive)
4 Tableau 4 : Sévérité de l’asthme
exacerbations affectant le sommeil > 2 fois / mois
VEMS>80% ou DEP >80% Variabilité du DEP <20%
VEMSouDEP>80%
variabilité du DEP < 20-30%
Stades
Symptômes
EFR
Intermittent
Persistant léger
Persistant modéré
VEMSouDEPentre60-80% VariabilitéduDEP>30%
Persistant sévère
symptômes quotidiens
exacerbations fréquentes
symptômes nocturnes fréquents
activités physiques limitées
VEMSouDEP<60%
VariabilitéduDEP>30%
14/25
Normaliser la fonction respiratoire ou maintenir les meilleures performances
La réalisation de ce triple objectif doit tenir compte du rapport bénéfice/risque iatrogène et des contraintes de prise des différentes thérapeutiques.
VI.3. Les moyens comportent
La prise en charge des facteurs favorisants ou associés par les mesures appropriées La prise en charge médicamenteuse
L’éducation thérapeutique et le suivi
VI.3.1. Prise en charge des facteurs favorisants et associés
Éviction des agents responsables d’une majoration de l’inflammation bronchique (tabac, irritants, allergènes).
Traitement des manifestations rhinosinusiennes associées à l’asthme, dont la prise en charge est codifiée (cf. item 113 et 115).
Traitements des comorbidites : RGO, obésité, etc. selon les standards de traitement de ces maladies chroniques
Médicaments à proscrire :
si relation aux symptômes et sensibilisation à un ou plusieurs pneumallergènes des mesures
spécifiques d’éviction doivent être proposées (voir item 113 et 115).
l’intérêt d’une désensibilisation spécifique pourra être discuté, après contrôle de l’asthme et
normalisation de la fonction respiratoire.
OSTEOPATHIE RESTRICTION DE MOUVEMENT INNERVATION MEDIATEUR CHIMIQUE ORTHO ET PARA SYMPATHIQUE
VI.3.2. Les médicaments de l’asthme
Ils sont individualisés en deux catégories : les bronchodilatateurs et les anti-inflammatoires
VI.3.2.1. Les bronchodilatateurs
VI.3.2.1.1. β-mimétiques
Ils entraînent une bronchodilatation en relâchant le muscle lisse bronchique par action sur les récepteurs β-2 des voies aériennes.
On distingue
- salmétéroletformotérol
- toujours prescrits au long cours, en traitement de fond en association à un corticoïde
inhalé.
- entraînent une bronchodilatation prolongée au moins jusqu'à la 12ème heure, autorisant
donc un traitement bi-quotidien
- disponiblessousformed’aérosoldoseuroud’inhalateurdepoudresèche
Leurs effets secondaires sont le plus souvent mineurs avec les formes inhalées. - tremblements,tachycardie,palpitations,crampessontlesplusfréquents - surtoutobservésendébutdetraitement
- s'estompentgénéralementlorsd'uneutilisationrégulière.
VI.3.2.1.2. anticholinergiques
Entraînent une bronchodilatation en diminuant le tonus bronchoconstricteur cholinergique
action est complémentaire de celui des β2-mimétiques.
bronchodilatation moins rapide et moins importante qu'avec les β2-mimétiques
disponibles sous forme d’aérosols doseurs ou de préparation pour nébulisation.
VI.3.2.1.3. théophylline
Activité bronchodilatatrice moins rapide et moins puissante que celle des β2-mimétiques.
Peu utilisée en France du fait de la fréquence des effets secondaires notamment digestifs. Reste toutefois présente dans les recommandations de prise en charge (figure 3) en raison de son faible coût.
VI.3.2.2. Anti-inflammatoires
VI.3.2.2.1. corticostéroïdes inhalés (CSI)
Leur développement a marqué un tournant décisif dans le traitement de fond de l'asthme. Sont disponibles en France
- dipropionatedebéclométhasone(Bécotide)
- budésonide(Pulmicort)
- fluticasone (Flixotide), sous forme d’aérosols doseurs, et/ou d’inhalateurs de poudre
sèche.
Représentent le premier traitement de l’asthme persistant.
On distingue des doses journalières faibles, moyennes et fortes de CSI chez l’adulte*:
Tableau 5 : doses journalières faibles, moyennes et fortes de CSI chez l’adulte
Molécules
Doses faibles
Doses modérées
Doses fortes
200-500 μg/j
100-250 μg/j budésonide 200-400 μg/j
>500-1000 μg/j >250-500 μg/j >400-800 μg/j
>1000-2000 μg/j >500-1000 μg/j >800-1600 μg/j
béclométhasone
fluticasone
* en caractère gras: les posologie habituellement suffisantes pour contrôler l’asthme
16/25
Il existe des présentations en association (une seule présentation mais administration d’un CSI avec un β-2 agoniste à longue action) :
formotérol-budésonide : salmétérol-fluticasone : formotérol-béclométhasone :
Symbicort Sérétide Innovair
Ces associations fixes ont des indications spécifiques dans le traitement de fond Effets secondaires
systémiques sont exceptionnels, jusqu'à 1500 μg/j d’équivalent béclométhasone chez
l'adulte
locaux à type de mycose bucco-pharyngée ou de dysphonie sont relativement fréquents
leur incidence est souvent liée à une mauvaise utilisation du système d’inhalation peut être
réduite par le couplage d’une chambre d'inhalation avec l’aérosol doseur et par le rinçage de bouche après la prise du produit.
VI.3.2.2.1. corticostéroïdes systémiques (CS)
Les CS doivent être prescrits en cure courte, au cours des exacerbations
Dans le traitement de fond, la CS doit être réservée aux asthmes sévères avec trouble ventilatoire obstructif important, ainsi qu'aux patients non contrôlés par la corticothérapie inhalée à forte dose.
Peuvent être administrés par voie orale, intra-musculaire ou intra-veineuse.
Prednisone (Cortancyl), prednisolone (Solupred) et la méthyl-prednisolone (Médrol) sont les CS les plus utilisés pour leurs index thérapeutiques favorables.
VI.3.2.2.2. antileucotriènes (AL)
Les leucotriènes ont une action inflammatoire et bronchoconstrictrice.
En thérapeutique ce sont les antagonistes des récepteurs qui ont été développés dans le traitement de l’asthme. Une seule molécule est commercialisée en France: le montélukast.
Les indications retenues sont le traitement de l’asthme persistant léger à modéré
- encomplémentdesCSIlorsqueceux-cisontinsuffisantspourpermettrelecontrôle - ouseulsdansletraitementpréventifdel’asthmed’effort
- leseffetssecondairessontraresetbénins(douleursabdominales,céphalées).
VI.3.2.2.3. autres traitement
VI.3.2.2.3.1. anti-IgE.
L’Omalizumab (Xolair) est une biothérapie indiquée dans le traitement de l’asthme sévère allergique non controlé. Il s’agit d’un anticorps monoclonal humanisé qui lie sélectivement les IgE humaines. L’Omalizumab inhibe la liaison des IgE au récepteur à IgE de haute affinité à la surface des cellules inflammatoires. L’administration s’effectue par voie sous cutanée selon un rythme mensuel ou bimensuel en fonction du taux initial d’IgE totales du patient. L’évaluation de l’efficacité doit être faite après 16 semaines d’administration. Les effets secondaires les plus fréquents sont les douleurs au point d’injection mais de rares cas d’anaphylaxie ont été rapportés.
17/25
VI.3.3. L’éducation à l’utilisation des dispositifs d1inhalation
La mauvaise utilisation des dispositifs d’inhalation est une des 1ères causes du mauvais contrôle de l’asthme. Une explication et une démonstration de la technique de prise doivent être faites quel que soit le système d’inhalation proposé,
La technique de prise doit être vérifiée à chaque consultation :
OSTEOPATHIE RESTRICTION OUVERTURE BUCCALE FREIN DE LANGUE DE JOUE
VII
L’aérosol doseur exige une parfaite coordination main-poumons qui est parfois difficile à obtenir et peut être améliorée par l’utilisation d’une chambre d’inhalation.
Les dispositifs d’inhalation de poudre sèche ne nécessitent pas de coordination main- poumons mais nécessitent un flux inspiratoire suffisant.
LE TRAITEMENT DE FOND EN PRATIQUE
VII.1. Les grands principes
Evaluer le contrôle de l’asthme en fonction des paramètres cliniques et fonctionnels
Apprécier et éviter les facteurs favorisants
Privilégier les formes inhalées, en premier les corticoïdes inhalés en cas d’asthme persistant
Adapter le traitement de fond par palier d’intensité croissante
Réévaluer régulièrement le contrôle clinique et la fonction respiratoire.
En cas de mauvais contrôle, vérifier l'observance et la prise correcte des thérapeutiques inhalées, avant toute escalade thérapeutique.
VII.2. Les paliers thérapeutiques en fonction du contrôle de l’asthme VII.2.1 Mise en route du traitement de fond
On recommande l’utilisation d’un système de 5 paliers thérapeutiques d’intensité croissante :
Lorsque l’asthme est non contrôlé et sans traitement, en fonction de l’intensité des signes, on commencera par le palier 2 ou le palier 3.
Quel que soit le palier, il est conseillé de réserver la prise d'un β2-mimétique inhalé d’action rapide au traitement à la demande des symptômes.
La consommation hebdomadaire ou quotidienne de β2-mimétiques d’action rapide est un reflet de l’obtention ou non du contrôle par le traitement de fond.
Lorsque l’asthme est contrôlé, la consommation est minimale (idéalement nulle).
L'augmentation de la consommation témoigne d'une perte de contrôle et doit conduire à :
interroger l’observance thérapeutique, rechercher un facteur favorisant la perte de contrôle
et conduit parfois à augmenter le traitement de fond.
Cette notion doit être connue du patient. Elle constitue l'un des premiers volets essentiels de
l'éducation du patient.
La corticothérapie par voie générale dans le traitement de fond est exceptionnelle, réservée à l’asthme persistant sévère. La dose minimale efficace sera alors recherchée.
18/25
L’anti IgE est réservée aux asthmes allergiques persistants sévères non contrôlés malgré un traitement de fond de niveau élevé et bien conduit.
Figure 4: En fonction du niveau de contrôle, on augmente progressivement la pression thérapeutique. Les choix les plus efficace sont en caractère gras. (CSI = corticostéroïde inhalé, BDCA = bronchodilatateurs à courte (et rapide) durée d’action pour le traitement des symptômes; BDCA = bronchodilatateurs à longue durée d’action ; CS = corticostéroïde systémique)
VII.2.1 Adaptation du traitement de fond
La durée des paliers thérapeutiques recommandée est de 1 à 3 mois.
tout traitement initié, comme toute modification, doivent être réévalués à 3 mois
si une CS systémique a été nécessaire pour contrôler l’asthme : révaluation préconisée à 1
mois
L’adaptation du traitement est fonction de 2 éléments principaux :
le niveau de contrôle de l’asthme
- encasdenoncontrôleonpasseaupaliersupérieur
- encasdecontrôleonpasseaupalierinférieur
le traitement de fond en cours.
Il est conseillé d’amorcer la décroissance de la corticothérapie inhalée lorsque l’asthme est contrôlé depuis au moins 3 mois.
A l’inverse, un asthme mal contrôlé sous un palier thérapeutique donné, nécessite une réflexion initiale (cf supra) avant de proposer un palier supérieur.
La fréquence de surveillance est ensuite adaptée à la sévérité et au contrôle de l’asthme.
19/25
Tous les asthmatiques doivent bénéficier d’une EFR au moins une fois par an, la normalisation des EFR est un des objectifs du traitement.
Un suivi à long terme est nécessaire (consultation spécialisée avec EFR annuelle), même lorsque le traitement de fond est arrêté.
Les consultations doivent intégrer une démarche éducative.
VIII LE TRAITEMENT DE L’ASTHME AIGU EN PRATIQUE
VIII.4.1. Asthme aigu (asthme aigu grave)
C’est une urgence médicale fréquente dont la gravité doit être évaluée rapidement à partir de critères simples avant de démarrer le traitement.
Sa prise en charge comporte 3 étapes : évaluation, traitement, réévaluation.
VIII.4.1.1 Evaluation
Trois éléments doivent être considérés : Le terrain.
- Le risque d‘exacerbation grave est particulièrement élevé chez certains malades identifiables sur des facteurs de risque (voir tableau 1)
Les circonstances de la perte de contrôle ou de l’exacerbation.
- 1ère circonstance = ABSENCE OU L’INTERUPTION D’UN TRAITEMENT ANTI-
INFLAMMATOIRE
- l'expositionmassiveàunallergène
- une virose saisonnière,
- laprised'unmédicamentcontre-indiqué(parexempleβ-bloquantencollyre)
- la négligence depuis quelques jours de la perte de contrôle nécessitant une
surconsommation de BCDA.
La présentation clinique (voir tableau 6)
- La mesure du débit expiratoire de pointe (DEP) par le débitmètre de pointe (ou peak- flow-meter) est précieuse pour quantifier l'obstruction bronchique
Signes de gravité
DEP< 150 l/min
Fréq respiratoire > 25 / min
Fréq cardiaque >110/min
Agitation, sueurs
Contraction permanente des sterno- cléïdo-mastoïdiens
Difficulté à parler ou à tousser
Parle par mots (et non par phrases) Crise « inhabituelle » pour le patient Absence d’amélioration sous traitement
Signes d’extrême gravité Cyanose
Troubles de la conscience Respiration paradoxale Silence auscultatoire Bradycardie
Collapsus
Pauses respiratoire
Tableau 6: critères de gravité d’une exacerbation d’asthme
PROFFESSIONNEL DE SANTE KINESITHERAPEUTE FORME A RECONNAITRE LES SIGNES DE GRAVITE ET A RE ORIENTER IMMEDIATEMENT LE PATIENT VERS LE SERVICE MEDICAL APPROPRIE
VIII.4.1.2 Traitement en urgence :
VIII.4.1.2.1 β2-mimétiques à courte durée d’action
Doivent toujours être utilisés
Supériorité de la voie inhalée par rapport à toutes les autres, dans le traitement initial
administrés soit en spray (dans ce cas administrés dans une chambre d'inhalation), soit en
inhalateur à poudre sèche,
- posologierecommandée:2à8bouffées
- àrenouvelertoutesles20minutesjusqu’àaméliorationclinique
administrés en nébulisation (en milieu médicalisé : SAMU ou hôpital)
- la nébulisation peut être utilisée même en cas d’obstruction bronchique majeure ou de
troubles de conscience débutants
- nébulisésdansunmasquespécifique
- avecundébitde6à8L/mind’oxygène
- àlaposologied’attaquede:5mgadministréssuruneduréede10à15min
- répétés toutes les 20 min durant la 1ère heure.
- suivisd’unenébulisationde5mgtoutesles3h
En cas d'inefficacité du traitement inhalé, recours à la voie injectable
- àdomicile:injectionsouscutanéede0,5mgdeterbutaline(1ampoule)
- en milieu médicalisé (SAMU ou hôpital) : à la seringue électrique à posologie
progressivement croissante, en débutant à 0,25-0,5 mg/h (salbutamol), Scope obligatoire
VIII.4.1.2.2 oxygénothérapie
Rarement réalisable au domicile Peut être utilisée sans danger
- même en l'absence de gazométrie (l’aggravation potentielle de l’hypercapnie n’est que théorique, contrairement à ce qui se passe chez l’insuffisant respiratoire chronique)
Son indication est formelle dans toute exacerbation (cf tableau 2), lors du transport et dès l’admission hospitalière
- débit≥6-8L/minsuividelaSpO2
L’hypoxémie est liée à une inhomogénéité du rapport VA/Q
- l’hypoxémie est corrigée sans difficulté par un enrichissement en O2 du gaz inspiré.
- Un monitorage de la SpO2 est indispensable, tant que persistent les signes de gravité
VIII.4.1.2.2 corticoïdes
Agissent sur l'inflammation bronchique
Leur délai d'action est d’au moins 4 heures
A toujours utiliser en cas d’exacerbation nécessitant un recours inopiné aux soins. Permettent d'éviter une aggravation et de nouvelles exacerbations rapprochées.
prednisolone ou de prednisone
- 1mg/kg/jourchezl’adulteet2mg/kg/jourchezl’enfant - enunepriseorale
- pouruneduréede7à10jours
21/25
VIII.4.1.2.3 les autres traitements de l’urgence :
Les anti-cholinergiques
- nesontpasrecommandésdefaçonsystématique.
- peuventapporterunbénéficeencasd’exacerbationsévère
- en association avec les β2-mimétiques en nébulisation pendant 48H en cas de réponse
insuffisante aux premiers aérosols de β2-mimétiques Les antibiotiques
- n’ontpasd’indicationdansl’exacerbationen1èreintention
- saufsicontextecliniqueévocateurd’uneinfectionrespiratoirebactérienneassociée L'adrénaline a une seule indication : le choc anaphylactique (asthme dans un contexte d’allergie alimentaire par exemple).
Le sulfate de magnésium
- administréparvoieintraveineusesur20minutes
- aétéproposédanslesexacerbationsgravesenplusdesthérapeutiqueshabituelles.
VIII.4.1.2.3 les traitements qui ne sont pas recommandés :
Les β2-mimétiques à longue durée d’action n’ont pas de place. La théophylline (rapport bénef/risque défavorable)
Une réhydratation (remplissage) agressive
Les sédatifs (dépression respiratoire)
Une kinésithérapie directive (inutilement stressante) Les mucolytiques ( toux et le bronchospasme)
VIII.4.1.3 La réévaluation clinique est la pierre angulaire de la prise en charge
Les formes sévères d'emblée nécessitent une hospitalisation rapide (figure 5)
Dans les autres cas, l'efficacité du traitement de 1ère ligne doit être rapidement réévaluée avant de décider du maintien à domicile du malade.
L'amélioration sera appréciée sur des paramètres essentiellement cliniques (les mêmes que lors de l'examen initial)
- miseenjeudesmusclesrespiratoiresaccessoires - fréquencerespiratoire
- fréquence.cardiaque
- auscultation
- débitexpiratoiredepointe(DEP) - SpO2 si disponible
Si une hospitalisation est nécessaire, elle doit toujours se faire par un moyen de transport médicalisé afin qu'il n'y ait pas de rupture dans la chaîne des soins.
Toute exacerbation, même si elle n’a pas nécessité d’hospitalisation doit être suivie d'une corticothérapie par voie orale de 7 à 10 jours (1 mg/kg/j de prednisone ou de prednisolone en une prise) afin d'éviter une rechute précoce.
22/25
La surveillance régulière du DEP peut permettre de vérifier le retour aux valeurs optimales antérieures. Il faut prévoir une consultation dans les dix jours, pour refaire le point du contrôle et le traitement de fond.
EVALUATION DE L’EXACERBATION Facteurs de risque Clinique + DEP + SpO2
Exacerbation légère
Exacerbation modérée
AAG
β2-mimétiques 2 à 8 bouffées
(chambre d’inhalation)
β2-mimétiques fortes doses
chambre d’inhalation (n ≥ 3 en 1 h)
corticothérapie orale
commencer le traitement à domicile
β2-mimétiques fortes doses
Transport médicalisé Hospitalisation
Oxygénothérapie
β2-mimétiques nébulisés 5 mg
toutes les 20 minutes (n ≥ 3) ou en continu
Corticothérapie orale
Réévaluation à H1
Figure5: Algorithmedelapriseenchargeinitialed’uneexacerbationd’asthmeàdomicileou aux urgences (AAG = asthme aigu grave).
23/25
IX. EDUCATION THÉRAPEUTIQUE DANS L’ASTHME
Les recommandations élaborées par l’ANAES ont souligné son intérêt dans la prise en charge de l’asthme de l’adulte et de l’adolescent.
L’éducation thérapeutique a une efficacité démontrée sur plusieurs critères d’évaluation du contrôle de l’asthme en particulier les exacerbations les plus graves.
Elles ont également rappelé le rôle de l’éducation thérapeutique dans le renforcement de l’observance.
La démarche éducative est un processus complet, personnalisé et continu qui comprend quatre étapes :
le diagnostic éducatif qui repose sur un entretien individuel complet et structuré au cours
duquel les soignants recueillent les informations nécessaires à concevoir un programme
adapté.
le contrat éducatif qui est la définition avec le patient des compétences qu’il doit acquérir
dans le but de parvenir à mieux gérer sa maladie et à adapter son traitement en particulier
en cas de perte de contrôle
la mise en place d’activités éducatives structurées réparties dans le temps et privilégiant des
méthodes pédagogiques interactives afin de faciliter l’acquisition des compétences
prédéfinies.
l’évaluation des compétences acquises qui permet de réajuster le programme et d’amener le
patient vers des acquis de plus en plus complexes. La démarche éducative est un processus continu qui doit être régulièrement réactualisé en fonction de la progression du patient ou de la survenue d’exacerbations.
Selon les recommandations de l’ANAES, le contenu d’un programme éducatif pour un adulte asthmatique doit lui permettre d’acquérir les compétences suivantes :
- êtrecapabled’évaluersonasthme
- comprendresamaladie
- exprimersesreprésentationsetsonvécudelamaladie
- connaîtrelessignesprécurseursdelapertedecontrôleetdel’exacerbation - savoirmesurersonDEP.
Concernant son traitement, l’asthmatique doit
- enconnaîtrelesmécanismesd’action
- faireladifférenceentretraitementdefondettraitementd’uneexacerbation
- maîtriserlestechniquesdeprisedesmédicamentsinhalés.
- être capable d’interpréter les valeurs du DEP et les symptômes ressentis afin de
favoriser l’autogestion de son traitement, le patient doit. Concernant son environnement, l’asthmatique doit
- savoir contrôler son environnement en repérant et en évitant les facteurs déclenchants des exacerbations,
- modulersonactivitéphysiqueenfonctiondelapollution.
La pratique régulière de l’exercice physique, en fonction de sa tolérance à l’effort et l’arrêt du
tabac doivent aussi être appliqué.
Pour atteindre ces objectifs, les méthodes éducatives doivent privilégier l’interactivité. Le programme doit contenir :
- contenirdesélémentsd’information
- contenirl’apprentissageàl’auto-gestiondelamaladie
- contenirladéfinitiond’unpland’actionécrit(conduiteàtenirencasd’exacerbation)
le plus simple possible (de 2 à 4 composantes)
basé sur les symptômes ou sur le DEP (valeurs personnelles, surtout pour les
asthmatiques qui perçoivent mal leur obstruction bronchique) - doitaussis’adresseràl’entouragedupatient
L’acte éducatif reste en général un processus long et évolutif difficile à dispenser dans le cadre d’une consultation médicale classique (encore que celle ci puisse être utilisée pour vérifier l’acquisition de certaines compétences gestuelles ou intellectuelles). Ceci explique le développement en France d’expériences spécifiques comme les centres d’éducation respiratoire Il demeure que le médecin doit y participer et y penser lors de toute rencontre avec un asthmatique.
X CONCLUSION
Avec les thérapeutiques actuelles, il est possible d’obtenir, dans la grande majorité des cas, un contrôle de l’asthme permettant au patient de mener une vie normale. Cette prescription médicamenteuse doit s’inscrire dans une prise en charge globale comportant un diagnostic et un suivi optimaux et une éducation adaptée et cohérente du patient pour améliorer sa qualité de vie.